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Citations sur Ce qui est monstrueux est normal (19)

L’enfant devenue grande a souvent mal au ventre. Des kystes gros comme des œufs de caille sur les ovaires. Il n’y a pas de hasard dans la vie, elle a trop lu Racine et Pascal pour croire encore que les aléas de l’existence ne sont qu’un dé que l’on jette en bas de l’escalier. Le ventre, c’est par là que tout passe, la vie, comme la petite mort qu’on t’inflige à coup de caresses que tu n’as même pas demandées.
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La naissance d'un écrivain.C'est là, au coeur de cette collectivité, que les mots ont pris un sens, que la poésie s'est faite Terre, que l'enfant s'est dit, le plus sérieusement du monde, "J'écris ou je crève".
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... un jour, je me devrai tout à moi-même. Ecrire, c'est aussi cela. Se devoir à soi-même, échapper à toute forme de dépendance, abolir les médiocrités de la vie quotidienne pour quelques petites heures où nous marchons sur la Lune. (p70)
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Chaque livre qu'on lit, chaque film qu'on regarde, chaque chanson qu'on écoute est un point vers le passé. Celui vers lequel on se retourne volontiers, ou celui qu'on ne veut pas voir.
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C'est une ville qui ressemble à toutes les autres, en France. Avec ses habitants qui marchent en titubant sur les trottoirs ; ses fumeurs qui crachent leurs tripes ; ses hommes qui partent au travail tôt le matin, sans que les passants se doutent de ce qu'ils ont fait de leurs mains la nuit passée, de ce qu'ils ont fait de leur sexe cette même nuit ; ses femmes qui courbent la tête et qui végètent dans leur robe de chambre une partie de la matinée, le bol de café rempli à ras bord et le cendrier qui déborde de mégots de cigarettes, ces femmes qui ont bien entendu quelques bruits en provenance de la chambre pendant qu'elles étaient encore sur le canapé, à se persuader que cela provenait de la télé ; ses enfants qui partent à l'école en évacuant déjà les brumes de la nuit passée, puisque les adultes ne truvent rien à y redire, puisque le quotidien se construit de ces jours d'école et de ces nuits dont il ne faut rien dire.
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Il n'y a pas de libération pour celle qui sait devoir pardonner l'impardonnable si elle ne veut pas être condamnée à vivre seule. L'enfant a entendu et lu, tellement souvent, des femmes fortes clamer à la cantonade que quand on veut on peut, et qu'il n'y a qu'à partir. Il n'y a rien de plus faux, rien de plus fourbe que ces propos péremptoires si ignorants du trou béant qui gît dans le cœur de ces êtres qui se persuadent au fond d'elles-mêmes ne rien devoir mériter, si ce n'est les quelques vagues merdes en poudre que nous vomit le quotidien
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C’était un homme qui enterrait les morts, et l’enfant ne sait pas que cela a un nom, et que les adultes, eux, disent fossoyeur. Mais il lui arrivait aussi d’enterrer les vivants, sous les litres d’alcool dont les adultes aiment un peu trop contaminer leur sang. C’était un homme qui faisait mourir les enfants de son amour pour les bières. Ce fait n’est pas forcément un drame, ce n’est pas un marqueur tragique dans une existence vouée à l’échec, tout dépend de ce que nous souhaitons en faire, quand on est écrivain. La meilleure des ivresses, pour l’enfant du Pont-Rouge, c’est s’oublier dans l’écriture d’un roman.
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Plus tard, elle explorera les forces et les failles de ce silence dans un roman. Ce qui ne se dit pas s'exprime autrement; au moyen d'un
stylo ou d'un clavier d'ordinateur, du chant, de la danse, de la peinture, du théâtre, du cinéma. Mais il n'y rien de plus ridicule, de plus inefficace ou dépassé, que le fait de s'installer en face de quelqu'un pour lui demander de parler ouvertement de ses plaies.
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Il faut fermer les yeux parfois, plonger tout au fond de soi, où gît un petit néant auquel les gens accordent rarement de l'importance, alors que la beauté et la richesse se nichent là, au cœur des souvenirs flous qui dictent nos actes les plus inconscients. Il faut oser les regarder en face, lorsque certaines erreurs se répètent trop souvent pour qu'elles soient simplement le fruit du hasard.
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La mémoire refoule ce qu'elle n'est pas encore prête à porter. Il faut être fort, dans cet endroit si précis de la cage thoracique où l'on cache ce qui nous brise, il faut être vaillant, pour pratiquer cette maïeutique du souvenir qui nous laisse tout bête au milieu de la salle des professeurs, tandis que retentit la sonnerie. Il faut être fort pour entreprendre ce jeu d'échecs avec nos cerveau sur un terrain qu'il connaît mieux que nous ; la mémoire sélective. (p21)
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