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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Livre étrange, je ne sais comment orienter cet avis. Je peux vous dire que c'est indéniablement un bon livre même s'il me manquait quelque chose que je n'ai pu définir tout au long de cette lecture.
Récit gargantuesque, j'ai été dérouté par sa forme, différentes parties du propos, elles mêmes scindées en plusieurs chapitres, il y a de quoi s'y perdre au début, ces histoires séparées se regroupant assez peu.
Le nombre de personnages est également troublant, plus d'une dizaine ayant chacun leur importance, leurs propres quêtes et objectifs. Il n'y a pas de bons ni véritablement de méchants, beaucoup cherchent une rédemption impossible. Certains se croiseront, d'autres non mais tous iront au bout de leurs routes, traînants leurs blessures et leurs regrets.
Le royaume de Gestalt constitue le décor de cette épopée, un monde à la hauteur de la vision de l'auteur.
Tout au long de cette lecture, il me manquait une vision globale sur ce monde, sur le devenir de certains personnages, puis vient le final grandiose, apocalyptique, en phase avec la sombritude de l'histoire. L'unité du récit pris alors tout son sens.
Arrivé au terme de l'ouvrage, quelques éléments me sont restés obscurs, l'auteur nous invite alors à le rejoindre sur une page internet afin de clore ensemble l'aventure. Il nous recommande lui même la lecture une seconde fois de son livre dans le but de pouvoir regrouper tous les indices disséminés de-ci de-là, comprendre ce qu'une première lecture aurait laissé échapper. Puis il nous livre quelques clés et explications supplémentaires ce dont je le remercie.
Ce n'est donc finalement pas un bon livre comme je vous le disais en préambule mais un excellent livre, un livre unique de par sa narration, son immense noirceur, les questions universelles qu'il pose.
Je remercie Babélio, la maison d'édition "Le chant du cygne" et l'auteur Ivan Kwiatkowski pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de la masse critique mauvais genres du mois de mars et je vous encourage vivement à découvrir à votre tour ce roman et cet écrivain à suivre.
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A Gestalt, le destin de plusieurs personnages se jouent : Améon le mage qui n'arrive pas à se remettre de la mort de sa bien-aimée, Cinder, la grande guerrière qui combat aux côtés de ses amis pour retrouver un grand sorcier, Oswald, jeune mercenaire aux services de son village... Ils sont une petite dizaine qu'Ivan Kwiatkowski nous fait suivre tour à tour pour décrire un monde, un ensemble (d'où le titre ?). Chacun avance vers son destin, parfois résigné, parfois déterminée.
En vrai, je n'ai jamais lu un tel roman, la construction est incroyable et pas seulement comme roman choral mais aussi par toutes les clés de compréhension qui se croisent entre les différents personnages, j'avoue en avoir déduit certaines mais pas tous les secrets de Gestalt (qui sont divulgués après lecture sur un QR Code en fin de lecture).
Je ne savais pas à quoi m'attendre en le commençant, je me suis fiée à la couverture sombre aux multiples visages de cette maison d'édition que je découvre tout juste (et ça ne sera pas la dernière). Plus on avance, plus on comprend cet étrange monde noir, très noir et pourtant, les coeurs de chacun sont remplies de bonnes intentions. Je pense à un Oswald qui veut sauver son village mais qui s'essaye à tuer des hommes, à un Améon qui veut ressuciter sa Blanche, à Mimosa ou Spracht cherchant les moyens d'établir la paix.
"Nous nous sommes tous enlaidis, commenta-t-il. Comment aurait-il pu en être autrement ? L'innocence ne peut sortir indemne de sa rencontre avec le monde"
Une des dernières parties, avec Lag était un peu trop... sombre, surprenante pour moi par certains côtés mais sinon c'est un superbe roman de dark fantasy que j'ai pris plaisir à lire. Je pense que c'est un genre que j'aurai plaisir à découvrir, je ne connaissais pas du tout.
Merci à Masse Critique et au Chant du Cygne pour cette belle découverte.

