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sur 163 notes
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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un uppercut, cette lecture !
J'en reste KO, pensive.
L'écriture de Marie Pier Lafontaine
est armée d'une force vitale
pour nous dire aussi fort
l' éffroi, la douleur, la mort qui rode.
Un batteur incestueur
une incestigatrice
deux incestuées..
Une violence, un sadisme XXL
On n'en croit pas ses yeux.
On pense mal comprendre .
La réalité dépasse la fiction
les mots choisis relèvent de la vraie vie.
L'écriture pour rester vivant, exister
témoigner, crier quand on a dû se taire.
Ce récit est fulgurant .
Une voix d'outre-tombe
car l'enfance et l'innocence
ont été assassinées à petits feux
avec une savante perversion.
Inoubliable je crois.

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bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture.
une autofiction courte, une centaine de pages mais croyez moi largement suffisant. Horrible,inimaginable, comment peut on faire cela ??? un père,une mère NON des monstres OUI.
Les 1eres pages sont difficiles que dire des autres,par moment je fermais les yeux et j'imaginais ces soeurs,l'intérieur de mon ventre se tordais de douleurs,et pourtant j'en ai lu des trucs horrible mais là.Une lecture tres difficile Je pense que ce livre va me rester un moment gravé comme la Tanche et Buczo.
Mais comme je dis toujours ceci n'est que mon avis personnel
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Je ne suis pas certaine d'avoir les mots pour vous parler de cet ouvrage.

Tel un exutoire l'autrice nous fait part des sévices corporels et psychologiques qu'elle a subi (ainsi que sa soeur), de l'enfance à l'adolescence, infligés non par un père mais un monstre, un prédateur, un être abject.

Ce texte est d'une violence inouïe.
Il est brut, insoutenable, cru, sans concession.
Il décrit l'horreur, l'inimaginable.

Cet ouvrage n'est pas de ceux que l'on prend plaisir à lire mais il est de ceux qu'il est nécessaire de lire !

Une claque dévastatrice qui vous prend aux tripes et vous donne la nausée de bout en bout.
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Marie-Pier Lafontaine est une petite soeur de Chloé Delaume et Christine Angot à l'énergie très Virginie Despentes. Comme les deux premières, elle a écrit une autofiction sismique sur les souffrances vécues durant l'enfance. En l'occurence, les sévices perpétrés par un père monstrueux qui multiplient des jeux sadiques à connotation sexuelle comme promettre à la narratrice et sa soeur de les violer lorsqu'elles auront douze ans. Ou « comment agresser ses enfants sans les pénétrer », la mère a interdit le viol, mais pas le reste.

Le texte est très souvent insoutenable et profondément perturbant. Sans concession. Je l'ai cependant lu deux fois. Pour dépasser l'horreur immédiate décrite qui sidère et brouille le jugement. Pour rendre justice au remarquable travail d'écriture de l'auteure. Ce texte n'est pas un témoignage. Il s'approche du réel tout en conservant une liberté farouche. C'est une oeuvre littéraire avec des choix formels forts et une esthétique juste.

Les phrases sont travaillées, sculptées à l'extrême, incisives, regroupées en des chapitres tout aussi brefs, un par page, avec beaucoup d'espaces blancs au-dessous et au-dessus comme pour laisser le temps au lecteur à prendre une goulée d'air. Chaque phrase est une décharge, un électrochoc. Les points hachurent pour apporter un maximum de puissance sans laisser la moindre échappatoire.

« Je voudrais que ce texte décime ma famille entière. »
« La mère participe à l'inceste » répétée en anaphore.

On est dans un match de boxe. L'écriture comme réponse à la violence. Elle renverser le rapport de force en brisant la loi du père de ne pas raconter. Elle le dépossède de sa violence en le tuant symboliquement, sans chercher à s'excuser des séquelles psychologiques. Elle autorise à écrire, tant pis si les mots dérangent notre confort de lecteur et le "politiquement correct".

