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Opus tome 1 sur 2
EAN : 9782915517958
200 pages
IMHO (06/06/2013)
3.94/5   42 notes
Résumé :
Chikara Nagai est un mangaka qui peine à terminer sa série, Resonance, qui met en scène l’affrontement entre Satoko, une policière dotée de pouvoirs psychiques, et Le Masque, le gourou d’une secte. La veille de la remise des planches à l’imprimeur, alors que Chikara est sur le point d’achever ses dernières pages sur un autre de ses héros, le jeune Rin, son projet prend un tour inattendu lorsqu’il se retrouve aspiré dans son propre manga. Rin a compris que Chikara vo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai toujours aimé les mangas de Satoshi Kon que j'ai lu, mais en général plus pour l'émotion qui s'en dégageait et l'ambiance ainsi créée. Ici, j'ai la surprise de découvrir un concept fou qui a fonctionné du tonnerre de dieu sur moi, celui de la création dans la création. du pur génie !

Je savais que Satoshi Kon était un artiste brillant. Il l'a démontré aussi bien dans sa filmographie que dans sa bibliographie. J'ai adoré aussi bien le thriller Perfect Blue au cinéma, que l'entêtant et engagé Pacte de la Mer entre les pages de la belle édition de Pika. Mais rien ne m'avais préparé à l'expérience Opus, expérience au cours de laquelle il se livre à un vrai exercice de style un brin casse-gueule mais magistralement exécuté. le monsieur a de la ressource et il sait exploiter son talent de metteur en scène.


Les mangas qui parlent de mangas, on commence à en avoir, mais des comme ça, non ! L'auteur m'a d'emblée déstabilisée avec des premières pages couleurs qui sont en fait le récit que le héros même de ce récit met en scène, celui-ci étant lui-même mangaka. On va suivre, dans un premier temps, le quotidien de Chikara Nagai qui est en passe de boucler SA grosse série, une série futuriste où un soir alors qu'il est en plein bouclage, il se retrouve littéralement emporté.

Ce qui est fantastique dans ce titre, c'est que rapidement tous les personnages sont conscients de qui il sont : auteur, personnage d'un mangaka, héroïne, héros sur le point de mourir, etc. Cela donne une histoire totalement folle et déjantée où Satoshi Kon brise sans cesse le 4e mur avec un héros presque clone de lui-même, mais peut-être pas tellement.

Il truffe son histoire d'énormément de références et clins d'oeil à d'autres artistes. le nom de son héros rappelle celui de Go Nagai, auteur de Devilman, anti-héros rappelant le méchant de l'histoire présente par la forme de son visage / masque. Son héroïne est copiée sur celle qui suit partout le héros d'Akira. le monde du manga qu'il a inventé est un hommage au cyberpunk et aux oeuvres de K.Dicka mais aussi à Gunnm ou V pour Vendetta. Et je suis sûre que j'en oublie. C'est jouissif de partir à la quête de la petite référence glissée.

J'ai adoré aussi bien le mélange des genres avec ce mangaka plongeant dans son histoire et vivant celle-ci, son héros étant bien décidé à ne pas mourir, et avec cet univers de SF sombre où le peuple est bien embêté par ce terroriste masqué qui peut manipuler les foules. On retrouve d'ailleurs l'appétence des auteurs et lecteurs des années 90 pour les pouvoirs para-psychiques. Satoshi Kon nous entraîne dans une course perpétuelle, parfait reflet de celle du mangaka en quête d'idées et devant rendre rapidement ses planches. le titre est d'ailleurs une mise en abyme géniale sur ce métier.

On suit en parallèle l'histoire du mangaka emporté dans cet univers et devant en sortir pour boucler son projet mais bien en mal d'y parvenir puis en panne d'inspiration, et l'histoire propre à l'univers de son manga où ses héros doivent mettre en point final à l'entreprise du méchant qu'ils poursuivent. Ces scénarios imbriqués l'un dans l'autre seraient déjà passionnants à suivre individuellement mais ensemble, c'est fantastique.


Pour autant, on se retrouve plus dans une histoire concept qu'une histoire où les personnages ont des personnalités marquantes. Je n'ai pas ressenti d'accroche particulière vis-à-vis d'eux, même s'il y a peut-être du potentiel avec Satoko qui reproche à son créateur tout ce qu'il lui a fait vivre ou avec Rin qui lui en veut pour son désir de le tuer, mais pour le moment la mise en scène de ces sentiments est un peu mince à mon goût, l'action prenant le pas sur tout le reste.