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Je remercie Babelio et les éditions le chant du cygne de m avoir choisi dans le cadre de masse critique.
Ce type d ouvrage est une grande première pour moi,j'ai osé et je suis agréablement surprise .
J ai adoré cette quête, ce récit exaltant qui m a tenu en haleine de la première à la dernière page,que de rebondissements.
J ai dû prendre le dictionnaire et l encyclopédie pour me remémorer l histoire de ces fascinants personnages que l on rencontré tout le long du récit. C est enrichissant en plus d être prenant.
Les personnages sont hors du commun des mortels ainsi que le monde où se déroule le récit.
C est une véritable ouverture d esprit que permet ce livre, une ouverture sur le sens que l on donne à l amour et oui,toujours l amour...
Je vous invite à découvrir Gestalt, c est tout simplement déroutant et éprouvant.

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Une plume sombre et poétique au service du Destin…

Découvert par hasard, ce roman, à la couverture artistique et au résumé sombre et mystérieux, m'a tout de suite intriguée. Et je dois dire qu'il ne m'a pas fallu longtemps pour être sous l'emprise de la plume de l'auteur. Fluide, brute et poétique à la fois, elle se fond dans l'histoire des personnages qu'elle met en scène, ou plutôt qu'elle jette dans une quête de sens de laquelle aucun ne ressortira vainqueur ou glorieux. Pas de véritable héros ici, mais des vies qui vacillent au gré des événements et d'un destin farceur qui n'engage que celui qui y croît. L'auteur offre d'ailleurs une véritable réflexion sur ce qu'est le destin, jouant avec brio sur le lien entre les prophéties, ceux qui les annoncent et ceux qui les (dé)font.

Il y a quelque chose d'aussi fabuleux que cruel à voir des hommes et des femmes pris dans une toile d'araignée dont les fils s'emmêlent et se démêlent au gré de leurs actions et de leurs décisions, de leurs sentiments qui virent à l'obsession et brouillent leur jugement, de leur sens de la justice et des responsabilités qui finit inexorablement par les broyer et les déshumaniser. Quelles que soient les raisons qui poussent nos personnages à avancer, à se lancer dans la bataille de la vie et de la mort, une question finit par nous hanter : sont-ils héros ou prisonniers d'un jeu d'échec dont ils n'ont aucune chance de sortir vainqueurs, et encore moins vivants ? Car, si rien n'est gravé dans le marbre, une aura d'inéluctabilité froide et implacable semble néanmoins planer autour de nos personnages, telle une épée de Damoclès qui n'attend que le bon moment pour frapper.

Un roman de dark fantasy qui interroge le sens de la vie ou son absence de sens…

Comme indiqué dans le résumé, on est dans un roman de dark fantasy, un roman qui n'épargne personne : ni les protagonistes qui sont sur le chemin de la guerre, ni les lecteurs. Certaines scènes sont gores, mais jamais gratuites ni pléthoriques. L'auteur nous propose quelque chose de bien plus subtil, une oeuvre qui met l'homme face au sens de la vie, ou plutôt à l'absence de sens. Quand on apprend que la justice triomphe du mal, que l'amour est plus fort que tout, il s'évertue à nous offrir contre-exemple après contre-exemple. de fil en aiguille, on finit par se sentir soi-même cerné par la noirceur et un mal insidieux qui semble toujours trouver le moyen de triompher.

L'ambiance est sublime dans sa cruauté et trouve sa quintessence dans un retournement de situation époustouflant, qui m'a rappelé la cruauté des contes d'antan ! de cruauté, il en est question ici, une cruauté qui prend naissance, entre autres, dans les sentiments, la douleur et les espoirs, la rendant froide et grisante, au point qu'une victime en vient à se perdre dans la contemplation de son bourreau. Point final magistral à un roman qui l'est tout autant, l'épilogue m'a subjuguée et m'a donné le sentiment de m'être laissé piéger, au même titre que les protagonistes, par l'esprit tortueux d'un auteur, qui a l'art et la manière de déployer son imaginaire jusque dans les plus sombres recoins de l'âme humaine.

