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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans un méli-mélo de voyelles , tantôt gaies , tantôt tristes à pleurer , le " O " déformera bien des traits quand cette histoire sera dévoilée .
Le souvenir précieux et magnifique de mon premier amour, vécu dans ce coin de paradis qu'est le sud de l'Italie , conforte ce chaos qui ébranla l'esprit de ces jeunots .

Est-ce le soleil brûlant qui inhibe la volonté ; fige la réalité et transforme ces moments éphémères en votre plus beau passage sur Terre , ou bien et aussi , cette beauté , cette jeunesse , vôtres , qui vous offrent en toute simplicité le plaisir de rire , de danser et d'aimer ! Rien alors n'est primordial ! Peu importe la durée , tant qu'existe l'intensité !

Si ces quelques mois , pendant lesquels ils partagent de jolis moments à Procida , Graziella ressent autant d'émoi pour cet adolescent au sang bleu , elle qui provient d'un autre milieu , celui de la misère où la pêche suffit à peine à subsister , elle va planer et côtoyer le bonheur .
Peut-être que le roman de " Paul et Virginie " lu par ce joli Français , avec quelques mots napolitains pour leur apporter le sourire , va déclencher un sentiment étrange et lui permettre de vibrer dès qu'il est à ses côtés ; cette attirance qu'elle va lui communiquer .

" Merveilleuse puissance d'un livre qui agit sur le coeur d'une enfant illettrée et d'une famille ignorante avec toute la force d'une réalité, et dont la lecture est un événement dans la vie du coeur !"

Si la tarentelle anime le corps , sa ritournelle de l'amour impossible déprime l'âme et souvent annonce la mort . Parfois des paroles irréfléchies sont mal interprêtées , telles celles-ci :

" Comment , lui dis-je , c'est toi Graziella ? Oh ! qui est-ce qui aurait jamais reconnu ma douce Procitane dans cette poupée de Paris ? Tu auras beau faire , va ! tu ne seras jamais qu'une fille des vagues ! Il faut t'y résigner et en remercier Dieu .Ces plumes de l'oiseau de cage ne s'adapteront jamais à l'hirondelle de mer " .

Ces vacances à Florence , Rome et Naples vont marquer ce jeune-homme bien-né , pour l'éternité , avec cette pointe de douleur quand il évoquera le grand malheur !

Ce roman touchant et romantique , par la personnification de la mer , de la tempête , annonce le déluge dans la vie de ces deux êtres qui n'avaient pas grand-chose en commun . Pourtant , il représente l'essentiel de la destinée : l'amour ! Sans lui , à quoi sert la vie ?


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Poète scolaire par excellence, l'homme au temps qui vole est également l'auteur de plusieurs romans ayant à peu près sombrés dans l'oubli. J'ai profité de mes vacances pour découvrir celui-ci. Et j'ai fait la découverte d'une histoire courte et charmante, romantique et mélancolique à souhait.

Il s'agit d'une plongée dans ses souvenirs de jeunesse. Vers dix-huit ans, jeune aristocrate au caractère déjà bien trempé, il laisse en plan père et mère pour partir seul à la découverte de l'Italie. Il passe plusieurs mois à Rome, explore la ville, ses ruines romaines, ses églises et ses palais. Puis il gagne Naples, où il retrouve l'un de ses amis.

Désormais inséparables, les deux compères vivent de peu, parcourent la ville, lisent et rêvent. Ils aiment à passer du temps avec les pêcheurs du port, gens pauvres mais fiers et joyeux, connaissant chaque rocher et chaque courant de la côte. Un jour, la fantaisie les prends de se faire eux-mêmes pêcheurs. Un vieil homme et son fils acceptent de les prendre avec eux. Un jour, la tempête les drosse sur l'île de Procida, où vivent la femme du vieux pêcheur et sa fille adolescente, Graziella. La famille les adopte. Petit à petit, sans bien réaliser ce qui leur arrive, le jeune noble et la fille de pêcheur se rapprochent …