« Ce désir inavouable, paradoxal, que jamais je n'aille mieux. Que les douleurs ne s'éteignent pas. Que la peur persiste dans ma chair, mes os. Les crises et les colères. Les viols et les morsures. Comme autant de preuves que je n'ai rien inventé. Tout pour que je puisse continuer à lire dans les ecchymoses et les rejets les marques concrètes d'une enfance qui n'en était pas une. Je voudrais encore plus de cicatrices. Encore plus de traces de peau décolorée que jamais plus aucun rayon de soleil ne pourrait foncer. Je voudrais que l'on me croie. »

Le texte est d'une puissance rare. Irrespirable, il crie et tabasse. J'ai rarement lu un texte aussi estomaquant pour faire ressentir physiquement la terreur d'enfants martyrisés

« Je sens l'énergie se brûler, consumer ses réserves. Même un battement de cils exige une quantité démesurée d'effort. Les mouvements spontanés de déglutition s'arrêtent. Les gémissements ne sortent pas de la gorge. Ils se coincent. Ils vibrent et cognent, mais ne sortent pas du corps. Refuser de laisser la terreur assiéger ses os est épuisant."

" Ma chair a été vidée de son sacré. Mon corps a été purgé de lui-même. Ses terminaisons nerveuses ne mènent plus nulle part. »

Mais le texte ne fait pas que tabasser. Il bouleverse aussi quand on sent la petite fille derrière l'adulte résiliente, comme lorsque elle s'imagine au conditionnel une mère aimante et protectrice.

« J'aurais tellement voulu une mère stridente. Une mère à nous, pour nous, pour bercer nos cauchemars. Je l'aurais choisie iris, tympan et tambours. Elle aurait été toute en colère. Sans lignes de fuite ni fatigue. Une femme au ventre plein ? A border les nuits sans étoiles. Elle nous aurait décroché des petits matins aux croissants, des couleurs et la lune. »

Une proposition littéraire exceptionnelle qui me laissera une empreinte forte.
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Voila ! Je crois que je viens de lire le roman ultime sur la pédophilie et autres abus fait aux enfants. Chienne de Marie-Pier Lafontaine. le récit est de cette violence qui prend aux tripes alors que paradoxalement, il contient moins d'horreur que d'autres du genre (je pense à le démon de la colline…). La violence ici est aussi psychologique, sourde, une menace permanente. L'auteur nous raconte son enfance, avec un père prédateur et une mère complice et dans un sens, victime.

Le style, déjà, ramène tout à l'essentiel. Car il n'y a rien d'autre que ce que ces gamines vivent. Marie-Pier Lafontaine ne brode rien. Tout est livré tel que ressenti, sans fard, sans mise en situation. C'est brutal et âpre. Un gouffre sans lumière. Chienne. Pourtant, le ton s'avère distant, comme dissocié des brimades, probablement un processus de protection psychologique qui permet de tenir et s'accrocher à quelque chose. Chienne.

Malgré la dureté du récit, il y a une forme de romanesque dans le destin de cette autrice, qui, comme elle le fait, donne à Chienne cet élan des destins extra ordinaires que l'on peut citer en exemple. Je n'en dis pas plus.

Marie-Pier Lafontaine a fait un remarquable travail littéraire sur ce récit et cela confirme que son ambition méritait d'être suivi, malgré tout. Chienne.


Lien : http://livrepoche.fr/chienne..
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Je voudrais vous parler de Chienne de Marie-Pier Lafontaine, que j'ai eu envie de lire dès sa parution aux éditions Héliotrope. Je voudrais, mais je ne peux pas vraiment parler de ce roman édité en Europe par Le Nouvel Attila.

Parce que je ne peux décemment pas dire que j'ai aimé ce livre sans avoir l'impression de poser un regard complaisant sur les événements qui y sont décrits. Et pourtant, en une centaine de pages, cette autofiction fragmentée est devenue un des livres les plus marquants de ma vie de lecteur. le texte est dur, sans concession, mais pas autant que l'inceste et les abus psychologiques qui y sont relatés.

