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3,89

sur 276 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En voila un roman jeunesse intelligemment troussé !
Un bon roman historique qui pose de bonnes questions et se lit avec plaisir.

Le point de départ semble si futile et si ténu, sauf que tout se joue dans l'Allemagne de 1942 écrasée sous le joug nazi et agitée de soubresauts

L'auteur, nous entraîne, nous immerge dans l'Allemagne de 1942, celle qui n'a plus des lendemains qui chantent, celle minée par des soupçons, des angoisses, les plus noires, mais tellement sous le joug de la botte nazie, qu'il est presque impossible de prendre conscience de ce qui se passe, de la noirceur et la brutalité de ce régime. D'autant plus difficile qu'il y a eu tant de rêves de splendeur...

Il me semble me souvenir que le choix d'une bonne focale a un impact direct qur la qualité de la photo...
La "focale" choisit est celle de la musique, celle exécrée du régime : le jazz. Pourtant, bien obligé d'entendre la vitalité que cette musique transporte et transmet. Donc, en cette période de déprime profonde du peuple, les cadres du parti nazi vont décider de créer un groupe de jeunes aryens pour mettre du peps dans la musique du Reich, et continuer de saigner toutes les forces vives du pays en toute impunité, en "endormissant" sous de gais flonflons les idées noires des citoyens ; bref une conception de la musique qui se rapproche plus du fumigène que de l'art.

Bonne idée de départ, mais qui s'étoffe tout au long du récit. le lecteur ressent et comprend l'étau qui enserre les allemands de cette époque.
Les mouvements de résistance qui existent, d'autant plus difficilement que la chape est de plomb. Et puis, de bonnes questions comme celle du rôle des artistes : ou ils se taisent ou ils essaient de faire acte de courage et se mettent en péril en dénonçant le politique.
Ce qui est évoqué en filigrane : la musique n'est jamais neutre et le swing, c'est la vie, c'est un renouveau qui emporte et donne envie de bousculer toutes ces vieilles valeurs coincées, c'est une fenêtre qui s'ouvre ET un petit vent de printemps s'engouffre pour tout chambouler en passant.

J'ai beaucoup aimé et le rythme du récit, et la largesse du propos qui décrit une réalité quotidienne, tant de la difficulté de vivre de ce peuple et encore plus de la difficulté, de l'incapacité d'envisager l'horreur que leurs dirigeants commettaient, du courage de quelques uns qui ont essayé de se révolter.

D'autres se sont penché sur cette époque avec beaucoup moins de brio et d'intelligence. Mais ce livre, est à mettre entre toutes les mains pour mieux comprendre, assimiler un passé de notre Europe qui est aussi un présent dans d'autres régions du monde.
La vivacité du récit, le sérieux des sources et l'honneteté de l'auteur, font, à mon avis, un bon support pour parler, discuter de quelques valeurs fondamentales.

Et puis, il y a la note de l'auteur, à la fin du livre. Bien mieux positionnée qu'une préface, et qui nous apporte quelques clés, un peu devinées.
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J'ai beaucoup aimé ce roman jeunesse. Il nous parle de la Seconde Guerre mondiale d'une manière différente. Non seulement, les héros sont des civils mais en plus ce sont des adolescents partageant un seul point commun au départ, leur goût pour la musique.

L'idée de ce récit a été inspirée à l'auteur par une exposition sur le IIIe Reich et la musique qui s'est déroulée à Paris en 2004. Partant d'un fait réel – la création d'un orchestre de jazz par Goebbels – l'auteur a imaginé la vie d'un quatuor de jeunes virtuoses issues de milieux opposés, devant louvoyer entre amour de la musique, contraintes politiques et idées personnelles sur la question. Si les héros sont issus de l'imagination de l'auteur, il n'en reste pas moins que les personnages secondaires (Hans et Sophie Scholl par exemple), certains faits et l'histoire de la musique qui sert de toile de fond, sont rigoureusement exacts.

Les « Goebbels bands » créés pour remonter le moral des Allemands avaient cette particularité ambiguë dont étaient coutumiers les Nazis de jouer du jazz et du swing à une époque où ces musiques jugées dégénérées étaient interdites. Pour contourner cette interdiction, le style avait été rebaptisé pompeusement « musique de danse accentuée rythmiquement ». Faire le grand écart entre la théorie et la pratique, les idées et les faits étaient alors le sport préféré d'Hitler et ses sbires.

Richement documenté, inspiré de récits célèbres sur la Seconde Guerre mondiale, ce livre raconte une histoire passionnante de bout en bout et lève le voile sur une partie méconnue de la propagande nazie. L'écriture est dense et les personnages suffisamment fouillés pour être crédibles sans que cela alourdissent le rythme du récit. Beaucoup de choses y sont implicites et amènent donc le jeune lecteur à faire preuve d'attention et de réflexion personnelle.

Un livre à lire en écoutant sur You Tube les grands standards de l'époque pour s'immerger complètement dans les années trente. Un régal pour l'esprit et les oreilles.

