AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Le convoi tome 2 sur 2
EAN : 9782800152714
72 pages
Dupuis (05/04/2013)
3.88/5   26 notes
Résumé :
Montpellier, 1976 : Angelita prend le train en urgence pour rejoindre sa mère hospitalisée à Barcelone où, pourtant, elle avait juré de ne plus jamais revenir. Fille de réfugiés espagnols, Angelita a perdu son père à l'âge de 8 ans. Il fut l'un des prisonniers du tristement célèbre convoi des 927 vers Mauthausen, parti de Perpignan et d'Angoulême où les autorités françaises avaient parqué les réfugiés espagnols. Séparée de son père lors de son arrivée en France, Ang... >Voir plus
Que lire après Le convoi, tome 2Voir plus
Le Pilote à l'Edelweiss - Intégrale : Edition Anniversaire par Yann

Le pilote à l'edelweiss

Yann

4.10★ (345)

4 tomes

Cassio, Tome 1 : Le premier assassin par Desberg

Cassio

Stephen Desberg

3.66★ (738)

9 tomes

Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il faut aller au bout de cette histoire si émouvante et si juste pour saisir toutes les difficultés, tous les drames causés par cette Retirada, cette fuite de tant de Catalans, de tant d'Espagnols devant l'avancée des troupes franquistes.
Comme Eduard Torrents l'explique bien à la fin de ce second album, dans un dossier agrémenté de très intéressants croquis, ce sont les récits de son grand-père, Josep (El iaio Pepito) et ce qu'ont vécu plusieurs membres de sa famille qui ont motivé son écriture, sous-tendu son dessin.
Dans cette seconde partie, il est temps d'avoir des explications, ce 19 novembre 1975, à Barcelone où Julia, la mère d'Angelita, est hospitalisée et où sa fille vient de faire une rencontre bouleversante.
Se battre contre une dictature des plus violentes, proche de tout balayer, ne dure qu'un temps. J'ai alors suivi à nouveau cette Retirada si pénible pour ces familles obligées de tout abandonner pour sauveur leur vie.
Certes, la France n'était pas prête à accueillir tous ces réfugiés mais fallait-il les enfermer dans des camps et les laisser moisir dans de conditions absolument indignes ? En tout cas, c'est bien ce qui s'est passé et lorsque l'armée nazie a occupé une partie de notre pays, il y a eu ce premier convoi de 927 déportés espagnols depuis Angoulême, jusqu'à Mauthausen. Les 490 hommes y sont restés pendant que 427 femmes et enfants étaient renvoyés à Franco !
Le Convoi, dans cette seconde partie, propose beaucoup d'images sans le moindre texte mais leur éloquence est encore plus forte. Celles de ce camp autrichien que j'ai visité il y a des années, sont terribles. Sur cette double page, des hommes sont alignés nus, obligés de se vêtir des tenues rayées des déportés puis contraints, tous les jours, de remonter sur leur dos, d'énormes blocs de pierre extraits d'une carrière. Malnutrition, souffrance, mort. Peu en réchappèrent.
« Je crois que je n'étais plus vraiment vivant quand les Américains sont arrivés », avoue Manuel qui va bientôt vivre une autre épreuve tout aussi délicate : le retour.
Tous ces malheurs infligés par des hommes à d'autres hommes sont enseignés dans l'Histoire mais cette bande dessinée a le mérite de s'attacher aux conséquences familiales de tels bouleversements. C'est fait avec tact, délicatesse, sans rien occulter des difficultés immenses, des dilemmes quasi insolubles affrontés par ces gens qui avaient eu… la chance de sortir vivants de ces épreuves.
Heureusement, l'avant-dernière page salue la mort du dictateur : « Franco ha mort ! » en catalan comme dans toutes les bulles faisant parler les Barcelonais. C'est un plaisir à lire et ça se comprend. Nous sommes le samedi 20 novembre 1975 et une bien triste page de l'Histoire de ce pays voisin est tournée. Enfin !