Avec brio, Satoshi Kon nous entraîne effectivement dans une course-poursuite permanente où le héros mangaka se retrouve propulsé aux quatre coins de son héros. La mise en scène et la mise en page sont brillantes. Il y a cette ouverture déstabilisante où on se demande où on se trouve. Puis, il y a cette volonté permanente de briser les cases et d'interagir avec le matériau même du manga : esquisses, décors, scénarios et planches mêmes. C'est une idée fabuleuse et il fallait un auteur à l'esprit aussi psychédélique que lui pour y réussir car ce n'est pas simple de tirer une ligne claire d'une telle tambouille qui a tendance à emporter le récit dans plein de directions différentes, mais il y parvient.

Après avoir adoré ces oeuvres portées par l'émotion (Le pacte de la mer, Fossiles de rêves) et celle avec un univers géo-politique futuriste extrêmement prometteur (l'inachevé Seraphim), Satoshi Kon se montre également brillant dans le manga concept, avec ce héros briseur perpétuel de Quatrième mur, qui nous propose une aventure enlevée, bourrée de références et de réflexions sur son métier. Je suis assez époustouflée par le résultat !
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J'avoue qu'il y a manifestement de l'originalité dans ce scénario un peu fou qui mêle un mangaka à sa création. Il y a toujours un rapport particulier entre une oeuvre et son créateur. En l'espèce, cela sera poussé à son paroxysme entre le rêve et la réalité.

Ce diptyque a d'ailleurs été largement récompensé en son temps. C'était sans doute fortement mérité. Malheureusement, l'auteur est décédé en 2010 a seulement 46 ans. On ne pourra que le regretter car je dois bien avouer qu'il faisait preuve d'un peu de génie dans ses créations et c'est fort bien dessiné.

Opus est alors une oeuvre qui dépasse les frontières et qui permet au lecteur réfractaire au manga de s'y intéresser un peu. Oui, il y a parfois des perles.

Je n'accorde toutefois pas les 4 étoiles car il y a des imperfections dans cette mise en abyme qui peut troubler un lecteur aguerri.
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Acheté au marché, "Opus" est un de mes mangas préférés (juste derrière "One piece"). J'aime beaucoup l'idée du mangaka qui se retrouve dans son propre livre et les personnages (du manga écrit par le héros) qui se rendent compte que ce ne sont pas eux qui décident de leurs faits et gestes mais qu'ils ont en quelque sorte un dieu qui est en fait le mangaka qui décide de tout ce qu'il se passe dans le manga... Et à partir de ça, l'auteur arrive à faire une super histoire que je vous conseille fortement !

Je vous conseille aussi le film "Paprika" qui est du même auteur : Satoshi Kon.
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Satoshi Kon, génial réalisateur de film d'animation japonais (Millenium Actress, Perfect Blue, Paprika, Tokyo Godfathers, Memories...), trop tôt disparu (il est décédé en 2010 à 47 ans) est l'auteur de ce manga resté inachevé mais dont deux volumes subsistent et sont actuellement édité par la maison Imho.

Formidablement imaginative, l'oeuvre de Satoshi Kon est remarquable de richesse narrative et de références culturelles. Dans Opus, Satoshi Kon nous entraine dans une mise en abyme vertigineuse et dans une réflexion sur les relations qu'un auteur entretient avec son oeuvre et ses héros de papier. À l'instar de Pierre Bayard qui dans l'Affaire du Chien des Baskerville décrit les relations entre Arthur Conan Doyle et son héros Sherlock Holmes ; notamment lorsqu'il montre comment Sherlock Holmes possédait un pouvoir sur Conan Doyle qui bien que s'en étant débarrassé dans le dernier problème (l'auteur souhaitait passer à autre chose) fut obligé de ressusciter son héros dans une nouvelle affaire (certes sous la pression du public et de son éditeur) ; et se vengea de celui-ci en le cantonnant à un rôle pour le moins inhabituel puisque l'enquête fut menée en grande partie par ce cher Watson, Holmes n'intervenant qu'au début et à la fin de l'histoire... Satoshi Kon offre au personnage de son histoire, la mangaka Chikara Nagaï l'occasion de se confronter à ses propres héros de papier.



