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2,98

sur 318 notes
L'auteur nous sort de sa région natale (Sagunay-Lac St-Jean) pour nous apporter à Montréal. C'est l'histoire de Céline, architecte réputée à l'Internationale qui se trouve prise dans un scandal bien malgré elle. Il est question de sujet d'actualité avec l'embourgeoisement de quartier, la monté des prix pour les logements et l'impunité des riches. Même si Céline représente cette classe bourgeoise, il a réussit à créer un personnage beaucoup plus nuancé. En effet, il met de l'avant son désir de laisser sa marque dans un Montréal qu'elle aime tout en respectant l'historique des quartiers. Céline n'est donc pas un personnage démonisée malgré ce qu'elle représente.
L'écriture est encore une fois magnifique. Pour moi, ça reste le force de l'auteur. Il y a moins d'élément de réalisme magique, mais des grandes scènes importantes de rassemblement et de fêtes dans lesquelles les dynamiques entre les personnages et leur ambitions sont bien campés. Il parvient a faire le portrait des différents personnages en les positionnant par rapport à Céline. En leur permettant de démontrer l'opinion qu'ils ont d'elle. J'ai aussi bien aimé les références envers des personnalités publiques. En quelques mots, la référence est claire dans qu'aucun nom ne soit nommé.
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Chronique d'une architecte renommée de Montréal ultra-riche qui connaît un retour de bâton , le livre a été encensé par la critique et auréolée de deux prix littéraires importants...On a du mal à comprendre ce triomphe cet engouement pour ce roman interminable, assez plat stylisquement, qui veut parler de l'époque mais qui s'avère finalement assez peu percutant sur le fond...
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Ce roman est le recit intense d'une chute, celle d'une architecte, star internationale du système capitaliste,  ou comment sonder intelligemment les travers de notre société capitaliste.

Un livre essentiel, subtil, qui jamais ne prend parti avec une écriture rare et dense qui parfois peut faire penser au style de Thomas Bernhard.

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Chronique vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=t8OVKL4f2I4&ab_channel=YasminaBehagle

Céline Wachowski, architecte à la renommée mondiale fait partie de ce qu'on appellerait une élite hors-sol, faite de complaisance, d'autojustification et de diners mondains ; sa vie bascule lorsque son nouveau projet est accusé de gentrification. Elle servira d'exemple et sera montée au pilori par toute une société québécoise, ce qui permettra à l'auteur une dissection fine et jouissive de son pays.


Mon avis
C'est un livre que je recommande. Déjà pour l'intelligence de Kévin Lambert, qui grâce à une jeu malin de point de vue parvient toujours à cacher sa propre position et donc, à épouser chacune d'entre elles avec abnégation.
Et je crois que c'est une qualité à laquelle on ne pense pas forcément pour décrire un bon romancier, et pourtant, elle est essentielle : pouvoir s'effacer devant son roman, c'est donner la possibilité à ses personnages de gagner en crédibilité, de ne pas être des sortes de repoussoir sur lesquelles on place toutes les tares d'une classe qu'on veut décrire, mais au contraire poser les armes, mettre à côté ses a priori, avec un regard neuf et presque naïf j'ai envie de dire.
Le regard qu'il a est acéré, bien entendu, mais sans jamais nous tenir la main, sans jamais souligner par le texte-même ce que l'on doit penser. Ou plutôt, le texte le fait avec suffisamment de subtilité. Bien sûr que ces ultra-riches sont écoeurants, bien sûr que la chasse aux sorcières que subit Céline à un côté jouissif pour le lecteur, mais il ne sont pas que ça — est jetée sur la table le dé de la rédemption, est-ce que Céline peut changer, est-ce qu'elle peut prendre conscience des conséquences de son pouvoir ? Et la réponse, alors que Kévin nous laisse croire quelques instants que c'est possible est finalement négative.
Céline et sa troupe sont trop obnubilés par eux-mêmes pour prendre réellement conscience de leur position, de leur place de privilégiés. Et rien que chacun vis-à-vis de l'autre, ils sont toujours à vouloir tirer leur épingle du jeu, à vouloir avoir la place la plus confortable, quitte à trahir, ce qui montre avec cruauté un visage pas très éthique, puisque c'est le genre de mot qu'ils aiment bien employer.

