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Quand elle sera devenue adulte, des amis diront à la narratrice/autrice de ce roman autobiographique que sa vie "C'est du Zola !". Mais en 90 pages, brûlantes et maîtrisées, Céline Lapertot nous décrit surtout la métamorphose d'une enfant qui commence à écrire à neuf ans, l'âge où son beau-père commence à fourrer sa main dans sa culotte, mais qui deviendra , professeure, écrivaine et quelle écrivaine !
Avec une précision d'entomologiste, l'autrice se replace à hauteur de l'enfant qu'elle était, revoit le paysage qui l'entourait et place des mots que l'enfant démunie n'aurait pu utiliser , ainsi: "ruine". Un terme qui résume aussi bien le lieu que la vie des adultes qui l'entourent à cette époque , adultes "qui vivotent autour d'elle, telles des toupies éternellement ivres", ne lui manifestent que peu d'attention, on parle encore moins d'amour ,  mènent une vie réduite à sa plus simple expression,  qui, faute de comparaison possible, lui paraît normale.
Les chapitres s'enchaînent rapidement, émaillés de réflexions extrêmement fortes sur la manière dont les enfants victimes d'inceste sont traités par les institutions, davantage en position d'accusés que les accusés eux-mêmes, souligne leur volonté farouche de préserver la cellule familiale , dont on sait pourtant qu'elle peut être le lieu principal de violences subies par les enfants.
Mais Céline Laportet n'en oublie pas pour autant les professeurs, les éducateurs et la formidable famille d'accueil, tous ceux qui ont su  faire émerger la parole, encourager l'écriture salvatrice et accueillir l'enfant "brouillonne, grossière, attachée à la violence dont elle n'a pas encore trouvé l'utilité artistique, voleuse, menteuse, rongée par des angoisses qu'elle ne maîtrise pas, carrément explosive."
On dévore ce livre qui analyse  aussi le rapport à l'écriture en train de se faire, le rapport aux oeuvres fondatrices (Semprun, Zola, Racine...) , nous balance des uppercuts mine de rien et nous laisse avec une seule envie: relire ce texte magistral pour mieux le savourer.
Un indispensable, bien sûr.






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C'est mon premier livre de l'auteur et j'essaie de répondre à cette question : comment ce texte tranchant, sec qui griffe son lecteur au plus profond de sa chair peut m'apparaître comme un nectar.
Ma réponse serait, par l'écriture Céline Lapertot a fait miel de ce qui était ne pourriture de l'existence.
Une petite fille qui ne parle pas encore, est là au milieu d'un décor de la France périphérique qui pourrit dans l'indifférence générale.
C'est un tableau de la pauvreté ordinaire celle des « sans dent ».
« C'est ainsi que l'on pourrait débuter ce roman, même si ce n'en est peut-être pas un. On pourra ergoter sur la définition et se demander ce que valent les souvenirs qui meurent toujours un peu sous le poids du temps, déformés par ce que nous fûmes et ce que nous sommes, un être de chair et de nerfs, pétri de la peur, de la colère, de la joie aussi, et, parfois, du sentiment de fierté et des désillusions. Il y a toujours un équilibre subtil à trouver entre la crainte de laisser trop de temps aux souvenirs-en prenant le risque de dissiper-, et celle, aussi, de les écrire trop tôt et de les manipuler, de bêtement les corrompre pour avoir voulu écrire un être qui n'était pas prêt à se donner. »
La pauvreté n'est pas seulement matérielle, elle est aussi culturelle.
Cette enfant vit entre une mère asservie à un homme, le beau-père de la petite. Elle laisse faire. Leur quotidien se réduit et est rythmé uniquement par et autour des incursions de ce dernier au bar qu'il fréquente.
Cet homme affiche une rébellion parses tatouages mais il se comporte veulement en société et en despote en famille.
La pauvreté c'est comme la lèpre qui dévore la peau.
Céline Lapertot « gueule » des mots qui vous déchirent comme un scalpel pour dire l'innommable, l'indicible d'une enfance violée pas seulement physiquement…(le verbe qui m'est venu en premier n'est pas gueuler mais vomir, inapproprié car c'est un verbe de défaite qui ne correspond pas à l'auteur et à ce qu'elle nous envoie.)
En 90 pages l'auteur dit tout avec lucidité et fierté. Elle énonce ne se répand jamais, elle triomphe. Ce qui aurait dû la détruire, cette pourriture est devenue un terreau, elle est passé de la violence et la solitude, à un renouveau fait de gens bienveillant pour l'aiguiller, de son immense curiosité et soif d'apprendre. Elle rend un très bel hommage à la littérature.
Elle fait partie de ce monde littéraire.
Un parcours exceptionnel. Un auteur que je vais lire à rebours, j'ai commencé par le dernier il m'en reste trois à découvrir. C'est une plume dans une belle maison d'édition.
Je laisse la conclusion à la femme devenue, qui a tant à transmettre : « Cette triste France qui s'américanise dans sa relation parents d'accueil-enfants, en n'ayant toujours pas pris conscience que pour ces enfants-là, précisément, les liens du sang ne sont rien face aux bras tendus de celle qui te dit « ici, tu es chez toi. C'est ta maison, c'est ton foyer. »
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 22 novembre 2019
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C'est un récit coup de poing sur une enfance comme l'écrit l'autrice qui ressemble à un roman de Zola. Céline Lapertot a le courage d'écrire avec ses mots, avec sa chair. C'est une écriture qui transperce les coeurs fermés et qui ne peut laisser aucun lecteur, aucune lectrice insensible. J'ai lu Ce qui est monstrueux est normal comme une une lettre à la petite fille qu'elle était. Comme un livre essentiel dans le parcours de l'autrice, un besoin viscéral de faire le point sur son parcours incroyable de résilience, "sauvé par la Littérature". Il n'y a rien de trop dans le récit de Céline Lapertot parce qu'elle donne tout et cette générosité folle est contagieuse.
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Un article dans Télérama, un billet de Cathulu, et j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque, avec un peu d'appréhension. Je n'en suis pas à ma première lecture sur le sujet, j'ai dû commencer avec "le viol du silence" d'Eva Thomas (1986). C'est triste de lire à peu près la même chose tant d'années après, l'énorme problème de l'inceste ne provoquant toujours pas la prise de conscience nécessaire dans la société.

