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EAN : 9791030200720
185 pages
Fauves (09/11/2017)
3.79/5   7 notes
Résumé :
Elle avait tout pour être heureuse : un mari aimant, trois filles bien charmantes et un travail captivant. Si seulement tout s'était passé comme prévu. . . Une banale scoliose, une opération classique « a priori ». Sauf que la moelle épinière a été touchée - aléa médical ou faute à pas de chance - elle se réveille paraplégique. Dès lors, la vie ne sera plus jamais comme avant. Elle découvre le handicap, le corps emprisonné, le statut de patient, le quotidien à l'hôp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce livre est le récit d'un combat pied à pied, exigeant, âpre, mais aussi celui d'une renaissance , grâce à l'écriture ,salvatrice, selon moi !
Celui d'une femme, Nadelette La Fonta Six, qui avait tout pour être heureuse, un mari aimant , trois filles adultes , un travail passionnant........
Las! Un beau jour d'octobre 2014, après une chirurgie du dos , une banale scoliose, une opération classique - à priori-, la moëlle épinière a été touchée.

Aléa médical ou faute à pas de chance, elle se réveille paraplégique .
Assassinée, éthérée, paralysée,le corps éteint, juste inerte,gonflé, fièvreux, nourri de veines et de chairs sans vie, sans animation aucune .
Semblable à une baudruche abrutie, abêtie, et pourtant l'esprit alerte mais étrangement calme et fataliste.

Elle découvre avec horreur, des jambes mortes,un corps impuissant qui va être enfermé plusieurs mois dans un moule, un corset de plastique dur comme une armure qui accroît son sentiment d'isolement .
Un Corps Chosifié .
Nous suivons avec elle le quotidien de l'hôpital de Garches: la souffrance physique, mentale et morale à l'état pur, les soignants attentifs, empathiques, positifs, encourageants,les brancardiers,la dépendance absolue , l'assistanat permanent, le choc, les médicaments les toilettes humiliantes dans un ballet bien réglé , la chair meurtrie , la pompe à morphine, les mains qui peinent à saisir le moindre objet ........
Le reste du monde n'existe plus !
Souffrance , impuissance , sortir du vide, peur , frayeur, incompréhension, désespérance , promiscuité .......

Puis la kinésithérapie , pour débloquer,........les heures interminables, d'ergotherapie, de patience , de courage , de ténacité, millimètre par millimètre , la balnéothérapie, libératrice, la famille aimante , chamboulée mais vigilante , attentive, parfois dépassée....... Les retours à la maison difficiles entre deux séjours à Garches .......
Avec une écriture parfois crue, singulière , violente , âpre, résolue, une langue réjouissante , un humour sans pareil , l'auteur dépeint un univers de désespoir absolu et de souffrances , traversé par la joie, parfois ! L'immense chaîne de solidarité et la fidélité sans faille de la plupart de ses amis ..
Comment faire face à son nouveau destin?

Comment retrouver une identité quand tout nous échappe ?
Comment dire sa peine ? Comment faire face à la peur ?
A la lecture de cette confession , à la fois poignante, lumineuse, touchante et dure , l'on se dit que l'on ne devrait jamais se plaindre ........

Une renaissance silencieuse, volontaire, farouche , la faculté de renaître par la grâce de l'écriture pour cette femme qui reprend tout doucement sa vie en main , écrire pour oser se réinventer , se faire confiance , s'aimer enfin, , toucher l'autre et partager ........
Sans craindre le Jugement .
Sa Résurrection !
Merci à Reine , l'infirmière , pétrie de qualités et d'empathie pour ses malades pour m'avoir prêté cet ouvrage , lu d'une traite .Un livre à découvrir !
Ce n'est que mon avis bien sûr !
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Un petit mot sur la couverture, très colorée qui a attiré mon oeil au départ. Il s'agit d'une Warholisation du cliché radiographique de l'arthrodèse de Nadalette La Fonta Six. C'est à la fois beau, coloré, original et authentique (parfait pour un témoignage).

