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Un livre mal ficelé, mais les brûlots doivent-ils s'embarrasser d'une construction ? Trop long pour que le style percutant, apprécié dans un format journalistique, ne s'épuise pas, ou n'épuise pas le lecteur. Plus grave, l'auteur hésite entre le sérieux objectif de l'enquête (elle nous ferait presque croire qu'elle fut en immersion durant une décennie) et le pamphlet cinglant et humoristique à la fois, à la manière des bons mots meurtriers qui flinguent une carrière. le problème est, qu'à tirer, de loin, sur certaines ambulances, Aude Lancelin ne nous fournit pas de quoi espérer beaucoup mieux à leur place. Et que si son tir est souvent ajusté, il n'en reste pas moins tardif. Ayant à son tour reçu un prix de ceux que sûrement elle épargna, elle prend, peuchère, place dans la file des futures cibles d'autres justiciers.
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La journaliste licenciée règle ses compte avec son ancien journal, "L'obs" baptisé pour l'occasion "L'obsolète". On peut cependant aisément deviner de qui il s'agit, d'autant plus que peu de noms ont été changés.
Malgré cela, j'ai trouvé son propos réaliste et l'autrice m'a appris que la situation est pire que ce que je craignais dans les médias officiels.
J'ajoute qu'elle a su rebondir en animant des chroniques pertinentes sur le site "Là-bas si j'y suis", à écouter pour celles et ceux que cela intéresse.
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Si vous aimez lire la presse et la vie des idées, si vous défendez la liberté d'expression et craignez la pensée unique, si vous riez tout seul en lisant le Canard enchaîné ou le «Billet dur» de Christophe Conte, alors lisez le monde libre d'Aude Lancelin. Dans ce texte de haut burlesque, elle démonte avec talent les allégeances diversement coupables entre le petit monde de la presse française, de la politique et de la finance. On se distrait, on s'inquiète, on s'indigne. On se régale
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Aude Lancelin a reçu pour « le monde libre » le prix Renaudot-Essai, l'ouvrage a donc été consacré par le cénacle journalistique et littéraire. Elle y livre son témoignage sur son expérience professionnelle en tant que directrice adjointe à l'OBS et à Marianne, avant d'être licenciée. Elle y règle ses comptes avec ses anciens patrons avec talent et mordant. le livre s'apparente au pamphlet, l'intérêt du lecteur est accroché par l'analyse acide, une froide ironie, le bilan est sans complaisance. Les intentions des nouveaux actionnaires du « monde libre » sont froidement analysées : la presse est au service des financiers, les directions des hebdomadaires, classés à « gauche », sont aux ordres et aspirées par les contraintes de la mondialisation. le monde médiatique parisien est décrit avec férocité : les fondateurs forment une gérontocratie encline à justifier la dérive sociale-libérale, les experts du monde télévisuel n'ont de cesse de justifier les décisions de la classe politique. Si leur nom est modifié, ils sont repérables. Aude Lancelin élargit son cas personnel à une analyse élargie de la situation de la presse, ses accointances avec les politiques et sa dépendance, sa servilité au monde de la finance. le cénacle politico-médiatique apparaît étroit, fermé… soumis aux discours de personnalités qui conforment l'opinion aux orientations « réactionnaires » … Les charges sont directes envers les ténors, Alain Finkielkraut, Alain Minc, Bernard Henri-Lévy … ont le droit à des propos incisifs.
Le bilan reste donc négatif, pessimiste… la presse est soumise à la finance, la « bonne parole » libérale et mondialisée est apportée par des professionnels sous contrôle et serviles. Ce constat n'est pas récent, « l'empire Hersant », « l'univers Dassault » avaient, en leur temps, semé de grandes inquiétudes.
Dans ce livre « coup de gueule », Laure Andelin montre les limites de la profession de journaliste : elle a travaillé avec des convictions… jusqu'à son licenciement…Resurgit le (vieux) débat : convictions et/ou actions ?

