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Livre éminemment politique puisque sous couvert de raconter les trajectoires de deux protagonistes de la seule révolte populaire de ces dernières décennies, c'est bien son point de vue de journaliste, certes engagée, qu'elle met en scène dans ce roman.
Soyons francs, elle prend clairement fait et cause pour les «sans dents», les «terroristes», les «hordes de sauvage » qui ont brièvement mais intensément posé la question de la légitimité de nos maîtres (je n'utilise plus le mot « élite » depuis qu'on m'a fait comprendre que c'était trop d'honneur pour ces perroquets savants).
On navigue donc entre fiction et réalité. Les noms sont maquillés, parfois suffisamment, parfois pas, on cherche donc systématiquement à reconnaître les victimes de ses traits souvent assassins.
Si cupidon décoche des flèches d'amour, là c'est sa version féminine Nodupic, la déesse blonde vacharde !
Du coup c'est aussi ce qui fait la limite de l'exercice. le ton est uniforme, peu distancié et c'est clairement Mme Lancelin qui parle de son perchoir médiatique habituel (journal, éditorial), qui exprime ses opinions, qui juge au passage d'autres figures de cette contestation.
Figures engagées et donc pourtant aussi légitimes qu'elle, assez méchamment descendues par madame donneuse de leçon de probité pendant la révolte : je pense à Etienne Chouard ou bien à Juan Branco. Peut-être à d'autres que je n'ai pas reconnu franchement : François Boulo ?
Si un Babéliote peut me dire qui est le personnage central de Laurent Bourdin, je lui en serai reconnaissant !
Bref, une impression bizarre se dégage à la lecture de ce livre. Je me dis qu'avec des porte-voix de ce style, les insurgés ne sont pas forcément bien soutenus.
Mais justement, peut-être que les insurgés ne doivent compter que sur eux-mêmes ?
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On se souvient qu il y a déjà quatre ans, à la rentrée 2016, Aude Lancelin, journaliste bien connue, notamment des lecteurs de Nouvel Obs, avait fait beaucoup parler d'elle avec le Monde Libre", un ouvrage lauréat du Prix Renaudot Essai, alors qu'il ne figurait même pas sur la première liste.

Dans cet essai d'une force indéniable, Aude Lancelin décrivait les dérives d'une presse totalement asservie aux annonceurs qu'aux financiers qui possèdent les principaux titres, ainsi qu'à certains pseudos intellectuels .

Après un autre essai dans le même genre, "La pensée en Otage », Aude Lancelin tente sa première incursion dans la fiction (c'est également première incursion pour sa fidèle maison d'édition LLL) avec "la Fièvre" dont l'ambition première est d'être le tout premier roman des gilets jaunes.

La journaliste, qui a suivi de très près le mouvement des gilets jaunes, notamment avec sa nouveau média en ligne, QG, raconte, sous le prisme de la fiction, ces six mois de soulèvement populaire comme la France n'en avait pas connu depuis mai 68, ces 6 mois qui auraient pu faire basculer un pouvoir à l'édifice bien précaire.

Cette période historique de la vie de la nation française, qui n'est pas sans rappeller les heures de la commune de Paris du 19ème siècle, est racontée par la romancière à partir d'une tragique histoire vraie, à savoir le suicide d'un gilet jaune creusois qui avait été condamné pour avoir jeté un pavé lors des toutes premières manifestations sur les Champs Elysées.

A travers l'histoire de ce jeune homme, Yoann, protagoniste principal d'un roman choral où divers protagonistes racontent leur point de vue, La Fièvre raconte ces mois de folie qui auront vu le pouvoir vaciller face à un soulèvement historique que personne n'attendait. Ce texte, aussi enflammé et intense que son titre ne l'indique, est l'occasion pour l'autrice de prendre la température (sic) d'une France aux abois, dans lequel la repression policière est particulièrement prégnante, les médias totalement soumis au bon vouloir olligarchiques des patrons du CAC 40 qui les controlent, les intellectuels de plus en plus dépassés et le peuple de plus en plus démuni et en rebellion totale.