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          862
Nous voilà de nouveau à Barcelone, ce 19 novembre 1975, avec René auprès de Julia hospitalisée. Angelita, elle, n'est pas là. Elle est... , nous n'avions pas voulu le divulgâcher dans le compte-rendu du Tome 1, en discussion avec son père, père qu'on lui avait dit mort quand elle avait quinze ans et qui se trouve aujourd'hui devant elle, maintenant qu'elle a quarante-quatre ans.
Angelita ne comprend pas pourquoi, alors que ses parents se sont retrouvés, il y a quinze ans, ni son père, ni sa mère n'ont eu le courage de le lui dire. Et elle va lui poser la question suivante : "Que s'est-il passé exactement après que les Français nous ont séparés à notre arrivée en France ? Tu n'as pas été transféré à Mauthausen ?" Question à laquelle il répondra: "Oh si, j'y ai bien été ... J'y ai assez souffert. Et, en quelque sorte, j'y suis mort... Oh oui, bien mort."
Manuel reprend alors le déroulé de sa vie depuis les quelques semaines précédant leur départ de Barcelone. Il explique les dissensions qui existaient au sein du couple, à propos de son engagement en résistance. Ils s'étaient même disputés juste avant leur départ. Il raconte ensuite la fierté qu'il a ressentie à les voir toutes deux si courageuses lors de ce périlleux déplacement à pied pour franchir le col des Pyrénées dans des conditions hivernales, puis la séparation et son arrivée dans ce camp, cloaque sans nom d'où il s'échappera. Il est ensuite repris et emmené au camp des Alliers, près d'Angoulême où il est resté près d'un an.
En août 1940, les réfugiés du camp sont conduits au camp de Mauthausen. Manuel se remémore sa vie, ou plutôt sa non-vie au camp où il est resté pendant quatre ans, jusqu'à sa libération par les Américains. Puis il continue à raconter ce que fut sa vie jusqu'à aujourd'hui.
Cette deuxième partie est aussi intéressante que la première et vient en quelque sorte la compléter.
J'ai appris entre-autre, que ce maudit convoi de 927 personnes emmenées à la gare d'Angoulême et entassées dans des wagons de marchandises, ce sinistre convoi a été identifié comme le premier train de l'histoire de la déportation de civils en Europe occidentale. seulement 73 d'entre eux en réchapperont sur les 470 hommes et jeunes hommes du convoi, tandis que femmes et enfants seront livrés en gare d'Irún à la police franquiste.
Les sentiments éprouvés par les divers personnages de l'histoire sont bien retranscrits, notamment en ce qui concerne Angelita qui a toujours tenu pour acquis la mort de son père en déportation et qui découvre qu'il s'agit d'un mensonge.
Les dessins de la double page concernant le camp de Mauthausen, en disent plus longs que bien des commentaires.
Le parler catalan par le personnel hospitalier, sans traduction, mais à peu près compréhensible ajoute une belle part de réalisme.
À noter que l'album se termine sur un ton plus optimiste avec la mort de Franco, le samedi 20 novembre 1975 : "Celui par lequel tout avait débuté trente-six ans plus tôt, venait de mourir".
Enfin, un dossier de huit pages de croquis et photos d'époque en fin de volume vient compléter et enrichir ce magnifique récit, aussi instructif qu'un documentaire.
Ce double album, témoignage sur cette dramatique séquence honteuse et peu connue de l'histoire du XXe siècle qu'est La Retirada, est à mettre entre toutes les mains et ce, dès l'adolescence.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          792
Le second tome commence là où le premier nous avait laissé : devant une révélation coup de tonnerre et j'allais enfin savoir le fin mot de l'histoire.

Rien n'est simple dans la vie, les choix que l'on prend dicteront une partie de notre vie et les auteurs ont réussi à bien retranscrire cela dans leur scénario, mêlant la petite histoire à la Grande.

Angelita est en colère, comme le fut Julia, sa mère, en 1939, durant la guerre civile, lorsque son mari voulait aller se battre. Lui aussi était en colère de ne pouvoir y aller, de voir son pays sombrer aux mains des franquistes.

Leurs paroles et leurs actes auront des conséquences importantes sur leur vie et peut-être auraient-ils fait autrement s'ils avaient eu connaissance de l'Histoire. Hélas, le destin est cruel et en plus de nos choix lourds de conséquences, le destin s'arrange toujours pour faire le reste et pas toujours dans le bon sens.

Le destin s'est joué de la famille, en plus du choix du père et de son épouse. Que se serait-il passé si le petit Franco s'était étranglé, bébé, en buvant son lait ? Peut-être rien de tout cela… On peut rêver.

Une fois de plus, les sentiments sont bien retranscrits sur les visages, que ce soit la colère, l'abattement, l'humiliation, la résignation.

Jusqu'à présent, pour moi, la ville d'Angoulême était synonyme de festival de la bande dessinée, maintenant, lorsque j'entendrai son nom, je penserai aux camps dans lesquels furent parqués les réfugiés espagnols. On se dit que l'on est tombé bien bas, et puis, arriveront les Allemands et là, on comprendra qu'on peut toujours tomber encore plus bas dans la bassesse humaine…

927 personnes furent emmenées. Les femmes et les enfants (427) furent renvoyés à Franco, les hommes (490) furent envoyés à Mauthausen (la différence est due aux morts durant le transport).

Face à cette destination, l'ancien camp composé d'anciens baraquements pour les tziganes semblaient être un hôtel 5 étoiles.

Les quelques dessins de cette partie de l'Histoire m'ont fait frémir, une fois de plus, sans pour autant que l'auteur ne sombre dans le pathos. Mais en quelques images, le principal de l'horreur était dit.

Une fois de plus, nous aurons les atermoiements d'Angelita, mais dans ce tome 2, ils sont importants. Elle est tiraillée entre ce qu'elle vient d'apprendre, entre les mensonges de sa mère, elle ne sait pas quoi faire, comment réagir.

Ces cases sans paroles illustraient bien son désarroi, sa peine, son incompréhension et le fait que la vie n'est jamais simple.

