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Malou Micolod (Traducteur)
EAN : 9782364810990
208 pages
IMHO (06/10/2023)
4.07/5   15 notes
Résumé :
Cocoon dépeint la lutte pour la survie d’un groupe directement inspiré de l’escadron Himeyuri composé de jeunes filles enrôlées comme infirmières à Okinawa pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces jeunes filles voient leur quotidien d’écolières, déjà chamboulé par la guerre, complètement anéanti lorsque leur travail en tant qu’infirmières commence. L’histoire est centrée sur le personnage de San, entre l’horreur de son quotidien et l’apaisement que lui procurent ses ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique


Je dis souvent que les récits de guerre, ce n'est pas mon truc. Et pourtant, quand c'est écrit avec autant de force, de finesse et de poésie ici, je ne peux que réviser mon avis.

Les éditions IMHO porte à notre connaissance un oneshot qui pourrait sembler fragile et anecdotique mais qui révèle tout le traumatisme de cette guerre passé encore de nos jours sur les Japonais. Car c'est une oeuvre de commande que nous avons à l'origine, celle d'un tantô (responsable éditorial) originaire d'Okinawa qui a demandé à son jeune poulain de s'intéresser à ce contexte qui lui est si familier. Machiko Kyo, encore jeune mangaka alors malgré de jolis débuts d'abord sur son blog avec des mangas à la page, puis avec des oneshots traitant de sa jeunesse, décide de prendre le sujet à bras le corps, et elle le fait avec grande émotion.

Nous avons déjà un titre en France qui parle très bien de cette guerre dans les îles : Peleliu, et ici on retrouve un peu un petit quelque chose de la façon de faire de son auteur. A nouveau, l'autrice se sert de l'imaginaire pour évoquer et camoufler quand même un peu toute la violence de ce moment. Sa métaphore à elle : le cocon du ver à soie qui est cultivé sur l'île. le groupe de collégiennes que nous suivons va ainsi tenter de survivre et se protéger en restant à l'intérieur de ce cocon et on comprend parce qu'il y aurait de quoi devenir fou rien qu'avec ce qui en filtre.

A l'aide de chapitres courts et toujours poignants et émouvants, Machiko Kyo, à l'aide des témoignages qu'elle a recueillis, nous plonge dans l'horreur de ce moment. Elle débute avec légèreté alors que les filles vont encore à l'école tandis que les bombardements ont à peine commencé, puis très vite nous plonge dans un quotidien bien plus brutal et sordide fait de chairs mutilées, d'esprits battant la campagne, de corps dépérissant et de toutes les violences de la guerre que vous pouvez imaginer. C'est brutal, c'est cru.

Nos héroïnes, bien courageuses, se retrouvent ballottées au milieu de tout ça. Elles trouvent ensemble des stratégies pour survivre aussi bien physiquement que psychiquement. Elles sont en plein coeur de l'horreur et l'autrice nous montre sans phare l'embrigadement psychologique qu'elles ont subi pour participer à cela par amour de l'Empereur. C'est terrible. On a mal pour elles en permanence. On a peur pour elles également et on est bouleversés par ce qui leur arrive tour à tour, à chacune.

Il n'y a aucune fioriture ici. le récit est sobre bien que porté par l'onirisme imaginé par l'autrice pour aider ses héroïnes à survivre à coup de cocons de protection et de déshumanisation des hommes en créatures blanches et sans visage pour parvenir à ne pas en avoir peur. le dessin est d'ailleurs assez épuré, presque maladroit et enfantin. Il respire la jeunesse et offre un décalage qui apporte la lumière nécessaire pour supporter également toutes les horreurs qu'on voit, faites de chair et de sang. C'est l'âme humaine qui est capturée ici, dans sa manière d'essayer de s'échapper mais aussi parfois par la réalité qui la rattrape. Et c'est magnifique.

Seule la fin, un peu trop rapide, un peu trop facile, un peu trop positive m'a dérangée. J'ai trouvé le dernier chapitre maladroit après ce qui avait été vécu. Je veux bien qu'il faille survivre mais après avoir été si fin dans la plongée psychologique de l'horreur de cette guerre, la relève est trop brutale pour sonner juste à mes yeux, même si je vois bien que notre héroïne n'oubliera jamais.

On m'avait prévenu que Cocon serait une lecture bouleversante, je ne m'imaginais pas, sous le trait enfantin de Machiko Kyo, que cela serait aussi cru, aussi puissant, aussi rude. L'autrice manie la poésie de l'imaginaire avec une superbe maîtrise pour nous plonger dans les affres de cette guerre vécue au plus près des jeunes habitantes d'Okinawa et c'est superbement, sombrement, réussi. Il faut lire ce genre d'oeuvre pour réaliser ce que c'était, ce qu'on a demandé à de jeunes personnes et imaginer le traumatisme que cette génération a subi puis caché profondément en elle. Il faut leur rendre hommage.
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Inspiré d'une histoire vraie, ce manga prend pour cadre la Seconde Guerre Mondiale où nous suivrons un groupe d'écolières japonaises mobilisées pour devenir infirmières sur l'île d'Okinawa. S'il s'agit bien d'un récit de guerre particulièrement dur, il est traité du point de vue de ces jeunes filles qui vont chercher à s'épargner les horreurs de la guerre en se protégeant grâce au pouvoir de l'imagination. Elles vont se fabriquer des armures, ou plutôt des cocons, pour tenter de survivre.

Le dessin est à la fois très doux, innocent même, et très expressif, mais ne nous épargne pas de nombreuses scènes de violences. L'autrice réussi à transmettre ses propres peurs d'enfance au travers de cette oeuvre extrêmement forte qui ne laissera pas insensible. Poignante, bouleversante, voilà ce que je retiens de cette lecture où la douceur permet de supporter l'horreur.
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Vous n'êtes pas prêts. Cette lecture, ce fut une claque. Elle m'a surprise, elle m'a fait mal. Et pourtant, malgré tout cela, cette lecture fut un coup de coeur.