L'histoire en elle-même est aussi peu réaliste que charmante. Mais surtout, le cadre où il la place est admirablement décrit. Si jamais vous avez déjà visité des îles de la Mer Tyrrhénienne, et même si ce n'est pas le cas, vous verrez soudain jaillir devant vous ces petits bouts de montagnes plantés au milieu de la mer d'azur, avec leur villages blancs nimbés de soleil nichés sur les pentes, et leurs luxuriante parure de fleurs et d'arbres chargés de fruits. Et Lamartine vous les montrera telles qu'elles étaient de son temps, et qu'on ne fait plus que deviner aujourd'hui. Vous sentirez l'odeur du poisson tout juste tiré de la mer grillant dans l'huile d'olive. Vous entendrez les voix des femmes chantant, la nuit, sur les toits des maisons où se tiennent les veillées…

Un véritable document ethnographique également, qui nous fait pénétrer dans la vie quotidienne du petit peuple italien du XIXème, et nous apprend au passage que certaines îles de la baies de Naples étaient alors de population grecque. Lamartine n'a pas vécu tout ce qu'il raconte là, et il l'avoua lui-même. Il n'en reste pas moins qu'il possédait un sacré sens de l'observation, et un don magique pour les descriptions. Alors si votre bourse ne vous autorise pas le voyage, laissez-vous tenter !
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Graziella est le seul roman De Lamartine. Il est en grande partie autobiographique, et évoque ce « triste et charmant pressentiment d'amour que [Lamartine] j'avais [t] rencontré autrefois ».

Dans la fougue de la jeunesse, le personnage veut partir en voyage en Italie. Il désobéit à ses parents, et commence un périple. Accompagné d'un ami, il arrive finalement dans la région d'Ischia- dans le Sud -, où ils sont logés chez une famille de pêcheurs. le jeune homme y tombe progressivement amoureux de la jeune Graziella, corailleuse, qui est tout feu tout flamme pour lui. On ne sait pas trop bien si c'est de l'amour ou de l'amitié, en réalité, et j'ai trouvé personnellement le personnage un peu empêché par les différences de classe, quoi qu'il en dise, évidemment.

Il faut parler à la fois d'un récit de voyage et d'un roman. Y sont évoqués les déplacemenets du jeune homme, les descriptions de paysages, des folklores, les us et les coutumes italiennes. J'ai été surprise de la justesse du regard de l'auteur sur le peuple chez qui il réside.

Une poésie magnifique sur la vie de Graziella se trouve en fin de livre, et c'est un beau bijou.
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Quel romantisme!
On pourrait dire que les voyages forment la jeunesse et Alphonse de Lamartine n'est pas une exception dans ce registre. Mais "Graziella" son premier et unique roman est un petit chef d'oeuvre de prose poétique.
C'est un roman autobiographique qui a la forme d'un récit. Il raconte comment, à 18 ans, il s'éveille au monde et découvre l'amour avec une belle napolitaine, fille de pêcheur.
Il faut dire que le cadre est magnifique et particulièrement bien décrit.
Très tôt, le jeune homme issu d'une famille d'aristocrate, fait un voyage éducatif en Italie à la demande de ses parents. A Rome, il mène une existence consacrée à l'étude des antiquités. Il va poursuivre son voyage vers Naples avec un ami pas beaucoup plus vieux que lui. Les jeunes gens ont soif d'aventures et de découvertes.
Après une tempête, ils échouent sur l'île de Procida et sont recueillis par une famille de pêcheurs dont la fille Graziella est corailleuse et dévouée à sa famille qui est pauvre.
Un amour va naître entre Lamartine et la jeune fille, et rien ni personne ne semble pouvoir les séparer au point où le jeune homme décidera de rester quand son compagnon de route sera rappelé par ses parents.
Un amour sincère et pur va les unir notamment grâce à l'amour de la littérature. Pourtant la séparation sera inévitable.
Bouleversement garanti !


