J'avais, il y a fort longtemps, eu un véritable coup de coeur pour
Milan Kundera. Dans mes souvenirs, il était resté une référence en matière de littérature. J'avais, surtout, gardé en mémoire son oeil lucide sur la société, son ton moqueur et sarcastique ainsi que sa manière d'envisager l'histoire sur plusieurs angles. Un style à mes yeux inimitable où tout s'entremêle ! J'avais contemplé "
Risibles Amours", "
la vie est ailleurs", "
la plaisanterie" ou encore "
l'insoutenable légèreté de l'être" comme le spectacle d' une véritable comédie humaine qui témoigne de la réalité d'une époque, qui transmet des messages d'anti-totalitarisme aux générations futures.
Je pensais donc savourer "l'immortalité" avec le même bonheur. D'emblée, je n'ai pas "accroché". J'ai dû en abandonner la lecture pour m'y replonger quelques mois plus tard. Cette fois, je l'ai terminé mais je me suis profondément ennuyée. L'auteur passe du coq à l'âne, néglige les contraintes usuelles du roman ;les parties s'enchaînent sans lien de causalité ; je ne comprends pas la finalité de l'histoire et il n'y a aucune tension dramatique pour nous tenir en haleine. Certes, on trouve quelques réflexions intéressantes sur la littérature même si d'autres sont choquantes (la femme et le viol).
Deux histoires, apparemment éloignées, s'entrecroisent à des époques différentes : l'histoire de
Goethe et de Bettina (fin du XVIIIe et début du XIXe siècle) et celle d'Agnès, Laura et Paul (au XXe siècle). L'auteur développe ici ses thèmes favoris de la vie, de la mort, de l'amour, de la vérité cachée des choses, de l'immortalité... Tout de même, nous trouvons quelques scènes truculentes comme celle de la rencontre entre
Hemingway et
Goethe dans l'au-delà.
Néanmoins, je reste sur ma faim en refermant le livre. Je ne garderai pas un souvenir impérissable de cette histoire qui sera vite oubliée. Est-ce l'auteur qui a mal vieilli ou est-ce que mes idéaux de jeunesse et avec eux ma manière appréhender la lecture qui se sont envolés tout comme ceux de
Milan Kundera dans
la plaisanterie ?