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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La Légende de Gösta Berling est une lecture que je me promettais depuis un bon bout de temps et je ne peux m'empêcher d'en être un peu déçu. Seulement un tout petit peu. Ce fut une lecture agréable, bien sur, mais je m'attendais à plus pour un roman aussi encensé. Selma Lagerlöf nous plonge dans la campagne suédoise qu'elle connaît si bien, celle qui a bercé son enfance et qui a nourri son imagination. Il s'agit d'un univers dur (les montagnes et les forges, l'isolement, le froid) mais aussi féérique (le paysage grandiose, les supersitions locales). Un univers que ses lecteurs reconnaitront immédiatement. Cette fois-ci, elle raconte une histoire qui commence de façon très réaliste. Gösta Berling, un (trop) jeune prêtre, isolé dans le Vermland rural, a trompé son ennui avec l'alcool un peu trop souvent. Conséquemment, il perd sa chaire et se trouve contraint à errer, à mendier dans la campagne… Jusqu'à l'intervention de la commandante, la riche et puissante maitresse des sept forges de la région, qui en fait un de ses Cavaliers d'Ekebu (plus des fêtards qu'autre chose!). Intrigant, fascinant même.

Avant La légende de Gösta Berling, l'auteure était une inconnue dans le monde littéraire. Elle n'en était qu'à ses débuts et ça paraît un peu. Son roman manque un peu de cohésion, s'en va dans tous les sens. C'est comme si Lagerlöf avait voulu y mettre toutes ses idées. Comme si elle s'était lancée dans cette aventure sans plan, écrivant au fur et à mesure que les idées lui venaient en tête. Cette histoire des Cavaliers d'Ekebu me semble un peu tirée par les cheveux. À quoi pouvaient-ils bien servir à la commandante ? Pourquoi les gardait-elle ? Et que dire de toutes les aventures amoureuses de Gösta ? L'épisode complet qui concerne Marianne ne sert à rien. Et les péripéties de plusieurs des Cavaliers non plus. Lennart, Bérencreutz et les autres me laissaient plutôt indifférent alors l'amourette de l'un, la chasse à l'ours de l'autre… bof, j'aurais passé mon tour.

Mon opinion peut paraître sévère. Pourtant, j'ai plutôt aimé ce roman, l'atmosphère qui s'en dégage m'attire irrésistiblement. Toutefois… J'aurais préféré que Lagerlöf se concentre d'avantage sur l'histoire de Gösta, sur le triangle amoureux qu'il formait avec Elisabeth et le comte Henrik Dohna. J'en voulais plus mais l'auteure multipliait les digressions, s'éloignait de son histoire principale, s'en rapprochait, partait à nouveau dans une autre direction. C'en était presque frustrant par moments. Pourtant, quelques unes de ces digressions étaient plaisantes. Par exemple, l'épisode de la malédiction lancée par la mère de la commandante, celui avec la sorcière qui jette un sort à Martha Dohna. Ces petites touches de fantastiques apportent un petit quelque chose de vraiment unique à cette histoire et c'est probablement ce qui la rachète à mes yeux.
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Trop tendre, trop jeune, trop seul, Gösta Berling trompe son ennui dans l'eau de vie. Ses soirées arrosées et sa vie de débauche sont incompatibles avec sa chaire de prêtre. Les villageois mécontents ont fait appel à l'évêque qui a révoqué ce prêtre fêtard et dépravé. Converti en mendiant, Gösta doit la vie à la Commandante, la maîtresse des sept forges qui l'a recueilli et en a fait un Chevalier d'Ekebu. Là, parmi ses pairs, le prêtre défroqué, ripaille, festoie, boit tout son soûl et séduit toutes les jeunes filles des alentours grâce à son physique avenant et ses belles paroles. Quand la Commandante est accusée de sorcellerie, Gösta se joint à La vindicte populaire et, ingrat, chasse la sorcière, devenant maître des lieux. La vie n'est plus qu'une fête perpétuelle, les forges se font silencieuses, le domaine tombe en ruines et Gösta continue de séduire, de tomber follement amoureux, de causer la perte de toutes celles qu'il approche.