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Avec Graziella, Alphonse de Lamartine choisit de mettre en lumière l'éclosion d'un sentiment amoureux dans un décor italien envoûtant.

Le narrateur, un jeune homme de vingt-ans est envoyé par sa famille en Italie. Ce voyage initiatique et culturel débute à Florence et se poursuit jusqu'à Naples. Accompagné de son ami et acolyte, Aymon de Virieu, le jeune homme rencontre un modeste pêcheur, Andrea, et son petit fils. Envoûtés par leur mode de vie au plus proche de la nature, ils décident d'embarquer avec eux et de s'imprégner du métier de pêcheur.

A la suite d'une terrible tempête, ils dérivent jusqu'à l'île de Procida et rencontrent pour la première fois, la bouleversante et majestueuse, Graziella. D'une beauté à la fois sauvage et pure, elle éveille chez le narrateur un profond attachement…

Dans ce court récit aux accents mélancoliques, Alphonse de Lamartine nous propose de contempler avec lui l'Italie. J'ai été ensorcelée par ce roman d'une grande poésie porté par une plume de toute beauté.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Lamartine ne se lit pas, il se vit. le voici nous entraînant en Italie, sous le soleil caressant de la baie de Naples. C'est une histoire d'amour mais sans amour, une histoire de deux êtres qui manquent leur rendez vous avec le Destin, une histoire passionnée entre l'état de nature et l'état civilisé. La fin nous convainc que le seul sens du monde consiste à regarder les fleurs pousser. Sinon il ne nous reste que les regrets. J'ai adoré !
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Le romantisme ;) j'aime ce courant littéraire! Je l'ai trouvé en la personne De Lamartine, quand j'ai découvert Graziella, un peu par hasard parmi les textes emblématiques représentant le mal du siècle. Dans ce roman, on assiste aux réminiscences d'amours adolescents qu'a vécus l'auteur, alors qu'il était parti séjourner un temps en Italie. Il connut un amour passionnel et tragique avec une jeune fille du nom de Graziella. Hélas, en ce temps, les amours se perdaient face à l'importance des conventions sociales. Aimer à en perdre la raison, ou se ranger pour espérer être dans les bonnes moeurs? C'est là toute la question :)
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Après avoir vu le (supposé) foulard de Graziella dans le château De Lamartine à Saint-Point, je me suis dit qu'il serait peut-être temps de lire ce livre.

Lamartine a dix-huit ans. Il part séjourner en Italie, avec un ami, dans la baie de Naples, où ils visitent Cumes, la paradisiaque Ischia.... Restant plus longtemps que prévu, ils décident tous deux de s'embarquer avec des pêcheurs qui les accueillent sur leur barque. Un jour, la mer se déchaîne. Ils accostent à Procida où vivent le pêcheur et son petit-fils. le temps d'un été, ils vont être accueillis par cette famille composée d'Andréa, le pêcheur, de sa femme et des petits-enfants, dont Graziella, jeune et belle Italienne de quinze ans.

Lamartine raconte la beauté des lieux, son goût pour la lecture, l'écriture, le rêve. C'est un récit de la jeunesse qui connaît les premiers élans du coeur.
Graziella se laisse attendrir par la lecture de Paul et Virginie, faite tous les soirs à la famille. L'ami de Lamartine rentre en France, et le poète reste seul chez ces gens qu'il ne désire pas quitter. Il noue une amitié avec Graziella, et jamais ne se soupçonne amoureux d'elle jusqu'au jour où un cousin va la demander en mariage...
Graziella fut d'abord intégré à l'ouvrage autobiographique Les Confidences en 1849, puis publié seul en 1852.
La mort en pleine jeunesse de ce premier amour inspire au poète ce refrain (car le livre se clôt sur un poème écrit à la vue d'un cercueil dans une église).