Pour ce qui est du style, si au début Lambert nous étouffe un peu avec ses phrases à rallonge (mais je pense que ce procédé cherche à provoquer cette suffocation que notre entrée dans le monde des ultra-riches engendre), on en tire beaucoup de plaisir, on se sent stimulé, avec un partenaire qui mène la danse. J'aime quand je lis un livre me dire que je n'arriverais pas à écrire aussi bien, c'est le cas ici — le livre et le style est vivant, bouge et change avec les différentes focalisations. C'est jamais statique, l'exemple le plus flagrant est la reproduction de plusieurs niveaux de langue, où l'on observe que plus le personnage est d'un milieu social élevé plus le français qu'il parle est standard, et plus les particularismes de la langue se cachent, comme s'il fallait parler une langue mondialisée (on remarque d'ailleurs que plus le livre avance, plus Céline perd son sang-froid et plus le québécois ressort). Lambert prend même le temps de nous écrire un petit conte aux accents sud-américains, qui m'ont fait penser à Gabriel garcia Marquez. Ce moment où Céline lit cette histoire à un enfant, où perce enfin une fragilité, une humanité, fait qu'on ne sait jamais sur quel pied danser, ce qui est déstabilisant dans le bon sens — ce moment dans le récit est comme hors du monde, comme hors du cadre de notre histoire, suspendu à en être presque ridicule — le côté adouci, bête blessée de l'architecte en devient presque trop feutré … et amorce la suite, le grand chaos final.

Le motif du camélia, qui apparait à l'enfance de Céline et lors de sa chute, un camélia qui fleurit là où il ne devrait pas fleurir, et dont la flétrissure embaume et s'inscrit en elle, fleur de l'origine du mal. On ne peut s'empêcher de penser au fait que le camélia, c'est le luxe, l'emblème d'une marque comme Chanel — quelque chose d'éthéré, ramené ici à sa matérialité. le symbole d'un ultra-luxe putride, qui m'a évoqué une vidéo sur laquelle je suis tombée il y a peu, vidéo qui ne dépareillerait pas dans un film d'Ostlund. C'est une chaine qui interroge les femmes sur leur tenue du jour, et étonnamment ne tombe que sur des personnes qui accumule les bracelets Cartier, Chopard, van Cleef, Tifanny's. Mis à part le fait qu'on s'aperçoit que les ultrariches portent tous les mêmes bijoux et le même sac, le Birkin d'Hermès, comme une sorte de signe de reconnaissance et d'appartenance à leur classe, il y a cette scène ahurissante, que je vous mets ici : (double vanilla — Montréal)
Alors que la femme interrogée détaille chacun de ses gris gris, un homme, comme en voit dans toutes les grandes villes se met à hurler. La femme sursaute, rit nerveusement, puis se remet à parler de ses bijoux comme si de rien n'était. Et on se demande qui est le plus fou. C'est représentatif des dominants, qui face à l'adversité du monde réel, à la souffrance d'autrui, de qui n'appartient pas au même monde, ferment les yeux et reprennent la vacuité de leur vie.
Je crois que c'est ce que j'aime dans ce type de récit, c'est que la situation de départ est comparable au paradis originel, un éden sans contrainte, et que voir ces personnages chassés, forcés de s'adapter au monde réel, à passer par un chemin de croix qui les associe au reste du monde, ça devrait être une leçon d'humilité, sur le papier, mais Kévin Lambert montre avec son regard acéré et ses discours indirects libres qu'au contraire ils se vautrent dans l'autojustification et la complaisance.
Et la fin, où Céline retourne sa veste pour crier contre les millionnaire montre de la part de l'auteur un refus de la facilité : une méfiance par rapport à cette esthétique eat the rich, qu'on peut voir fleurir depuis quelques temps (je pense par exemple à des séries comme Succession ou la dernière saison de You, où même la série Painkiller où le milliardaire est le nouvel antagoniste à la mode). Pour analyser le message politique d'une oeuvre, il faut toujours s'interroger d'où vient le message, et se dire que c'est une grande multinationale comme Netflix qui le porte à travers ces fictions, ça en rabote, selon moi, la portée anticapitaliste. Comment, finalement, en se gaussant du riche, on noie pas le poisson sur le système qui le légitime.
Bref, je crois qu'il y a là de la réflexivité sur son propre bouquin, la question, avec Céline qui fait des ted talks sur le sujet, semble être la suivante : n' est ce pas facile de s'attaquer aux ultra-riches de nos jours par la fiction ? Et le livre y répond de manière très maligne : en permettant l'empathie pour Céline dans une dernière partie puis en remettant sa sincérité en doute au moment où elle se fait la portevoix de ce mouvement eat the rich, il montre la méfiance légitime qu'on se doit d'avoir pour les trop belles rédemptions — toujours se demander qui est l'émetteur, et pourquoi il porte ce message.