Des destins variés et finement dessinés qui se croisent dans une valse mortelle et impitoyable…

Le récit est sombre et tranchant, bien que parfois rehaussé de pointes de lumière, à l'image d'hommes et de femmes prêts à bien des exactions et des sacrifices pour faire coller la réalité à leurs fantasmes. Pour faire coller une réalité bien crue à leurs sentiments et leur besoin de sens et de libre arbitre, donnant par là même force à ce destin qu'ils s'évertuent, pour certains, à combattre, à modeler ou à plier à leurs caprices et volonté. Les profils sont divers et variés et d'emblée fascinants, marquants : un astrologue troque sa vue et abandonne sa famille contre un pouvoir qu'il pense indispensable à la paix de son royaume ; une divinatrice se joue du destin des hommes avant d'être rattrapée par le sien ; une guerrière, en raison d'une prédiction, part à la recherche d'un dangereux nécromancien ; un jeune homme, seul à avoir conservé une certaine candeur, se lance dans une guerre pour sauver un monde qui le méprise et le maltraite, tout ça par sens de l'amitié ; un mage pétri de chagrin commet le pire pour sauver son amour, son bel et pur amour ; un être mi-homme mi-monstre pense pouvoir se repentir en acceptant sa captivité et les sévices de ses bourreaux…

Des destins que l'on suit alternativement, avant de découvrir le fil qui en relie certains à d'autres, suivant un tableau dont la vue d'ensemble se dégage à mesure que l'on tourne les pages. L'exploit de l'auteur, oui, je vais parler d'exploit à ce niveau, est d'avoir su en un peu moins de 350 pages nous offrir des protagonistes extrêmement différents les uns des autres, mais qui réussissent absolument tous à nous coller à la peau, à se faire une place dans notre esprit pour s'y nicher durablement, nous faire cogiter, réfléchir, réagir, ressentir… Impossible dans un tome unique de cette taille de tracer la genèse de chacun d'entre eux, mais Gestalt nous prouve qu'il n'en est nul besoin quand l'on possède une plume capable d'instaurer et de faire vivre des personnalités de cet acabit en si peu de pages !

Pour une fois, je ne vais pas entrer dans les détails, afin de vous laisser le plaisir de découvrir par vous-mêmes ces personnages, mais retenez seulement qu'aucun ne vous laissera indifférent. Alternant entre pulsions de vie et de mort, entre héroïsme et violence motivée par un appétit de vengeance et de destruction, les gentils ne le sont jamais tout à fait. Quant à savoir si cela est dû à la nature inhérente des Hommes ou à un destin dont l'implacabilité a fini par laisser des traces indélébiles dans leur coeur et leur âme, chacun se fera sa propre opinion… Si l'auteur ne ménage aucun de ses protagonistes, il offre, en outre, à chacun d'entre eux une évolution probante. Il dévoile chez certains une force insoupçonnée, chez d'autres une noirceur inattendue ou, à l'inverse, un regain d'une humanité que l'on pensait désagréger dans les facéties du destin et d'une magie mal maîtrisée. À cet égard, le principe de l'Échange m'a passionnée et fascinée, la magie dans ce monde étant du genre à tout vous prendre sous couvert de tout vous donner !

En conclusion, l'auteur nous offre un roman de dark fantasy qui nous égratigne, nous pousse dans nos retranchements, et nous conduit à nous interroger sur ce qu'on est prêt à sacrifier au nom de l'amour, d'un certain idéal de justice, de la culpabilité, ou d'une quête de pouvoir dont la vacuité finit par nous écraser. En filigrane, se pose également cette question du destin, de la course du temps et du sens de la vie. Aimer, haïr, protéger, conquérir, (se) trahir, tuer… Et, si finalement, rien n'avait d'autre sens que celui qu'on arrive à trouver à tous ces petits et grands actes qui conduisent l'Homme sur le chemin de sa propre déchéance. Alternant entre des destins variés sur lesquels plane une aura de drame, Gestalt est un roman qui se démarque par la construction irréprochable de ses personnages, et un sens de la mise en scène qui fait de chaque page, une occasion de se prendre et de se perdre dans les filets d'un auteur à l'imaginaire riche et impitoyable, et à la plume d'une poétique noirceur.

