La politique de la ville est probablement la politique publique la plus évaluée mais aussi la plus décriée. Les derniers rapports de la Cour des comptes épinglent le saupoudrage d'argent public et la prolifération de dispositifs dont l'efficace reste médiocre au regard des dépenses engagées.
Dans cet ouvrage, il est justement question d'évaluation. Les deux auteurs sont économistes et analysent l'efficacité des avantages fiscaux (dans le cadre des Zones Franches Urbaines) consentis aux entreprises qui s'installent dans ou à proximité des quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Miren Lafourcade et
Florian Mayneris considèrent que les exonérations fiscales au bénéfice des entreprises n'ont pas donné les résultats escomptés et ont eu un très faible impact sur le chômage des habitants de ces quartiers. Ces généreux abattements fiscaux n'ont pas non plus permis de lutter contre les stigmatisations de ces lieux appelés, un peu rapidement, "ghettos urbains".
En conclusion, ils insistent sur la nécessité d'avoir une politique de discrimination positive plus incitative et touchant plusieurs domaines (habitat, éducation, insertion) simultanément. Pour eux, « Sans ces mesures très volontaristes, destinées à briser le cercle vicieux associant le lieu de résidence, la réussite scolaire et l'insertion économique, «
en finir avec les ghettos urbains » demeurera un voeu pieu sempiternellement exprimé au gré des violences qui secouent régulièrement les banlieues. »