Lomig nous fait partager une ambiance de travail dans une entreprise qui vend des aspirateurs en porte à porte. Etienne a accepté ce travail faute de mieux, mais l'absence d'éthique de la société pour laquelle il travaille l'embarrasse, dans ce métier, il ne faut pas faire de sentiments. Côté coeur, ce n'est pas tellement mieux, heureusement, il y a son pote, au chômage, au moins, il a un ami sur la même longueur d'onde que lui. le dessin est en noir et blanc, des gris en lavis, assez réaliste, sobre face au récit.
Lomig affectionne le thème des boulots de merde, la société n'est pas si caricaturale, même si vendre des aspirateurs à plus de 3 000 €, semble peu crédible (Tiens ! Quelqu'un à repris cette idée saugrenue dans une série remarquable). On s'attache au personnages, on a envie comme eux de rêver d'une autre société, mais il leur est si difficile d'avoir une emprise sur leur vie. C'est au final assez noir, surtout parce qu'il y a une part de vérité dans cette histoire.
C'est la première oeuvre publiée de Lomig, c'est déjà très bon dans le style et audacieux pour le sujet, une oeuvre militante, c'est aussi ça qui me plait. Il poussera ce concept un peu plus loin dans “
Le cas Fodyl”, dans un style plus froid, un monde moins réaliste, plus dystopique, mais aussi plus poétique.