Captivant, sombre et pourtant criant d'une humanité dépourvue d'artifice, l'un des meilleurs romans de dark fantasy que j'aie pu lire !
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Véritable dark fantasy on pourrait dire, en refermant ce roman, "abandonne tout espoir".
🗡️Être confronté à la mort, comme le sont les différents personnages, c'est en fait être confronté à la vie, à notre propre vie, à son absurdité, son inutilité et sa futilité. Qui sommes-nous pour penser que notre existence a une quelconque importance et peut changer le monde ?
🛡️"Gestalt" est un roman exigeant mais ô combien passionnant. Nous allons suivre différents personnages, qui vont finir par se croiser, se séparer, disparaître et, parfois se retrouver.
Il nous rappelle que nous ne sommes rien à l'échelle de l'univers qui nous entoure et dont nous savons peu de choses.
👑Le système de magie y est très simple mais terriblement dangereux pour celui qui l'utilise. Méfiez-vous de vos voeux, ils pourraient se réaliser.
⚔️J'ai été émue, retournée, parfois horrifiée face au destin de nos héros. Rien ne semble avoir de sens ou d'importance, que ce soit l'amour, la recherche du pouvoir, le devoir ou le sens du sacrifice. Dès lors, le roman nous met face à nous même : quel sens donner à notre existence ? Entre complots, trahisons, magie noire et batailles, ce roman nous bouscule et nous percute de plein fouet.
🗡️Le final est tout simplement apocalyptique et angoissant, sans compter le destin du mage Améon, qui est allé au bout de sa quête, à quel prix, mais qui, pourtant, ne regreterra rien de ce qu'il a fait.
🛡️Un roman incroyable, extrêmement sombre, à la plume exigeante et dont la lecture est édifiante.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Roman atypique et tentaculaire, Gestalt s'inscrit dans la plus pure tradition des récits de dark fantasy : on y trouve une ambiance sombre et violente ; un ton résolument pessimiste, voire funeste ; des personnages moralement ambigus, éprouvés par le cours des évènements et se dirigeant inéluctablement vers un destin tragique.

Gestalt nous narre l'histoire d'un continent sur le déclin, prêt à être le théâtre d'une guerre opposant deux royaumes. Mais ce n'est pas tant cette lutte qui nous est contée que la position des différents protagonistes dans ce conflit, leur trajectoire personnelle et le chamboulement de leurs idéaux face aux évènements.

En effet, Gestalt est un roman choral où les points de vue s'alternent pour nous faire découvrir l'histoire globale sous un angle différent et unique, propre à chacun des personnages. Cette alternance permet à l'auteur de ménager son suspens, mais aussi de créer des retournements de situations ou de perspectives qui ne laissent pas le lecteur avoir une vision linéaire de l'histoire. Mais ce procédé narratif lui permet aussi et surtout d'aborder diverses thématiques telles que le sacrifice, la justice, l'amour, l'humanité, la trahison, le désespoir, la mort, le meurtre ou le repentir. La diversité des personnalités et des tempéraments, ainsi que la variété des idéaux que chaque personnage porte avec plus ou moins de conviction, donne toute sa richesse et sa profondeur au roman.

Mais plus encore, c'est ce que subissent les personnages tout au long de ce roman qui va interpeller le lecteur. le sort atroce que l'auteur réserve à certains de ses protagonistes bouscule, choque, prend au dépourvu. Pourtant, le lecteur sait à quoi s'attendre dès la première ligne du quatrième de couverture : « Nous sommes tous égaux devant la mort. Ni les rois, ni les mendiants ne peuvent s'y soustraire. » Il n'empêche que malgré cet avertissement très explicite, la première mort intervenant dans le récit m'a complètement prise de court. Je ne l'ai pas vue arriver. Pour mon plus grand plaisir.