L'inconvénient sera pour les dialogues en espagnol, non traduits. Bon, en lisant lentement, on arrive à comprendre le sens général, mais une petite traduction en bas de page (ou de case), n'aurait pas été du luxe.

Voilà une bédé que je suis contente d'avoir découverte, qui m'a appris des choses peu reluisantes sur les réfugiés espagnols (comment les générations suivantes jugeront notre accueil des réfugiés Syriens ou autres ? Sans doute durement et avec raison).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          150
ce 2ème tome tient ses promesses : une nouvelle vision de la guerre dans laquelle l'histoire personnelle de l'héroïne nous est enfin dévoilée !
Commenter  J’apprécie          70
Une chute qui mélange histoire personnelle et déportation. Entre les mauvais choix des parents et la réalité des faits, c'est une fin poignante qui est décrite dans ce tome.
Un peu plus personnelle, et un peu moins historique que le premier tome.
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (3)
BoDoi
23 mai 2013
Si le récit au passé est vivant et chargé d’émotion, les enjeux de la vie d’Angelita dans les années 1970 sont moins intéressants et frisent parfois inutilement le mélodrame. Le dessin franc et sans fioriture parvient toutefois à rendre l’histoire poignante et captivante de bout en bout.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Auracan
15 avril 2013
C’est un vrai tour de force que de faire passer les émotions des personnages. Il le fait avec beaucoup d’empathie et le lecteur dévore d’un trait ce récit passionnant à la fin lumineuse.
Lire la critique sur le site : Auracan
Sceneario
08 avril 2013
Lapière réussit une nouvelle fois à nous émouvoir dans ce diptyque passionnant qui nous ouvre les portes de l'Histoire sur une vérité dramatique un peu trop souvent occultée. [...] Eduard Torrents affine son trait, qui garde toute sa merveilleuse expressivité, tout est basé sur les expressions et c'est tout simplement magnifique !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
J'ai alors tenté, avec quelques autres d'organiser une résistance sous forme d'actions de guérilla.
J'étais persuadé que par petits groupes d'une dizaine d'hommes maximum, il y avait moyen de rendre la vie impossible aux franquistes et de retarder la prise définitive de la ville.
Commenter  J’apprécie          221
Le voyage dura trop longtemps... Quatre jours, quasi sans boire ni manger sous une chaleur étouffante. On souffrait de déshydratation. Quand ils ont ouvert les portes, dans notre wagon, une petite fille et deux vieilles personnes étaient mortes. (page 30)
Commenter  J’apprécie          210
Je ne sais pas si tu peux comprendre cela… Cette sensation d’avoir les ailes brisées au moment-même où tu devais les déployer. Julia me pressait d’être un honnête homme alors que je voulais me distinguer. Toucher mes limites. Être héroïque. (page 10)
Commenter  J’apprécie          200
Je suis alors resté caché plusieurs jours dans la région pour tenter de vous retrouver et, si possible, de vous aider à vous échapper avec moi. Mais la police française faisait des rondes et raflait tous les réfugiés espagnols qu’elle pouvait trouver. (page 23)
Commenter  J’apprécie          190
Au départ du camp des Alliers, nous étions 927 réfugiés, 400 hommes et 427 femmes et enfants.
Les femmes et les enfants furent renvoyés à Franco, tandis que nous, les hommes, nous fûmes internés au camp de Mauthausen.
Commenter  J’apprécie          200

Videos de Denis Lapière (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Denis Lapière
Dans le 172e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Barcelona, âme noire, que l’on doit au scénario conjoint de Denis Lapière et Gani Jakupi ainsi qu’au dessin de Ruben Pellejero, Martín Pardo et Emmanuel Torrents et qui est édité chez Dupuis sous le label Aire libre. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie du premier tome sur deux de Sans Francisco 1906 un album baptisé Les trois Judith que l’on doit au scénario de Damien Marie, au dessin de Fabrice Meddour et c’est à retrouver aux éditions Grand angle - La sortie de l’album Sang neuf que l’on doit à Jean-Christophe Chauzy et aux éditions Casterman - La sortie de l’album Carcajou que l’on doit au scénario d’ElDiablo, au dessin de Djilian Deroche et c’est édité chez Sarbacane - La sortie de l’album Vivre libre ou mourir que l’on doit au scénario d’Arnaud Le Gouëfflec, au dessin de Nicolas Moog et c’est publié chez Glénat dans la collection 1000 feuilles - La sortie de l’album Oh, Lenny que l’on doit à Aurélien Maury et aux éditions Tanibis - La réédition en intégrale du diptyque Le convoi que l’on doit à Denis Lapière au scénario, Emmanuel Torrents au dessin et c’est publié chez Dupuis dans la collection Aire libre.
+ Lire la suite
autres livres classés : bande dessinéeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (50) Voir plus



Quiz Voir plus

Seule

Comment le personnage principal s’appelle-t-il ? 1) Comment le personnage principal s’appelle-t-il ?

Marie
Lola
Lisa
Emma

8 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Seule de Denis LapièreCréer un quiz sur ce livre

{* *}