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4,41

sur 904 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Je m'y suis vu comme vous me voyez... Je me suis vu comme j'étais... Et je me suis haï."

Apocalyptique et captivant ce troisième opus de Blast ! Je dirai même âmes et coeurs sensibles s'abstenir.

Toujours en garde à vue le pachydermique et inébranlable Polza continue de nous raconter son périple qui l'a mené à croiser le chemin de Carole et à lui ôter la vie. L'hôpital psychiatrique, ce médecin au calme déconcertant, une infirmière au sourire figé qui cache sa peur, ainsi que les résidents et leurs folies meurtrières. Et puis vient la rue, le froid, les skins, la barbarie, le viol, le suicide, la schizophrénie, la torture, la merde à l'état pure. Il a survécut à tout cela Polza. Il ne fait plus qu'un avec sa solitude, son corps et sa graisse qui enfouit tant de chose. Il fuit la société qui le traque, toujours à la recherche de ce Blast salvateur.

On le croit fou mais Polza garde sa ligne de mire et nous ballade par le bout du nez avec intelligence et un inquiétant stoïcisme. Mais les deux flics s'impatientent et le calme laisse place à la brutalité. Ils veulent la vérité et nous lecteurs sommes pris en étau entre un paradoxal Polza et un crime que l'on imagine des plus odieux.

Manu Larcenet continue de nous embarquer à une vitesse vertigineuse dans la névrose de cet homme qui effraie et que l'on sublime. Ses dessins accentuent cette atmosphère inhumaine et nous laissent dans un effroyable malaise.

La tête la première, le corps et puis tout le reste, on plonge dans les ténèbres de la folie…

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Polza connaît un nouvel enfer, l'asile psychiatrique et il n'a qu'une obsession, retrouver la vie sauvage et solitaire dans la forêt.
Le récit est glaçant, les visages se succèdent, obsédants, chargés d'une émotion trop forte pour lui : portraits aux regards épouvantés, laissant échapper un cri, trouvés dans une maison abandonnée, les Moaïs à la troublante ressemblance avec le Blast, collages imposés par le psychiatre, le visage trop souriant de l'infirmière, le souvenir pesant du visage de son père le regardant dormir, le doux visage de Carole Oudinot…
C'est un tourbillon émotionnel d'une force incroyable, Polza a rencontré à l'hôpital un homme qui lit un livre sur les Moaïs, ils vont s'évader ensemble et il va rencontrer Carole Oudinot.
On pense au cri de Munch, l'histoire, plus intimiste, ne dit toujours pas qui a tué Carole…