J'ai vite abandonné mon appréhension devant la force de l'écriture, la précision des mots, sans que rien ne nous transforme en voyeurs à aucun moment. Ce n'est pas seulement l'évocation d'un inceste, c'est celui de la misère sociale, intellectuelle, affective, culturelle de ces populations qui accumulent tous les handicaps. Quand on est petite fille et que l'on grandit là, on ne se rend pas compte que rien ne va, que ce n'est pas une vie normale. On a peur tout le temps et on apprend à se taire.

L'auteure ne dit pas je, mais l'enfant, ce qui établit au départ une petite distance bienvenue. Si elle se replace à hauteur d'enfant, c'est aussi l'adulte qui s'exprime, celle qui est devenue professeur de lettres, parce qu'elle a rencontré sur sa route des personnes secourables, qui ont su voir en elle les capacités enfouies. Elle a écrit un premier roman à 9 ans, ce qui l'a sûrement sauvée.

Ce sont 96 pages que l'on lit le coeur serré, il n'y a pas de faux-semblant dans ce récit, mais il est aussi porteur d'espoir et de beauté par d'autres aspects, celui où l'auteure évoque son rapport à l'écriture et aux livres et son parcours semé de violences et de patients apprentissages.
J'ai été impressionnée par la plume de cette jeune auteure et je suis curieuse de découvrir maintenant ses précédents romans.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Un roman autobiographique court mais efficace, on n'en ressort pas indemne.
Sous le regard de l'enfant qu'elle était, l'auteure nous raconte son histoire et notamment son enfance et ce témoignage m'a bouleversée.
La plume est belle et fluide malgré les terribles révélations.
Je ne connaissais pas encore cette auteure mais j'ai très envie de découvrir ses autres romans.
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Les précédents écrits avaient déjà démontré la profonde intimité que pouvait déployer Céline Lapertot par les mots. Elle saisit le féminin, l'enfance et les failles immenses de la chair, de l'esprit. Dans ce texte autobiographique, on retrouve cette force de l'écriture et avec beaucoup de pudeur, elle nous raconte son enfance, les traumatismes des premiers âges. Elle n'explique pas la naissance de sa vocation mais établit l'enchaînement émotionnel qui a fait d'elle une écrivaine. le lecteur est tout de suite saisi par le mouvement de ce récit. L'enfant – narratrice et actrice de ces moments – nous fait découvrir tout l'univers sensoriel de son existence. Les adultes semblent des êtres perdus, sorte de marionnettes détruits par leurs émotions. C'est surtout la peur qui prend la place dans cette description. Peu importe les raisons, ce sentiment est omniprésent rendant les adultes aveugles. On sent le combat intérieur vécu par cet enfant pour tenir et enfin réussir à vivre. Ce texte ne prend pas d'accent tragique ou de romance de faits divers. Céline Lapertot s'attarde sur les émotions, infimes et grandes qui jalonnent son apprentissage sensible de la vie. On sent émerger une confiance chez l'enfant. Cette générosité est captivante et nous tenons à ces côtés jusqu'à sa découverte de la littérature. Au-delà de la relation entre l'autrice et son lectorat, l'émotion naît de l'observation chez cette petite fille d'une liberté, d'un accomplissement personnel. Il y a du courage, de la force et de l'amour dans ce texte.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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💛 L'avis de Claudia 💛