Les sentiments du lecteur sont ainsi largement malmenés tout au long de sa lecture : que ce soit à cause du sort réservé à certains des personnages ou à cause de l'ambiguïté des sentiments suscités par lesdits personnages. Les émotions qu'ils suscitent peuvent radicalement changer entre leur première apparition et la suite du récit. Personnellement, c'est le personnage d'Améon qui m'aura le plus pris en otage avec mes sentiments : quand je lisais son point de vue, je souffrais pour lui et voulais le voir réussir dans sa quête. Mais quand je lisais les points de vue des autres protagonistes, je le trouvais détestable au possible. Et je ne savais plus si je voulais le voir échouer ou réussir... Au final, je ne sais toujours pas ce que je ressens pour ce personnage, et c'est peut-être le plus bel exemple de la réussite de ce roman.

L'histoire et l'univers d'Ivan Kwiatkowski sont denses, riches et il est parfois difficile de s'y retrouver. L'alternance des points de vue, surtout au début quand les enjeux sont encore flous, peut dérouter certains lecteurs, voire entraîner une certaine frustration ou un certain ennui. Mais pour moi, cette diversité des points de vue est la plus grande force du roman.
Même si certains personnages sont plus attachants que d'autres, tous bénéficient d'une écriture de qualité et d'un développement réussi. Pour moi, aucun chapitre n'a été ennuyeux à lire, aucun personnage n'a été désagréable à suivre. Chaque point de vue est unique et apporte sa pierre à l'édifice. Les personnages sont pris dans une toile d'araignée qui, à mesure que le récit avance, se resserre pour les faire converger vers un ultime évènement. Tous ne seront plus présents pour y assister, mais tous auront participé à l'avènement de ce final, point de convergence de toutes les destinées.

Le caractère inéluctable des tragédies donne également un rythme particulier à l'ensemble, puisque tous les protagonistes cheminent vers un destin funeste. Il est difficile pour le roman d'échapper à ce défaut : il se dégage par moment le sentiment que les choses se répètent ou que les actions des héros sont vaines, que le même sort inéluctable les attend tous à la fin de leur chapitre. Certes, il y a des variations, mais pas assez significatives à mon goût pour se soustraire à cette impression de répétition. C'est un peu le seul défaut que je vois à ce roman, mais d'un autre côté, est-ce vraiment un défaut quand on traite de l'inéluctabilité de la mort ? Ce recommencement, n'est-ce pas le propre de l'existence pour qui la mort est la seule issue, invariable et inéluctable ? Même dans sa construction, le roman parvient à insuffler une certaine philosophie et à pousser le lecteur à s'interroger... Par ailleurs, j'aurais peut-être aimé que l'auteur aille encore plus loin pour certains personnages ou pour certaines issues qui m'ont semblé plus consensuelles que d'autres (je chipote un peu, j'avoue)

Il m'est difficile de donner un avis structuré qui rende justice à ce roman. L'essentiel est de retenir que Gestalt est un roman atypique, dans la plus pure tradition des récits de dark fantasy, qui interroge le sens de l'existence mais aussi celui de la mort. Il questionne les valeurs et les idéaux qui poussent des individus sur tel ou tel chemin, vers tel ou tel sacrifice. C'est un roman riche, dont la structure narrative ne plaira pas à tout le monde, mais qui se savoure pour les amateurs de récits philosophiques qui s'intéressent davantage aux ambiances intimistes qu'aux épopées grandioses. C'est un roman sombre, violent et cruel avec ses personnages et avec ses lecteurs (mention spéciale à l'épilogue…) mais qui sait aussi distiller, par petites touches, de l'espoir et de la poésie dans certaines scènes. Enfin, c'est un roman complexe, avec de nombreux mystères et de nombreux sous-textes, qui ne livrera pas tous ses secrets à la première lecture (même si on peut en découvrir quand même pas mal en étant bien concentré) Et pour ceux qui n'envisageraient pas de relire ce livre, l'auteur a préparé une page d'explications accessible via un QR code à la fin du livre. Quant à moi, il est fort probable que j'acquiers une version physique du roman et me laisse tenter par une relecture à l'avenir !

