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Daniel Cunin (Traducteur)
EAN : 9782350878898
Editions Héloïse d'Ormesson (31/08/2023)
3.67/5   57 notes
Résumé :
À cinquante-six ans et encombré d'un embonpoint qu'aucun footing ni aucune privation de fromage ne parvient à juguler, Henk se définit comme un homme ordinaire. Et réfléchi. Infirmier dans un service de soins intensifs, il est heureux en ménage avec Canaille, son chien. En un samedi d'été caniculaire, des événements, à première vue anodins, viennent bousculer ce célibataire sans histoire et réveiller ce qu'il croyait éteint : le désir de s'émerveiller, de se lier et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand coup de coeur pour moi, ce roman d'un auteur néerlandais quasi inconnu chez nous. Véritable OLNI, ce livre raconte une journée clé de Henk, un aide-soignant de 56 ans, divorcé depuis trois ans, sans enfants, en pleine déprime, vivant seul avec son vieux chien Canaille, qu'il affectionne beaucoup, mais qui a un coeur fragile.
Le grand tour de force de ce roman de seulement 180 pages est la richesse des sujets abordés à travers les pensées et les actions de son anti-héros, Henk, qui se sent usé par les aléas de la vie et qui, en une seule journée, verra sa vision du monde changer du tout au tout.
Résumer ici cette journée n'est pas chose facile, car l'auteur a écrit un ouvrage très riche en sujets et en matière à réflexion, tout en évitant le piège de plomber le texte de références inutiles. C'est avec beaucoup de finesse et une langue souvent poétique (excellente traduction de Daniel Cunin) que l'auteur nous parle du sens de la vie à travers les pensées d'abord claires, puis de plus en plus embrumées, voire oniriques de Henk, qui passeront de ses souvenirs d'enfance à sa vision personnelle de la vieillesse et de la mort, méditant sa situation actuelle d'humain se sentant sur la pente descendante, ruminant les pensées philosophiques de Nietzsche, suivies de réflexions de l'ordre de la physique, avec les particules élémentaires.
Mais si la première partie de cette unique journée (un samedi caniculaire de juillet) nous dépeint un Henk fataliste, déboussolé, songeant à son enfance, ses amours passées, son mariage qui fut un échec ou ses relations tendues avec son frère cadet, dont il s'est éloigné au fil du temps, la seconde partie de cette journée lui permettra de revivre. Invité de dernière minute à un barbecue organisé par son frère, Henk, en se rendant à cette fête en empruntant les transports en commun, retrouvera progressivement le goût à la vie. Ce soir là, il tombera amoureux fou d'une femme de son âge rencontrée le matin même, scellera son amitié avec sa nièce de 17 ans qui adore son tonton, se saoulera et cuvera son vin (ces scènes sont truculentes), avant de retrouver son appartement et son chien Canaille, accompagné de cette femme que le destin lui aura permis de rencontrer et avec qui il passera la fin de la soirée.
Outre la richesse des thèmes abordés dans ce roman, l'auteur a très bien su s'éloigner du pathos des premières pages pour se rapprocher du roman feel-good vers la fin. Cependant, à mon humble avis, cette approche est erronée, mais à chacune et chacun de l'interpréter à sa manière.
Il n'empêche que ce livre restera encore longtemps dans ma mémoire de lecteur et je ne puis que le recommander aux Babeliotes souhaitant sortir de leur zone de confort.
« Une journée de chien » a obtenu le Prix Libris, équivalent néerlandais de notre Prix Goncourt.
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Envie d'un petit moment de détente entre deux lectures éprouvantes, ce court récit est fait pour vous.

Une nouvelle journée dans la vie de Henck commence tôt, ce samedi de Juillet dans une ville des Pays Bas .
Henck a 56 ans, il est infirmier dans un service de soins intensifs et ne travaille pas ce jour là .
Il est inquiet, son vieux chien Canaille, son unique compagnon depuis qu'il a divorcé , n'est pas en forme .
Lui même est plutôt déprimé , il pense à sa vie passée , au décès de son frère ainé, aux liens avec son frère cadet qui se distendent , à son ex femme...
Mais c'est l'anniversaire des 17 ans de sa nièce Rosa et il se laisse convaincre d'aller à sa fête d'anniversaire chez son frère.

