Les marraines

Des détenus se voient attribuer, au hasard, une marraine avec qui ils pourront correspondre pendant leur détention. Lorsque le mari de la correspondante de José kidnappe leurs enfants, le prisonnier, ainsi que ses acolytes, fera tout en son pouvoir pour aider sa nouvelle amie à retrouver sa progéniture.

Dans cet ouvrage de 122 pages aux chapitres très courts, nous suivons sous forme de lettres, l'amitié naissante entre un détenu et sa marraine. D'un côté, nous avons José, un prisonnier tout à fait hors des stéréotypes typiques; il est intelligent, cultivé, bienveillant et respectueux. Il aide même Marcus, un codétenu à écrire à sa marraine malgré son analphabétisme. de l'autre côté, nous suivons Marianne et Lorie, deux femmes dont la vie semble leur sourire, mais qui, profondément, sont lassées de leurs existences routinières et rangées. Les deux parties qui s'écrivent se sont magnifiquement bien trouvées; ils sont prisonniers chacun à leur manière. Ce sera pour ces femmes une quête à l'aventure et pour les condamner, une fenêtre sur le monde. C'est avec une pointe d'humour et d'humanité que chacun grandira de cet échange.

On sent tout de suite cette sorte de curiosité face au monde carcéral qui nous envoûte et nous amène à nous plonger dans le récit. Parler d'un tel milieu suscite maintes réflexions sur l'incarcération et ses conditions, ce qui est totalement rafraîchissant, car nous pouvons parfois oublier qu'une telle réalité existe. La transparence des échanges et les relations humaines créées nous apportent encore plus à repenser nos idées préconçues sur ce milieu.

Le seul hic a été pour moi le fait que ce soit José qui revenait avec les nouvelles quant à l'avancement des recherches pour retrouver les enfants. Pourquoi pas l'homme qui aidait les femmes à l'extérieur ou même la police? J'aurais préféré que ce soit Marianne et Lorie qui écrivent à José ce qui se passait dans l'enquête. Sinon, j'ai sincèrement apprécié ma lecture.

Je tiens à remercier Philippe Laperrouse pour ce service de presse.

J'ai adoré le format épistolaire du livre, qui ajoute une touche d'originalité à ce roman. Au travers de leurs lettres, les protagonistes abordent des sujets tels que le bonheur, la réussite, la société d'aujourd'hui, l'amitié ou encore l'amour. Marianne, bourgeoise des beaux quartiers et José le voyou se rendent compte qu'ils ont beaucoup plus en commun que ce qu'ils pensaient. Et c'est tout naturellement que lorsque les enfants de Marianne se font kidnapper, José met tout en oeuvre pour l'aider à les retrouver. On assisté alors à une belle solidarité et une mobilisation de plusieurs détenus et anciens détenus pour retrouver les petits.
Mention spéciale pour Marcus, le co-detenu de José analphabète, que j'ai trouvé très attachant et adorable, comme dit dans le livre, on mériterait tous d'avoir un Marcus dans nos vies.
Verdict, une excellente lecture !