Lien : http://argali.eklablog.fr
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Si le thème s'inspire d'un fait qui a vraiment existé, Goebbels voulant créer un groupe de jazz, le reste est fictif. Il est d'ailleurs très intéressant de lire la note de l'auteur à la fin du roman pour comprendre les sources utilisées pour créer cette fiction.

J'ai dévoré ce titre avec beaucoup de plaisir. La constitution du groupe est effectivement le moment important et j'ai trouvé passionnant de voir comment Dussander s'y prenait pour faire découvrir le jazz, musique interdite, à ces jeunes gens et aussi pour créer un esprit de groupe entre eux.

La société allemande de l'époque me semble bien décrite : une partie fascinée et obéissante, une autre sceptique et enfin une dernière partie en opposition, muette ou assumée. le lecteur pourra d'ailleurs rencontrer les membres de la rose blanche, un groupe de Résistants allemands.

Bien entendu la guerre est très présente dans ce récit avec les bombardements et l'effort de guerre demandé à la population mais aussi les théories racistes des nazis que ce soit à l'égard des tziganes, des juifs ou mêmes des enfants handicapés.

Je regrette presque que ce ne soit pas plus long car il y aurait eu des éléments qui auraient pu être un peu plus développés comme les relations entre certains personnages, leur personnalité ou leur sentiments et aussi la fin.
Lien : http://vivelesbetises2.canal..
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Un très bon roman, intéressant du point de vue historique. Plaisant à lire, poignant à certains moments, ce récit inspiré de faits avérés, comme nous l'explique l'auteur dans sa postface, se lit rapidement. le livre est dense, mais passionnant et nous montre bien les idées qui s'affrontent dans l'Allemagne des années 1940.
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..
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Que dire de ce livre à part que c'est véritable coup de coeur ! le régime nazi veut redonner le moral à la population civile qui, en cette année 1942, doute de plus en plus du bien-fondé de cette guerre. Les Allemands commencent à essuyer des défaites et il faut faire oublier aux civils les nouvelles du front. C'est pour quoi, le régime va vouloir mettre sur les ondes un style de musique particulier, une musique de "dégénérés", mais attention corrigée à la mode allemande et jouée par de bons allemands. Nous parlons ici du jazz.

Goebbels sollicite donc Dussander, éminent pianiste de jazz avant que son groupe, composé de juifs, ait été dissout. A lui de trouver de bons petits Allemands, bons musiciens, pour leur apprendre le jazz. Il va donc sillonner l'Allemagne avec un fonctionnaire zélé. Il aura ensuite un mois pour les mettre à niveau afin qu'ils puissent se produire en direct sur les ondes.

Nous suivons donc Dussander dans sa quête de musiciens doués, ayant le swing en eux. Nous suivons ensuite le groupe au cours de ses répétitions. Ces quatre garçons venant d'horizons différents vont devoir apprendre à jouer, mais aussi à vivre ensemble. Et dans une Allemagne nazie, où le groupe de la Rose blanche sévit, chaque relation peut devenir politique. Il est intéressant de voir évoluer les personnages dans leur certitudes, leurs émotions, et directement dans leur manière de jouer. Il vont devoir prendre des décisions importantes qui ne seront pas facile.

Le dénouement est totalement inattendu (en tout cas pour moi) et laisse entrevoir beaucoup d'espérance de la part des personnages. Musique, relations aux autres, nous font découvrir l'Allemagne nazie d'un point de vue inhabituel. le cocktail est réussi !

Lien : http://laptitesourisduweb.bl..
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J'ai beaucoup aimé ce livre.
Je l'ai trouvé génial.
Il m'a secouée, je ne pensais pas qu'en dehors de la 2de Guerre Mondiale il pouvait y avoir cette musique, cette révolution en Allemagne. le style de Christophe Lambert me plaît aussi énormément.
Ce livre a résonné en moi comme une musique, comme une musique entraînante qui a fait danser mon coeur et mes émotions en un swing endiablé...
M.T des 27
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J'ai apprécié ce livre, car il nous montre l'Allemagne nazi d'un autre visage, il nous montre que les habitants de se pays a cette époque ne sont pas tous forcement pour le principe des idées d'Hitler.
Ce livre est intéressant car il nous dit, en quelque sorte, d'exercer notre passion malgré les conditions : dans ce livre un groupe de jazz allemand joue à travers l'Allemagne même si à cette époque le jazz était considéré comme une musique de sauvage.
V.S
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Une oeuvre qui nous plonge en pleine dictature hitlérienne. Un jeune groupe de musiciens, créé à la demande d'un des ministres du 3e Reich, Goebbels, va petit à petit se monter, sous la direction artistique de Dussender.
Ils vont commencer à s'opposer au régime en intégrant de la fantaisie dans leur "jazz" allemand. Et puis en se rendant compte de la cruauté des nazis, ils vont s'opposer politiquement pour garder en même temps leur propre liberté et dignité !
Un roman qui met en avant l'esprit critique de ses personnages et leur engagement personnel pour lutter contre des idéologies totalitaires.
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Berlin, 1942. Les Allemands s'enlisent sur le front russe, la population restée au pays doit se battre contre la pauvreté, les privations de liberté et les bombardements de plus en plus fréquents. Autant dire que le moral est au plus bas. Goebbels, chef de la Propagande, décide de redonner de l'optimisme au peuple via la musique, et plus particulièrement le jazz. Mais bien évidemment cette musique "dégénérée" sera rebaptisée "musique de danse accentuée rythmiquement". Il fait appel à Wilhelm Dussander, un ancien chef d'orchestre de jazz dont le groupe, en grande partie composé de Juifs, a été démantelé six ans auparavant. C'est bien sûr contraint et forcé qu'il accepte. Il va créer un groupe atypique et sillonner l'Allemagne de succès en succès. Occasion aussi de faire de la résistance, par la musique et plus encore...