Il rencontre lors de la balade avec Canaille fatigué , une femme, Mia , dont l'entrain le frappe d'emblée .
Il la croise de nouveau en prenant le bus pour aller chez son frère.

Il s'entend bien avec sa nièce et les liens qu'ils ont déjà su créer tous les deux se transforment en véritable amitié .
Cette journée qui débutait si mal prend un tour bien différent.

Ce résumé ne rend pas vraiment l'atmosphère de ce roman , rempli de réflexions parfois drôles , de références littéraires, Henck a une passion pour les livres et de pensées philosophiques, qui restent simples, sur Nietzsche . Henck se met à nu, se dépiaute de ses pensées morbides pour profiter pleinement de la joie de vivre .

J'ai adoré cette façon de montrer la vie d'un homme , l'humour est sous-jacent, les propos ne sont jamais pesants et on se débarrasse comme Henck de tout ce qui nous encombre , on voit l'avenir d'une façon nouvelle même les choses tristes comme la maladie du chien : un souffle de sérénité qui fait le plus grand bien .
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Mais tout peut changer aujourd'hui
Est le premier jour du reste de ta vie
C'est providentiel.

Le premier jour – Étienne Daho.

Henk est un looser qui cumule les erreurs, divorcé, célibataire, pas d'argent placé, locataire à cinquante six ans, pas de Rolex (clin d'oeil à ce bon vieux Séguéla), pas d'Audi, un chien malade, un léger surpoids et ses baskets ne se souviennent pas de la dernière fois où elles sont sorties. Henk, c'est pour ses jeunes collègues en soins intensifs, l'archétype de la vielle garde, un has been quoi !

Mais il s'en passe des choses dans sa tête et on va assister aux vingt-quatre heures qui vont changer sa vie. Un jour qui commence comme un autre où il va promener le chien, faire quelques courses à la fromagerie du quartier où il va croiser un voisin dont il a oublié le nom. C'est là, dans cette fromagerie, la gêne occasionnée, les banalités échangées, les convenances, que je me suis laisser happer par ce roman : comment, par quel mystère cette description des plus banales peut produire de la littérature ?

Une visite à son ancienne chef de service atteinte de la maladie d'Alzheimer (remarquable portrait), le choix du cadeau pour l'anniversaire de sa nièce, la soirée barbecue, la rencontre avec Mia dans le bus, les soins dispensés à son chien Canaille atteint d'insuffisance cardiaque… On s'attache à Henk, à Mia, à Maaike, à la nièce, à Canaille, un chien qui aime écouter la lettre à Élise mais qui n'aime ni Mozart, ni Frankie Goes to Hollywood...

A chaque fois, un temps suspendu, une analyse, voire une psychanalyse de l'instant. La vie, la mort, l'amour.

« Car vois-tu, Mia, c'est pas le fait de manger et de boire qui nous maintient en vie, mais la faim et la soif de vivre, la conviction morale que cela vaut la peine, que la vie elle-même recèle du beau et du vrai, toujours et partout, mais que c'est à nous qu'il revient de chercher cette vérité et cette beauté, de les exhumer, à l'instar de chercheurs de fortune. »

Surprenant en 192 pages. Roman feel good, certes mais high level, qui a reçu le prix Libris, le « Goncourt des Pays-Bas ».
Coup de coeur !

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Riquiqui 2023.
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Approche originale pour ce roman qui suit le fil des pensées d'un homme, Henk van Doorn, le temps d'une journée.

