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Laurent Bury (Traducteur)
EAN : 9782253115700
153 pages
Le Livre de Poche (08/11/2006)
3.48/5   108 notes
Résumé :
Littératures

Quand la douleur ou le désarroi sont trop forts, quand les émotions nous bousculent, le bruit, l’odeur, le simple mouvement d’un arbre ou d’une source peuvent nous apaiser. Omniprésente dans ces nouvelles inédites de Kressmann Taylor, la nature est la grande consolatrice. Confrontés à un père tyrannique, à un professeur frustré, à des adultes mensongers, les jeunes adolescents mis en scène avec subtilité par l’auteur ne retrouvent leur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Ouvrage composé de quatre nouvelles, à savoir respectivement "Humiliation", "Remords", "Mélancolie" et "Solitude" qui ont toutes un point en commun : la blessure et la souffrance de l'un des protagonistes. Blessure parce qu'il ne se sent pas aimé, pas à la hauteur, par peur de décevoir l'autre ou pour bien d'autres raisons encore que je n'énumérerai pas ici. Bref, un bon conseil, lisez cet ouvrage lorsque vous avez le moral car les chutes qu'apporte Kathrine Kressmann Taylor à ses nouvelles ne sont pas des plus réjouissantes et, bien loin d'être attendues, elles ne peuvent pas laisser le lecteur indemne.

En tout cas, quel plaisir de retrouver l'écriture de cette auteure, quelque temps déjà après avoir lu "Ainsi rêvent les femmes" (il aurait été plus logique que je les lise dans leur ordre de parution, à savoir l'inverse mais, ayant emprunté ces dits ouvrages à la médiathèque, j'ai lu, non pas d'après la quatrième de couverture mais au feeling.
Un ouvrage (du moins deux ouvrages) que je ne peux que vous recommander, tout comme les autres ouvrages de cette auteure d'ailleurs, qui, malgré une écriture d'apparence fluide, emploie néanmoins des mots qui blessent, soit le narrateur, soit l'un des autres protagonistes et, du coup, le lecteur avec lui qui ne peut que s'apitoyer sur le sort qui est réservé au dit personnage. A découvrir si ce n'est pas déjà fait !
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Humiliation, Remords, Mélancolie et Solitude sont les maîtres mots mais en premier lieu les titres des nouvelles composant ce recueil de Kressman Taylor.

Confrontation cruelle entre adolescence et monde adulte, qui ne peut laisser indifférent, quatre nouvelles aux chutes vertigineuses par la puissance des sentiments savamment tissés.

Comment ne pas être peiné par le regard résigné de cette mère dont le fils va se servir pour se valoriser face à un père et un époux si dur ? Comment ne pas être touché par le déchirement intérieur du fils en question qui réalise l'aspect odieux de ce qu'il vient de faire ? Parvenir à plaire à un de ses parents au détriment de l'autre dont on sait que son amour nous est acquis.

Comment ne pas être révolté par cet enseignant qui utilise la détresse d'une élève au physique ingrat pour se mettre en avant en amusant la classe à ses dépens ? Cruauté de celui qui détient le pouvoir, en use et en abuse. La punition sera à la hauteur de l'indignité de l'acte.

Comment ne pas être touché, comment ne pas se laisser emporter par l'écriture de Kressman Taylor qui se fait experte dans l'art méticuleux de la broderie de l'intime ?

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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On appréhende toujours un peu une relecture car souvent, la magie est perdue ou l'on n' éprouve plus du tout les mêmes émotions, notre regard a changé et c'est normal...J'avais eu une impression très forte de ce livre et j'ai été heureuse cette fois, ce que je ressens est aussi intense.

le livre est constitué de quatre nouvelles.Les trois premières ont en commun le passage brutal d'un enfant à l'adolescence ou même l'âge adulte, en raison d'un évènement qui détruit leur pureté initiale.Mais la nature, fort présente et magnifiée par l'écriture, sera le lieu intime de réconfort, de solitude recherchée pour panser ses blessures et assumer ses erreurs.La dernière me semble moins reliée aux autres mais présente aussi le thème de la souffrance secrète.