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Aude Lancelin a été viré de l'Obs et règle ses comptes dans "le Monde Libre" qui a obtenu le Renaudot essai (on notera au passage que certains membres du jury sont flattés par l'auteur).
Un livre de vengeance fait il un bon livre ? Non dans le cas présent, si A.Lancelin écrit bien sa plaidoirie ne convainc pas. A la lire elle était le dernier des mohicans de la vraie gauche dans la rédaction de « l'obsolète » qui est en fait un ramassis de crypto-libéraux qui se cache derrière un discours socialisant. Que n'a-t-elle démissionné ? (à moins que la soupe capitaliste ne soit pas si mauvaise) on apprend qu'elle a mis presque vingt ans à le comprendre et à le combattre. On a évidemment droit au couplet féministe (C'est parce qu'elle est une femme qu'elle a été maltraitée), faute de quoi le réquisitoire ne serait pas complet. Tous nuls, tous incultes, tous faux culs et vendus au capital sauf moi voilà la thèse. Au passage on se demande pourquoi AL a changé les noms de ceux du journal qu'elle attaque (Jean Joël pour Jean Daniel, Joffret pour Joffrin…et l'Obsolete pour L'observateur) aurait elle peur de la diffamation ? peur de perdre une juteuse indemnité de licenciement ?
A ceux qui se pâmaient devant nuit debout, qui croient en un autre monde ce livre est pour vous, ceux qui croient qu'il faut composer avec la réalité et être pragmatiques passeront leur chemin. Reste une querelle bien parisienne qui peut amuser.
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Une plongée dans le monde du journalisme écrit dont je suis sortie un peu groggy.
Aude Lancelin, en direct du ventre de l’Obs raconte, témoigne de la lente et inexorable dégradation de la presse écrite, du copinage, des acoquinages des journalistes avec le pouvoir et l’argent.
Qu’un nouveau riche venu du minitel rose s’offre un journal, pourquoi pas.
Qu’un esthète (soi-disant) venu du monde de la haute couture s’offre un journal, pourquoi pas
Qu’un banquier s’offre un journal pourquoi pas
Mais que ces trois lascars se réunissent créent un groupe baptisé « Le monde libre » pour désincarner des journaux comme Le Monde, l’Obs entre autre et, surtout, le mettre à leur service, il y a de quoi rugir. Le nom de la holding prête à sourire jaune après lecture du livre.
Aude Lancelin va plus loin que l’explication de son licenciement, elle décrit le déclin de l’Obs devenu sous sa plume « l’Obsolète » -titre très parlant- et, plus généralement, de la presse écrite.
La collusion entre le politique et la presse, à travers ses journalistes, a toujours existé. A trop se fréquenter, se mêler s’épouser… Amoindrir la liberté de la presse équivaut, pour moi, à amoindrir la démocratie… C’est peut-être le but visé des grands argentiers.
Comme chez les politiques, une fois les spots éteints, les patrons de journaux sont copains comme cochons !! « Les patrons des trois plus grands hebdomadaires, « L’Obsolète », Le Point et Marianne, qui toute l’année faisaient mine de s’empailler sur les tréteaux comme des marionnettes batailleuses, passaient tous leurs Nouvel Ans à festoyer ensemble. Tantôt dans l’hôtel particulier de Saint-Germain-des-Prés qui appartenait à l’un d’entre eux, tantôt dans leurs datchas respectives de la côte normande qu’ils avaient achetées à proximité tant leur symbiose était totale et ne s’embarrassait pas d’obstacles idéologiques. » Mince (remarquez comme je suis polie !)Marianne ! Moi qui croyais en sa liberté pure et dure « La chose était d’autant plus stupéfiante à remarquer dans le cas de Marianne, fer de lance de la dénonciation de la « pensée unique » depuis la fin des années 90. ». Il est vrai que Laurent Joffrin Môquet passe gaillardement du fauteuil de Marianne à celui de l’Obs !
« L’Obsolète » est victime des « amis du journal » dont « Une sénescente poignée d’hommes politiques fermait le ban de cette infernale cohorte, au premier rang desquels un ancien ministre de la Culture, incarnation parcheminée et presque parodique de la gauche incantatoire des années 80, celle-là même que tout le monde était désormais désireux d’oublier. » qui font la pluie et le beau temps pour leur petit entre-soi. Certains intellectuels philosophes dont notre BHL national (« un pitre mégalomane dont chacun riait par-devers soi. »), Finkielkraut font partie de ces gens qui font la pluie et le beau temps à l’Obsolète.
Ce n’est pas qu’un règlement de compte mais la constation de l’échec du parti socialiste, de sa glissade à droite « La glissade à droite de tout le spectre intellectuel et politique était continue, d’une profondeur inouïe. Et ce qui ne laissait pas d’étonner, c’est que, même parmi les journalistes qui comprenaient la situation, rares étaient ceux qui s’aventuraient à en fournir le saisissant tableau ».