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Suite aux articles parus dans la presse, j'ai acheté ce livre. Je le regrette profondément. C'est plat. C'est nul, nul, nul. ça s'étire et c'est ennuyeux. Vu que j'ai payé ce livre, j'ai été jusqu'au bout en me faisant mal. Franchement, je déconseille. Je suis désolée, il y a tellement d'autres livres à lire.
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Si Kevin Lambert s'amuse avec les mots avec grand talent, usant de phrases à rallonges comme de très courtes pour rythmer les instants (258 mots pour la première phrase, quand même (tout en citant Proust par ailleurs)), cette joie m'a semblé bien plate, hélas.

L'histoire d'une architecte talentueuse, immensément riche et reconnue internationalement qui chute devant la voix populaire, une colère entretenue par des médias visiblement en mal de bouc émissaire. Histoire d'ultra-riches et de leur déconnexion du monde, de responsabilité sociale, d'image publique. Tout semble factice, aseptisé… Et même les grandes douleurs manquent d'émotions.

Un livre qui m'a laissé froid
Lien : https://www.noid.ch/que-notr..
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Avant toute chose, je tiens à signaler que j'ai lu ce roman dans les éditions Héliotrope, c'est à dire par la maison d'édition canadienne. J'ignore si la version française a été « lissée » ou si elle est identique à la canadienne. Cela a son importance car les deux romans précédents de Kevin Lambert ont été adaptés pour le lecteur français.

Pour le reste, je vous avoue être perplexe après la lecture de ce roman.

La raison principale de ma perplexité c'est sa difficulté d'accès. Ce n'est pas tant le contenu qui me pose problème, mais plutôt la forme. Je n'arrive pas à comprendre les raisons qui ont motivé Kevin Lambert à écrire de cette façon si singulière : il n'y a aucun paragraphe, très peu de retour à la ligne et les phrases sont souvent interminables si bien que j'ai eu l'impression d'être constamment en apnée, obligé de remonter régulièrement à la surface pour reprendre ma respiration. Alors, bien sûr, si il a fait ce choix, ce n'est pas par hasard. Il a probablement ses raisons mais je vous avoue qu'elles m'échappent un peu.

Celles et ceux d'entre vous qui connaissent cet auteur, qui ont eu l'occasion de lire ses ouvrages précédents, savent qu'il est transgressif, légèrement hors norme et qu'il n'hésite pas à utiliser un langage cru. Rien de tout cela dans ce roman. Sa transgression consiste à nous livrer un roman touffu, dense, une façon probablement de casser les codes de l'écriture. Cependant, cela comporte des risques notamment celui de perdre des lecteurs en cours de route. Et je ne serais pas surpris d'apprendre qu'un bon nombre de lecteurs potentiels ait laissé tomber l'affaire.

Voilà pour la forme. le fond, quant à lui, est très intéressant. Céline Wachowski est une architecte de réputation internationale. Elle a marqué les esprits par ses réalisations aux quatre coins du monde. Elle est à la tête d'une gigantesque holding et sa fortune se compte en dizaine, voire en centaine de millions de dollars (on n'est plus à quelques dizaines de millions près!). Elle côtoie le gratin mondain : artistes, intellectuels, politiques, financiers…
Son dernier grand projet avant de rendre son tablier (elle va fêter ses 70 ans) c'est de laisser une trace dans sa ville natale : Montréal. Avec ses collaborateurs, elle va faire sortir de terre un grand complexe : Webuy. le problème, c'est que son projet est loin de faire l'unanimité.
Pourtant, elle pense être dans les clous, avoir fait tout ce qu'il fallait pour être appréciée par son entourage : féminiser la profession, déléguer et faire confiance, bien payer les salariés, tous les salariés et plus particulièrement ceux qui sont en bas de l'échelle sociale.
Mais les résistances sont nombreuses car les temps ont changé. Et Céline ne s'en est pas rendue compte. Beaucoup de choses lui sont reprochées : les expropriations abusives, la gentrification des quartiers, sa holding tentaculaire, l'optimisation fiscale, les paradis fiscaux et bien d'autres choses encore.
Devant la colère qui enfle, ses collaborateurs vont la quitter les uns après les autres. le bateau coule, les rats quittent le navire.

Si dans mon livre précédent « Veiller sur elle » j'avais consulté à maintes reprises Google image au sujet des sculpteurs et de leurs sculptures, avec « Que notre joie demeure » j'ai pris plaisir à découvrir les réalisations des grands architectes, ainsi que le mobilier et les artistes contemporains. C'est un peu ce que j'aime lorsque je lis un roman : qu'on m'ouvre des portes pour découvrir des mondes inconnus et souvent passionnants. Enfin, pas toujours !

