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EAN : 9782840496298
200 pages
Seguier Editions (13/04/2011)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Si tu quittes Tounjaz, tu trouveras « le paradis ou l’enfer de l’exil », telle est l’une des conclusions de ce beau récit sur l’enfance d’une petite fille que Souad Labbize nous conte à l’ombre de sa mémoire. Il s’agit là d’un témoignage qui charrie les émotions d’une expérience vécue emportées par le flot d’un univers poétique où se croisent le conteur de la place du souk, l’audacieuse veuve Noubia, le nouvel imam imberbe aux yeux maquillés, les femmes de la famill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai glissé lentement dans ce livre comme dans un bain chaud aux effluves entêtants et ensorcelants.
J'ai dû m'accrocher un peu au début, car chaque page est d'une densité extrême, mais n'ai pu résister à la séduction d'un style rare, magnifique, à vrai dire qui ne ressemble guère à ce que j'ai pu lire jusqu'ici.
L'histoire centrale est celle d'une petite fille née et grandissant à Tounjaz Miracle, une terre « née d'une magnifique bourrasque des temps immémoriaux », tentant de s'affranchir de nombreuses prisons, culturelles, religieuses, à la conquête de sa vérité de femme, de son corps, ses désirs, avide de vérité et de liberté dans un environnement paradoxal d'amour et de tradition.
Roman initiatique oui, mais bien plus que cela. Plus qu'un livre, il s'agit d'un voyage, d'une traversée à la fois onirique et crue dans la vie d'une femme en devenir.
La richesse et la singularité du roman tiennent au fait de ce perpétuel basculement entre conte et confession, tradition et modernité, douceur et violence. Souad Labbize transcende les faits et les émotions en les enveloppant d'une langue foisonnante et subtile, nous entraînant dans des mondes de sons, de senteurs, de couleurs qui nous font tourner la tête et nous hypnotisent.
Le roman est découpé en courts chapitres, alternant les lieux et les scènes, mais jamais l'on ne perd le fil conducteur car l'ensemble est admirablement bien construit. La maîtrise du récit est remarquable tant les mots nous charment, nous caressent, ou nous frappent de plein fouet, charriant des blessures intimes dont le sang coule dans un silence assourdissant.
Ce qui m'a le plus touchée dans ce récit, outre ce beau et sensible portrait de femme, est la déclaration d'amour que fait Souad Labbize à la langue, langue arabe comme française. Ce rapport à la langue irrigue son style, le fertilise, et constitue à mes yeux son essence d'auteur. Je me suis reconnue, peut-être parce que méditerranéenne (d'une autre tradition mais dont il me fallut aussi m'affranchir), de la même génération. Mais plus encore dans mon propre rapport à l'écriture qui me fait m'interroger sur toutes les langues qui me constituent, y compris certaines que je ne parle pas mais que je peux entendre, si, pour emprunter à David Grossman, autre auteur méditerranéen, « j'écoute avec mon corps ».
Ce roman mérite de nombreux lecteurs, car sa qualité dépasse largement la moyenne des romans que l'on trouve en nombre dans les lieux dits de culture.
Pour ma part, se lecture m'a été une divine surprise et je vous encourage à le découvrir.
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J'avoue que j'ai été très impressionné. Aussi bien par la forme du texte que par son fond. Une réelle surprise par rapport à ce que je suis habitué par des auteurs algériens. Un texte mêlant subtilité et sensualité, sacré et sacrilège. Un mariage surprenant de poésie, de courage et de lutte. le personnage principal de ce roman est une petite fille qui essaie de
Lien : http://djbeltounes.wordpress..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tu sais les nouvelles pratiques de notre vieille mosquée sont étranges. Elles bouleversent nos rites les plus profanes. Notre quotidien se teinte d’apparente piété, de dévotion appuyée de mots et gestes ridicules. Chaque jour apporte de nouveaux tabous. Les repères d’une vie sans histoires ont disparu en même temps que toi Mira. Tu as disparu emportant avec toi les derniers espoirs d’allégresse.
Tout a commencé par un haut-parleur puissant fixé sur le toit de la mosquée, puis un second à l’entrée de l’impasse. Chaque jour, la voix du muezzin retentit rivalisant d’énergie avec les autres appels des haut-parleurs des quartiers voisins, cinq fois par jour, dès les premières lueurs de l’aube et jusqu’au coucher du soleil. Les premiers appels de l’aube sont les plus têtus, plusieurs fois la voix du muezzin s’élève, interrompt mon sommeil.
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