Ma préférée est la première " Humiliation" dont le titre américain était " The pale green fishes", un titre évocateur pour moi car dans cette histoire, la rivière et ses poissons verts sera un peu comme une catharsis pour l'enfant, Richard, qui veut tant plaire à son père, un être froid , égocentrique, qui commande sa famille et méprise sa femme ( d'où le titre"Humiliation" , sentiment qui est double d'ailleurs mais je n'en dis pas plus...).

Ce qui me touche le plus, dans ces nouvelles, c'est la justesse d'observation de l'auteur, la sensibilité de son attention portée à ces êtres fragiles dont le caractère est inachevé et qui conservent pour peu de temps( jusqu'à l'instant de rupture) une innocence et des facultés intactes de communion privilégiée avec la nature.Par exemple, dans la deuxième nouvelle , le jeune David établit une complicité très émouvante avec le soleil qui se lève et cela est magnifiquement rendu par l'auteur : "Il écarta les doigts et offrit un profond salut à l'orient éclatant, où le soleil ,détaché de la ligne d'horizon, palpitait de lumière..."

Les différents personnages sont saisis dans leur quotidien, tout parait assez banal, simple mais leurs sentiments intérieurs, qu'ils n'arrivent pas à communiquer aux autres, sont fort complexes: regrets, culpabilité, honte de soi-même, haine.

