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Citations sur L'homme qui savait la langue des serpents (191)

Les hommes vivent d'espoir, aussi ténu soit-il : ils ne se satisfont jamais de l'idée que quelque chose soit irrémédiable.
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Tout aurait pu tourner autrement ! Mais sans doute n'était-ce qu'un rêve. Le monde change, il y a des choses qui sombrent dans l'oubli, d'autres émergent. Les mots des serpents ont fait leur temps, un jour aussi viendra où ce monde moderne tombera dans l'oubli avec ses dieux et ses chevaliers, et les hommes trouveront quelque chose de nouveau.
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II y en a qui croient aux génies et fréquentent les bois sacrés, et puis d'autres qui croient en Jésus et qui vont à l'église. C'est juste une question de mode. Il n'y a rien d'utile à tirer de tous ces dieux, c'est comme des broches ou des perles, c'est pour faire joli. Rien que des breloques pour s'accrocher au cou ou pour faire joujou.
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Ces plantigrades en train de chasser la femme peuvent se tenir comme ça pendant des journées entières, patiemment sans manger ni boire, la tête penchée sur le coté, les pattes paisiblement croisées sur le ventre et l'air bêtement énamouré.
C'est incroyable comment ça marche avec les filles. Les voilà qui se mettent à soupirer d'un air attendri : " Oh le mignon nounours ! " Tandis que compère Brun satisfait de son effet, se relève et se met à claudiquer gauchement vers l'élue de ses rêves, un bouton d'or cueilli sur la land entre les dents.
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Ne dis pas de bêtises, les génies ne sont pas méchants.
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L'immense tristesse de ce livre très drôle réside ainsi dans le fait qu'il est le récit d'une impasse, annoncée dès la première page et méthodiquement mise en scène à la manière des tragédies grecques. L'un des leitmotivs est : il est déjà trop tard, nous n'avons déjà plus le choix, nous ne l'avons jamais eu -la naissance de Leemet, il n'y avait (presque) plus personne dans la forêt, le vieux monde était moribond ; en même temps, ayant grandi dans la forêt, Leemet ne peut plus s'adapter au village. Kivirähk nous dit que s’il est dramatique de n'être pas de son temps, il peut être tout aussi dramatique de s'enferrer dans la défense d'un univers disparu, d'un mode de vie ancien que d'ailleurs on connaît mal parce qu'on a déjà perdu le contact avec lui : d'un fantôme de passé plus qu'un passé réel - les historiens reconnaîtront ici le thème, fort à la mode chez nous depuis 2 décennies, de l' « invention de la tradition » et de la construction de la mémoire, souvent dans le cadre de stratégies de pouvoir.
Entre l'un et l'autre de ces désastres, entre le conformisme et la bêtise d'une part, la haine et la folie de l'autre, ne reste que la voie d'une digne solitude, triste mais sans aigreur, celles de la colère et de la révolte ayant été épuisées : c'est cette digne solitude que le narrateur, pourtant angoissé dès son enfance par la perspective de l'isolement, finit par se résoudre. Postface, 4ème page
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En vérité, il n'y avait même plus de bons enseignants. Cela faisait plusieurs générations que les gens avaient commencé à se désintéresser de la langue des serpents, et nos parents ne savaient déjà plus que quelques mots parmi les plus courants et les plus simples, comme celui qui force un élan ou un chevreuil à s'approcher et se laisser égorger, ou bien celui qui calme les loups, ainsi que les formules de conversations courantes, au sujet du temps qu'il fait et ce genre de choses, qu'il convenait d'employer pour saluer les reptiles qui rampaient auprès de vous. Il y avait belle lurette que les mots les plus puissants ne servaient plus à rien, car pour qu'ils soient d'un effet quelconque il faut être des milliers à les siffler, et nous n'étions plus assez nombreux pour cela dans la forêt. C'est ainsi que la plupart étaient tombés dans l'oubli, et dans les derniers temps les gens ne prenaient même plus la peine d'apprendre les plus simples, car comme je l'ai dit, ils étaient difficiles à retenir ; et puis à quoi bon s'y escrimer alors que derrière une charrue, on n'a besoin que de ses muscles.
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Comme dans l'ancien temps, il élevait une centaine de louves dans une immense étable, il les trayait et les dressait sans vouloir comprendre que depuis belle lurette il n'y avait plus assez de gens dans la forêt pour les chevaucher, ni pour absorber ces fleuves de lait. Tout le monde avait réduit son troupeau et relâché les bêtes en surnombre – à quoi cela peut-il bien servir à une vieille d'élever dix louves laitières quand elle n'a pas de descendants ? Une seule suffit largement. Mais Tambet, loin de suivre ces exemples, tenait les lâchers de louves pour une infamie sans précédent et une trahison de notre mode de vie.
"Du temps de nos ancêtres, il n'y avait pas une seule louve en liberté dans la forêt", enrageait-il. "Elles étaient toutes bien au chaud dans leurs étables, dûment traites et prêtes à être enfourchées par nos guerriers lorsqu'ils partaient en guerre." Il ne voulait pas davantage admettre que plus personne ne partait en guerre. C'était comme s'il était incapable de le comprendre : parfois il semblait considérer la réalité comme une espèce de rideau de brouillard qui égarait les imbéciles, mais que lui perçait sans peine. Il était persuadé que ce brouillard allait bientôt se dissiper et qu'on allait se remettre à vivre comme dans l'ancien temps.
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Personne ne t'en voudra si tu décides de déménager. C'est la vie : tout a une fin. Il y a des troncs où les hiboux ont fait leur nid durant des siècles, et tout d'un coup il n'y a plus rien dedans, leurs pensionnaires les ont abandonnés. C'est comme ça.
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Lorsque les choses tournent mal d'un côté, il faut essayer d'un autre.
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