Le Värmland, région de forêts, de torrents, de lacs, région aussi des forges, des mines, région dure, où l'hiver gèle les eaux, où l'été apporte la sécheresse. Cette terre qui l'a vue naître, Selma Lagerlöf la connaît bien et lui rend hommage à travers ces chroniques qui racontent une contrée sauvage, des hommes brutaux, une vie campagnarde au début du XIXè siècle. Ces petites histoires ont pour fil conducteur Gösta Berling, l'homme à la fois le plus fort et le plus faible de la région, capable du meilleur comme du pire, insaisissable, inconséquent, farceur et coeur d'artichaut. Mais il n'est qu'un prétexte pour évoquer le Värmland, terre de traditions, de croyances, de légendes, de superstitions où il faut se méfier du Ciel comme du Diable qui peut apparaître au détour d'un bois, la queue fourchue, les sabots trépignants. Avec beaucoup d'humour et de légèreté, Selma Lagerlöf entraîne son lecteur dans une folle sarabande de festins, de frissons, de grands sentiments, de sacrifices, d'honneurs perdus, de pactes avec le diable. C'est frais, vif, enlevé, passionnant et effrayant comme les contes d'autrefois, et émaillé de belles descriptions de la nature suédoise. A lire à la veillée, au coin du feu.
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Selma Lagerlöf est totalement inconnue du grand public lorsqu'elle publie, à trente-trois ans, "La légende de Gösta Berling". Pourtant, le succès est foudroyant et lui ouvre la voie du Nobel de littérature qu'elle obtiendra quelques années plus tard, en 1909. Elle fut ainsi la première femme de lettres distinguée par le prestigieux prix.

Alors, de quoi parle cette fameuse "Légende de Gösta Berling" ? Pas si facile de répondre en peu de mots. Tout d'abord, il ne faut pas s'attendre à une légende épique ; il s'agit plutôt d'un recueil d'épisodes de vie suédoise dont certains peuvent s'apparenter au conte ou à la nouvelle. Gösta Berling, jeune pasteur défroqué porté sur la bouteille, fait partie des Cavaliers d'Ekeby, bande de fêtards assujettis au manoir d'Ekeby. Gösta Berling devient leur chef et pactise avec Sintram, un riche maître de forges, acoquiné avec le Diable, qui promet aux Cavaliers de leur céder son manoir s'ils ne font rien d'utile pendant un an.

L'an dernier, j'ai visité dans le Värmland, région natale de Selma Lagerlöf, le manoir et la propriété qui ont inspiré le récit. Cette trame presque fantastique avec son allure de pacte satanique, n'est pour moi qu'un prétexte pour l'auteure d'écrire sur sa région qu'elle vénère et de mettre ainsi en exergue gens et traditions.

Le récit est touchant et bien écrit mais il semble quelque peu décousu et éparpillé. Difficile, de surcroît, de réellement s'attacher aux personnages dont les préoccupations et les attitudes semblent très éloignées de celles qu'on voudrait leur imaginer. Pour ma part, j'ai eu du mal à lâcher-prise pendant ma lecture et à m'immerger complètement dans l'univers qui m'était offert.


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Première publication (1891) de cette écrivain très connue et reconnue puisque primée du Nobel en 1909.

On plonge en plein coeur d'une région suédoise entre forêt et lac, le Värmland, à la rencontre de ses habitants du XIXe siècle. La région est rude par son climat et la présence d'animaux sauvages (ours, loups) mais offre également de splendides paysages admirablement décrit par l'auteur. Elle utilise un certain lyrisme tant pour évoquer la beauté que l'horrible rudesse de la nature alentour.
Les hommes sont comme cette nature: à la fois attendrissants et à la fois d'une rare violence, selon la situation. Ils se retrouvent dans des fêtes à danser cependant l'excès de boisson crée bien souvent des conflits pouvant mener jusqu'à la trahison.
Le personnage de Gösta Berling est présent dans chaque récit. Prêtre défroqué, il devient mendiant puis cavalier auprès de la Commandante, maîtresse de 7 forges de la région. On ne sait pas précisément quel est son rôle. Il intervient toutefois dans bien des situations, souhaitant arranger les choses et finissant pas les compliquer davantage. Irrésistible auprès des femmes, il est pourtant malchanceux en amour.

A la façon de contes populaires, les textes se succèdent sans véritable chronologie. On a l'impression d'entendre des récits lors de veillées au coin du feu, au siècle passé, d'autant plus que l'auteur n'hésite pas à s'adresser directement au lecteur qui se sent impliqué. L'attention en devient d'autant plus soutenue.
Le style aux forts accents lyriques prend aussi parfois des notes plus légères, presque humoristiques. Le texte se charge de croyances populaires et de superstitions locales, et les situations en deviennent amusantes.