Une couverture toute douce, un sommaire coloré puis une question « Dis, San… t'as déjà vu la neige? ». L'insouciance d'une jeune fille, la naïveté d'une question. Bienvenue à l'école pour filles où soudainement la pause s'arrête pour retourner à la construction du camp. Dès ce mot, « camp », j'ai su que ce manga n'allait pas être aussi doux que je l'imaginais.

San rêve de la neige, rêve de fils de soie qui constitueraient un cocon tout blanc autours d'elle et de ses amies. Puis le malheur qui semblait loin s'abat sur notre groupe : l'école, qui ne servait déjà plus à éduquer ces jeunes filles, va être abandonnée, les écolières étant appelées à prêter main-forte à l'armée, à leur pays en devenant infirmières. Parce qu'il y a une chose qui ressort bien dans cette oeuvre, c'est le patriotisme dont chacune fait preuve tout au long des différentes épreuves, les ennemis n'étant pas toujours d'au delà des mers.

Là, j'ai ouvert les yeux sur l'horreur de la guerre. le dessin est plutôt simple et les textes ne sont pas nombreux, et pourtant, j'ai été frappée par la violence. San, Mayu, Hina, Yuri… Chacune d'entre elle aura un destin bien différent, la tristesse nous guettant du coin de l'oeil.

Je ne veux pas en dire plus, il faut se laisser surprendre, il faut vivre ce choc que j'ai eu, à se dire qu'on ne sait pas ce que l'on va trouver à la page suivante. La crainte, le dégoût, l'injustice, la rage, ces émotions qui nous traversent et nous bouleversent se faufilent en nous. Cette lecture m'a fait pleurer. Il faut se rappeler l'importance d'aller jusqu'au bout, d'avancer parce que le plus important au final, c'est de choisir la vie.

Maintenant que j'y regarde de plus près, cette couverture n'est plus aussi douce, elle a une saveur particulière, car je n'avais pas noté ces taches rouges qui parsèment le parterre de fleurs…

Ce texte, c'est une déclaration d'amour à Cocon, ce manga qui m'a transmis beaucoup plus que ce que j'avais pu imaginer.
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Les planètes se sont alignées pour ce titre. J'ai découvert la maison d'édition quelques jours avant en apprenant que Hayao Miyasaki sortira deux livres chez eux cette année. Par curiosité, j'ai regardé leur catalogue et suis tombée sur ce titre. Sur instagram, la couverture me semblait très douce et lumineuse. En lisant le texte, je me suis posée des questions, ne voyant aucun rapport entre les deux. Tout est dans les détails.

Je ne sais pas comment vous parler de ce titre. Pour être honnête, il me semblait cher au regard du nombre de pages mais je me suis laissée tenter et j'ai eu raison. Encore aujourd'hui, je ne sais pas en parler sans être émue. J'avoue. J'essaie de gagner du temps ne sachant toujours pas quoi dire sur ce titre si ce n'est : lisez-le.

La mangaka s'est inspirée d'une histoire vraie : l'escadron Himeyuri. Il s'agissait d'un groupe de lycéennes enrôlées comme infirmière pendant la seconde guerre mondiale. Dans ce titre, on s'attarde sur le personnage de San. Elle est représentative de l'honneur japonais comme on l'imagine. La patrie avant tout. Elle n'en reste pas moins une lycéenne. On voit d'ailleurs les différentes personnalités de lycéennes.

Le dessin est en accord avec le titre. La mangaka a réussi le tour de force de garder une douceur dans le graphisme malgré l'horreur. Je me souviens encore de cette vignette. On a aucune date mais on comprend tout de suite ce dont il s'agit. Ça m'a mis un coup au coeur. Concernant Mayu, un autre personnage, j'avais plus ou moins vu venir la surprise même si en cours de lecture, je l'ai un peu oublié. Ça a quand même fonctionné parce que ce n'est pas ce que l'on retient de ce titre.

En bref, ce manga est nécessaire. Je ne connaissais pas l'histoire de ces lycéennes. Je suis toujours ébahie par la capacité des japonais à faire preuve d'autant de douceur en parlant d'horreur. J'ai la gorge serré face à ce titre.
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Derrière un dessin très doux et innocent, ce beau manga nous révèle les horreurs que la seconde guerre mondiale a pu avoir sur la population, en suivant le point de vue très particulier de San, écolière qui devient infirmière. Un manga
Le style du dessin, très doux, rend supportable ce qui aurait pu être graphiquement difficilement supportable à voir. Un très beau manga rempli de sensibilité , qui peu être conseillé à partir de 14 ans.
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critiques presse (2)
Bedeo
05 mars 2024
Ce manga vous entraînera de surprises en surprises, avec ses personnages attachants.
Lire la critique sur le site : Bedeo
MangaNews
08 février 2024
Derrière sa couverture qui apparaîtrait presque douce et colorée si le bas du pantalon de San n'était pas tâché de sang, Cocon se présente comme un récit coup de poing, devant lequel il est impossible de rester insensible, tant la tonalité et le style visuel adoptés par Machiko Kyô frappent fort pour croquer, avec une émotion non-forcée, des portraits d'âmes innocentes bafouées par la guerre et par la folie humaine. A ranger directement parmi les incontournables du genre.
Lire la critique sur le site : MangaNews
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Si j'étais un ver à soie je ne sortirais pas dans un monde pareil.
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Nous sommes protégés par un cocon imaginaire. Personne ne peut briser ce cocon.
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