Aude Lancelin envoie non pas des gifles, mais des scuds que j’ai reçus en pleine figure. Avec beaucoup de talent, de calme, elle raconte ce qu’elle a vu, ce qu’elle a supporté. Les lâchetés des patrons de presse, de sa hiérarchie, des collègues, la mainmise de certains intellectuels, d’anciennes gloires du PS, les courtisans genoux à terre, la médiocratie, la fuite des plumes. Elle met à nu la misère intellectuelle du triumvirat, de ses supérieurs hiérarchiques.
Un livre cruel par ce qu’il dévoile, mais un livre nécessaire ; un constat accablant
Combien d’années faudra t-il pour réparer ce formatage, cette descente vers la nullité. J’attends d’un journaliste, d’un éditorialiste qu’il élève le débat, qu’il soit, non pas impartial, cela n’existe pas, mais intelligent et courageux. L’Obsolète n’était plus, depuis plusieurs décennies, le journal de gauche que l’on a connu, mais quand même !!
Notre président de la république actuel est bien un président normal : le fait du prince, il pratique. « Une source élyséenne celle-là, affirmait qu’il y avait plus d’un mois que mon sort avait été scellé lors d’une entrevue ».

Claude Rossignol, fondateur de l’Obsolète l’avait compris « Le danger aujourd’hui est que, n’ayant pas fait les réformes nécessaires et sans moyens financiers, la presse et ses lecteurs tombent entre les mains des pouvoirs de l’argent, du politique ou du CAC40, dont les intérêts sont liés ». Nous avons un immense pouvoir, nous lecteurs : ne plus acheter ces journaux !!
Quelle plume, quel vocabulaire ! « Dans tous les événements qui seront relatés ici, il n’est pas une phrase, pas un fait, qui ait été informé ou même déformé. » écrit Laure Ancelin dans l’avertissement en début de l’ouvrage.
Un livre salutaire à lire, une belle plume.
Une question me taraude : Pourquoi Aude Lancelin est restée si longtemps à l’Obs ? Pourquoi n’être pas partie avant puisque le hiatus augmentait entre sa conception du journalisme et l’hebdomadaire ?
Est-ce la réponse ?
« Quel était, au fond, ce désir sur lequel je ne voulais pas céder ? Seulement, je crois, celui de ne pas renoncer à prendre ma part, celle que n’importe qui peut prendre à tout moment du temps, dans la lutte éternelle contre l’écrasement de l’esprit. Lâcher l’affaire, prendre ses distances, couvrir prudemment des opérations de faux-monnayage intellectuel, comme j’en vis tant d’autres, des gens de qualité parfois, accepter de le faire au fil des années, c’eût été capituler, et capituler c’eût été mourir intérieurement. Cela ne m’était tout simplement pas possible »

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Forcément, ce livre fait un certain buzz et on en attend beaucoup du coup !
Alors, oui, Aude Lancelin règle ses comptes et dit, à demi-mots parfois, à voix haute souvent, ce qu'elle pense de l'évolution de la presse aujourd'hui en France, pouvoir et contre-pouvoirs, argent et actionnariat, indépendance et soumission.

Même si parfois on a l'impression que ce livre est écrit pour les initiés et tous ceux qui lisent entre les lignes, et au travers de ces noms à peine changés, à peine moqués...
Et pourtant, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher à cette écriture que je trouve un peu "hautaine", ampoulée et supérieure, j’aurais aimé un peu plus de simplicité, généralement synonyme pour moi de qualité et de compétence. Mais là, c'est juste une impression très personnelle...
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Une plongée dans l'enfer des médias aux mains de la finance et de l'oligarchie.
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Il est assez ironique de constater que, quelques jours seulement après m'être régalé à lire la biographie romancée de Claude Perdriel , le ofondateur du Nouvel Observateur, j'ai enchainé avec une lecture qui a des gros points communs avec cet ouvrage mais qui en est également un peu son miroir inversé.

Cet essai, qui fait beaucoup parler de lui- plus d'ailleurs que "Sans Oublier d'être heureux"- en cette rentrée 2016, c'est "le Monde Libre" d'Aude Asselin, qui vient de recevoir le Prix Renaudot Essai- alors qu'il ne figurait même pas sur la première liste- et qui raconte également les coulisses du Nouvel Observateur de l'intérieur .
Naturellement, Claude Perdriel- renommé ici Claude Rossignel, car l'auteur prend soin de donner à chaque fois un nom différent à ses protagonistes mais suffisamment proche pour qu'on le reconnaisse- en est un aussi des protagonistes principaux

Sauf que l'être courageux, fort de ses convictions et de ses prises de risque, personnalité proprement fascinante et passionnante chez Marie Dominique Leliève, apparait chez Ancelin comme un industriel plutot lache, qui n'écoute que ce que lui dicte les marchés financiers et ne prend jamais part aux débats d'idées et à la ligne éditoriale de son journal.

