Hazel a la trentaine, a toujours été borderline, et cela ne va pas en s'arrangeant : de comportements autodestructeurs en comportements autodestructeurs, elle s'enfonce dans la déchéance, subissant la vie tant qu'elle le peut. Sa rencontre avec Ian, un jour comme un autre, sera une bouée de sauvetage, un temps.
Prenant le parti de commencer son récit par la fin, enfin une partie de la fin, de l'épisode de la vie d'
Hazel qu'elle choisit de nous raconter, prenant également le parti de nous le raconter par l'intermédiaire de plusieurs narrateurs, dont
Hazel, bien sûr, mais plus encore Romain, son meilleur ami, et d'autres, plus ou moins proches de la jeune femme,
Sarah Koskievic avait, à mon sens, tout en main pour que son roman soit d'une grande force, tant pour évoquer l'emprise des névroses sur quelqu'un, que l'emprise qu'un autre peut avoir sur cette même personne, déjà esclave de ses névroses, grâce à une plume qui ne mime pas trop mal la déglingue de son personnage. Enfin, au début.
Mais l'on accède très vite à une mauvaise caricature d'
Hazel, voulue ou non, je n'en sais rien (je suis peut-être passée à côté du message de l'autrice, après tout), qui devient tout ce qu'elle désavoue au fil du récit, et à une plume qui devient affreusement fade et répétitive, au même titre que la protagoniste. L'ensemble devient alors une platitude qui nous fait quasiment plonger en un ridicule conte de fées pseudo-rebelle, bien peu crédible qui plus est dans les derniers chapitres - je laisse le soin à chacun de découvrir le final -.
Pour la faire courte : un roman estampillé rock and roll, références musicales, style et personnages à l'appui, mais qui l'est autant que la fête de l'automne de ma ville toutes les fins de septembre... c'est-à-dire bien peu. Pour avoir lu beaucoup d'auteurs de la vraie déglingue, l'on en est bien loin.
Je remercie les éditions
De La Martinière et NetGalley de m'en avoir permis la découverte, même si elle ne fut finalement pas concluante.