Prenant la peine de donner la parole à tous les protagonistes de cet évenement historique; des membres des gilets jaunes bien évidemment, en passant par les journalistes qui ont couvert l'évenement, du préfet de police qui a cherché en endiguer le mouvement par tous les moyens ou les grands penseurs totalement dépassés par ce mouvement qu'ils n'ont pas vu venir, Aude Lancelin livre un roman engagé, militant, fortement et forcément partial, mais en même temps jamais manichéen.

La primo romancière, avec qui on a eu l'occasion de longuement échanger à la mi juillet, nous a confié avoir souhaité écrire une fresque sociale, sorte de portrait d'une époque de décomposition morale et intellectuelle, qui aura laissé s'installer un véritable apartheid entre les classes sociales.

Aude Lancelin nous a également expliqué à cette occasion qu'à l'origine, elle avait souhaité écrire La Fièvre à l'intention des personnes de son entourage qui n'ont pas forcément bien saisi la portée du mouvement et ont préféré croire les raccourcis que l'opinion publique avait tendance à relayer.

Mais "la Fièvre" est également l'occasion pour son autrice de rendre un vibrant hommage à des invisibles de la société qui ont eu pour la première fois depuis longtemps la possibilité de faire entendre leur voix, aussi inaudible et caricaturée soit elle.
suite et fin de l'article sur le site
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Plaidoyer? Réquisitoire ? Avant tout un témoignage.
Puisqu'il est d'usage de déclarer que ce sont les gagnants qui écrivent l'histoire, alors il faut pour remettre la justice en bon équilibre écrire des romans et les donner à lire.
Un mouvement, qui était en réalité un soulèvement. Celui des Gilets Jaunes.
Entre Paris et Guéret, Aude Lancelin, auteure et journaliste, nous montre toute l'étendue de la complexité des évènements qui se sont déroulés lors de ces révoltes. Si certains parlent d'échec, d'autres y voient la naissance d'une prise de conscience d'une grande majorité des français.e.s , face à un système autoritaire, inégalitaire, répressif et violent.
L'analyse d'Aude Lancelin est , je le pense, juste, effroyablement juste.
Quels furent les rôles de chacun.es durant ces mois ? Monde politique ( partie et syndicats), intellectuel, journalistique, et celui de la nation toute entière.

Astrid Shriqui Garain


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A travers deux personnages, Yoann Defresnes, un électricien au chômage de 35 ans, que sa compagne a quitté et Eliel Laurent, journaliste, Aude Lancelin (elle-même journaliste) retrace le mouvement des Gilets jaunes qui a "secoué" la France à partir d'Octobre 2018.  S'appuyant sur des faits réels, que nous avons tous vécus de près ou de loin, elle retrace à travers deux hommes, deux destins pour deux visions d'un mouvement. du côté des "révoltés", Yoann, qui sera interpellé et condamné à une peine avec sursis pour avoir lancé un pavé (inspiré d'un fait réel), qui vit dans la Creuse, un des départements les plus pauvres, les plus éloignés en temps normal de l'agitation et Eliel, qui a pour mentor Laurent Bourdin, célèbre journaliste à Libération et figure emblématique des médias, qui se lance dans une recherche d'informations pour rédiger un mémoire sur les événements.

Rien n'aurait dû les faire se rapprocher, il a fallu le ras-le-bol d'existences partout en France pour qu'ils se rejoignent, l'un parmi les autres qui ont eu le sentiment, pendant quelques temps d'être vus, entendus et qui y ont cru, l'autre non pas dans ceux qui leur faisaient face mais ceux qui en faisaient le compte-rendu en découvrant également les manipulations et revirements.

