*** La nuit des autofadés ***
Merci à Babelio et aux Editions Harper Collins, lors d'une masse critique privilégiée, de m'avoir rendu possible ce petit coup de coeur littéraire.
La lecture a été très agréable mais surtout très enrichissante pour moi.
Des livres traitant de la seconde guerre mondiale et du nazisme, il y en a des tas, mais ici l'auteure
Brianna Labuskes, traite d'un sujet complètement oublié lors de cette période trouble et noire.
Ici, on va parler de la nuit des autofadés ... Mais savez-vous seulement de quoi il s'agit ? Moi, je l'ai découvert !
En 1933, Hitler alors chancelier, lance "une action contre l'esprit non-allemand". Ainsi, avec l'aide de son futur et terrible dignitaire Goebbels, le 10 mai 1933, devant l'opéra de Berlin, des milliers de livres sont jetés sur un immense bûcher, orchestré par les étudiants, les enseignants, et des membres du parti nazi.
Ils constituent les autofadés Allemand de 1933.
Tous ces livres étaient sur liste noire, des écrits à détruire car ils ne rentraient pas dans les idéologies nazis.
Le roman historique de
Brianna Labuskes met en scène trois femmes sur une période différentes et dans des villes différentes. Un seul combat les unies : les livres.
Berlin, 1933. Althea, une écrivaine américaine, participe à un programme d'échange culturel financé par les nazis. En pleine écriture d'un nouveau livre, elle quitte l'état du Maine pour l'Allemagne. En Europe, elle intègre l'entourage du Chancelier, grâce à Goebbels, et fréquente les membres du 3ème Reich, comprenant rapidement qu'elle est du mauvais côté de l'Histoire.
Paris, 1936. Hannah, une jeune allemande ayant fui son pays, travaille à la librairie allemande des livres brûlés. Installée dans la capitale française depuis plusieurs mois, elle s'entoure d'un cercle d'amis et d'opposants au pouvoir nazi.
New-York, 1944. Vivian, bibliothécaire, oeuvre activement dans une organisation pour envoyer des livres aux soldats américains en Europe. Elle participe au Programme d'édition de livres pour l'armée financé par le gouvernement. Grâce à cela, elle combat également la censure.
Trois femmes, trois destins qui vont se réunir par le hasard de la vie ...
J'ai été captivée par cette histoire.
Le roman est très bien écrit et certains points de l'Histoire pendant ces heures sombres très bien expliqués.
Les trois femmes sont très attachantes, on vit leurs souffrances, leurs idées et leur soif de liberté.
Pour celles et ceux souhaitant découvrir ce coup de coeur littéraire, le roman peut paraître un peu "décousu" au début (dû aux changements de dates, lieux, personnages) mais il faut persévérer et laisser l'histoire vous prendre aux tripes.
Je termine par cette phrase d'Henrich Heine qui, en 1817, écrit : « Là où on brûle des livres, on finit par brûler des hommes. »
Ce roman a l'audace de nous rappeler cette douloureuse vérité : le livre n'est que la première étape de l'extermination. Et ceux, qui la pratiquent, sont déjà des bourreaux, nous privant de liberté, car de nos jours encore, de nombreux pays, de par leur idées extrêmes, brûlent des livres ...