Chikara Nagaï, illustre mangaka, auteur à succès de la série Résonnance qui en est à son énième opus, travaille au bouclage d'un des derniers épisodes. Chikara décide de sacrifier un des protagonistes, Rin, jeune adolescent rebelle, lors d'un combat avec le méchant de l'histoire, le Masque, afin de protéger la fuite de l'héroïne Satoko, agent de police, alors en fâcheuse posture. Toutefois le fougueux Rin ne l'entend pas de cette oreille et dérobe la planche représentant l'ultime combat, plongeant l'auteur dans une situation fort inconfortable : face aux affres de la création et aux impératifs éditoriaux, Chikara se trouve dans l'incapacité de refaire la planche. En proie à la fatigue, proche du burn out, il découvre sur sa table de travail, en lieu et place de la planche disparue, un autre dessin représentant un immense trou... dans lequel il tombe et se trouve projeté dans sa propre histoire. Il en devient lui-même un des protagonistes à la grande surprise de Satoko, fort désappointée d'apprendre qu'elle n'est qu'une héroïne de papier et que sa vie est une aventure de Manga. Toutefois les événements n'en semblent pas moins réels que le danger qui les guette...
Lien : http://legenepietlargousier...
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C'est assez compliqué de juger cette oeuvre. Satoshi Kon s'est fait un nom dans l'animation de part sa mise en scène vraiment spectaculaire et bourrée de bonnes idées, mais aussi par ses scénarios complexes qui se jouent du médium.
Le côté de la psyché est au coeur de chaque de ses oeuvres et il aime maltraiter ses personnages d'un point de vue psychologique en tordant le décor, tordant le lieu de l'action,... Son film Paprika (Inception avant l'heure) en est le parfait exemple et ce diptyque OPUS l'est également.

Mise en abyme, jeu temporel, changement de personnage et de cadre. On est tout le temps malmené par Kon et il en devient même parfois difficile de suivre l'ensemble si on a eu un moment de flottement.

Pour autant, j'y retrouve ce que j'aime tant dans ses films, il n'y a qu'un goût de trop peu (expliqué par l'éditeur) pour en faire une oeuvre majeure dans ses réalisations mangagesques.
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critiques presse (7)
Liberation
04 février 2014
Un mangaka tombe dans un de ses dessins et rencontre ses héros
Lire la critique sur le site : Liberation
BulledEncre
24 janvier 2014
Il faut le lire pour le savoir et se rendre compte que cette fin n’aurait pas pu être plus brillante. Cet homme a fait un travail fascinant.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Telerama
04 septembre 2013
Imaginé et dessiné par Satoshi Kon, Opus est une authentique merveille, tant dans le graphisme que dans la narration
Lire la critique sur le site : Telerama
Du9
15 juillet 2013
Opus n’est pas une fade relecture du chef d’œuvre d’Ôtomo : Kon Satoshi cherche au contraire à en faire la déconstruction. Pour cela, le manga-ka développe un récit reposant sur deux niveaux de fiction qu’il imbrique entre eux.
Lire la critique sur le site : Du9
Sceneario
28 juin 2013
"Résonance" commence comme un manga assez classique, des gentils qui se battent contre un méchant, on rajoute quelques pouvoirs psychiques pour corser le tout et voilà. Mais cette histoire n'est que le début d'Opus, que le récit dans le récit de cette meta-fiction.
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
26 juin 2013
Un premier tome complet et impeccable qui offrira pour beaucoup l’occasion de découvrir le fils spirituel de Yasutaka Tsutsui comme mangaka.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
25 juin 2013
Opus nous plonge d’une bien belle manière dans un récit d’action sur fond d’interrogations créatives pertinentes. [...] Opus nous interroge donc sur le statut de la narration dessinée tout en se jouant astucieusement de son support.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les utopies existent, mais toujours dans une mise en abyme : une scène dans la scène.
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Video de Satoshi Kon (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Satoshi Kon
Depuis 2000, Pika Edition propose de découvrir l'infinie richesse du manga en publiant parmi les plus talentueux auteurs japonais et français. Les CLAMP, Kosuke Fujishima, Tôru Fujisawa, Minetaro Mochizuki, Ken Akamatsu, Reno Lemaire, Oh!Great, Kouji Seo, Hiro Mashima, Hajime Isayama, Ema Toyama, Nakaba Suzuki, Adachitoka, Ayu Watanabe, Satoshi Kon, Yoshitoki Oima, Akane Shimizu, Boichi, Romain Lemaire et Kamome Shirahama sont 20 mangakas majeurs qui ont marqué leur époque et qui continuent d'inspirer bon nombre de jeunes auteurs. Dans ce livre-objet, qui se déploie comme une frise grâce à ses 48 pages dépliantes, Pika Edition vous invite à revenir sur ces deux décennies durant lesquelles le manga est devenu incontournable… Un ouvrage original et idéal pour célébrer la passion du manga !
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