La confrontation des deux univers est particulièrement édifiant avec deux tons et deux ambiances différentes : Yoann emporté par un ras-le-bol général dans sa vie mais non préparé à une mise sous le feu des projecteurs qui pourtant y prendra goût sans comprendre que tout à une fin et Eliel qui pense tenir un sujet qui le fera sortir de l'anonymat mais dont la naïveté face aux briscards de l'information et du pouvoir va le conduire à revoir son avenir. 

Ce document-roman permet d'analyser les deux facettes : celle de l'intérieur pour ceux qui s'y sont retrouvés sans trop savoir où cela allait les mener au départ et celle de l'extérieur à travers l'oeil d'un témoin grâce à Eliel qui rencontrera préfet et autres détenteurs du pouvoir et fera un constat amer à la fois d'un système mais aussi du milieu où il évolue.

Je ne suis pas versée dans ce genre de littérature ni cette zone de lecture. J'ai vécu comme tout à chacun cette période houleuse, avec des sentiments partagés et j'ai eu parfois un peu de mal à suivre les chemins de chacun et plus particulièrement tout ce qui touchait aux arcanes du pouvoir mais non pas du fait de l'écriture mais parce que c'est un secteur pour lequel je ne me sens pas à mon aise, même si je m'intéresse à l'actualité. J'ai malgré tout aimé cette confrontation des deux mondes, si loin l'un de l'autre, l'auteure restituant tout ce qui les sépare que ce soit dans leurs attentes, leurs espoirs et leurs colères.

Stratégies, espoirs, désillusions, c'est à la fois un roman mais aussi un document qui pourra intéresser ceux (ou celles) qui veulent en savoir un peu plus que ce qui était montré dans les médias et même si je me suis attachée au personnage de Yoann et à son tragique destin et à la quête d'Eliel pour restituer une vision juste des événements, je me suis parfois perdue dans les attitudes et langages surtout du côté d'Eliel car je n'en comprenais pas toujours le sens, n'étant pas au fait des rouages des mécanismes politiques et médiatiques.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Bien heureux d'apprendre que Aude Lancelin, brillante et fine plume littéraire et philosophique, après ses errements douloureux dans les arcanes des médias politiques pourris, publie son premier roman, La Fièvre sur les Gilets Jaunes, avec au coeur de son action, le drame d'un jeune homme que la société dite civilisée n'a toujours pas vaincu : l'écart démesuré entre l'objet du litige et la sanction du pouvoir politique qui finira ici dans la noirceur de la nuit, insoutenable !..


De retour de Bretagne, il y a deux ans, j'ai été retenu par des barrages de Gilets jaunes, l'un à un rond point à Rouen, l'autre dans le Bray. non seulement je n'y ai pris ombrage, mais me suis mêlé à eux comme un frère. J'étais déjà conquis par leur lutte. Tous ces gens des ronds points, les Gilets jaunes historiques, solidaires, courageux, prenaient sur leur temps de repos pour monter à Paris et battre le pavé pacifiquement , pour crier leur colère et ont été traités comme des chiens par Macron Castaner et ses sbires. La police chargeait en permanence avec des armes plutôt faites pour endiguer une mutinerie ou un coup d'état, il y eut beaucoup de gueules cassées, d'éborgnés dans les rangs des Gilets jaunes. Cela a duré plus d'un an et jamais Macron ne les a reçus, il affichait une telle morgue à l'égard de son peuple !..

J'ai mieux connu les Gilets jaunes au rond point de Senlis, haut lieu de lutte, la télévision venait les voir dans leur campement de fortune, on échangeait librement, il y avait des assemblées générales.. Tous ceux qui les croisaient en voiture ou en camion ralentissaient l'allure et les saluaient avec déférence et sympathie ..On leur donnait plein de victuailles qui alimentaient l'intendance. La générosité ne manquait pas ! Jamais un rond point ne sentit mieux l'humanité !