J'ai découvert cette auteure en lisant son livre Des femmes qui tombent sous les bombes. Après cette lecture si intense, je me suis empressée d'acquérir ses autres romans.

Dans son dernier livre, c'est un récit intime, court et puissant que nous dévoile Céline Lapertot.

Une confession saisissante et poignante sur son enfance.

« L'enfant sent, très tôt, même de manière obscure, qu'elle ne suivra pas ce chemin-là. On peut chercher toute sa vie des réponse. Pourquoi, dans certaines fratries, les uns reproduisent ce qu'ils ont toujours connu, à des milliers de kilomètres du moindre début de questionnement - comme si la vie ne distribuait que sept cartes d'un jeu plein et qu'il est interdit de piocher dans le tas pourtant épais-, tandis que les autres, toujours prompts à se prendre les gifles et les remarques cinglantes, savent que depuis leurs premiers pas et leurs premiers mots, ils pensent différemment, ils parlent différemment, ils sentent dans la vie un parfum qui n'est pas celui des parents. L'enfant sais que venir à table en tenant un livre en cours de lecture dans sa main - parce qu'il est le prolongement naturel de son poignet-, est une condamnation qui lui vaudra de voir l'ouvrage déchiré et jeté à la poubelle. » (p.38)


Issue d'un milieu défavorisé où elle ne sera pas protégée de son presque père, vivant dans la précarité, elle survit tant bien que mal.
D'une volonté et d'une force incroyable, elle réussira à s'échapper de cet environnement nocif, grâce à un placement en foyer puis en famille d'accueil.


C'est une lecture intense et très émouvante.
Un parcours de vie bouleversant qui me laisse sans voix et admirative.

Céline Lapertot, enseignante et écrivaine aujourd'hui, nous met une vraie claque par tant de courage, de ténacité et d'intelligence.

« Etre professeur n'est pas un métier décidé au hasard dans la peur de ne pas vivre de sa plume. Etre professeur, c'est d'essayer au maximum, avec le peu de moyens que l'on a, la médiocrité du quotidien et l'envie, parfois, de baisser les bras, c'est essayer, donc, de rendre de que l'on a reçu. de rendre hommage à ces professeurs de français qui ont su nous captiver, nous écouter, nous lire, prendre soin de nos peurs de débutants, lors des premiers poèmes, lors des premiers chapitres. Etre professeur, c'est se dire qu'on laisse une trace dans de jeunes âmes, et, on l'espère, la meilleure possible. C'est espérer être la bonne rencontre au bon moment pour d'autres enfants dont on reconnaît la lueur dans le regard. » (p.82)

Remarquablement bien écrit, avec beaucoup de pudeur et de sincérité, un ouvrage percutant.

Un récit porteur de vie et d'espoir.

