Pain d'épice

Sloupch et voutch !


L'homosexuel allemand Ralf König (né en 1960, il a été apprenti menuisier avant de faire des études d'arts plastiques), traduit en 13 langues et qui compte quelques sept millions d'albums vendus (ce qui en fait l'auteur de BD homos le plus lu de la planète), a commencé de faire paraître ses premières bandes dessinées dans la presse underground dès 1979. Devenu célèbre après la publication des 'Nouveaux mecs' en 1987, mais surtout grâce à l'énorme succès international de l'adaptation cinématographique qui en a été tirée en Allemagne en 1994 et qui a été distribuée dans près de cinquante pays, il ne cesse depuis lors de publier ses nouvelles et romans graphiques (il a une bonne trentaine d'albums à son actif à ce jour) qui sont avant tout des chroniques douces-amères de la vie des homos croqués avec autant de pertinence que d'humour par ce doux anar dont l'objectif premier est d'arriver à obtenir une plus grande libéralisation des moeurs.


Son trait épuré (il n'y a dans ses albums que peu de décors, mais par contre beaucoup de personnages et de parlote) allié à un humour dévastateur qui n'épargne ni les hétéros, ni les homos, nous vaut des albums (parfois de petit format, parfois de grand format ; certaines fois en N&B, d'autres fois en couleur ; c'est selon) au travers desquels il lutte à sa manière contre tous les préjugés dont souffre toujours encore la communauté gay.


‘Pain d'épices', paru en Allemagne en 2008 et en France en 2011, regroupe à nouveau, comme pour ‘Etalons de Troie', en 61 pages en couleur grand format, de courtes bandes parues dans la presse entre 2001 et 2007. Et là encore, ces bandes n'ont évidemment strictement rien à voir les unes avec les autres, d'où une fois de plus cette impression d'un album fortement décousu, même s'il est toujours encore parfaitement broché. Si vous avez besoin d'un peu d'animation dans le slip et que les histoires de bourgeons pas encore éclos vous tentent, vous pouvez toutefois tout à fait prendre le chemin de cette compilation, plutôt plus réussie qu''Etalons de Troie', qui contient mine de crayon quelques bonnes pages !

Quand je l'ai vu hier soir, j'ai sauté dessus : un König que je n'avais pas lu, chouette, j'allais passer un bon moment dans le train ! Il faut dire que je suis une fan avouée de cet auteur grâce à qui j'ai attrapé de nombreux fous rires.
Ben là, j'ai été déçue. Je ne peux pas dire que ce soit mauvais, non, mais ça manque du peps et du côté déjanté que j'apprécie chez lui, je n'ai pas retrouvé son humour féroce et j'ai seulement parfois souri, sans plus. J'avais eu la même déception avec son autobiographie, "Et en plus, il est gaucher", sauf qu'à la fin de l'autobiographie, il y avait une petite histoire drôlatique à souhait qui valait à elle seule son pesant de cacahuètes. Dommage, j'espère que le prochain sera meilleur.