Quand j'entends Barbier de BFMTV parler des Gilets jaunes avec mépris de classe, les prenant pour des imbéciles, des bons à rien et des brutes épaisses tels l'ogre capable de manger du bourgeois, sans les connaître, de de son confort douillet, portant l'écharpe rouge en plein studio pour se donner l'air d'exister : c'est tellement saugrenu ! j'ai envie de lui apporter un miroir au Barbier pour qu'il regarde sa face de crabe. A force de cracher sur son prochain, les gens de condition modeste qui ont du mal à joindre les deux bouts, on n'ira pas pleurer sur lui en cas de malheur. Cette engeance représentative de l'anti-peuple ne mérite que mépris !
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La journaliste Aude Lancelin se fait romancière pour rendre hommage à un gilet jaune arrêté devant elle lors d'une manifestation et condamné injustement.
Le personnage principal Eliel , journaliste à Libération, se rend auprès des gilets jaunes en Creuse et fait la connaissance de Yoan avec qui il sympathise. Il saisit alors la coupure entre deux mondes . D'un côté la bourgeoisie parisienne complètement coupée de la réalité, de l'autre des travailleurs, chômeurs, retraités dont le point commun est la précarité. Son roman est un véritable brûlot contre les médias, les intellectuels dits de gauche et le pouvoir Elle montre aussi les travers du mouvement qui conduisent à sa perte.
Un éclairage indispensable, pessimiste hélas, sur notre société.
PS : Je regrette vivement les nombreuses coquilles laissées par l'éditeur.
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Une plongée dans l'univers de la France d'en bas, "des "premiers de cordées", ceux dont les espoirs s'amenuisent au fil des réformes. La France des laissés-pour-compte qui s'unissent dans un mouvement fulgurant de solidarité en décembre 2018. Yoann, trentenaire accablé par le destin puise un dernier élan de survie dans la lutte au côté des Gilets Jaunes. Symbole d'une lutte acharnée, stigmatisée et incomprise, il condense les espoirs, les interrogations et la mise au ban de toute cette partie de la population des oubliés. Un roman d'une veine poignante et d'une actualité brûlante !
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Premier roman d'Aude Lancelin mais premier roman que je n'ai pas véritablement apprécié. Je l'ai trouvé long, répétitif, lourd et pesant. le ton est hautain par moment, méprisant par d'autres. Comment vous l'expliquer, je ne sais. J'ai entendu une voix pleine d'assurance, de lucidité et d'intelligence mais elle se perd, à mon sens, dans un excès qui mène à l'agressivité et l'arrogance. C'est fort dommage car Aude Lancelin dessine un tableau qui me semble assez juste. Sa critique, notamment des intellectuels dit « de gauche », est pertinente - pour ne pas dire juste et son analyse de la société, des rapports de classe et du politique est, pour moi, assez vivifiante. Seulement, ces qualités se noient dans une eau trouble du quelle il ressort un brouillon arrogant aussi difficile à penser que le mouvement des Gilets jaunes. L'ensemble perd en clarté et le roman prend parfois l'allure d'un essai. Dommage.
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Un roman mais, qui a une forte connotation à la fois politique et biographique, puisque le personnage principal de ce livre a réellement existé. le cadre est celui de la crise des gilets jaunes, en France. Il se veut une dénonciation des politiques anti-sociales qui ont prévalu depuis des décennies et qui ont conduit à la précarisation de la vie de beaucoup de personnes, surtout dans les campagnes de France.
A travers un destin particulier, on sent une tentative de reconquête de destins particuliers et communautaires, d'une souveraineté existentielle, allant jusqu'à ébranler le pouvoir en place.
Aude Lancelin montre l'irruption dans le paysage social et politique de ceux que l'on avait anonymisé, réduit à l'impuissance et que l'on considérait comme inoffensif.
C'est un même temps un roman choral, donnant la parole, à des personnages très typés: un universitaire marxiste désenchanté, un jeune journaliste en proie à des illusions perdues, etc. C'est un roman qui rend compte de toutes les ruptures, mais notamment de celle des entendements populaires et bourgeois.
Nous nous laissons à notre tour, prendre par la fièvre, lancinante et parfois violente, mais la politique, elle est toujours enjeu de vie ou de mort.
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Avant d'écrire cette chronique, il a d'abord fallu me remettre de cette lecture, affronter le sentiment de désespoir, de vide que sa lecture a provoqué en moi. Je ne vais pas raconter le livre bien sûr si ce n'est ce que j'en savais avant l'achat. Bien qu'il n'y a dans ce livre aucun suspens, nous connaissons la fin.
D'abord parler d'Aude Lancelin qui est une personne que j'aime beaucoup, d'une sensibilité humaine que j'apprécie.
Aude, je la connais plus comme intervieweuse, intervenante sur « Là-bas si j'y suis » par exemple.

