Citations sur Disparitions (10)
Si, chez l'homme, la maladie accentue la solitude, c'est parce qu'il ne peut partager avec personne la douleur physique et la souffrance. Quoi de plus intime qu'un corps? Les mots sont sans force pour l'exprimer.
Un enfant, c'est ce qui marque le temps. Cela commence à la grossesse, le temps se décompte de semaine en semaine, et, lorsque l'enfant naît au terme de neuf mois, ses parents se mettent à vivre au rythme de ses années. C'est un temps qui regorge d'un riche avenir. Un temps qui se désagrège dans leur mémoire commune. Un enfant est la mesure de toute chose.
Son maquillage était criard, ses sourcils larges, dessinés à gros traits selon la mode de l'époque, et son rouge à lèvres tapageur; pourtant, hormis sa jeunesse, elle n'avait pas grand-chose pour elle. Sortant de sa mini-jupe rose, ses jambes, épaisses et blanches, faisaient peine à voir.
Avec Ishiyama, elle désirait qu'une partie de leurs corps soit toujours fondue l'une à l'autre. Parce que chacun de ses gestes lui convenait parfaitement, ou plutôt son corps tout entier s'ajustait si bien au sien qu'il lui semblait avoir été conçu spécialement pour elle.
Le monde de Noriko était subordonné en tout point à la présence d'Ishiyama. Ou bien c'était un monde tel qu'on le voit au cinéma, un monde facile à comprendre. Tant qu'Ishiyama vivrait avec Noriko, sa vie ne pourrait suivre une autre voie que celle qui était déjà tracée. Une vie sans surprise.
- J'ai utilisé l'expression "tuer ma fille". Je ne voulais pas le faire, mais je pense qu'en vérité, au fond de mon cœur, je sais qu'elle n'est probablement plus en vie. Alors le fait que je continue à la chercher, c'est sans doute parce que je triche avec moi-même. Je voudrais en être libérée très vite, mais je ne le suis pas du tout et c'est peut-être que j'utilise cette enfant pour moi".
Malgré ses paroles rassurantes, elle se posta devant Kasumi comme pour le protéger. Son visage était joufflu et ordinaire, mais ses yeux et les commissures de ses lèvres exprimaient l'irascibilité des jeunes esprits.
Parce que leur vie était monotone, les gens du village attendaient avec impatience que leurs enfants grandissent et fassent des histoires qui puissent leur fournir des sujets de conversation.
Être amoureuse, c'était aussi enrichir par l'imagination chaque instant de la vie de l'homme aimé, toutes sortes de situations qu'il avait vécues.
Il appuya précautionneusement la main droite au milieu de son épigastre. Avant, son estomac se trouvait là. Il n'y était plus.