AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,39

sur 36 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Plaidoyer? Réquisitoire ? Avant tout un témoignage.
Puisqu'il est d'usage de déclarer que ce sont les gagnants qui écrivent l'histoire, alors il faut pour remettre la justice en bon équilibre écrire des romans et les donner à lire.
Un mouvement, qui était en réalité un soulèvement. Celui des Gilets Jaunes.
Entre Paris et Guéret, Aude Lancelin, auteure et journaliste, nous montre toute l'étendue de la complexité des évènements qui se sont déroulés lors de ces révoltes. Si certains parlent d'échec, d'autres y voient la naissance d'une prise de conscience d'une grande majorité des français.e.s , face à un système autoritaire, inégalitaire, répressif et violent.
L'analyse d'Aude Lancelin est , je le pense, juste, effroyablement juste.
Quels furent les rôles de chacun.es durant ces mois ? Monde politique ( partie et syndicats), intellectuel, journalistique, et celui de la nation toute entière.

Astrid Shriqui Garain


Commenter  J’apprécie          140
Bien heureux d'apprendre que Aude Lancelin, brillante et fine plume littéraire et philosophique, après ses errements douloureux dans les arcanes des médias politiques pourris, publie son premier roman, La Fièvre sur les Gilets Jaunes, avec au coeur de son action, le drame d'un jeune homme que la société dite civilisée n'a toujours pas vaincu : l'écart démesuré entre l'objet du litige et la sanction du pouvoir politique qui finira ici dans la noirceur de la nuit, insoutenable !..


De retour de Bretagne, il y a deux ans, j'ai été retenu par des barrages de Gilets jaunes, l'un à un rond point à Rouen, l'autre dans le Bray. non seulement je n'y ai pris ombrage, mais me suis mêlé à eux comme un frère. J'étais déjà conquis par leur lutte. Tous ces gens des ronds points, les Gilets jaunes historiques, solidaires, courageux, prenaient sur leur temps de repos pour monter à Paris et battre le pavé pacifiquement , pour crier leur colère et ont été traités comme des chiens par Macron Castaner et ses sbires. La police chargeait en permanence avec des armes plutôt faites pour endiguer une mutinerie ou un coup d'état, il y eut beaucoup de gueules cassées, d'éborgnés dans les rangs des Gilets jaunes. Cela a duré plus d'un an et jamais Macron ne les a reçus, il affichait une telle morgue à l'égard de son peuple !..

J'ai mieux connu les Gilets jaunes au rond point de Senlis, haut lieu de lutte, la télévision venait les voir dans leur campement de fortune, on échangeait librement, il y avait des assemblées générales.. Tous ceux qui les croisaient en voiture ou en camion ralentissaient l'allure et les saluaient avec déférence et sympathie ..On leur donnait plein de victuailles qui alimentaient l'intendance. La générosité ne manquait pas ! Jamais un rond point ne sentit mieux l'humanité !

Quand j'entends Barbier de BFMTV parler des Gilets jaunes avec mépris de classe, les prenant pour des imbéciles, des bons à rien et des brutes épaisses tels l'ogre capable de manger du bourgeois, sans les connaître, de de son confort douillet, portant l'écharpe rouge en plein studio pour se donner l'air d'exister : c'est tellement saugrenu ! j'ai envie de lui apporter un miroir au Barbier pour qu'il regarde sa face de crabe. A force de cracher sur son prochain, les gens de condition modeste qui ont du mal à joindre les deux bouts, on n'ira pas pleurer sur lui en cas de malheur. Cette engeance représentative de l'anti-peuple ne mérite que mépris !
Commenter  J’apprécie          110
Une plongée dans l'univers de la France d'en bas, "des "premiers de cordées", ceux dont les espoirs s'amenuisent au fil des réformes. La France des laissés-pour-compte qui s'unissent dans un mouvement fulgurant de solidarité en décembre 2018. Yoann, trentenaire accablé par le destin puise un dernier élan de survie dans la lutte au côté des Gilets Jaunes. Symbole d'une lutte acharnée, stigmatisée et incomprise, il condense les espoirs, les interrogations et la mise au ban de toute cette partie de la population des oubliés. Un roman d'une veine poignante et d'une actualité brûlante !
Commenter  J’apprécie          50
Voilà un livre que je n'aurais pas pensé lire car je vais être honnête, je ne suis pas fan des gilets jaunes. Autant au début je trouvais que leurs revendications avaient du sens et donc qu'on comprenait ce qu'ils avaient à dire mais assez vite c'est devenu un ramassis de plein de choses totalement inaudible à cause de leur absence de structuration.

Mais ma curiosité et la quatrième de couverture m'ont donnés envie de lire ce livre.