La déclaration de Graziella au narrateur est faite dans le grand style romantique...
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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Graziella /Alphonse de Lamartine

Lamartine a dix-huit ans quand il part à la découverte de la Toscane avec sa tante. Il y fait diverses rencontres parfois inattendues comme celle de ce chanteur d'opéra accompagné de son neveu qui est en fait une femme déguisée en homme pour ne pas attirer l'attention et compromettre le chanteur.
Et puis il y a la rencontre d'une famille de pêcheurs à Naples avec laquelle il se lie pour participer aux parties de pêche en mer. Graziella est la petite fille du pêcheur chef de famille. Elle a seize ans. Lamartine fait découvrir à la famille le roman Paul et Virginie de Bernardin de Saint Pierre, en traduisant au fur et mesure et l'émotion gagne les coeurs et les esprits. Surtout chez Graziella et de douces et innocentes familiarités s'établissent entre les deux adolescents. Peu à peu l'amitié qui règne entre eux se transforme en un sentiment beaucoup plus fort qu'ils ne veulent pas s'avouer.
«Elle traînait languissamment ses pieds emprisonnés dans ses babouches émaillées en les regardant , et puis elle relevait sa tête avec un ondoiement habituel du cou pour faire flotter le mouchoir de soie et ses cheveux sur ses épaules ; quand elle s'apercevait que je la regardais , elle rougissait un peu , comme si elle eût été honteuse d'être si belle ; il y avait des moments où le nouvel éclat de sa beauté me frappait tellement que je croyais la voir pour la première fois , et que ma familiarité ordinaire avec elle se changeait en une sorte de timidité et d'éblouissement … La vie en commun , la pensée à deux , resserraient chaque jour l'innocente et douce familiarité entre nous , elle aussi pure dans son abandon que j'étais calme dans mon insouciance … Je ne savais pas comment je l'aimais ; si c'était de l'intimité pure , de l'amitié , de l'amour , de l'habitude ou de tous ces sentiments réunis que se composait mon inclination pour elle … Que son oeil était pur et sa lèvre candide ! »
Jusqu'au jour où des événements vont révéler le secret de leur amour.
Un très beau poème conclut ce bref et charmant récit largement autobiographique, très sentimental et romantique et d'un style magnifique racontant une belle et touchante histoire d'amour.
Paru en 1852, ce roman dont l'action se déroule dans la région napolitaine où il séjourna à deux reprises, durant sa jeunesse en 1811, puis en famille avec sa femme en 1844, a été longtemps le plus lu de l'auteur. Sont évoqués les thèmes chers au romantisme, l'ennui, le vague à l'âme en liaison avec les passions, les idéaux de jeunesse, le voyage, la, nature…

Extraits :
« La preuve que la liberté est l'idéal divin de l'homme , c'est qu'elle est le premier rêve de la jeunesse , et qu'elle ne s'évanouit dans notre âme que quand le coeur se flétrit et que l'esprit s'avilit ou se décourage . »
« Il en est ainsi de la musique partout où elle n'est pas un vain jeu de l'oreille , mais un gémissement harmonieux des passions qui sort de l'âme par la voix . Tous ses accents sont des soupirs , toutes ses notes roulent des pleurs avec le son . On ne peut jamais frapper un peu fort sur le coeur de l'homme sans qu'il en sorte des larmes , tant la nature est pleine , au fond , de tristesse ! et tant ce qui la remue en fait monter de lie à nos lèvres et de nuages à nos yeux ! »


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Un chef-d'oeuvre qui vous transporte de paysages en paysages et qui mène vos sentiments par le bout du nez en les faisant passer par le bonheur d'aimer, la colère, l'exaltation des sens de par les métaphores amoureuses que seul Lamartine sait écrire, mais aussi par la description de site, d'horizons plus merveilleux les uns que les autres ; pour vous laisser enfin dans la tristesse et le désarroi le plus total en vous criant le regret d'années trop brèves, et que seul l'amour avec un grand A peut "illuminer votre sombre route".

A lire absolument si vous aimez laisser vos sentiments se faire malmener .
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