On a alors le sentiment d'accéder à l'essence même de ce peuple, qui d'ailleurs s'est aussitôt reconnu dans ces écrits.
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De Selma Lagerlöf, quand-même Prix Nobel en 1909, je ne connaissais que le célèbre Nils Holgersson, et encore, de réputation. Là je me suis lancé dans un autre roman de l'écrivaine suédoise, Gösta Berling. Disons que c'est curieux, et pas sans intérêt, mais disons aussi que ce n'est pas un chef d'oeuvre.
Aux meilleurs moments il y a comme du Homère là-dedans, ou de l'Edda.
Par exemple au chapitre 5 quand la narratrice rappelle à un vieux cheval sa jeunesse avec son maître dansant sur la musique d'un violon en feu. Ou quand on évoque les poèmes du personnage principal Gösta Berling, ancien pasteur devenu dépressif et errant dans la province suédoise de Värmland.
Aux pires moments c'est du Harlequin nostalgique et sur-romantisé: ô comment il était beau ce début du dix-neuvième siècle, quand les hommes savaient encore se battre et les femmes encore tenir un ménage!
La plupart du temps les chapitres se lisent comme des contes de fée, de sorcières et de trolls, pas désagréables, mais un peu décousues, et à la fin, on s'en désintéresse. Pour une écrivaine qui avait visiblement beaucoup de talent, ça fait un peu mal.
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Au lendemain de la parution de ce texte, la critique hésitait : "la légende de Gôsta Berling" est ce vraiment un roman, ou un poème ou un conte ?
Tout au long de cette lecture, je me suis posée la même question.
Je ne possède pas la réponse. Je crois que la réponse est multiple et dépend de la personnalité du lecteur.
Est il quelqu'un qui ne voit point de nuages à l'horizon mais juste des cavaliers qui parcourent l'espace avec des charrettes bancales ?
Est il quelqu'un qui ne voit point d'étoiles dans le ciel mais juste des bougies allumées dans un manoir quelconque ?
C'est Selma Lagerlöf, qui nous pose ces questions alors à vous de voir ce que vous souhaitez apercevoir à votre fenêtre.
Pour moi, j'avoue que cela dépend des jours, en ce moment un nuage reste un nuage, une étoile juste une étoile alors j'ai eu un peu de mal à découvrir la magie de ce texte.
Je n'ai pas retrouvé le plaisir que j'avais découvert dans "le cocher", peut être que les côtés plus moralisateurs et fatalistes m'ont perturbée ?
L'amour du terroir, de sa terre, de sa province est par contre très puissant et sa volonté de nous faire partager ses sentiments ne peuvent nous laisser indifférents.
Je me rappelle les paysages du Värmland qui tout comme les abords des lacs, m'ont laissé un sentiment de bien être, de quiétude !
Alors je suis heureuse d'avoir découvert une des oeuvres majeures d'une prix Nobel de littérature en 1909.
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Avec la Légende de Gösta Berling, Selma Lagerlöf nous fait découvrir le Värmland du début du 19ème siècle. Elle y décrit la vie de l'époque, les croyances du peuple et dépeint les codes de la Société suédoise de l'époque. Gösta Berling, prêtre défroqué à cause de son penchant pour l'alcool quitte sa paroisse et alors qu'il erre et est prêt à se laisser mourir dans le froid est recueilli par la commandante d'Ekebu qui en fait un Cavalier. Les Cavaliers sont une bande de fêtards invétérés qui vont mener à la ruine les forges d'Ekebu. Les Cavaliers ne travaillent pas, ils passent leur temps à faire la fête. Ce livre est plutôt une succession d'histoires qui se passent sur une année dont le fil conducteur est le personnage de Gösta Berling. Mais le fil de l'histoire se retrouve parfois morcelé par des anecdotes sans suite. Certains chapitres ressemblent à des fables avec une morale, les personnages doivent tirer des leçons et assumer les conséquences de leurs actes.
Si Gösta Berling se laisse parfois porter par la vie, tombe souvent amoureux et est à l'origine de la perte de la commandante, celui finira toutefois par prendre les bonnes décisions et trouver un avenir plus simple et plus vertueux.
Ce roman aux notes de conte fantastique est très bien écrit, agréable à lire. Nous sommes transportés dans le Värmland du 19ème siècle, nous pouvons sentir l'ambiance, le froid de l'hiver, entendre le hurlement des loups, les rires des Cavaliers s'élever des forges d'Ekebu, le son des grelots du traîneau de Sintram...
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L'idée est magnifique, et ce roman en forme de recueil de nouvelles débute de façon très prometteuse, avec un prêtre alcoolique défroqué, récupéré par une espèce de propriétaire terrienne dont on se demande si elle n'a pas passé un pacte avec le diable. Les histoires s'enchaînent, dans le genre fantastique, avec des loups, des revenants, des morts inexpliquées... Si l'ensemble reste inégal, on le découvrira quand même avec bonheur et indulgence, car il s'agit du tout premier roman de la grande Selma Lagerlöf.
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