Un petit paragraphe important avant de continuer. Ici, je vais chroniquer un témoignage et, comme je l'ai déjà dit dans un post précédent, je ne me vois pas dire que j'ai aimé ou non. C'est une histoire vraie, une tragédie qui est arrivée à quelqu'un fait de chair et de sang. de quel droit pourrais-je juger ce que cette femme a vécu ? C'est pour ça que, bien qu'en parlant de son histoire, je ne vous donnerai mon ressenti "critique" que sur son style.

Ceci étant dit, parlons donc maintenant de la plume de l'auteure, Nadalette La Fonta Six. Elle est assez caustique et parfois acide mais jamais vraiment dénuée d'une touche d'humour assez agréable. Bien que je l'ai parfois trouvée un peu vulgaire sur le choix de certains mots (wow, j'ai l'impression d'être bien plus vieille que mon âge à parler ainsi lol). Mais ce qui m'a le plus dérangé, hors le fait que certaines phrases n'avaient pas de point final, c'est leur longueur. Attention, j'aime les phrases longues, mais de celles qui sont "construites". Ici, c'était bien plus souvent une surenchère de mots ou de termes ajoutés les uns à la suite des autres. Bien que j'imagine que ce rythme correspond certainement à son état d'esprit, j'ai donc trouvé une certaine lourdeur, surtout au départ. le fait que certaines tournures de phrases ne soient pas très naturelles (je n'ai jamais entendu personne parler ainsi, même si je sais que le langage écrit et oral sont différents) y a joué aussi, je pense. Néanmoins, je ne peux que reconnaître une certaine poésie dans ces pages.

Une autre chose qui m'a gênée, ce sont les presque trente pages (il me semble), où l'auteure parle de la vie de sa grand-mère, de sa mère et de son enfance (c'est la partie que j'ai trouvé la plus lourde à lire d'ailleurs). Honnêtement, même si on peut se dire que cette partie est faite pour mieux comprendre son caractère (supposition de ma part), j'ai trouvé qu'elle était de trop et pas du tout "utile" à ce témoignage parce que n'ayant pas de rapport "direct" avec sa scoliose.

Mais quid du contenu de ce livre et de mon ressenti, sans jugement ?
Ce livre, c'est le témoignage d'une femme à qui une scoliose est diagnostiquée alors qu'elle est enfant. Suivent des années de déni, de refus de l'opération, de douleurs de moins en moins supportables. Et puis l'électrochoc : l'une de ses filles souffre elle aussi de cette déformation osseuse. Comment lui conseiller une opération que l'on refuse depuis si longtemps ? Alors c'est une femme de 59 ans, avec une scoliose de 73° et le trouillomètre à zéro qui va enfin sauter le pas pour subir une arthrodèse afin de redresser sa colonne vertébrale.

Jamais elle n'aurait pu imaginer les souffrances que cela allait lui occasionner. Déjà la peur, la panique même, au moment d'entrer dans la salle d'opération. Puis le réveil, difficile, douloureux, cauchemardesque, incompréhensible : elle est paraplégique. Cette opération qui devait améliorer ses conditions de vie va drastiquement les diminuer.

Nadalette La Fonta Six nous raconte le déni, la peur, la colère, la honte, l'abattement, la résolution, l'amour et l'amitié. L'importance du soutien des proches, leur souffrance, leur colère. Mais aussi l'éclatement de la famille, cette place que l'on perd et qu'il n'est pas possible de retrouver à l'identique.

La dureté de sa situation ne peut qu'émouvoir. Passer de femme extrêmement active à femme complètement assistée est traumatisant et humiliant. Imaginer ne pas pouvoir vous laver ni aller aux toilettes seule... Ne plus être maître de votre corps... Sans compter les douleurs que personne n'arrive à soulager et les piqûres à répétition...

Une chose qui m'a particulièrement émue, c'est cette femme très active qui devient limite agoraphobe. Après des mois et des mois d'efforts, elle peut enfin sortir dans les rues avec un accompagnateur et une canne. Mais les parisiens sont tellement pressés et le nez dans leur téléphone qu'ils ne regardent pas autour d'eux et, plusieurs fois, dégomment sa canne sans même s'en apercevoir, la laissant tremblante et terrifiée au bras de son sauveur. du coup, ces sorties qui ne devraient être que bonheur (et efforts) deviennent des cauchemars.
C'est vraiment quelque chose qui m'a prise aux tripes, peut-être même plus que la paraplégie en elle-même.