Personnellement je n'ai pas perdu mon temps en lisant ce roman. Néanmoins je ne peux pas dire que je me sois amusé. Kevin Lambert est un jeune homme surprenant qui trace sa route et qui a toute sa place dans le monde littéraire. le genre de type qui entre dans la catégorie « on ne peut pas plaire à tout le monde! »

Alors, à vous de voir !
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Que votre joie demeure" de Kevin Lambert est une oeuvre audacieuse et provocante qui secoue les conventions littéraires tout en captivant le lecteur.

L'écriture de Lambert est incisive et poétique. Il jongle habilement entre le grotesque et le sublime, créant une atmosphère hypnotique qui nous pousse à réfléchir sur notre propre recherche de bonheur. Cependant, son style peut parfois sembler trop dense et hermétique, ce qui peut décourager certains lecteurs.

Le roman aborde également des thèmes sociaux et politiques importants, mettant en lumière les inégalités et les injustices de la société contemporaine. Lambert utilise des éléments de satire pour critiquer la culture de la consommation et la superficialité de notre monde moderne.

"Que votre joie demeure" est un livre exigeant qui ne laissera personne indifférent. Les lecteurs en quête d'une lecture légère et divertissante pourraient trouver ce livre difficile à appréhender. Cependant, ceux qui sont prêts à plonger dans une exploration sombre et dérangeante de la condition humaine seront récompensés par une réflexion profonde et stimulante sur le sens de la vie et du bonheur. Kevin Lambert pousse les limites de la littérature contemporaine et mérite d'être lu et discuté.
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Apparemment, je n'ai pas validé ma chronique, je recommence brièvement .
Ce livre est une critique en règle des multimillionnaires de Montréal.
On revient sur la vie de la riche Céline , architecte connue et reconnue du monde entier.Le livre s'ouvre sur l'anniversaire de sa meilleure amie Dina(60 ans), ce qui permet de faire entrer en scène les personnages principaux, Céline, Dina et Cai, Phyllis, Christiane, (animatrice TV), le haïtien gay Pierre Moïse et son "ami" Nathan, Gabriela ...Céline a alors 67 ans et vers la fin aura lieu l'anniversaire des 70 ans: entre-temps, Céline qui était à son apogée va vivre une descente aux enfers; on l'accuse, entre autres, de provoquer la gentrification de la ville avec son important projet pour Montréal. Elle qui ne cherche que la beauté et veut le bien de tous, tombe de son piédestal et découvre l'hypocrisie dont elle est entourée. Elle, comme les autres de son milieu, a manipulé, magouillé etc. on ne répond plus à ses invitations ni à ses messages.
Grandeur et décadence!
J'ai aimé sa façon de lire Proust.
Je me suis un peu ennuyée.
J'ai été parfois décontenancée par les tournures canadiennes et les différences avec notre français: une job et un garde-robe etc
C'est fou comme on boit et se saoule facilement dans ce milieu où règne l'argent.
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27 lignes. L'Incipit de ce roman phare de la Rentrée littéraire 2023 aux Éditions le nouvel Attila se déploie sur 27 lignes. Il faut tourner la page 11 pour atteindre le point. La seconde phrase est plus courte mais l'enchantement demeure, comme la joie éponyme de découvrir une écriture digne des lecteurs et lectrices exigeant.e.s que nous sommes. Enfin ! A l'heure où j'écris ces lignes, le Kevin Lambert 2023 a remporté le Prix Décembre et le Prix de la page 111. Il n'a cependant pas dépassé la première sélection du Prix Goncourt, le jury du Goncourt lui ayant préféré au moins deux livres à l'écriture plus académique, aux personnages plus caricaturaux et au discours plus fade (voir mes commentaires de lecture du Reinhardt et du Koenig 2023) . On ne s'étonne plus des contresens de cette institution vieillissante.
Que notre joie demeure est un roman d'une puissance rare ; l'écriture est riche, inventive, sensuelle ; les personnages sont fascinants, attachants, complexes ; le plaisir de la lecture intense ; des images, des émotions et des mots demeurent avec nous longtemps après que l'on a refermé les pages et la couverture tendre. Je suis impressionné par le talent d'un si jeune auteur. A lire absolument. Je vais marcher tranquillement vers une librairie pour découvrir les autres livres de Kevin Lambert.
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