[INCIPIT]
« le coeur bat, songe Henk van Doorn alors qu'il se réveille, et le sang coule. À la réflexion, il s'agit de la chose la plus sensée que l'on puisse dire sur le sujet.
Une pensée curieuse, improbable, pour débuter la journée et escorter le retour à la conscience ; au moins, c'est un début qui suggère ce que tout début doit suggérer : une suite. »

Le roman débute logiquement avec le réveil de Henk pour ce qui pourrait sembler une journée ordinaire dans la vie de cet homme de cinquante-six ans, infirmier en réanimation, divorcé et sans enfants.

Mais ce qui devait être « une journée de plus » dans la vie un brin plan-plan de Henk, va se révéler tout autre. Un enchainement d'évènements d'apparence anodine va en effet apporter un souffle nouveau à la routine de Henk : son chien Canaille qui ne semble pas très en forme, la rencontre avec Mia, l'anniversaire de sa nièce Rosa, une visite chez le vétérinaire, un trajet en bus…

Le récit suit donc chacune des pensées et des observations qui lui viennent à l'esprit. Cela peut aller de considérations triviales (le temps qu'il fait) à des réflexions plus profondes voire philosophiques. Cette journée sera ainsi l'occasion pour lui d'une véritable introspection sur sa vie : les raisons de son divorce et de son célibat actuel, le décès de son frère aîné, la relation compliquée avec son autre frère, celle avec sa nièce Rosa, son travail. Un constat parfois amer (« Il vieillit ? Il est vieux. La plus grande partie de sa vie est révolue. ») mais nécessaire pour reconsidérer sa vie actuelle.

Il n'est pas toujours évident de suivre le flux quasi ininterrompu des pensées de Henk, parfois désordonné, passant brusquement d'un sujet à un autre. C'est pourtant ce qui fait l'essence même du récit, mais cela m'a parfois laissée à distance de Henk. Cet homme est toutefois attachant et se livre sans filtre avec ses réflexions amusantes et sans concession sur les gens qui l'entourent, ses pensées beaucoup moins prosaïques quand il pense à Mia, mais il m'aura manqué un petit quelque chose pour pleinement entrer dans le roman.
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La littérature néerlandaise est peu connue en France, parce qu'elle est trop rarement traduite.
Sander Kollaard, né en 1961, a obtenu pour ce deuxième roman le prix Libris, l'équivalent du Goncourt aux Pays-Bas.

Un samedi matin de juillet, Henk, cinquante-six ans, infirmier dans un service de soins intensifs, débute sa journée en réfléchissant à sa vie plutôt ordinaire. Il est divorcé, se trouve un peu trop gros, et ne trouve pas sa vie récente très excitante. Il n'a pas vraiment le moral. Et puis, il s'inquiète pour son vieux chien, Canaille, un kooikerhondje qui n'est pas au mieux de sa forme. Il a l'air à bout et manque de souffle.

Henk lit beaucoup et aime se creuser les neurones. Il se demande d'ailleurs si toutes ces lectures ne diluent pas sa propre histoire et son identité. Mais c'est vrai, il aime philosopher, et ses pensées, parfois cocasses, vagabondent sans cesse.

Il part en balade le long du canal, et soudain, Canaille s'effondre, épuisé. Mia, une lumineuse inconnue se précipite hors de chez elle, et offre de l'eau à l'animal.
Quelques mots, un sourire, et déjà la vie de Henk bascule. Une irrépressible envie de s'émerveiller le gagne au fil des heures.
Une consultation chez le vétérinaire, l'anniversaire de sa nièce adorée, un secret dévoilé, du vin, et voilà déjà que des lendemains heureux se profilent à l'horizon. Pour Henk, c'est un moment de grâce. Il trouve Mia renversante, et le vin le rend téméraire.

Toute l'histoire se déroule sur vingt-quatre heures, et elle m'a absolument bluffé.
Des petits riens de la vie mis bout à bout, avec un humour décalé, un zeste de magie, des grandes questions traitées sans gravité, un appétit de vivre, de l'émotion, la poésie du temps qui passe.
« Une journée de chien » m'a requinqué au moins pour quelques mois.
Oui, la vie peut être un roman !

