Fixette du ruminant : radoter. Et, dans cet essai,
Marie Hélène Lafon a beaucoup ruminé. Chacun, dans l'entourage, a ergoté sur Cézanne qui surgit, ici, comme un minable, et non comme un génie. C'est le sale gosse, le père moyen, l'époux encombrant, le frère honteux, le fils raté, le malade incurable, le peintre longtemps considéré comme médiocre que l'on découvre avec stupéfaction. Certes, en arrière-plan, s'étale la Provence. Mais est-ce que le soleil peut extirper de l'ombre un être aussi abject ? J'ignore si l'auteur a souhaité rendre un hommage à l'artiste. Car elle lui colle, à merveille, l'habit d'un quasimodo sur lequel chacun décharge toute sa rancoeur.