Un autre point que je voulais aborder c'est que, malgré son état, l'auteure fait tout de même l'éloge du personnel hospitalier toujours disponible, souriant, pétillant... humain, tout simplement. Je trouve vraiment bien qu'elle ne fasse pas un amalgame et n'étende pas sa rancune au monde hospitalier dans son ensemble ; qu'elle dissocie l'opération en elle-même et son réveil de la période de sa rééducation.

En résumé, c'est un livre dont le style ne m'a pas totalement séduite. Cependant, c'est une histoire profondément touchante, celle du combat d'une femme pour arriver à reprendre le contrôle de son corps et ainsi arriver à remarcher un jour seule. Une femme qui cherche des réponses : comment est-ce arrivé et pourquoi ? C'est un livre qui donne à réfléchir, qui donne envie de se rapprocher de ceux que l'on aime parce qu'on ne sait pas ce qui pourrait arriver demain, qui laisse entrevoir qu'une catastrophe peut toujours arriver. D'ailleurs, comment réagirions-nous à sa place ? Force ou faiblesse, qui l'emporterait ?
Lien : http://booksfeedmemore.eklab..
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Je remercie l'auteure, Nadalette La Fonta Six pour m'avoir accordé sa confiance en me confiant la lecture de son livre. C'est un témoignage percutant, incisif mais tellement émouvant.

Depuis toute petite, Nadalette souffrait d'une très forte scoliose. Quand son corps a doucement commencé à lâcher et a tiré la sonnette d'alarme, une opération chirurgicale a été envisagée. Alors que les médecins lui ont présenté cette dernière comme une opération simple, de routine, Nadalette a décidé d'y recourir. Pourtant, à son réveil, tout ne s'était pas passé comme prévu. Erreur médicale ou faute à pas de chance, le résultat est le même mais dramatique : Nadalette ne perçoit plus rien sous la taille, la moelle épinière a été touchée. Un long combat commence alors : celui de vivre paraplégique dans un quotidien qu'elle vivait jusqu'alors à 100 à l'heure.

Le style d'écriture de Nadalette est brutal par l'utilisation de phrases courtes mais percutantes. Jamais elle ne demande à la plaindre et on se rend compte qu'elle a vécu cette épreuve avec beaucoup de dignité même si parfois, il était plus facile de baisser les bras. Alors que tout se passait pour le mieux pour elle dans un métier qu'elle aimait exercer, dans une vie de famille entourée d'un mari attentionné et de trois filles qui débutaient leurs vie d'adultes, le destin en a décidé peut-être autrement mais c'était sans compter l'obstination de Nadalette.

Je tiens à saluer son courage et sa force de caractère. Même si son intention n'est pas de plonger le lecteur à sa place, il est difficile de ne pas s'y mettre et de se questionner en son for intérieur quant à quels seraient nos choix.

Ayant été très malade moi-même en 2014 et hospitalisée plusieurs fois, je connais ô combien l'importance des membres du corps médical dans le processus de guérison. Leurs mises en avant et les remerciements présentés par l'auteure m'ont donc beaucoup touchée. Ce livre rend d'ailleurs un très bel hommage à ces gens de l'ombre (aide-soignants, infirmiers, médecins, ...).