Un grand merci à Ivan Kwiatkowski pour l'envoi de ce roman, pour sa confiance et pour cet excellent moment de lecture.
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Ce roman est une immense claque et un énorme coup de coeur ! 😍

Tout du long j'étais comme ça : 🤯

L'univers est incroyable ! Les personnages sont totalement dingues, intéressants, tellement humains ! Il y a de la magies, de la violence, de l'amour, des trahisons, c'est une dark fantasy incroyablement bien menée.

Je me suis attaché à tous les personnages, et certains sont partis bien trop vite à mon goût. Leur destin se croise tout au long de l'histoire, pour arriver à fin explosive !

Les personnages principaux comme secondaires sont vraiment très bien dépeints, et très authentiques. Ils sont tous avec leurs défauts et les "héros" ne finissent pas tous bien.

En fait, il n'y a pas de héros à proprement parlé, et c'est ça qui rend ce livre génial. Et l'univers est fou, vaste et on pourra largement y faire une saga tellement les possibilités sont grandes.

Je suis encore sur le cul après cette lecture tellement elle est incroyable.

Ce n'est absolument pas de la lecture jeunesse et bordel, parfois, ça fait du bien !

Je ne sais vraiment pas quoi dire de plus, a part que ce livre mérite vraiment beaucoup plus de visibilité ! Lisez le ! 😁
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Je n'avais pas lu de Fantasy depuis un moment alors quand j'ai vu ce roman de Dark Fantasy proposé dans le cadre de l'opération masse critique, j'ai foncé. le titre m'a tout de suite fait pensé à un certain type de psychothérapie, bien sûr et je voulais voir comment l'auteur allait pouvoir créer un lien entre deux thématiques a priori très éloignées.
Se libérer d'un passé qui n'a pas été digéré... le livre pourrait se résumer à cette phrase.
Les protagonistes que nous suivons ne sont pas des héros. Ils ont tous leur part d'ombre, de violence, d'ambition ou encore d'égoïsme. Leur passé les hante mais ils ne sont pas prêts à le dépasser.
Gestalt parle de libre arbitre, de destinée. Sommes-nous pleinement libres de choix, de nos actions ou sommes-nous des marionnettes pour un projet plus grand dont nous ne pouvons concevoir l'envergure ?
Un QR code en fin d'ouvrage révèle des secrets sur l'oeuvre... Curieuse, je suis allée voir de quoi il retourne. L'auteur invite à une seconde lecture pour découvrir les indices disséminés tout au long du roman. Ma première lecture m'a suffi à tout deviné et je ressors un peu frustrée de "complément".
J'ai passé un bon moment. le style est agréable, la lecture fluide. Les personnages sont attachants, même les grands méchants. Ils ne le sont devenus que parce qu'ils sont humains et, donc, imparfaits. La chute est surprenante et valait toutes ces morts.
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Gestalt est un monde, un continent, dont la capitale Ambrosia flotte parmi les nuages. Elle est reliée à la Terre par un long escalier en colimaçon. Un Roi règne sur ce monde, Krieg IV. Il est conseillé par de nombreuses personnes, dont un voyant, aveugle comme le veut leur tradition, Spracht. Mais l'un de ses Seigneurs, Lord Froyd, fomente une rébellion. Son territoire s'étend sous terre, la creuse, la fore pour en extraire les diamants qui font la fortune de tous. Tant et tant que la pierre précieuse est même utilisée à des fins quotidiennes. Lui aussi a sa divinatrice, une enfant qui s'est arrachée à sa famille, Dame Mimoza. Entre eux, des hommes et femmes qui pensent contrôler leur vie. Et leur mort. Pétris de valeurs auxquelles ils vont être confrontés, bon gré mal gré.

