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EAN : 9791094224090
Editions du Mérite (01/09/2015)
4.25/5   4 notes
Résumé :

« − C'est si bon de dormir, n'est-ce pas ?


− Je ne dormais pas...



C'est vrai, je ne dormais pas. Je ne pensais pas non plus et cette léthargie, je le confesse, avait quelque chose de
 délicieusement tiède et agréable d'où j'avais envie de sortir avec mauvaise humeur. Ce n'est pas une infirmière, ni une aide soignante ; elle ne porte pas la blouse. Une femme mûre, brune, les cheveux à peine g... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il n'y a plus guère d'espoir de guérison pour la soixantenaire Hélène Dacourt. Entre la visite matinale du médecin, la toilette, les soins infirmiers et les repas insipides, les journées se ressemblent toutes. le sommeil ne suffit bientôt plus à compenser ce manque d'échanges et d'activités. Pourtant Hélène n'a pas parcouru seule les chemins de la vie. Mariée, mère d'une fille maintenant adulte, elle connaît en plus les joies d'amitiés solides comme le roc, nouées pendant ses années de lycée. Ses « petites soeurs », comme elle les appelle. Mais à cause de la distance, des obligations, de la peur de déranger ou de celle de devoir affronter le déclin d'un être aimé, les visites se font rares et tout cela rend le quotidien d'Hélène d'autant plus monotone. Un jour, arrive Marie-Anne, cette bénévole si douce, si calme qui visite les malades et les accidentés les plus isolés du service. Hélène est tentée de la rabrouer sans ménagement pour lui faire quitter sa chambre, mais au fond, qu'a-t-elle à perdre à essayer ? Les deux femmes d'un âge comparable se découvrent vite des points communs. Plus le temps passe, plus les conversations se font intimes, en dépit même du fait qu'elles se font toujours de façon unilatérale. Marie-Anne est là pour écouter ce que les autres ont à dire, pour les aider à déposer leur fardeau le temps de leur convalescence ou pour les encourager à soulager leur conscience avant leur dernier souffle.

Hélène affiche la même vivacité d'esprit que ses amies lui ont toujours connue. Elle plaisante, taquine, provoque, joue la comédie et tente quelques mensonges comme pour mieux tester sa nouvelle interlocutrice. Ces visites rompent la routine hospitalière, entre examens médicaux pénibles et nouveaux symptômes de ce corps qui s'étiole. Hélène n'attend plus que cette petite heure ou deux où le dialogue l'amène à reconsidérer sa vie d'un oeil las mais lucide. Ses études, sa carrière de directrice d'école, ses amours, tout est revu au microscope ; la pauvre a traversé bien des épreuves... Instruite, autonome, piquante et pétillante à la fois, Hélène avait tout pour réussir. Mais sa vulnérabilité sentimentale face aux hommes lui a joué bien des mauvais tours. Elle s'est laissée attendrir par des goujats, des profiteurs, des hommes faibles conjuguant parfois l'alcool et la fièvre des paris, et ses « petites soeurs » n'ont franchement pas été mieux loties...

Daniel Lapierre nous livre ici l'histoire de femmes ordinaires, souvent bafouées par les hommes. Des femmes qui se voyaient promises à un brillant avenir et qui se sont heurtées aux écueils de la réalité, mais surtout des femmes qui ont su rester unies et s'entraider dans l'adversité. Malgré la difficulté de son parcours et les relations impersonnelles qu'elle entretient avec sa propre fille, malgré l'épreuve de la maladie, Hélène ne se plaint pas, ne s'apitoie pas sur son sort. Elle est consciente de sa part de responsabilité dans les choix qu'elle a faits. D'une plume soignée, aux dialogues soutenus convenant à merveille à la génération d'Hélène et de ses pairs, Daniel Lapierre nous dévoile une histoire pleine de sensibilité et de déraison, dont le propos illustre à merveille le dicton de Blaise Pascal selon lequel « le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point. » et résonne comme une mise en garde pour les générations à venir.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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"Et si seulement..." est le face à face entre Hélène Dacourt, atteinte d'un cancer généralisé et Marie-Anne, visiteuse bénévole dans l'hôpital où elle séjourne.

Un peu réticente au début, Hélène commence à raconter sa vie à Marie-Anne... "une vie banale de femme" comme elle le dit elle-même, une vie faite de deux mariages ratés, de relations difficiles avec sa fille unique, de dépressions mais aussi de joies dues à son métier d'enseignante qu'elle aimait et surtout au soutien indéfectible de ses "petites soeurs", ses amies de toujours...