Un livre très intéressant pour plusieurs aspects : tout d'abord, très peu d'ouvrages pour la jeunesse, voire même de romans pour adultes, ont traité le thème de la musique, et surtout du jazz, sous le IIIe Reich. Car des groupes de ce style musical existaient bien sous ce régime qui avait vite tendance à répertorier un genre artistique dans la catégorie "dégénérée", dès lors qu'il ne correspondait pas aux canons esthétiques aryens. On parle souvent de la peinture ou de la littérature, mais rarement de la musique. L'autre avantage de ce livre est d'y trouver des allusions aux autres aberrations du régime nazi, mais très bien intégrées à l'intrigue : la déportation des Juifs, l'extermination des handicapés mentaux, les autodafés, sans oublier, malgré un énorme travail de propagande pour la faire oublier, la misère dans laquelle vivait la population allemande à partir de ces années-là. le roman aborde aussi les mouvements de résistance qui ont voulu réveiller les consciences par des tracts ou autres actions, comme la Rose Blanche, fondée par les célèbres Hans et Sophie Scholl.

Enfin, et c'est peut-être le plus important, car le plus universel, le pouvoir de la musique, qui peut nous transformer, nous faire réfléchir, nous faire prendre conscience que l'on s'est égaré dans un monde de fous, en un mot, nous rendre libre. WARRIORS OF LIFE !!!
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La formation d'un groupe de musique rythmique pour danser par Goebbels. Comprendre : la création d'un jazz de propagande nazi ! Lambert m'avait déjà séduite avec Lever de rideau sur Terezin, alors j'ai emprunté ce roman dès que je l'ai vu.

Si les grandes lignes sont réelles ( deux groupes de jazz ont été créés à ses fins) les personnages sont inventés. On ouvre le roman sur l'arrestation des membres d'un groupe de jazz dont certains membres étaient juifs et l'on retrouve l'un d'entre eux, non juif, Dussander, enrôlé malgré lui dans la création d'un quatuor. Muller, un fonctionnaire très zélé lui sart de » collègue » ou de chaperon moral si vous préférez. Dussander sait très bien qu'il risque gros. Il ne peut pas montrer ses vrais idéaux politiques et il cache chez lui Elsa, dont on ne sait rien mais que l'on devine détentrice d'un lourd secret.

Dussander va trouver tant bien que mal 4 talents à travers l'Allemagne, mais pas de ceux que Muller attendait. Dussander ne les prend jamais au conservatoire, et en sort carrément un de la rue et de la pauvreté. Mais peut-on nier ce que l'on pense pour survivre ? Comment défendre ses idées grâce à de la musique ?

J'ai trouvé le roman passionnant mais les personnages moins attachants que dans le roman qui fera suite. Il y est moins question d'amitié, de fraternité. Il manque quelque chose à ces personnages qui restent très généraux, je trouve. Certains passages passent trop vite, comme si l'on résumait au lieu de raconter. Toutefois, c'est un roman à lire, il y a quelque chose de fascinant dans ce projet diabolique de Goebbels et dans la relation de ces 4 garçons, qui n'ont strictement rien à voir les uns avec les autres.
Lien : https://mamantornade.wordpre..
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Comme l'auteur le dit lui-même, ce roman aborde le nazisme sous un angle nouveau (et donc original) : celui de la musique. On y voit comment les nazis, férus de musique classique très académique - représentée par le personnage de Hermann, le contrebassiste issu des Jeunesses hitlériennes - cherchent à séduire le peuple allemand en créant de toutes pièces un groupe de "jazz aryen", tout en reniant ce qui fait le style de ce genre musical venu de la rue : la spontanéité et le swing. C'est d'ailleurs Thomas, le bassiste crasseux qui s'entraîne sur des couvercles de poubelles, que Dussander recrutera en premier. Chacun des quatre musiciens a sa propre personnalité et surtout sa propre appréhension de la guerre en fonction de son vécu, et leur mentor a à coeur que tous respectent les idées des autres. Il réussira même, dans son manoir où ils vivent ensemble sous l'oeil protecteur de Elsa la domestique,à créer une véritable cohésion de groupe qui les amènera à s'interroger sur les limites d'un engagement uniquement artistique... "Swing à Berlin" est un roman véritablement passionnant, aux perspectives de réflexion pertinentes !
Lien : http://takalirsa.jimdo.com/s..
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