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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime beaucoup cet album. Bien qu'édité par Gallimard bande dessinée, je trouve qu'il s'apparente plus aux albums édités pour les plus jeunes.
Celui-ci est bien pour adulte : dessins, collages, fac-similés, peintures se côtoient dans cette enquête, ce travail pour découvrir sa Heimat, sa patrie. Nora Krug a aujourd'hui la nationalité américaine mais est allemande de naissance. Née à la fin des années 1970, elle grandit avec l'ombre de la Shoah et la honte sous-jacente d'être allemande. Honte qui la pousse à masquer son accent aux Etats-Unis.
Elle revient dans la première partie sur l'enseignement qu'elle a reçu : "nous analysions les discours d'Hitler dans leurs moindres détails [...]; nous préparions des questions pour les vieilles dames qui venaient d'Amérique pour nous parler des camps, mais jamais nous aurions eu l'idée d'interroger nos propres grands-parents. Nous apprenions que notre langue, autrefois poétique, était devenue potentiellement dangereuse."
Mais "comment savoir qui on est, si on ne comprend pas d'où on vient?"
D'où ses recherches pour déconstruire ce qu'elle sait de son histoire familiale et le reconstruire pour accepter pleinement (?) sa Heimat d'origine.
Un livre très intéressant.
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Un roman graphique atypique, écrit par une allemande née dans les années 1970 et qui vit désormais aux Etats-Unis. Elle nous raconte son enquête sur ses origines, sur sa famille et en particulier leur histoire et leurs actes sous le régime nazi.

Esthétiquement, c'est très réussi, avec ce mélange de dessins, de textes et de collages de photos.

Le récit lui-même m'a semblé long par moment. L'enquête est intéressante et certainement utile, mais je ne sais pas si tout ce que Nora Krug est passionnant.

Le projet est tout de même suffisamment utile, atypique et bien réalisé pour être une réussite notable.
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Dans cette longue - mais prenante - bande dessinée, Nora Krug commence par expliquer le regard qu'elle a porté depuis qu'elle est petite sur l'histoire de son pays, en tant qu'Allemande née à la fin des années 1970. Puis elle raconte, et c'est l'essentiel de l'ouvrage (mais le thème de la culpabilité allemande irrigue l'ensemble de la BD) les nombreuses recherches qu'elle a entreprises afin d'en savoir plus sur l'histoire de sa famille sous le régime nazi. C'est bien dessiné, intéressant, agréable à lire et plein de sensibilité. La petite histoire ne cesse de s'entrecroiser avec la grande, et la BD constitue donc une mine d'informations pour tous ceux qui s'intéressent à la période.
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Chez Nora Krug, la culpabilité d'être née allemande, dans les années 70, porteuse du poids de la Shoah, est un sentiment prégnant dont même son expatriation aux États-Unis et son mariage avec un juif ne parviennent pas à la délester. Attachée à elle, il y a la nécessité de savoir si oui ou non les membres de sa famille, à l'époque de la guerre, ont eu une part active dans les atrocités nazies. Seul moyen de tâcher de se soulager, le cas échéant, de ce fardeau : mener l'enquête.

C'est ainsi qu'elle entreprend un minutieux travail d'investigation portant sur les deux branches de sa famille : la maternelle (son arbre généalogique figure en tête du livre et les couleurs utilisées, dans les bleus et verts, seront reprises dans les pages qui lui seront consacrées) et la paternelle (arbre tout à la fin, couleurs des pages dans les jaunes orangés). Telle une archéologue des décennies proches, elle fouille dans ce qu'il peut rester de traces de ce passé, exhumant des documents personnels, mais aussi d'autres qui le sont moins, reflets de la vie d'une génération. Elle nous emmène à ses côtés dans ce parcours parfois angoissant (lorsqu'elle récupère le dossier de son grand-père) où elle a entraîné son père et sa mère, à la redécouverte de Külsheim et de Karlsruhe, le village et la ville de leur enfance. Dans ces deux localités, elle traque la manière dont les habitants se sont comportés vis-à-vis des juifs, cherchant à découvrir l'attitude que ses grands-parents avaient alors adoptée. Et de temps en temps, elle fait une pause au milieu de ses recherches pour nous offrir un « Extrait du journal d'une émigrée nostalgique » (car la nostalgie est aussi un sentiment que sa patrie peut susciter chez elle), avec des pages recensant des « choses allemandes » aussi emblématiques que la colle UHU, le champignon vénéneux, le classeur à anneaux …

« Heimat » (patrie, en allemand) s'avère autant la chronique d'une enquête que d'une quête personnelle, pour ne pas dire existentielle, celle des origines, un travail sur la mémoire et les racines comme chacun, même en dehors du cas très particulier de Nora Krug, peut être tenté d'en mener. Qu'est-ce qui a pu nous façonner ? Sommes-nous responsables de ce que, avant nous, nos ascendants ont vécu/fait/commis ?

Dans sa forme, « Heimat » est un objet littéraire hybride. L'abondance des dessins le classe d'emblée parmi les romans graphiques … sauf que ce n'est pas un roman, mais un récit de vies et, dans certaines pages à portée plus générale, il s'approche de l'essai. La maquette de l'ouvrage lui-même est remarquable : s'y mêlent, dans un tourbillon chromatique habilement exploité (voir le début de mon deuxième paragraphe), les dessins de l'auteur (euh … plus douée pour dessiner les animaux et les choses que les personnages, car pour ceux-ci j'ai trouvé son dessin assez basique, pour ne pas dire enfantin) et les témoignages d'époque, photos et documents d'archives, le tout talentueusement mis en pages, avec beaucoup d'originalité et de belles trouvailles dans la présentation du récit.

« Heimat », qui revisite à une petite échelle, celle du Monsieur Tout le monde allemand, l'Allemagne à la période la plus critique de son histoire, est une BD intéressante à plus d'un titre, tant pour son fond que pour sa forme.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Cette auteur américaine d'origine allemande trouve le ton juste et la forme adéquate (un peu rétro : le cahier de souvenirs calligraphié) pour lever le voile sur son histoire familiale (un grand-père membre du parti nazi), seule condition pour se reconnecter à son « heimat ». le devoir de mémoire n'est pas ici un exercice imposé, mais un courageux voyage pour se réapproprier le sens des mots … et des images. Passionnant.
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Plongée vertigineuse dans le passé allemand, tout à la fois enquête historique et intime, exploration de la culpabilité des jeunes générations et des secrets familiaux les mieux enfouis.

Un bouquin inclassable, très émouvant, le tout dans une forme superbe, mêlant BD, photos, récit manuscrit, dessins, documents d'archives, objets chinés : extraordinaire et bouleversant !
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