Le lecteur assiste aux derniers jours d'Hélène, à la dégradation progressive de son corps, à la douleur à laquelle elle doit faire face, à la fatigue, la lassitude qui l'envahissent de plus en plus...

L'écriture de Daniel Lapierre est efficace et précise... trop même, ne nous épargnant pas des détails souvent crus et douloureux !
Chacun est confronté, un jour ou l'autre, à la maladie d'un proche ou à la sienne propre et j'avoue que la lecture de ce roman m'a été assez difficile !
Peut-être suis-je passée à côté de ce que l'auteur voulait exprimer...

"On aime toujours un peu à sortir de soi, à voyager, quand on lit" écrivait Marcel Proust...
Je n'ai pas trouvé, dans ce roman, la part d'évasion que je recherche dans mes lectures

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Un véritable coup de coeur ! C'est un récit magnifique qui fait réfléchir sur le sens de la vie, sur les choix
et les erreurs que nous faisons..... Les deux personnages principaux sont Hélène et Marie-Anne. l'histoire se déroule dans un hôpital. Marie-Anne est bénévole et Hélène est malade, au fil des pages une vraie complicité, puis une amitié sincère s'instaurent entre les deux femmes. Personnellement, j'ai ressenti une véritable empathie pour Héléne, qui au départ rejette Marie-Anne, mais elle va tout doucement se laisser apprivoiser. Ce roman m'a touchée profondément, nous ne pouvons pas rester insensible à ce que L'auteur Daniel LAPIERRE arrive à nous transmettre. de nombreux sentiments sont décrits à travers cette oeuvre. J'ai fermé le livre en me disant :"La vie est belle alors n'attendons pas qu'il soit trop tard pour vivre ce que nous avons à vivre". D'autre part, il y a des passages humoristiques et des passages très poignants.
J'ai terminé la lecture la gorge serrée et les larmes au bord des yeux, mais finalement c'est une formidable
leçon de vie ! A lire sans modération !
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« Elle m'a regardée de près, en souriant, dans les yeux. Elle aurait dû être bonne soeur. Mais le jeu est facile, sans grands risques. Je crois qu'il n'est guère d'adulte, a fortiori de mourant ou de vieillard, pour qui toute la jeunesse, en bloc, n'ait été le paradis, misère et fessées comprises. La guerre aussi, parfois. Sinon, comment expliquer la vague infantile de toute cette littérature du souvenir qui sanctifie les hivers sans feu, les confitures de mûres et les grand-mères qui se privaient pour une douceur ? C'est bien là-dedans que je donnais souvent, lorsque j'écrivais, moi aussi. »
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
- Comment pouvez-vous penser cela, Hélène ? Il me semble, en vous écoutant, que je suis avec une amie
de longue date. Et puis, vous avez un tel talent de conteuse ! Je ne suis pas surprise, vous savez, que vous ayez eu envie d'écrire ! savez-vous ce que je pense, depuis un moment, en vous écoutant ? C'est qu'il est dommage que tout cela s'éteigne avec les mots.
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« Je crois qu’il n’est guère d’adulte, a fortiori de mourant ou de vieillard, pour qui toute la jeunesse, en bloc, n’ait été le paradis, misère et fessées comprises. »
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Mon esprit oublie un moment les douleurs du ventre et me rappelle le brave pape Boniface de Daudet, un petit coup de châteauneuf dans le nez et se trémoussant sur sa mule.
Une voix en moi est en train de me dire :"Hélène, tu vas trop loin, cette voix neutre de la sagesse et que je
joue avec le feu, moi, celui de l'Enfer. Je m'en veux d'ironiser sur les pratiques et les croyances religieuses. Je me dis que ce n'est pas le moment de ce mettre mal avec le Bon Dieu.
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Quelque chose m'irrite dans la façon de parler de la majorité des personnels. Une espèce de condescendance affectueuse, comme s'ils n'avaient que des gens séniles à soigner ou des enfants en bas âge. Et tous sur un ton identique ! Une espèce de maternage humiliant. J'ai presque envie de lui demander de me parler de la même façon qu'il s'adresse à la maîtresse de ses enfants, lorsqu'elle l'a convoqué pour une question scolaire.
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Vous êtes en train de vous demander si vous devez continuer à vous adresser à moi comme à une
femme normale. Ou alors, avec des précautions infinies pour ne pas mettre le feu au délire.... Vous
vous demandez si je ne suis pas folle au fond, réellement, sous une comédie de bon sens ?
- Mais non, Hélène, je vous rassure. Il me semble au contraire qu'il y en a peu aussi lucide que vous.
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