Vu de l'intérieur, le monde cruel du travail, au moment où un repreneur vient d'acheter une petite entreprise de presse pour la jeunesse. Les employés, tour à tour, nommés Agathe, Ariane, Patrick, la DG, relayés par le choeur de tous les autres, prennent la parole, confient leurs angoisses, leur déstabilisation, face à une nouvelle direction qui n'a que la rentabilité en tête. Dès l'annonce du changement, suivi par des rumeurs de déménagement, les petites mesquineries deviennent plus apparentes, les craintes d'être jugé augmentent, les bruits de couloir se font tour à tour murmures ou cacophonies, les prises de pouvoir se succèdent. C'est vraiment la loi du plus fort, surtout dès que les perspectives de licenciement d'une partie du personnel semblent inévitables. La peur domine alors, au point de retentir sur la vie privée, sur l'intime, mettant chacun en demeure de réagir à sa manière…
Sur un sujet assez aride, ce roman est fort bien tourné, permettant l'empathie avec différents salariés plus « représentatifs », avec leurs soucis personnels, leurs petites faiblesses, montrant qu'avant tout, ils sont des êtres humains, et non de simples pions qu'on peut déplacer à volonté. Une lecture salutaire, sauf peut-être pour ceux qui sont eux-mêmes au coeur d'une période aussi critique dans leur travail, ce que je ne souhaite à personne !
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