Je remercie vivement les Editions Viviane Hamy pour cet envoi.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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J'ai découvert assez récemment la plume nerveuse, torturée, touchante de Céline Lapertot dans Ne préfère pas le sang à l'eau. Ce récit autobiographique dévoile en partie la genèse de cette rage qui transparaît dans les romans de cette jeune auteure, professeure de français à Strasbourg.
Née au sein d'un milieu pauvre, sans connaître la douceur de l'amour maternel mais plutôt les assauts d'un beau-père pédophile, Céline trouve sa « madeleine dévastatrice de Proust » et sublime ses blessures par la littérature.
Pour elle, la maison d'enfants, la famille d'accueil sont une chance. c'est enfin une porte ouverte vers la culture sans pourtant jamais pouvoir oublier le passé.
En terminant un récit autobiographique, je pense souvent que l'exercice sert davantage l'écrivain que le lecteur. Il n'en est rien ici.
D'une part, ce récit permet de comprendre l'univers de Céline Lapertot, de déchiffrer son oeuvre, qui certes, ne comporte encore que trois romans mais suffisamment marquants et empreints de singularité pour en mériter ce nom.
D'autre part, sa confession permet aussi de comprendre certaines réflexions actuelles que stigmatisent parfois la presse ou les réseaux sociaux, notamment sur la difficulté de dire NON.
Céline n'omet rien ni le besoin vital d'amour d'un enfant, ni la compréhension des mères emprisonnées dans un rôle abject voyant » le célibat et l'absence de revenus » comme une condamnation , persuadées de ne rien mériter de mieux que cette merde quotidienne.
Elle sait l'inutilité de questionner les enfants mais préfère les aider à se confier par l'écriture.
Ce qui est monstrueux est normal sera sans aucun doute un livre marquant, un tournant dans la carrière et la vie de l'auteure. Sa mémoire a longtemps refoulé ce qui ne pouvait se dire clairement, juste transparaître dans la violence de ses romans.
Aujourd'hui professeur, un métier dont elle fait un juste éloge, elle mesure son rôle d'accompagnement d'une jeunesse multiculturelle qui a besoin de repères, de guides comme elle a eu la chance d'en rencontrer, notamment avec Catherine, sa mère d'accueil. Parce que la culture, la découverte de la lecture et de l'écriture, les rencontres sont essentielles pour briser les solitudes d'enfants oubliés, leur redonner l'espoir d'un bonheur possible.
« Être professeur n'est pas un métier décidé au hasard dans la peur de ne pas vivre de sa plume. Être professeur, c'est essayer au maximum, avec le peu de moyens que l'on a, la médiocrité du quotidien et l'envie, parfois, de baisser les bras, c'est essayer, donc, de rendre ce que l'on a reçu. »
Je ne peux que conseiller la lecture de ce petit récit qui, loin de l'apitoiement, se révèle une confession cathartique utile à tous.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Après trois romans, Céline LAPERTOT explore son enfance, ce qu'elle fut, surtout ce qu'elle est devenue ; ce récit court et puissant est une réussite incontestable, un uppercut !
J'ai été emportée tout de suite dans le sillage de cette petite fille qui comprend très tôt le sens du mot ruine. Une gamine en souffrance qui grandit dans un milieu très défavorisé où la tendresse n'existe pas, où désemparée, elle pas encore consciente qu'un « ailleurs » peut exister. « La solitude n'est pas un concept inventé par les adultes, les enfants en crèvent parfois ».
Pas de règlement de compte où le lecteur a l'impression d'être le réceptacle de névroses familiales mais le récit d'une (re)construction, d'une résistance hors du commun. Pas d'apitoiement non plus, un placement en foyer salutaire (loin des clichés sur les foyers) puis une belle rencontre avec sa famille d'accueil ; un récit qui élève, vers la lumière et l'espoir.
Le parcours d'une petite fille acharnée à vivre, apprendre, avancer et LIRE.
Devenue adulte, elle n'aura de cesse d'ECRIRE et de TRANSMETTRE (Céline LAPERTOT est professeure de français).
J'ai lu ce récit le ventre noué, les yeux embués et les doigts crispés, d'une seule traite.
En dépit de la monstruosité des actes, il se dégage une telle lumière de ce récit que j'en suis restée soufflée.
Un livre que je recommande vivement, à lire et à partager !
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Récit clinique d'un inceste mais surtout plaidoyer pour la capacité de rebondir, par la lecture et l'écriture, après un abus sexuel, Ce qui est monstrueux est normal parvient à restituer l'insupportable de cette situation, de la misère et des infimes chances d'en sortir.
Récit clinique d'un inceste mais surtout plaidoyer pour la capacité de rebondir, par la lecture et l'écriture, après un abus sexuel, Ce qui est monstrueux est normal parvient à restituer l'insupportable de cette situation, de la misère et des infimes chances d'en sortir.

Récit clinique d'un inceste mais surtout plaidoyer pour la capacité de rebondir, par la lecture et l'écriture, après un abus sexuel, Ce qui est monstrueux est normal parvient à restituer l'insupportable de cette situation, de la misère et des infimes chances d'en sortir.
Récit clinique d'un inceste mais surtout plaidoyer pour la capacité de rebondir, par la lecture et l'écriture, après un abus sexuel, Ce qui est monstrueux est normal parvient à restituer l'insupportable de cette situation, de la misère et des infimes chances de s'en sortir


Lien : https://viduite.wordpress.co..
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