Émoustillé par les images qui déferlent dans ma tête, notamment celles de Lucia en position dominatrice de cavalière, son dos musclé ondoyant sous l’effort, je plonge sous les couvertures pour y retrouver le corps chaud et nu de Marie-Claude.
Je m’ouvre un passage entre ses cuisses et elle ne se fait pas prier pour obtempérer. Elle sait que j’adore le sexe matinal alors que son intimité recèle toujours cet arôme prononcé de la nuit, telle une bouche encore privée de brosse à dents.
«῀Je fantasmais depuis toujours de faire l’amour avec une femme. Pendant un week-end où tu travaillais, je suis allée dans un club échangiste où j’ai rencontré Lucia et Marco. On a pris une chambre, on a commencé à folâtrer. Mais j’ai eu un blocage, je n’ai pas pu aller jusqu’au bout. Le décor, le contexte, ça ne me convenait pas. Mais nous nous sommes revus ensuite...῀»
Je ne l’ai jamais imaginée jalouse, mais ce ne peut être autre chose. C’est le moment de crever l’abcès, de satisfaire ma curiosité. Car après réflexion, si je ne suis pas nécessairement jaloux, en tout cas pas des masses, j’ai besoin de savoir ce qui se passe exactement. Je crois aussi que j’en ai le plein droit.
Par prudence, certes, mais aussi en raison de la manière dont nous baisons ensemble, qui a quelque chose de pervers et dont je ne veux pas que mon foyer soit témoin. Comme si les murs allaient garder un souvenir sale de mes ruades au lit.
C’est lui qui m’a initiée au sexe brutal, presque violent, et auquel je suis désormais accro. Du sexe décadent, du genre qu’on ne devrait jamais avouer et dont on garde jalousement secrets les souvenirs torrides et embarrassants.