Lien : https://musemaniasbooks.blog..
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J'ai gagné ce livre sur l'opération Masse critique non-fiction et je remercie Babelio et les éditions Fauves pour m'avoir permis de découvrir ce récit. Non-fiction disais-je et c'est là que les choses se compliquent pour écrire une critique. En effet, il est ici question de réalité, d'une histoire vécue et donc s'il est possible d'avoir un avis sur la forme du récit, le fond n'appartient qu'à l'auteure et il ne me semble pas possible de le "critiquer", ni même de le résumer. En effet, selon moi une critique n'est pas un résumé de lecture car ce résumé serait nécessairement réducteur mais une mise en avant forcément subjective des qualités et des défauts de l'oeuvre afin d'inciter (ou non) d'autres à la lire. C'est donc l'histoire vécue des conséquences sur la vie de Nadalette LA FONTA SIX de l'opération ratée (c'est le moins que l'on puisse dire) de la scoliose dont elle souffrait depuis des années. Contrairement à d'autres lecteurs ayant commenté ce livre, j'ai trouvé importantes les pages qui traitent de l'histoire familiale . Pour saisir l'impact d'un traumatisme sur un individu, il est nécessaire de comprendre son vécu, de connaître au moins en partie le prisme originel au travers duquel il saisit le monde. Et on comprend que ce monde n'a pas été tendre avec l'auteure. Est-ce de là ou de la suite de ce vécu que provient la dureté de ton, l'âpreté du récit ? Peut-être. En tout cas , cette dureté, cette crudité parfois ne m'a pas véritablement permis d'entrer dans le livre. Et le phrasé enchainant les adjectifs pour saisir les sensations me donnait une impression de trop plein et d'absence de construction qui m'ont rendus la lecture assez désagréable. J'ai bien conscience qu'il s'agit là d'un commentaire en demi-teinte, peut-être tiède mais il faut savoir reconnaitre ses limites et j'atteins ici les miennes. A chacun de se faire un avis. Malgré mes propres impression de lecture, je vous incite à lire ce témoignage ne serait-ce que pour célébrer le courage de son auteure, courage face à l'épreuve relatée mais aussi courage d'ouvrir son intimité pour partager ce vécu.
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Un livre touchant, où on va suivre l'histoire d'une reconstruction, comment faire face à l'handicape qui lui tombe dessus. L'auteure nous racontes ici son combat.
Ce que j'ai aimé dans ce livre c'est la sincérité, la vérité qui en ressort, tout est dit sans censure, on ressent bien les sentiments que l'auteure veut nous faire passer.
Le livre peut être dur par moment mais aussi d'une certaine beauté quand on voit la renaissance de l'auteure.
Je n'ai pas pour habitude de lire des témoignages mais en tout cas là j'ai apprécié ma lecture.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
D’abord on n’y croit pas, impossible d’être privée de ses fonctions élémentaires, de son autonomie de base, de son indépendance.
Ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible, cela ne va pas durer, ce n’est pas moi.
Même pas inquiète du diagnostic des médecins, c’est un test, un essai, un passage, un mauvais feuilleton transitoire.
Je n’ai pas du courage, j’ai du déni, un déni si fort, si certain que le dire médical ne m’atteint pas.
La fatigue, le choc, les médicaments, je n’ai d’abord pas compris ce qu’on m’a annoncé, puis j’ai compati à cette histoire d’une autre que l’on me racontait.
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"Je ne suis plus rien, ni femme, ni aimée, ni aimante, ni mère, jamais bonne, juste mauvaise ......."
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"L'incapacité est une petite mort sociale.
D'abord on n'y croit pas, impossible d'être privée de ses fonctions élémentaires, de son autonomie de base, de son indépendance , ce n'est pas vrai, ce n'est pas possible, cela ne va pas durer, ce n'est pas moi ..Même pas inquiète du diagnostic des médecins, c'est un test, un essai, un passage, un mauvais feuilleton transitoire ........"
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Quand je suis revenue les week-ends à la maison, en ambulance, fragile et immobile, dépendante de tout et de tous.
Joie, certes, de me voir, mais aussi envie viscérale de me fuir, de fuir la maison avec moi dedans, d’échapper à tout ce qui était intolérable, m’habiller, me déshabiller, même si leur père le faisait à 90%, me préparer et m’aider à me nourrir, vider l’urinoir, changer les couches pleines, les draps souillés, plus tard me véhiculer en fauteuil roulant, me redresser, me couvrir, me chausser.
Me pourvoir en tout, lumières, musique, boissons, froid, chaud, handicapée handicapante.
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"Ma vie est devenue un tortillard, un train fantôme .
Je m'y meurs d'ennui.Asphyxie mentale et affective .
Éloge de la lenteur , mon cul !"
Comment accepter? Comment vivre si je n'accepte pas?
Accepter est- ce se résigner ?
Comment être vivante , si je ne me répproprie pas ma vie comme pleine de sens , si je ne fédére pas tout ce qui en moi est éparpillé, épars, en perdition ?"
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