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Troisième tome de la série Blast, tout aussi merveilleusement sombre que les autres. Polza poète et philosophe en mal de vivre, ayant tout quitté d'abord, pour vivre autrement, puis, devant son échec, pour mourir plus vite. Il essaie d'abréger ses souffrances en adoptant la manière de son père : "la tête la première". Mais même dans cette tentative désespérée il échoue.
On découvre enfin sa rencontre avec Carole.
Toujours autant d'émotions dans le dessin. On ressent le dégoût de vivre de Polza, sa descente aux enfers, et aussi son âme sensible à la nature, à celle qui n'a que faire de la détresse et de la noirceur humaine, qui poursuit sa marche selon les saisons.
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Suite du Blast de Manu Larcenet.
Avant-dernier tome ...
Un tome 3 centré sur le séjour en hôpital psy de Polza, son évasion et le trauma qui va suivre. Avant la rencontre avec Carole Oudinot, et son père ... Carole, dont il est accusé du meurtre depuis le début, Carole et sa relation avec Polza, fil rouge de la saga.
Une tonalité encore plus sombre que dans les épisodes précédents, si c'était possible. On bascule dans l'indicible, tant dans le vécu de Polza que dans le personnage de Roland Oudinot, même si on espère encore, même s'il subsiste une parcelle d'humanité dans chacun des personnages.
Toujours les mêmes interrogations de lecteurs devant le hibou, les statues de l'île de Pâques. Toujours le même rapport ambivalent avec Polza, à la fois victime et bourreau. Et un fil qui se noue entre Carole et Polza ...
On attend forcément le dernier tome, celui qui apportera les réponses à toutes les questions. Ou pas, tant Manu Larcenet semble prendre un malin plaisir à promener son lecteur dans des méandres sans fin ...
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Manu Larcenet poursuit son grand oeuvre au noir…
Attention, ce tome est le plus violent des 4...
Larcenet tisse sa ténébreuse trame autour de l'histoire de Polza Mancini, nous liant à lui toujours plus fort, dans cette hypnotique et sombre quête, celle du Blast, ce souffle mystique venu du plus profond des entrailles de Polza, ou peut-être des entrailles telluriques de la terre...
Celui-ci, toujours entendu par la police pour l'agression sauvage sur Carole Oudinot et son père – voir Blast 1 & 2 – révèle peu à peu un voyage mystique des plus violents. Mais la violence vient-elle uniquement de Polza, celui-ci n'en serait-il pas également la victime ?
Lors de son séjour dans les bois, il avait soigneusement évité « ses semblables » si dissemblables à lui, source permanente de déception et d'emmerdes, mais sans grand succès...
Le froid venant, il avait passé l'hiver dans le squat de Jacky, ce drôle de type rencontré par hasard – vraiment … ?-, avec qui il avait vécu un hiver de lecture au chaud... Ce drôle d'oiseau de Jacky, dealer patenté, lui avait offert le Blast sur un plateau… Jacky, avec qui il se sentait des connivences malgré la pesanteur du spécimen… Puis, il y avait eu l'Apocalypse selon Jacky, un soir après un intense concert des Red Hot, suivi d'un énorme Blast… (Voir tome 2)

Polza reprend son récit : suite à l'Apocalypse selon Jacky, Polza a erré, puis s'est retranché dans la maison d'un jeune peintre suicidé.
Là, il pète un câble... L'effet retard du Blast, le souffle, l'atteint de plein fouet.
Il se retrouve ensuite errant à nouveau, blessé, malade de son alcoolisme. Il atterrit alors à l'hôpital, puis au service psy, car il semble évident que Polza Mancini ne va pas fort.
Il se refait une santé, retranché dans son esprit.
C'est là qu'il va lier connaissance avec Roland Oudinot. Sa fille Carole vient lui rendre visite tous les mercredis…
L'été l'appelle, Polza se tire de l'hôpital et prend le maquis. Sur la route, face à lui-même de nouveau, il a un gros coup de mou… Il a envie de renoncer, et se jette Tête la première sur l'autoroute… Mais c'est raté. Il ne mourra pas ce soir… Par contre, le Blast est là...
Alors il retourne à son état de nature, dans sa forêt chérie. Là, il découvre que quelqu'un a sculpté des Moaïs sur des arbres. Il est heureux. Il est en harmonie totale avec son environnement. Son corps et ses souvenirs ne lui pèsent plus autant, ou du moins différemment, avec distance.
Un soir, 2 types déboulent dans son territoire. Polza leur offrira un coup à boire, ils passeront une soirée à déconner, une bonne soirée. Mais une bonne soirée, pour certains, cela revêt de drôles de sous-entendus... L'enfer s'abat sur Polza.
Errant à nouveau sur la route, traumatisé, blessé, Polza est secouru par une ancienne connaissance : Roland Oudinot. Sa fille et lui l'accueillent chez eux, lui apportent les soins nécessaires. Polza revient lentement au monde.
Une espèce de douce félicité semble émerger pour le géant Polza. Carole, Roland et Polza, ces 3 cabossés, vivent cahin-caha, cohabitent, avec plus ou moins de sérénité. Roland est malade. Mentalement dérangé. Légèrement obsédé. Parfois violent… Carole tente de lui faire prendre son traitement régulièrement, mais Roland déconne des fois… Il déconne grave.
Polza Mancini - et Manu Larcenet - ne sont pas encore au bout de leur chemin de croix. Cet étrange géant qui ne rêve que de nature et de liberté cosmique, va devoir affronter une fois encore la folie, la sienne, mais aussi celle des autres… Quelle sera la pire ? Pour le savoir, il faudra plonger à nouveau dans les entrailles de la Bête avecBlast 4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent.
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37ème critique, les amateurs de Blast s'essoufflent, on dirait bien...
Je ne vais pas tarder faire une thèse sur l'usage de la couleur dans le roman graphique de Manu Larcenet, car dans ce tome 3, apparait un nouvel usage, à la faveur du suicide du cantonnier artiste peintre, mais je vous laisse découvrir, c'est particulièrement étonnant.
Dans ce volume, ce qui marque c'est la violence de l'hôpital psy et de la maladie mentale qui vaut largement celle des SDF dans la forêt, même si elle est moins spectaculaire.
On en apprend davantage sur l'affaire Oudinot, Larcenet distille assez d'informations mais reste suffisamment énigmatique, pour qu'on se jette dans le tome 4, sitôt celui-ci terminé.
de nouveaux personnages comme toujours très ambivalents, Carole, son père Roland, les routards..
Une très belle langue, et un sens de la formule indéniable, petit extrait je ne résiste pas à celle-là:

