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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L 'immortalité, engendrant in fine l'ennui mortel, peut-elle être une fin en soi ? l''immortalité alors : rêve, cauchemar ou paradoxe ? Paradoxe assurément, au point où pour fuir l'ennui je vous conseille vivement l'immortalité de Kundera. Point de mortelle randonnée dans cette belle balade à suivre les chemins de la pensée de Milan Kundera qui nous offre de mémorables perspectives où je me suis plu à m'attarder attendri à rêvasser. Entrelacs de réflexions, jeux de miroirs, rencontres espérées ou inattendues, présence inopinée de l'auteur, apparution du roman dans le roman, émergence du réel dans l'imaginaire, parmi cette suite de faits épisodiques certains relèvent du pur hasard et d'autres se révèlent part intégrante de la nécéssité d'une construction rigoureuse du récit.

Ainsi je garderai en mémoire cette fabuleuse rencontre dans l'au-delà durant laquelle Goethe explique à Hemingway p.320 "Et je croyais, bien sûr, laisser de moi une image qui serait mon prolongement. Oui, j'ai été comme vous même après la mort, il m'a été difficile de me résigner à n'être plus. C'est très bizarre, vous savez. Etre mortel est l'expérience humaine la plus élémentaire, et pourtant l'homme n'a jamais été en mesure de l'accepter, de la comprendre, de se comporter en conséquence. L'homme ne sait pas être mortel. Et quand il est mort, il ne sait même pas être mort."

Je pourrais évoquer cette bimbo biographe qui courait la notoriété en pourchassant de ses assiduités Goethe, Beethoven et autres célébrités en vue d'y associer son nom à la seule fin d'accéder par leur entremise à l'immortalité. Son nom... Zut ! Je l'ai déjà oublié. Mais au fond est-elle plus pendable que ce Napoléon, à l'ego hypertrophié, en tout pareil à ces autres semblables pustuleux crapeaux bouffis d'orgueil, quémandant les vers du poète pour entrer dans L'Histoire plutôt qu'à s'attarder sur ses pieds foulant la multitude ignorée des morts de ses conquêtes éphémères ?

Mais comme le dit Kundera à son ami Avenarius p.351 :
" - Ce n'est pas racontable.
- Dommage.
- Pourquoi dommage ? C'est une chance. de nos jours, on se jette sur tout ce qui a pu être écrit pour le transformer en film, en dramatique de télévision ou en bande déssinée. Puisque l'essentiel, dans un roman, est ce qu'on ne peut dire que par un roman, dans toute adaptation ne reste que l'inessentiel. Quiconque est assez fou pour écrire encore des romans aujourd'hui doit, s'il veut assurer leur protection, les écrire de telle manière qu'on ne puisse pas les adapter, autrement dit qu'on ne puisse pas les raconter. "

Reste le geste ! Non pas ce geste égocentrique de désir d'immortalité " pour projeter ce moi très loin, par delà l'horizon, vers l'immensité " mais ce geste gracieux qui traverse le roman. Il passe d'être en être par la capture hypnotique d'un regard, ou par l'admiration que la cadette porte à sa soeur ainée. Les êtres passent, le geste se perpétue. Ce geste acquiert ainsi une vie propre et se répète immuablement à travers le temps. Ce geste joyeux au-delà de la tendre nostalgie d'un souvenir naissant renferme la promesse de lumineuses rencontres à venir.

Ce geste que nous adresse ce roman et qui veut dire : viens, il est encore temps. Et c'est à ce moment précis, que moi je le vois comme un diamant, au doigt d'une de ces femmes, irradiant de mille feux en variations infinies de la lumière d'une vie ...
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On devrait tous lire Kundera !
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Comme pour mystifier le rôle de l'auteur dans un processus de fiction et d'incarner cette immortalité de l'oeuvre par rapport à la condition de mortel de l'écrivain, Milan Kundera se met en scène, par ses réflexions d'abord, mais par sa personne également, et s'immisce au milieu de ses personnages de fiction. Au fil de ces pages délicieuses, on suit ces personnages dont on ne sait plus s'ils sont fictifs ou réels, et on est pris d'un vertige littéraire car le passé, le présent et le futur s'emboitent pour nous confirmer que, oui, Kundera est bien devenu immortel.
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J'ai tout simplement adorée ce bouquin. Je l'ai lu il y a pas mal de temps, à ma transition des lectures "gamins" pour arriver aux romans "pour grands" qui me plaisent beaucoup plus. Ce livre a été assez long et dur à comprendre à certains moments, malgré la suite logique de ce roman. Ce que j'aime chez Kundera, c'est sa capacité à créer des personnages et pouvoir les critiquer, les analyser. Il développe et analyse des petits détails de la vie quotidienne qui fait qu'on les voit différemment après sa lecture. (Je fais allusion au passage des deux sœurs qui achètent un soutien-gorge de manière différente). J'aime bien cette rencontre entre ses personnages et lui, cela crée du lien. Au début, j'avais peur d'une histoire un peu "culcul", mais j'ai vite stoppé mon idée. Après avoir lu plusieurs de ses livres, j'ai honte de ce que j'ai pu penser sur lui. Kundera développe sa thèse su l'immortalité des gestes, des caractères ou des personnes tout au long de son récit poignant. Un récit-essai qui m'a fait réfléchir, buter à quelques endroits mais sans regrets, je le conseille à tout ceux qui aiment la philosophie mélangée au récit.
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A peine quelques pages lues, j'ai déjà trouvé mon bonheur, ça promet....Après deux mois, j'ai fini la lecture qui a été un peu difficile car le style de kundera n'est pas comme celui des autres romans. Plusieurs histoires, plusieurs personnages. Chaque personnage possède une singularité, la relation textuelle n'est pas hierarchique. Très intéressante la participation du narrateur, bref plusieurs èlements qui empechent de l'abandonner.
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