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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans une Haïti pleine de misère, de sexe, de haine et de révolte, la fille mère bigote et méchante Angélique et son appétissante soeur Joyeuse attendent leur frère Fignolé qui a passé la nuit avec les insurgés.

Je suis peu sensible à ces voix qui ressassent, desquelles sourd une certaine poésie lourde, statique, triste.
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Je ne saurais trop quoi dire face à ce roman d'une auteure haïtienne que je ne connaissais pas avant que je me mette à chercher un certain mot dans un titre pour valider un challenge sur notre Ronde des livres.
Certes c'est un roman à la sensibilité certaine mais ce ne fut pas la mienne, je suis restée hermétique face à cette écriture pour laquelle je n'ai pas trouvé de défauts mais qui ne m'a fait aucun effet à la lecture.
Je suis sûre que je suis passée à côté de quelque chose de fort, les personnages n'étaient pourtant pas inexistants, les soeurs bien différentes de par leurs portraits et en constante inquiétude face à leur frère qui n'était pas rentré à la maison... Des descriptions correctes aussi mais il m'a manqué ce petit quelque chose qui a fait que je n'ai pas accroché à l'histoire en elle même.
Bon, j'aurais tenté mais les choix ne sont pas toujours une réussite.
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Roman choral
Chaque chapitre laisse parler en alternance Angélique et Joyeuse, deux soeurs résidant à Port-au Prince.
Angélique a la trentaine et est mère célibataire, maman d'un petit garçon que l'on entrevoit à peine.
Joyeuse porte bien son nom, elle est jeune, enjouée et n'est pas totalement fataliste comme sa soeur.
Dès le début du roman, j'ai eu l'impression que cela allait mal finir : au loin on entend des coups de fusil, c'est la guerre civile en Haïti alors quand Angélique se rend compte que Fignolé, leur jeune frère de 21 ans n'est pas rentré de la nuit, elle s'inquiète et part dans le quartier pour le retrouver. Joyeuse fait de même de son côté…
Il s'agit d'un roman très beau mais sans aucun espoir : la misère et la guerre civile ont emporté toute humanité…
De nombreux passages sont très durs.
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N°981– Novembre 2015

LA COULEUR DE L'AUBE - Yanick Lahens – Sabine Wespiesser éditeur.

Ce sont deux jeunes femmes, Angélique et Joyeuse qui alternativement s’expriment tout au long de ce texte. Angélique, l’aînée, est sage et soumise, vouée à Dieu et à ses ses malades de l’hôpital, travailleuse et aidante pour sa mère, partage avec son frère et sa sœur une petite maison dans les faubourgs de Port-au-Prince. Joyeuse est tout le contraire, belle et rebelle, sensuelle et sexuelle, gourmande de vie, elle est vendeuse dans une boutique de luxe et attend qu'un homme s’intéresse vraiment à elle et aspire à une vie meilleure malgré la misère et la violence qui font son quotidien. Fignolé, leur frère, qui ne vit que pour la musique, est incapable de s'insérer dans la vie en dehors du parti des Démunis où il milite et qui semble être sa boussole. Il n'est pas rentré de la nuit et l'aube angoisse Angélique qui n'a cessé d'entendre des tirs dans le lointain à cause d'une émeute contre le gouvernement. La mère est vouée au vaudou dans cette famille monoparentale que le géniteur, un homme « rusé et vantard » a quitté depuis longtemps.
Il y a d'autres personnages dans cette vie, le pasteur Jeantilus dont nous parlera Angélique mais aussi John, l'Américain, le journaliste-humanitaire qui a choisi leur famille pour réaliser une œuvre charitable mais qui n'est pas vraiment accepté et qui ne réussit pas dans son entreprise à cause de son arrogante utopie face à un peuple noir qu'il considère comme inférieur. Gabriel, le fils d'Angélique, témoin de tout cela et qu'elle considère comme responsable de sa solitude. Tout en attendant un homme, un mari, elle élève son fils dans la crainte de Dieu, loin de l'exemple de sa parentèle, coincée entre superstition, utopie et légèreté. Pourtant, elle porte cette maternité comme une faute, victime d'un homme disparu, comme pour sa mère avant elle. Fortuné qui, en vrai caméléon, s'adapte aux circonstances au détriment des autres, Ti-Louze, la bonne noire, Mme Jacques qui illustre la classe qui domine l'île...

C'est donc un récit à deux voix d'où sourd une sombre angoisse qui est déclinée à travers ces deux voix de femmes, deux monologues alternatifs. Il s’inscrit dans l’unité de temps d'une seule journée pendant laquelle se déroulera cette enquête familiale de ces trois femmes pour retrouver ce fils et aussi une sorte d'unité d'action qui se décline dans les trahisons politiques, les enlèvements, le chaos, la violence quotidienne d’Haïti vouée à la violence et à la mort mais aussi dans l'appétit de sensualité.

Le style est simple, sensuel, dépouillé, poétique [J'ai même lu certains passages à haute voix pour goûter la musique des mots]. Pour l'auteur l'écriture est une thérapie dans cet univers douloureux qu'est celui de son pays. Elle en porte un témoignage littéraire, émouvant et révélateur de la réalité politique et économique d’Haïti.

Après la lecture de « Bain de lune »- Prix Fémina 2014 (La Feuille Volante n°855) qui m'avait bien plu, j'ai lu ce roman comme une fenêtre sur la culture haïtienne, la religion chrétienne d'Angélique, fortement teintée de superstition noire et le vaudou et ses rites de sa mère, mais aussi sur son quotidien fait de misère et de violences du clan Duvalier. J'y ai lu la beauté et la sensualité des femmes caribéennes, la déliquescence d'une société en train de mourir entre la violence, la drogue et la mort.

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L'aube. L'attente d'un nouveau jour, l'attente de ceux qui sont absents…

Au réveil, Angélique, Joyeuse et leur mère constatent que le plus jeune fils a découché. A t-il passé la nuit avec son amie ? Les membres de son groupe de musique ? Ou a t-il était victime des fusillades qu'elles ont entendu dans la nuit. Au cours de la journée, Angélique et Joyeuse s'interrogent sur le sort de leur frère. La peur monte dans une ville en état d'alerte où la menace est présente à chaque coin de rue. Les deux soeurs réagissent différemment à la violence et à l'attente jusqu'au moment où elles retrouvent leur mère le soir et qu'enfin, elles apprendront le sort de leur frère.

L'idée originale de passer d'Angélique à Joyeuse de chapitre en chapitre permet d'appréhender l'absence sous deux points de vue différents. Angélique la sage, la blessée, la vaincue. Joyeuse la sensuelle, la battante. Deux facettes que tout oppose si ce n'est l'amour qui les lie à leur frère dont le sort est incertain. le livre retrace cette journée d'attente et de recherches. Mais aussi d'apartés sur la vie de cette famille pauvre, des moyens employés pour survivre et pour essayer de sortir du cycle infernal de la misère. Malgré les monologues des deux soeurs, nous en savons peu sur le fond. Cela tient plus de la nouvelle. Les personnages ne sont pas assez approfondis, les faits qui amènent à cette journée d'incertitude, non plus. Tout au moins pour quelqu'un qui ne connait pas la politique haïtienne. Même la date n'est pas connue. Au départ, je pensais aux années 60… jusqu'à l'utilisation intensive du téléphone portable !

En résumé, c'est un lire qui se lit vite mais s'oublie aussi vite. Dommage, il y avait tout à apprendre sur ce petit pays francophone.
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