Mais Perdriel n'est pas le seul homme de presse à prendre cher dans le récit d'Aude Lancelin, son acolyte Jean Daniel - renommé quant à lui Jean Noël- n'est pas mieux loti, en éditorialiste qui parait complètement désabusé et impuissant face à la dérive de cette presse écrite qui ne cherche même plus à trouver de nouvelles idéees et qui semble totalement abandonner le débat d'idées.

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La presse écrite que décrit Aude Lancelin, ex numéro 2 du journal, licenciée sans ménagement l'an passé, parait tout autant asservie aux annonceurs qu'aux financiers qui possèdent les principaux titres, ainsi qu'à certains pseudos intellectuels (l'image de BHL est particulièreement malmenée) et last but not least à encore hommes politiques ( particulièrement haut placés) qui n'hésitent pas à s'immiscer eux aussi dans les colonnes de ce qui ne semble plus vraiment mériter le nom de quatrième pouvoir qu'on lui a souvent prété .

On est en effet ici très loin de la presse qu'on aime, la presse libre et qui s'affranchit de toutes tutelles, celle que nous présente les films holywoodiens des Hommes du président au récent Spotlight.

Chez Lancelin, la presse parait au contraire constamment musélée, cadenasée, et pareillement complaisante envers le capital et les puissants.

Si le livre d'Aude Lancelin ne dépasse pas toujours le règlement de comptes plein d'amertume, ce qui en fait parfois sa limite, la morale de ce tableau lucide et saisissant d'un monde à la dérive est sans appel : le journalisme d'idées est une menace pour le pouvoir politique en général et l'ascension professionnelle et sociale de beaucoup et doit comme toute être menace réduit au silence...

Dans ce portait au scalpel et sans appel, Lancelin accable encore plus que les autres le nouveau directeur de la rédaction, qui visiblement n'a aucune visée profonde et semble être animé exclusivement par une obsession managériale, et on sent bien que le portrait est sans doute un poil à chargevu que c'est cet homme qui est à l'origine directe de son éviction.

"Les attentats islamistes n'étaient toutefois pas les seuls évènements à redonner à Mathieu Ludeneau quelque gout à la vie du journal. Les catastrophes aériennes produisaient chez lui un effet similaire quuoique de moindre durée. "

Toutefois, ce monde libre reste une lecture essentielle car, au delà du pamphlet et des attaques personnelles on sait gré à Aude Lancelin de parvenir à sonder avec une vraie justesse les errements d'un monde des médias et de la pensée en total déclin.

On aime la façon dont Aude Lancelin décrit minutieusement rouages et coulisses d'un monde qui n'essaie même plus de faire face aux dérives capitalisme et on ferme la dernière page de ce monde libre assez inquiet et déprimé sur l'état de notre monde tant les médias en sont un fidèle miroir..

Et en même temps, on se dit aussi qu'on est finalement pas si malheureux d'être un simple blogueur sans avoir de compte à rendre à personne..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le livre est amusant, donnant un portrait probablement assez juste de ce monde déliquescent de la presse de la "gauche de droite" (L'Obs, le Monde, Marianne, etc) passée en bloc sous le contrôle de quelques flibustiers sans scrupule de la finance et des multimédias. Le renoncement à toute liberté d'esprit, à toute autonomie de pensée, à toute conscience critique y est solidement établi. La servilité face aux pouvoirs en place est bien devenue la norme, ainsi que la chasse à toute tentative de divergence. Toutefois, le processus ayant amené à cet état des choses remonte déjà à loin et on a le sentiment que ce livre arrive un peu tard. Aude Lancelin, s'étant retrouvée récemment expulsée de cette basse fosse, plaide la naïveté pour justifier sa longue participation. Du fait même de l'effarant panier de crabes qu'elle décrit ici, vue de loin cette naïveté persistante ressemble plutôt à une assez plate compromission. Un aussi long séjour en un tel milieu ne peut vous laisser indemne. On trouvera malgré tout plaisir à lire les portraits croquignolesques de quelques-uns de nos plus célèbres bouffons médiatiques, décrits en leurs œuvres. En un espace aussi verrouillé que celui qui réunit désormais étroitement business, médias et politiciens, seuls les règlements de compte circonstanciels permettent encore un aperçu quelque peu véridique de ce petit monde putride.
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