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Citations sur Poésies (10)

Non ! Depuis qu'en ces lieux le temps m'oublia seule,
La terre m'apparait vieille comme une aïeule
Qui pleure ses enfants sous ses robes de deuil.
Je n'aime des longs jours que l'heure des ténèbres,
Je n'écoute des chants que ces strophes funèbres
Que sanglote le prêtre en menant un cercueil.
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Ainsi le cœur n'a de murmures
Que brisé sous les pieds du sort :
L'âme chante dans les tortures,
Et chacune de ses blessures
Lui donne un plus sublime accord.
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Page 193
LA TRISTESSE
Soit qu'il naisse ou qu'il meure
L'âme triste est pareille
Au doux ciel de la nuit,
Quand l'astre qui sommeille
De la voûte vermeille
A fait tomber la nuit.

Plus pure et plus sonore,
On y voit sur ses pas
Mille étoiles éclore,
Qu'à l'éclatante aurore
On n'y soupçonnait pas.....
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Toi qui fit la mémoire, est-ce pour qu'on l'oublie ?...
Non, c'est pour rendre au temps à la fin tous ses jours,
Pour faire confluer, là-bas, en un seul cours,
Le passé, l'avenir, ces deux moitiés de vie
Dont l'une dit jamais et l'autre dit toujours.
Ce passé, doux Eden dont notre âme est sortie,
De notre éternité ne fait-il pas partie ?
Où le temps a cessé tout n'est-il pas présent ?
Dans l'immuable sein qui contiendra nos âmes
Ne rejoindrons-nous pas tout ce que nous aimâmes
Au foyer qui n'a plus d'absent ?
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Lorsque du Créateur la parole féconde,
Dans une heure fatale, eut enfanté le monde
Des germes et du chaos,
De son oeuvre imparfaite, il détourna sa face,
Et d'un pied dédaigneux le lança dans l'espace,
Rentra dans son repos.

Va, dit-il, je te livre à ta propre misère ;
Trop indigne à mes yeux d'amour ou de colère,
Tu n'est rien devant moi.
Roule au gré du hasard dans les déserts du vide;
Qu'à jamais loin de moi le destin soit ton guide,
Et le Malheur ton roi.

....
(Le désespoir)
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L'isolement

Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs :
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un œil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire;
Je ne demande rien à l'immense univers.

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand là feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !
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Encore mal éveillé du plus brillant des rêves,
Au bruit lointain du lac qui dentelle tes grèves,
Rentré sous l'horizon de mes modestes cieux,
Pour revoir en dedans je referme les yeux,
Et devant mes regards flottent à l'aventure,
Avec des pans de ciel des lambeaux de nature !

(Ressouvenir du lac Léman.)
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Il est une heure de silence
Où la solitude est sans voix,
Où tout dort, même l’Espérance;
Où nul zéphyr ne se balance
Sous l’ombre immobile des bois;

Il est un âge où de la lyre
L’âme aussi semble s’endormir,
Où du poétique délire
Le souffle harmonieux expire
Dans le sein qu’il faisait frémir
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LES FLEURSÔ terre, vil monceau de boueOù germent d'épineuses fleurs,Rendons grâce à Dieu, qui secoueSur ton sein ces fraîches couleurs!Sans ces urnes où goutte à goutteLe ciel rend la force à nos pas,Tout serait désert, et la routeAu ciel ne s’achèverait pas.Nous dirions: A quoi bon poursuivreCe sentier qui mène au cercueil?Puisqu'on se lasse en vain à vivre,Mieux vaut s'arrêter sur le seuil.Mais pour nous cacher les distances,Sur le chemin de nos douleursTu sèmes le sol d'espérances,Comme on borde un linceul de fleurs!Et toi mon cœur, cœur triste et tendre,Où chantaient de si tristes voix,Toi qui n'est plus qu'un bloc de cendreCouvert de charbons noirs et froids,Ah! Laisse refleurir encoreCes lueurs d'arrière saison!Le soir d'été qui s'évaporeLaisse une pourpre à l'horizon.Oui, meurs en brûlant, ô mon âme,Sur ton bûcher d'illusions,Comme l'astre éteignant sa flammeS'ensevelit dans ses rayons!
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