Cinder, jeune femme à la peau incrustée de cristaux, chevalière fière et fougueuse. Siegfried, son plus fidèle ami, lui-même meilleur ami de Ragnar, le cadet de Lord Froyd, inutile dans la succession. Wolfgang, jeune palefrenier jugé simplet mais doté de grands pouvoirs, ce qui effraie. Oswald, mercenaire, persuadé d'être le garant de la survie de son village. A la fois vrai et faux. Laz, paysan condamné à mort par noyade et qui revient parmi les vivants grâce aux Anges, ce qui lui permettra d'avoir du Pouvoir pour fédérer les siens . Un temps. Grimm, un mage sombre et puissant, vieux de plusieurs siècles. Un homme devenu légende effrayante qui tient son pouvoir de pratiques occultes et expérimentations humaines. Et Améon, un mage (ils sont de plus en plus rares) qui va tout faire pour ramener à la vie sa bien-aimée Blanche, qu'il garde précieusement dans un cercueil de verre, en attendant de pouvoir lui insuffler les âmes récoltées au fil d'un voyage qui va lui faire traverser tout Gestalt.

A Gestalt, une Loi domine, celle de l'Echange. Elle est faite de magie et n'est pas facile à accomplir. Il faut pouvoir donner, voire perdre, pour obtenir. Et chaque personnage va y être confronté. Dès lors, ce roman de dark fantasy tente de répondre à la question du sens de la vie et de l'existence, à travers des quêtes identitaires et en décortiquant les relations humaines. Et de la Mort devant laquelle nous sommes tous égaux, qui que nous soyons.
Le récit fait des références (religieuses, culturelles, littéraires), emprunte des noms (Grimm, Uriel, Cinder...) et personnages qu'il distord, il joue avec les perspectives et les temporalités. L'auteur scinde les parties, y revient, fait des échos. C'est assez déroutant mais très bien construit. C'est aussi fascinant que fataliste de voir les fils et liens qui unissent tous ces personnages qui ne se connaissent pas ou même ne se croisent jamais et dont les actions les frappent pourtant tous.

J'ai été happée par ce roman haletant à l'écriture dynamique, sombre et immersive. J'ai été littéralement transportée auprès de ses personnages (que j'ai vraiment diversement apprécié) et ressenti leurs douleurs ou déchirements. Plus d'une fois j'ai grimacé, redoutant ce qui allait advenir d'eux, eux qui croyaient avoir le choix (seule Dame Mimoza savait! - mais ça n'empâche pas la crainte). Et si l'une des scènes finales m'a perdue, j'ai été soufflée par la toute fin et la chute. Une grande expérience de lecture que l'auteur nous invite même à revivre. A la toute fin du livre se trouve un QR Code pour éclairer si besoin, certaines zones d'ombre du récit. J'ai aimé! 

Merci à Babelio, sa Masse Critique et aux Editions du Chant du Cygne pour m'avoir permis de lire ce roman!
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Vous aimez Berserk ? Alors vous allez adorer Gestalt !

Voilà.

Mais non ! J'ai vraiment beaucoup à dire sur ce roman de Dark fantasy. Il m'a mis une claque. J'ai adoré tout cet univers narré avec rythme et talent.

Lord Froyd part en guerre contre la capital et ainsi contre Krieg IV entrainant dans son sillage le destin de nos personnages.
Chacun d'eux est puissant et bien pensé. J'ai adoré Cinder, qui est traitée à l'égal des hommes : c'est une guerrière et un excellent personnage. Sa relation avec Wolgang est poignante. Midas m'a boulversé.
Plus généralement, chaque prise de décision d'Améon, Cinder, Liz, Oswalt, Midas et tous les autres, nous donne sujet à reflexion et nous en revenons à la quatrième de couverture : Quel sens donnons nous à notre vie ? Est-ce que notre mort est une fin ? Est-ce qu'elle a un sens ? Que ferions nous par amour ?

La destiné des personnages se croisent et se percutent pour notre plus grand bonheur.
J'y vois un clin d'oeil à la thérapie Gestalt mettant en lumière l'empathie et les liens sociaux.

J'ai dévoré ce roman en seulement quelques heures.
Lien : https://www.instagram.com/le..
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