Un livre éminemment humain.
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Après avoir lu Inconnu à cette adresse qui m'avait touché profondément, la vue du nom de l'auteur sur ce petit bouquin, au rayon littérature adolescente de la médiathèque, m'a attiré aussitôt.
Alors tout d'abord j'ai mis 4 étoiles principalement pour le 1ère et la 4ème nouvelles qui m'ont ému particulièrement.
Ces 3 premières nouvelles traitent de la difficulté des enfants ou adolescents à s'adapter à la nature des adultes tantôt tyrannique, perverse ou dominatrice, parfois plusieurs de ces particularités.
Ces adultes qui se jouent des sentiments des ces enfants par ces manipulations et mensonges, quitte à les troubler et les bouleverser sur leurs convictions, opinions ou dignité.
La dernière traite du même sujet mais appliqué à une adulte, dont la vie fut bouleversée par amour. Émouvante, touchante.
La 3ème m'a paru trop longue avant de rentrer dans le vif du sujet, on s'épuise par trop de compassion et de lamentation.
L'atmosphère parait surannée, mais il faut se replacer à l'époque de la parution de ces nouvelles, 1953.
En résumé, la plume de Kressmann Taylor m'emporte littéralement et m'émeut profondément.
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L'écriture de Kathrin Kreissmann Taylor est toujours aussi simple et imagée, pour décrire la vie de jeunes garçons ou filles torturés par des sentiments contradictoires, instillés par des adultes d'un monde traditionnel et dépassé, entre révolte et soumission.
La dernière est un peu à part, elle met en scène de très vieux "enfants", très touchants, et vivant encore leurs rêves.
C'est juste, tout en finesse et le lecteur est immergé dans le coeur de ces héros ordinaires...le tout dans une Amérique heureuse et colorée des années 50, dont la lumière baigne ces jolies nouvelles.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Cette fois, Mr. Pros était allé trop loin. Avec un gémissement de douleur, Angie se traîna hors de l'enceinte de son pupitre et s'enfuit de la classe en pleurant. Aveuglées par les larmes, elle prit la porte de travers; son postérieur informe fut un instant bloqué puis se dégagea. Comment Mr. Pros aurait-il pu savoir qu'elle n'avait pas de mère, que c'était la seule de ses enfants que son père avait emmené avec lui, pour protéger sa douceur et sa naïveté ? Comment Mr. Pros aurait-il pu comprendre quoique ce soit à ses besoins ? Il n'était pas professeur par désir d'instruire ou par amour de sa discipline. Il enseignait parce que l'enseignement était un métier propre, parce que, comme il le répétait à sa femme depuis des années, dès qu'on avait son certificat et sa nomination, on était à l'abri: plus personne ne pouvait vous déloger. C'était l'emploi la plus sûr au monde.
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Et c'est très important de connaître les choses comme elles sont. Pas comment tu as peur qu'elles soient, ou comment tu voudrais qu'elles soient. Ni l'un ni l'autre. Comme elles sont. Tu dois découvrir que le monde ne pense pas à toi, qu'il ne rôde pas en attendant de pouvoir te faire mal, même s'il y a beaucoup de gens, surtout des enfants, qui pensent ça et qui ont peur. Le monde n'essaie pas non plus de te faire plaisir.
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"La vie ne devrait pas toujours nous enfermer en nous-mêmes comme elle le fait. Je pense que partout où l'on va, eh bien, il devrait y avoir des portes qui s'ouvrent..."
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Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi cela lui paraissait si grave. Il n'y avait vraiment rien de mal en fait. C'était bien le problème. Apparemment, elle ne savait jamais. Elle n'était pas spontanément comme il faut. Le monde qu'habitaient les autres était régi par des valeurs qui ne lui étaient pas familières, et c'était pourtant un monde réel. Elle sentait la solide cohérence de sa matière, qui la terrifiait. Elle rejetait ce monde, elle n'en voulait pas, mais même si elle l'avait voulu, même si elle s'était efforcée d'en faire partie, elle n'aurait pas su comment y entrer. Il devait y avoir en elle quelque chose de défaillant. Il y avait toujours en elle cette crainte et cet espoir, cette agitation flottante, ce sentiment du merveilleux imminent, du secret à peine gardé. La vie des autres, de ceux qu'elle avait connus à l'école, des membres de sa famille, était trop serrée, trop remplie, trop pleine de querelles et de bruits. Pourtant, tout s'arrangeait confortablement pour eux, leurs actions, leurs journées, leurs connaissances ; elle était malade de jalousie en voyant la facilité avec laquelle ils vivaient, mais elle ne pouvait pas se joindre à eux. Elle ne pourrait jamais, jamais se sentir chez elle où que ce soit.
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"Qu'est-ce que c'est que ces clous ? C'est toi qui a fait ça ?
- Non, papa, répondit Richard, heureux de ne pas être coupable, pour une fois. C'est maman qui a essayé de la réparer.
- Ah !" dit son père. Il s'assombrit un instant, puis donna une claque sur le genou de Richard et eut un petit rire. "C'est ça, les bonnes femmes. On ne peut pas leur demander d'avoir de la jugeote."
Il traitait Richard exactement comme si c'était Gordon, lui inculquant son savoir, partageant avec lui, riant avec lui ; cette plaisanterie sur sa mère, Gordon et son père la faisaient souvent.
A présent, son père attendait une réaction, qui tardait un peu à venir. Richard éprouva un moment de panique à l'idée de décevoir son père et de perdre cette complicité nouvelle. mais cela le blessait de rire de sa mère, parce que cette blague la poussait toujours à redresser un peu la tête, le visage immobile et fermé.
Alors que Gordon aurait éclaté de rire avec enthousiasme, Richard put tout juste sourire, et un peu en retard. mais son père vit le sourire et fut satisfait. (p.21)
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Vidéo de Kathrine Kressman Taylor
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Connaissez-vous ce roman composé des lettres que s'échangent deux amis entre 1932 et 1934 ? La dernière reviendra à son expéditeur avec la mention « Inconnu à cette adresse ».
« Inconnu à cette adresse » de Kathrine Kressmann Taylor, c'est à lire au Livre de poche.
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