"Tu peux lâcher ton arme de destruction massive, maintenant ! on n'est pas venu annexer ta Pologne !"

Je remercie sincèrement le personnel de ma médiathèque qui m'a laissée emprunter les quatre tomes d'un coup lors de ma dernière visite. Pas besoin de faire mon regard le plus suppliant, les bibliothécaires sont suffisamment géniaux pour comprendre que c'est épouvantable d'attendre un tome manquant pendant des semaines...et là je vais me jeter avec bonheur dans le tome 4 !
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Ce nouveau pavé de 200 pages, troisième volet d'une série qui n'en prévoit plus que quatre, poursuit l'interrogatoire de Polza Mancini, toujours en garde à vue pour les méfaits qu'il a commis. Les policiers tentent de reconstruire le puzzle des événements et si la culpabilité du suspect ne fait aucun doute, les motivations de son acte barbare demeurent cependant inconnues.

A coup de flashbacks, le lecteur poursuit le compte-rendu de cet homme qui a abandonné son foyer pour se mettre en marge de la société, à la recherche du BLAST, cet état second qui lui permet de s'évader d'une réalité qui ne lui a jamais vraiment souri. Une descente aux enfers certes rythmée par la prise d'alcool, de médicaments et de drogues, mais également accompagnée d'une bouffée de liberté et d'une communion avec la nature et marquée par quelques rencontres surprenantes. Après sa rencontre avec Jacky Jourdain, un dealer SDF, lors du tome précédent, Polza Mancini poursuit son errance auto-destructrice. Une descente aux enfers qui passe par un séjour à l'hôpital psychiatrique et par sa rencontre avec Roland Oudinot et ses merveilleux Moaïs, mais qui le rapproche surtout de Carole… celle qu'on le soupçonne d'avoir tuée.

Manu Larcenet prend à nouveau tout son temps pour narrer l'histoire de son personnage, alternant des passages muets pourvus d'une grande force évocatrice et des passages plus verbeux où chaque mot semble néanmoins pesé. Une justesse narrative qui permet de toucher à la personnalité de cet homme et d'aller bien au-delà de sa grasse carcasse, créant énormément d'empathie envers cet homme au casier judiciaire presque aussi imposant que sa masse corporelle. Physiquement, l'homme obèse et répugnant n'a rien pour plaire, mais dans le fond, cet écrivain de profession a quelque chose de poétique et de touchant. C'est avec grand intérêt que le lecteur accompagne l'errance de cet individu en rupture avec la société et qui, depuis sa « tendre » enfance est mis à l'écart. le but de ce long voyage introspectif est la recherche du prochain BLAST, cet instant magique où il s'évade de son corps pour entrer en communion avec le monde, ce sentiment de plénitude qui, un bref instant, le libère de tous ses maux. Usant d'une narration proche de la perfection, l'homme se livre, partage ses angoisses, ses divagations, ses malaises vis-à-vis de la société et ses réflexions sur le sens de la vie. Un parcours (sur)prenant qui permet à l'auteur d'aborder des thèmes qui lui sont chers, tels que la mort paternelle, l'angoisse, la dépression, l'automutilation et le rejet de l'obésité. Un tome qui permet de plonger dans la noirceur de la nature humaine, dans la spirale auto-destructrice d'un homme privé d'amour paternel et vite qualifié « hors norme » par une société qu'il cherche de plus en plus à quitter… la tête la première.