Ce livre nous offre le portrait de trois hommes : un gilet jaune de la Creuse, un journaliste et un intellectuel parisien. Il y a d'autres personnages mais assez secondaire au final. Ces trois personnages nous offre aussi trois point de vue de ce mouvement : l'acteur, l'observateur et le penseur.

L'auteure nous parle de ce mouvement dans son ensemble avec le recul nécessaire. Pendant les événements on a tous eu tendance à s'identifier à l'un des trois mais pas à les voir tous en détail et en même temps. Rien qu'avec ça j'ai trouvé ce livre très réussi et très malin. N'étant pas une partisane j'ai un peu changé mon point de vue au fur et à mesure de cette lecture.

On voit aussi deux mondes qui s'affrontent avec au milieu ce journaliste parisien qui va prendre conscience de ce qu'il se passe vraiment sur le terrain avec les manifestations mais aussi sur le terrain des idées. C'est un autre bon point de ce livre. À travers l'intellectuel et d'autres personnages, on voit que ce monde de privilégiés ne peut pas comprendre celui des GJ. Il n'y a aucun point commun entre eux. le choc de ces mondes est saisissant et parfaitement illustré avec le GJ de la Creuse et l'intellectuel parisien.

Le point négatif du livre qui a failli me faire abandonner ma lecture c'est le style. Je l'ai trouvé assez lourd au début et un peu trop compliqué. Ce n'est pas un livre que je conseillerais à tout le monde car il faut je pense un peu s'accrocher.

Mais au final je pardonne ce détail car j'ai quand même été embarqué dans cette histoire inspirée de faits réels. On voit le début et le début de la fin de ce mouvement. L'auteure n'est pas pro GJ car elle pointe aussi les défauts de ce mouvement dont je parlais au début de la chronique. Elle ne prend en fait aucun parti directement, elle nous montre l'ensemble en nous laissant juge.

Le personnage du journaliste est très intéressant car on voit bien comment il bascule au fur et à mesure. On le voit prendre conscience des choses. Il est touchant car il n'appartient pas vraiment à ce monde d'intellectuel ou au monde des GJ. Il est essentiel à ce livre et au lecteur pour prendre du recul.

La fin du livre est à la fois triste mais presque prévisible. Elle offre cependant une conclusion parfaite.

Ce livre est parfait pour celles et ceux qui veulent voir le choc de deux mondes que ce mouvement a montré.
Lien : https://leslecturesdamandine..
Commenter  J’apprécie          10
Bonjour à tous, puisque c'est la période de la rentrée, continuons dans la rentrée littéraire avec la sortie aujourd'hui de "La fièvre" d' Aude Lancelin. Je remercie @Anne vaudoyer et les éditions Les Liens qui Libèrent de m'avoir permis de lire ce livre. Alors pour les film on dit un docu-fiction, c'est ce qu'est ce roman, inspiré d'une histoire vraie, il nous raconte 6 mois de notre histoire durant la période des gilets jaunes. Nous suivons Eliel un journaliste qui se remet en cause et Yoann, jeune électricien au chômage de la Creuse, un gilet jaune non violent qui a été interpellé sur les Champs-Elysées lors de sa première venue à Paris. Ce roman est une histoire prenante mais aussi une analyse de notre société, du gouvernement et de la vision parisienne des manifestants. L'auteur a suivi de près le mouvement des gilets jaunes en tant que journaliste. J'ai beaucoup aimé !
quatrième de couv.Le 24 novembre 2018, Yoann, Gilet jaune de 35 ans, est interpellé sur les Champs Elysées pour avoir lancé un pavé. Il sera condamné à quatre mois de prison avec sursis. Six mois plus tard, en mai 2019, alors que le mouvement périclite, ce jeune électricien au chômage se suicide dans la ferme de ses parents en Creuse, département le plus pauvre de France.
Inspiré de cette tragique histoire vraie, « La Fièvre » c'est six mois hors du commun dans la vie de la nation française, qui auront vu le pouvoir vaciller face à un soulèvement historique que personne n'attendait. A travers ce fil directeur romanesque, le roman traverse une époque de décomposition morale et intellectuelle, qui aura laissé s'installer un véritable apartheid entre les différentes classes sociales. Penseurs épris de notoriété, gens de médias dépassés par la situation, hommes d'appareil tentant de reprendre le contrôle, l'histoire de Yoann croise dans le livre celle de nombreux protagonistes, connus ou inconnus de notre époque, parmi lesquels un journaliste de sa génération, qui va s'intéresser à son parcours.
Aujourd'hui la fièvre semble retombée, mais la maladie française se poursuit, tandis qu'à tout moment une nouvelle poussée peut survenir.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (84) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3202 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}