La fièvre

Le mouvement des gilets jaunes méritait tellement mieux !
Une telle accumulation de jugements a l'emporte pièce, de faits annoncés sans aucune documentation et de phrases toutes faites est tellement décevante alors qu'un mouvement social de cette ampleur est un sujet intéressant à creuser.
De plus, la 4ème de couverture annonce que le récit porte sur un gilet jaune et ce qu'il devient pendant et après les manifestations, alors que dans les faits le sujet principal du roman est un journaliste de Libé, petit bobo déçu de la vie (tiens, tiens ...).
Sauf que les états d'âme de ce journaliste et son entourage que se hâte de fustiger Aude Lancelin (ces bourgeois issus d'écoles de commerce dont elle a sûrement oublié qu'elle en est elle-même issue) nous est complètement égal, tout comme tous les personnages qu'elle décrit dans citer de noms puisque bien sûr, dans son monde à elle, on devine tout de suite de qui il s'agit 🙄🙄.
Extraits :
« Toute la haine du pouvoir bourgeois pour la plèbe, qui n'avait pas trouvé à s'exprimer depuis un siècle et demi, du moins pas en métropole et pas à l'égard des autochtones blanc de peau, serait à nouveau convoqué. ».
« Il savait ce qu'était un contrôle au faciès, il avait servi de viande arabe à palper dans le RER pour des membres de la BAC en chasse. »
« Ils savaient lire à travers l'amphigouri universitaire, de voir ce Denicourt tordre ainsi la vielle ontologie platonicienne au service d'opinions xénophiles finalement assez banales au sein de sa classe. »
« On dénombrait déjà de multiples blessures de guerre à l'hôpital Cochin et à la Salpêtrière. Crânes fracassés, yeux désorbités, mâchoires enfoncées; »
« Pour la première fois surtout, des brutes de la BAC, les fameuses brigades en jeans et baskets affectées à la délinquance et aux cités, zones où tout leur était permis, avaient été lâchées sur le terrain face à des grands-mères, des ouvriers agricoles, des carreleurs et autres centres creux venus de Forbach, de Limoges où d'Asnieres. »
Si Aude Lancelin voulait écrire un édito elle aurait dû rester dans un journal.