Inconnu à cette adresse

Ce n'est pas évident d'arriver après plus de 500 critiques, il y a peu de chances de proposer un avis éclairant neuf qui ne sera pas une redite. Finalement, mon avis sera peut-être un peu différent de la majorité des lecteurs de la nouvelle. En effet, si j'ai apprécié ma lecture, « inconnu à cette adresse » est indéniablement un texte de qualité, il y a certains aspects qui me laissent dubitatives et je trouve qu'il y a également quelques maladresses. Ces réserves font que je ne vais pas tout à fait me joindre au concert de louanges.

Comme je l'ai dit, « inconnu à cette adresse » est une nouvelle de qualité qui mérite vraiment d'être lue. Ce texte est un modèle d'efficacité narrative. Ce récit épistolaire est très bien mené, très prenant et la chute est indéniablement impactante. Mais il y a plusieurs éléments qui font que cette nouvelle n'emporte pas mon entière adhésion. Pour pouvoir expliquer lesquelles, je préviens que je vais devoir un peu divulgâcher.
Tout d'abord, j'ai trouvé que l'évolutions de Martin est un peu caricaturale. Je sais bien que plusieurs mois séparent certaines des lettres mais le changement qui s'opère en Martin m'a semblé un brin excessif. le type dont le meilleur ami était juif et qui avait eu une liaison avec la soeur de celui-ci devient un nazi fanatique qui va jusqu'à prénommer son petit dernier Adolf. Ce dernier détail m'a même fait rire tant je l'ai trouvé exagéré et vraiment maladroit, comme si la nouvelle était écrite par une ado.
Cette réserve liée à des maladresses n'est pas ce qui m'a gênée le plus. Ce qui m'a le plus troublée c'est la vengeance de Max. Bien sûr, je n'ai aucune sympathie envers Martin qui s'est vautré dans cette idéologie mortifère, en premier lieu par intérêt d'ailleurs. J'ai été effrayée par sa froideur lorsqu'il annonce à Max que sa soeur est morte. Mais malgré ça, je ne peux m'empêcher de trouver la vengeance de Max absolument glaçante et terrifiante. Je ne sais pas si l'auteure voulait que Max apparaisse au lecteur comme un personnage sympathique, si c'est le cas c'est raté pour moi. Quand Max met en oeuvre sa terrible vengeance, lui qui mène une vie sûre et confortable en Amérique, loin des tourments que connait l'Allemagne, je n'ai pu m'empêcher de le voir comme un salaud. Voilà donc un récit où les deux protagonistes m'étaient insupportables l'un que l'autre. Aucun des deux n'est meilleur que l'autre : d'un côté un type partisan fanatique d'une idéologie mortifère, de l'autre un type dont la vengeance consiste à provoquer l'élimination d'un homme.

« Inconnu à cette adresse » a donc été une lecture intéressante et troublante à la fois. Ma gêne vis-à-vis du personnage de Max est-elle partagée par certains ? Peut-être suis-je bizarre de ressentir un malaise face à cette vengeance…

Petite nouvelle épistolaire d'une quarantaine de pages publiée en 1939 aux Etats unis donc 2 ans avant la décision de ces derniers d'entrer dans la guerre. A l'époque, le sujet était d'une actualité brulante et cette nouvelle très forte a eu un succès mérité. Aujourd'hui, elle garde un évident intérêt pédagogique, que l'édition que j'ai trouvée exploite judicieusement en rappelant l'historique du régime nazi. C'est effectivement fort, efficace et à mettre entre toutes les mains. Néanmoins, en ce qui me concerne, je reste un peu frustré de la brièveté du texte, non pas que je sois adepte des textes longs, mais nous ne sommes plus en 1939. En dehors d'un éventuel objectif pédagogique, il ne s'agit plus de prendre conscience d'une situation mais plutôt de comprendre comment un peuple a pu en arriver là, et de ce point de vue, c'est un peu sommaire, du moins à mon avis, qui n'est apparemment pas celui de la majorité.

Il fallait que je lise ce livre, depuis le temps que j'en entends parler. C'est un roman épistolaire sur les correspondances de deux amis entre novembre 1932 et mars 1934. Après avoir ouvert une galerie d'arts ensemble, Martin rentre dans son pays, l'Allemagne, et Max reste en Amérique. Ce dernier est Juif et, rapidement, la montée du nazisme met en péril leur amitié. C'est une nouvelle de moins de cent pages, construite uniquement sous la forme de lettres.

Une courte mais grande nouvelle, éditée au rayon adultes comme adolescent, elle a été de nombreuses fois étudiée à l'école. N'ayant pas eu cette chance, je la découvre aujourd'hui, à 23 ans. J'ai presque regretté que le texte soit si court, et en un sens tant mieux car le travail de l'auteure est remarquable. Cet ouvrage a été réédité en 1995, et, durant quarante ans, était passé inaperçu. Un texte qu'on n'oublie pas si facilement...
Lien : http://anais-lemillefeuilles..

Lecture imposée par un cours de français barbant. J'ai peiné à le lire, mais heureusement il est court. J'arrive en classe, je m'installe, je sors mon livre pour démarrer le cours sur la guerre, les juifs et les allemands, m'attendant à m'endormir. Wouaw. J'ai été complètement soufflée. C'est en étudiant la situation que j'ai commencé à adorer ce livre. Vive ma prof archi-chiante-qui-s-est-révélée-intéressante-sur-ce-sujet !

