Le personnage d'Alberich est l'un des plus populaires auprès du public dans la saga de Mercedes Lackey. L'annonce de la publication de deux tomes centrés sur les débuts de ce héros a, fort logiquement, été accueillie avec enthousiasme par les fans.
Je me suis, pour ma part, plongée avec un réel bonheur et une grande curiosité dans la lecture de ce 1er tome consacré à Albérich. le style de Mercedes Lackey, toujours aussi fluide et aisé à lire (on n'est certes pas sur de la grande littérature, mais je ne boude jamais mon plaisir de découvrir ces romans, dont je suis très fan), m'a transportée dans la découverte de l'arrivée d'Albérich à Valdemar, et ses débuts en tant que Héraut.
Si la trilogie des Flèches de la reine (premiers tomes écrits par l'auteur, bien qu'ils ne soient pas les premiers dans la chronologie des récits) avait l'immense avantage de présenter l'univers des Hérauts aux lecteurs (à travers la découverte qu'en fait l'héroïne, Talia), notamment de l'apprentissage des Elus, du fonctionnement des Collegia, etc. ; "L'Honneur de l'exilé", en proposant la découverte de Valdemar à travers les yeux d'un jeune homme originaire de Karse (pays ennemi de Valdemar) permet aux lecteurs de mieux en saisir les subtilités, us et coutumes.
Ce tome offre donc un double intérêt : découvrir les origines d'un personnage qu'on a aimé, et surtout mieux saisir les tenants et aboutissants de Valdemar, ainsi que d'un pan de son histoire (le début du règne de Selenay). Le raccord avec la trilogie des Flèches de la reine se fait donc beaucoup plus aisément, tout s'imbriquant avec plus de compréhension.
Mercedes Lackey fait assurément partie de ces auteurs ayant créé une mythopoétique dans leurs oeuvres. Si elle n'atteint pas le "niveau" de certains auteurs de fantasy (pour ne citer que Tolkien, dont je trouve pourtant les ouvrages trop obtus et moins accessibles), Lackey nous ouvre chaque fois davantage les portes de son univers, au travers de personnages fouillés et attachants, pris au coeur d'aventures dont on a plaisir à suivre chaque instant...
Ce tome inédit est un pur régal, et la fan que je suis le place directement dans ses favoris de la saga des Hérauts de Valdemar !
NB : seul petit bémol peut-être, s'il fallait en trouver un : j'ai eu un peu de mal avec les tournures de phrases d'Albérich quand il parle en valdemaran. Bien sûr, ces maladresses sont volontaires et destinées à montrer qu'il ne maîtrise pas encore entièrement la langue, mais cela sonnait un peu "faux". Peut-être que ces passages rendent-ils mieux en anglais ?
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Oh, cet endroit, ces gens... Quel attrait ! S'il avait pu affirmer précisément ce qui ne tournait pas rond dans son existence, ce qu'il aurait aimé y changer, s'il avait pu dire ce qu'il désirait par-dessus tout et voir tout cela devenir réalité en un clin d'oeil, voilà le genre de vie qu'il aurait adopté.
Seul souci, je ne suis pas là où je devrais me trouver, et je suis irrévocablement lié à un Démon Blanc.
Il n'était pas à Karse. Ce peuple n'était pas le sien ; les dieux valdemarans n'étaient pas l'Unique. Admettons, Kantor n'est pas un Démon Blanc, c'est un Compagnon. L'étalon s'arrangeait toutefois pour demeurer invisible, car Albérich frissonnait d'instinct chaque fois qu'il apercevait inopinément l'animal. Et pourtant...
Et pourtant...
Si Kantor n'était pas le meilleur ami qu'il ait jamais connu, il n'en représentait pas moins ce qui s'en rapprochait le plus.
Il détestait combattre. Oh, il affectionnait bien l'exercice physique, adorait la rudesse de l'impact, le coup asséné d'une main sûre, la façon dont son corps agissait sans que son cerveau doive intervenir. Il serait sans doute plus juste de dire qu'il détestait tuer, qu'il répugnait à faire du mal à autrui.
C'est alors que quelque chose d'extraordinaire enfla en lui. Une sensation tellement extraordinaire qu'il ne l'identifia pas immédiatement.
De la joie. Une joie pure, véritable. De tous les événements dont il avait été l'initiateur et auxquels il avait pris part, celui-ci était le seul dont il n'avait résulté que des conséquences positives, le seul qui ne lui laissait aucun regret, aucune envie de revenir en arrière pour procéder différemment.
Mercedes Lackey | Miami Book Fair 2017.