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critiques presse (2)
LeMonde
22 septembre 2023
Sander Kollaard propose ici une forme de consolation séduisante et sans complaisance face aux désespoirs tranquilles du quotidien.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
16 août 2023
Par petites touches délicates de réflexion sur le sens de la vie, sur les défauts et qualités de chacun, l’auteur nous plonge dans l’univers acidulé de Henk, trop doux et sensible pour s’intégrer parfaitement à notre monde cruel !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sa vie de lecteur pouvait donner lieu à la scène suivante. Il venait de terminer un livre. Il se tenait devant sa bibliothèque pour en choisir un autre. Ses yeux passés en revue les dos. Il ressentait un bien-être pour beaucoup comparable à celui qu’il éprouve dans la fromagerie à la vue de tous les délices qu'elle abrite. L'abondance ! Le réconfort que procure une telle opulence ! Tout en parcourant les rayonnages, il opérait mentalement un tri : déjà lu, pas encore lu mais pas envie, trop épais, trop court, pour une fois pas un bouquin en anglais, après tout pourquoi ne pas réessayer Nabokov, finalement non, et ainsi de suite. Mais soudain, un rictus de colère passait sur son visage, ses poings se serraient et voici qu'il se tenait comme un boxeur devant ses livres. Aïe ! Ce serait-il dit s'il s'était donné la peine de réfléchir, quelle sale habitude, ces bouquins, quelle perte de temps, cette vie factice ! Oui, factice : calé dans un fauteuil à s'approprier les expériences de personnages inventés. Quelle indigence ! Quelle fuite devant la réalité ! Et quelle dévastation de sa personnalité ! Quiconque l’eût alors pris sur le fait n'en serait pas revenu tant le changement d'humeur était brutal, impétueux, en même temps que bref, car pareil accès de colère et de dégoût ne durait jamais. Son désir l'emportait. Bientôt son regard s'arrêtait sur un livre qu'il désirait lire, qu'il brûlait de lire, oui, qu'il avait depuis longtemps l'intention de lire, l'occasion ne s'était pas encore présentée, mais là, c'était la bonne. p.50
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« Je lis beaucoup dit-il. Mes bouquins […] sont pleins d'apostilles, un texte fantôme fait de parenthèses, de crochets, de tirets, de points d’exclamation et d'autres symboles que je gribouille sur les pages lorsque la beauté d'une phrase, un point de vue original ou une blague à mourir de rire me touche. Ensemble, ces traces constituent un compte rendu de celui que j'ai été au cours des années. À partir d'elles, je me dis parfois qu'il doit être possible de circonstancier l'histoire de mon identité. Additionnés ses gribouillages forment une histoire. Moi. Henk. J'ai longtemps pensé que mon identité se diluait dans les livres que je lisais, comme l'encre dans l'eau, mais à l'heure actuelle, je crois au contraire que mes livres me donnent des lignes directrices. Ils forment une bande compressive qui contrecarre l'hémorragie de ma mémoire, un exosquelette qui compense mon déclin physique. Oui ils me donnent forme et substance. Ils me donne mon Henkiosyncrasie. » p.169
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Longtemps il a supposé que son manque de solidité provenait de son appétit de lectures. En lisant, raisonnait-il, il pénétrait dans le monde des pensées et des émotions d'autres personnes. Cela nourrissait son empathie mais diluait sa personnalité, un peu comme au sein d'un groupe.
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Résister revient à penser qu'on est plus que de la simple poudre. Qu'on a une âme ou un esprit, un dieu intérieur, un truc noble ou spécial qui nous élève au-dessus de la "matière triviale . C'est un sentiment porteur de l'écho des siècles au cours desquels on se croyait spéciaux, la couronne sur la Création ou le point final logique et magnifique de l'évolution, mais aujourd’hui, on est bien mieux informés. Rien ne nous a prévus, voulus ou conçus .Rien ne nous rend nécessaire.Contrairement à bien des gens, je trouve cette idée grisante et libératrice.
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J’aime mon travail qui est apprécié, mais parfois je crains que toute la tristesse que je côtoie se dépose sur ma peau et accélère mon vieillissement.
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