D'une certaine manière, et c'est étrange de le formuler ainsi, le texte est beau. Parce qu'il est travaillé avec une minutie incroyable et qu'il devient un objet littéraire à la fois brut et extrêmement précis. L'autrice frappe de ses mots. Et elle touche, à chaque fois. Les phrases courtes qui s'enchaînent ne nous laissent même pas reprendre notre respiration. Là où les points achevant les phrases sont généralement un moment de répit, ils deviennent les signaux d'un danger qui cogne là où ça fait mal.

Lire Chienne, c'est accepter une position paradoxale qu'on ne choisit pas : on voudrait fermer les yeux sur ces actes insoutenables mais on ne peut s'empêcher de poursuivre la lecture. Parce qu'on ressent dans chaque mot l'urgence de dire, on ne peut que répondre par une urgence de lire.

« J'aurais voulu écrire un roman sur mon enfance avec des pages et des pages remplies d'écritures. Sans espaces blancs, sans pauses ni silences. Que l'on comprenne bien tout le vacarme que fait la peur de mourir à un coeur. »

Des silences, il y en a dans Chienne, et ce sont sans doute les plus terribles. Les pauses quant à elles sont bel et bien absentes de ce texte ; une fois que vous en commencez la lecture, il ne vous lâche pas. Vous ne pouvez rien y faire, le fermer et le poser n'y changera rien : il sera en vous, à jamais.
Lien : https://8tiret3.blogspot.com..
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Chienne. Ou comment un si petit livre peut te mettre une si grande claque.
Comment te retourner, avec si peu de mots.
Chaque pages, chaque paragraphes, est un uppercut. Pleine gueule.
Décrire l'horreur, l'humiliation, la peur, les sévices, l'emprise..
Sa soeur et elle, les filles-chiennes, le père : papa-ogre, la mère, les bras le long du corps, toujours pleine de foutre.
Les rêves ? ...des voeux de mort.
C'est hard, brut, ça ne peut pas être autrement.
Et cette écriture... Une poésie noire. Noire et rageuse. C'est beau, malgré l'horreur...beau et douloureux.

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Tout petit livre, même pas une centaine de pages, mais quel coup de poing!
L'auteur nous raconte comment son père l'a torturée, elle est sa soeur. Avec une mère qui ne disait rien. de très courtes phrases parfois juste un mot pour décrire cette horreur, que tout le monde a laissé faire.
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La force de ce livre, ce n'est pas tant le sujet, les horreurs racontées, c'est la mise en littérature de cette histoire. La forme, l'écriture de Marie-Pier Lafontaine. Ce sont les phrases courtes, le rythme de lecture, un sentiment d'étouffement parfois. Ce sont les courts tableaux, comme des scènes d'un film, qui permettent de montrer la monotonie, la répétition de l'horreur et des souffrances. Ce sont les répétitions. Ce sont aussi les silences, les pauses, qui disent parfois mieux les choses que les mots. Les moments où on s'accorde un répit dans la lecture, parce qu'il y a un blanc. Un point. Mais attention, c'est pour mieux nous terrasser avec la prochaine ligne. Les dernières phrases sont souvent les plus difficiles.

Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce livre. On n'aime pas un livre pareil. Mais je peux dire que c'était l'une des lectures les plus fortes de l'année. Un livre que je ne suis pas prêt d'oublier.
Et je ne peux pas non plus en recommander la lecture. Parce que c'est un livre qui peut raviver des blessures, faire très mal.
Je dirais juste : c'est un livre très puissant. Très dur, mais bizarrement aussi, beau. Un livre que je ne regrette pas du tout d'avoir lu. Qui s'en sent capable, le lise.
Lien : https://ledevorateur.fr/chie..
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Glaçant, percutant, essentiel. Un style brusque et minimal. Ce qui n'est pas dit est aussi percutant que ce qui l'est. Un livre indispensable.
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