Graphiquement, nuançant le noir et le blanc avec brio, Manu Larcenet livre une ambiance sombre et glauque et des personnages répugnants, mais d'une grande expressivité. Si les dialogues lors de l'interrogatoire sont accrocheurs et les monologues du personnage central prenant, les moments plus contemplatifs et les silences proposés par l'auteur allient force et splendeur. Et que dire de ces dessins d'enfants (les siens), tout en couleurs, qui viennent interrompre le ballet grisâtre pendant les BLAST ? Ces quelques passages en couleur sont distillés avec justesse et parcimonie. Des collages réalisés par Polza à l'hôpital psychiatrique aux tableaux qui semblent exprimer sa propre souffrance, Larcenet livre un album visuellement exceptionnel.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Ce troisième tome de Blast, " la tête la première " est terrible et terrifiant.
Certaines scènes, insupportables.
La souffrance extrême qui exsude des images, qu'elle soit psychologique ou physique, me touche au plus profond.
Quant aux tableaux découverts dans la maison abandonnée d'un suicidé, ils m'ont immédiatement fait penser au "Cri " de Munch.
La même épouvante s'y exprime. C'est au-delà de toute souffrance.
Et, toujours, les vols de corbeaux...
Et toujours, les vols de rapaces.
Et, dans toute cette horreur, des moments bucoliques : le dessin d'un oiseau, d'un chat, d'un ruisseau, magnifique de précision et de beauté.
Jamais je n'ai été bouleversée à ce point par une BD.
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Après l'apocalypse, on avait bien du mal à s'imaginer ce que serait la vie de Polza Mancini. Il avait quelques options, quelque part entre assistant trafiquant et future victime d'un psychopathe. Finalement, il choisi de reprendre sa vie d'errance... comme au bon vieux temps d'avant Saint Jacky !

Les enquêteurs approfondissent l'enquête, soucieux de recouper toutes les informations qu'ils ont en leur possession avec l'histoire racontée par Polza. Celui-ci poursuit son récit, l'édulcorant toujours à son rythme, lent, précautionneux du moindre détail. On est promenés dans ses pérégrinations verbales, accrochés à ses dires sans savoir s'ils sont véridiques... vu le bonhomme, qui lui-même se qualifiait il y a peu de menteur, on a du mal à le croire... mais il y met tellement d'embellissement et de détails qu'on ne peut que vouloir y croire... d'autant plus que les sources des policiers corroborent son argumentation.
Il n'y a pas à dire : s'il ment, il le fait merveilleusement bien, avec une méticulosité d'une incroyable finesse !

Cette fois Polza nous raconte l'après Saint Jacky, son séjour à l'hôpital et sa rencontre avec cette mystérieuse Carole Oudinot. Ça y est, on va enfin savoir qui est cette fille dont on sait d'emblée qu'elle va mourir... mais n'allons pas trop vite, ce serait sauter bien des étapes !


La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Le temps de la garde à vue touche à sa fin, on presse Polza Mancini d'aller au but, au sujet de son inculpation, l'agression de Carole. Mais plus on approche du temps présent, plus le passé fait irruption. Il faut dire qu'il n'est pas forcément pressé de raconter sa rencontre avec Carole, qui lui rappelle sa descente aux enfers juste avant, sa rencontre avec la barbarie humaine. Polza est en état de stress post-traumatique, tandis que son ami Roland est schizophrène à tendance agressive. Il y a beaucoup de violence et de tension dans ce volume, qui est plus dur que les autres. Et pourtant Polza apprécie toujours autant observer la nature, ce qui nous donne toujours de belles représentations graphiques.
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