Inconnu à Cette Adresse est une nouvelle épistolaire publiée en 1938.
Elle nous expose la correspondance qu'échange Max, juif allemand vivant en Amérique, avec Martin, sympathisant Nazi vivant à Berlin.
Bien que marié, Martin a eu une liaison avec Griselle, la soeur de Max, qui viendra solliciter son aide au coeur de la tourmente.
Le genre épistolaire,peut endormir bien des ouvrages. Il permet ici d'imprimer un rythme à l'histoire à la manière d'un bon croquis, souvent meilleur qu'un long discours. le récit serait tiré d'un faits divers. Il est surprenant et mérite pleinement qu'on lui consacre les 30 minutes nécessaires à la lecture de ses 80 pages et les quelques minutes que vous consacrerez à sa critique.

Ce livre prend la forme d'une correspondance épistolaire fictive étalée du 12 novembre 1932 au 3 mars 1934, entre deux amis proches, Martin Schulse, 40 ans, allemand marié et père de 3 garçons, et Max Eisenstein, 40 ans, célibataire d'origine juive.
Tous les deux ont été longtemps associés dans une galerie d'art prospère à San Francisco avant que Martin ne décide de rentrer en Allemagne avec sa famille.

Martin découvre alors une Allemagne ruinée et humiliée par la Première guerre mondiale, dans laquelle émerge un homme se faisant le guide et le restaurateur d'une Allemagne éternelle, Adolph Hitler.
Ce livre nous montre comment deux amis, quasiment deux frères, vont lentement appartenir à deux camps opposés, et se séparer.

En effet, Martin va petit à petit adhérer aux idées nazies, laissant son ami Max pantois et désespéré. Ce dernier ne lui demande qu'une seule faveur : sauver sa soeur, Griselle, jeune actrice se produisant à Berlin, des persécutions nazies. Malheureusement, Martin ne pourra rien faire pour elle, par manque de temps ( les SA sont déjà chez lui quand Grisemme arrive) ou par lâcheté ( ne pas se compromettre avec une juive), et Griselle se fera tuer...
Le basculement du livre à cet instant : Max, malgré la distance, fera tout pour se venger de cet ami devenu traître. Il continuera à écrire à son ami, utilisant ainsi la censure, pour faire croire que Martin est un allié des juifs.
Le livre se termine sur la dernière lettre de Max à Martin, un retour de courrier indiquant : Inconnu à cette adresse... laissant présager le pire...

Inconnu à cette adresse est le premier livre de Kathrine Kressmann Taylor, écrit sous le nom de Kressmann Taylor, publié pour la première fois dans sa version intégrale dans Story Magazine en 1938 aux États-Unis, soit un an avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Il prend la forme d'une correspondance épistolaire fictive étalée du 12 novembre 1932 au 3 mars 1934 entre deux amis, Martin Schulse, 49 ans, marié et père de trois garçons, et Max Eisenstein, 50 ans, célibataire, associés de longue date dans une affaire prospère de commerce de tableaux à San Francisco, la Galerie Schulse-Eisenstein. Martin est allemand, Max est un Américain ayant fait des études en Allemagne. D'origine juive, il retourne vivre en Amérique.

Bon roman épistolaire, oui, mais pas de frénésie de mon côté. Cette correspondance datant de l'ère nazie (même si elle débute légèrement avant) est très prenante dommage qu'elle se termine si vite.

Une nouvelle épistolaire entre deux amis : un américain juif et un allemand entre 1932 et 1934.
A travers leurs lettres on voit la montée de l'antisémitisme et l'adhésion de la population allemande à cette haine contre les Juifs.

Deux amis qui seront divisés à jamais avec des décisions aux conséquences irréversibles pour l'un comme pour l'autre.

Sur fond de montée du nazisme, Inconnu à cette adresse retrace la relation épistolaire entre deux hommes amis, l'un vivant aux Etats-Unis, juif d'origine, et l'autre venant de rentrer en Allemagne dont il est originaire. Celui-ci, méfiant au début vis-à-vis d'Hitler, finit par adhérer complètement à ses idées au point d'y perdre son âme et sa conscience.
Malgré de nombreuses critiques très élogieuses, ce livre ne m'a pas convaincue...Comment dire ? J'ai été déçue par l'évolution négative si rapide de ce qui était présenté comme une amitié très forte. Cela m'a laissé un peu perplexe : j'ai trouvé le dénouement très, trop rapide, sans nuances. Il m'a semblé que la psychologie des personnages était un peu bâclée, caricaturée, que leur amitié a été rapidement oubliée, que cela aurait mérité davantage de remises en question. Et puis, il y a cette question : La vengeance est-elle vraiment une solution ? Facile à dire peut-être aujourd'hui où nous ne vivons plus ce drame du nazisme (quoiqu'il puisse prendre des visages différents suivant les époques) ? Un livre intéressant sur le rapport de l'homme avec le mal, sur le courage, sur la liberté de conscience et la nécessité de faire des choix éclairés pour ne pas se retrouver pris au piège de ses compromissions avec ce qui n'est pas digne de l'homme... A méditer. Je pense qu'il faudra que je le relise dans quelque temps.