Naruto, tome 62 : Fissure

J'avais un peu peur que le combat entre Itachi/Sasuke et Kabuto ne dure encore... mais fort heureusement, il se conclût bien dans les quelques pages qui commencent ce tome soixante-deux. du coup, j'ai beaucoup plus apprécié ce volume, qui est plus dans l'action et moins dans le blabla. Encore une fois, pour moi un manga doit avoir un équilibre entre le graphisme et le texte, et ce n'était pas le cas la dernière fois.

Je n'ai pas grand espoir, pour l'instant, concernant Sasuke. Il est trop englué dans sa haine et n'a pas assez de recul pour prendre les bonnes décisions. Avec ce qu'il a vécu, son jeune âge, les mensonges, les trahisons, et la perte de ce frère qui était tout pour lui, c'est clairement un comportement que je peux comprendre. Même avec les mots d'Itachi et la découverte de ce qu'il s'est vraiment passé au moment du massacre, je le vois mal changer d'avis comme ça. Cependant, Masashi Kishimoto nous offre une conclusion plus que satisfaisante pour les deux frères. Sasuke n'a pas changé d'avis, mais il décide tout de même d'en savoir plus, de connaître tous les aboutissants avant de prendre sa décision finale concernant Konoha. C'est une attitude plus adulte, moins précipitée qui a au moins le mérite de laisser une porte ouverte vers une "réconciliation".

Il y a d'autres au-revoir, dont un, court, mais qui a une envergure toute symbolique et qui permet de conclure un adieu qui n'avait jamais eu lieu. Par contre, je ne comprends pas le choix de garder Madara "en vie"... Franchement, c'est du tirage de corde, ni plus, ni moins. Les cinq Kage ont déjà tout donné, nous sommes passés à côté de la catastrophe à plusieurs reprises... C'est un peu comme si le sacrifice d'Itachi n'était pas "respecté". Je veux bien croire qu'il y ait une faille dans toutes les techniques, mais la libération de l'aîné des Uchiwa en était déjà une... Donc à voir, mais si c'est pour que Naruto sauve la donne une nouvelle fois, pour moi, c'est raté.

La partie la plus intéressant, bien que trop bouillon pour moi graphiquement, est le combat entre Tobi et Naruto/Bee/Kakashi/Gaï. Un mot rapide sur le dessin : on a du mal à suivre, c'est trop complexe, trop rapide, pas assez explicite. Je n'ai donc pas tout compris à ce niveau-là. Heureusement, nous avons certaines explications, ce qui sauve la donne. Autre point marquant : la relation entre Naruto et Kurama. Il y a un réel tournant depuis le tome soixante, et on en voit le résultat ici ! Et cela fait chaud au coeur, vraiment. Autant pour notre héros que pour le démon. J'espère par contre que l'on aura un peu plus d'information à un moment donné sur l'homme que l'on a vu de dos et qui avait l'air d'être le créateur de tous les Biju. Ce n'est pas forcément une information capitale, mais vu que le mangaka a commencé à développer leurs histoires, cela serait sympathique.

Cap sur le tome soixante-trois maintenant, avec peut-être la grande révélation sur la véritable identité de Tobi !

Kabuto vaincu, Sasuke et Itachi parviennent à annuler l'EdoTensei. Les revenants regagnent alors l'au-delà. Enfin, tous sauf un. Au grand dam des cinq Kage, Madara ne semble pas encore décidé à quitter le monde des vivants.

L'escalade dans la démesure et la folie des affrontements se poursuit. Cependant Kishimoto ne se laisse à aucun moment dépasser par les événements et nous sert des combats réfléchis, rondement chorégraphiés et rythmés, perdant rarement en lisibilité.

Je commencerai cette critique en m'excusant auprès de mon Chuckounet pour cet avis qui risque de le faire bouillonner. Car si ce dernier m'a demandé à maintes reprises de lire Naruto, je me demande à présent s'il me déteste ou non pour m'avoir demandé cela.
Plus sérieusement, les premiers arcs de naruto sont très solides et plein de qualités qui place la série dans les meilleures démarrage de shonen à mon goût. Il y a peu à jeter dans le début et il y a une réelle maîtrise par Kishimoto.
Mais ce dernier arc qu'est la guerre ninja cristallise tout ce que j'aime pas dans la série. On rentre dans une surenchère permanente de techniques, de personnages, de retournements de situation encore et encore que cela en devient grotesque à mes yeux. Cela va trop loin et déconstruit tout ce que l'auteur avait mis en place au début de la série (comme la limite du chakra par exemple qui aujourd'hui l'existe plus visiblement).
Tout le monde meurt, tout le monde revient à la vie, tous les méchants sont en réalité gentils, tous les gentils sont en réalité ultra gentils.
Je suis conscient que l'oeuvre s'inscrit dans la logique des shonen et doit répondre aussi à la demande du Shonen Jump, mais je regrette le manque de nuance par moment et malheureusement j'ai vraiment bataillé pour terminer les derniers tomes.
Je suis désolé Chuckounet, mais je trouve que la série tire en longueur malheureusement et le réel final se situe après Pain pour moi.

Le tome 62 de Naruto offre une conclusion palpitante avec la défaite de Kabuto et la résolution de l'Edo Tensei par Sasuke et Itachi. Cependant, le suspense persiste avec Madara refusant de quitter le monde des vivants, ajoutant une touche de complexité à l'intrigue. Les combats restent réfléchis et bien chorégraphiés, démontrant la maîtrise de Kishimoto dans la gestion de l'escalade dramatique. Les planches restent lisibles, et l'identité de Tobi se rapproche, laissant place à des spéculations.

Sasuke prend des décisions intrigantes en quête de réponses, impliquant même la résurrection d'un ancien protagoniste, Orochimaru. L'anticipation pour les prochains affrontements grandit, surtout avec Madara se profilant comme le méchant le plus redoutable jusqu'à présent. On attend avec impatience la suite de l'oeuvre, promettant une continuité captivante.

Le combat entre Kabuto et Itachi / Sasuke prend fin et la technique de réincarnation est ainsi annulée.

Du côté des Kage, alors qu'on pensait qu'ils prenaient enfin le dessus, Madara montre (si c'était encore nécessaire) que sa réputation est loin d'être usurpée.

Enfin, nous retrouvons Naruto et son équipe contre Tobi.
Et si Kakashi est un grand ninja, il nous montre qu'il est aussi et surtout un grand stratège.
Il commence à comprendre qui se cache derrière le masque et surtout, le fonctionnement de ses pouvoirs.