Je crois qu'elle est un peu le héros journaliste du roman. Au niveau purement littéraire on sent bien qu'Aude n'est pas dans son élément avec un roman. Elle est plus à l'aise quand il s'agit d'essai, de document, de pamphlet ou d'interview. du coup, elle flotte un peu dans ces différents mondes lors de son écriture. Mais, ne boudons pas, ce roman m'a terriblement touché. Sa description du monde des gilets jaunes (je ne veux pas écrire du « peuple des gilets jaunes » car c'est aussi ces travers de langage qu'il faut combattre) mais surtout description journalistique des explosions des gilets jaunes. Description sans indulgence des mécanismes de l'état, de ses serviteurs sans pitié et de ses pseudos maîtres. le monde de l'oppression tel qu'il est sous le masque, masque qui se déchire d'ailleurs de plus en plus pour montrer leurs faces hideuses de cruauté, d'égoïsme, d'entre soi. D'un président jeune et beau, aux préfets de police, aux « forces de l'ordre » tous au service et marionnettes d'un système. Tous interchangeables, tous remplaçables par d'autres marionnettes, plus jeunes, plus belles, plus cruelles, et encore moins accessibles à la pitié. Au-delà sa description du microcosme des journalistes (parisiens, journalistes papier comme radio ou télé) et ses lâchetés, ses bassesses, ses carnets d'adresses, ses carriéristes et sa position dans les mains d'une oligarchie qui les soumet à la botte du pouvoir. Sa critique échevelée des « intellectuels de gauche » qui sont, objectivement le jouet, la caution, sans risque pour les deux côtés, du pouvoir. « …le monde intellectuel incarné par Laurent Bourdin et les siens. Jamais plus il ne les regarderait comme auparavant, ces chauffeurs d'estrades estudiantines, ces dames patronnesses de la théorie révolutionnaire, ces phraseurs pour séminaires du CNRS qui n'avaient jamais mis leur peau sur la table, ni rien vécu de dangereux ou d'important. Leur défection aux côtés du peuple était la preuve que tout n'avait jusqu'ici été de leur part que des mots n'embrayant sur aucun réel, qu'ils étaient avant tout, et même uniquement, des professionnels de l'échauffement cérébral. » Son regard sur les militants gauchistes (et de droite, d'ailleurs) qui ont bien tenté de phagocyter le mouvement, sans succès. « Je les connais, Monsieur, je suis à leurs côtés depuis décembre maintenant. Au début, comme les autres militants professionnels de mon camp, j'étais venu pour essayer de les retourner, bien sûr ! Je ne pensais même pas à une révolution, évidemment ! J'espérais bêtement, comme tant d'autres, pouvoir profiter du mouvement pour diffuser notre propagande. » Et puis, j'en prends pour mon grade, moi aussi, et fort justement. C'est bien cela qui fait mal. Mais pas seulement. C'est aussi la constatation cynique que ce mouvement dans la forme qu'il s'était donné était condamné dès le début. Silence, on meurt ici. « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, et j'en connais d'immortels qui sont de purs sanglots » dirait Alfred de Musset.
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