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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il n'a fallu que quelques phrases pour être séduite par l'écriture de ce roman.

La rencontre initiale avec le personnage central laisse tout de suite présager une originalité, quelque chose d'indéfini, qui en fait un être singulier. le doute ressenti à la lecture d'un curieux pronom personnel (une coquille ?…) laisse la place aux interrogations lorsque cette coquille se répéte, et définit ainsi l'ambiguïté de Sam.

Son arrivée dans la bourgade de Saint-Airy ( le clin d'oeil à Martin Mongin est réjouissant), ne passe pas inaperçu. Et lorsque son intention de s'y installer se précise, l'on parle, beaucoup, Clochermerle se réveille, pour le meilleur et surtout pour le pire.

L'intrigue m'a tenue en haleine, sans faillir jusqu'à la fin, soutenue par la magie de l'écriture. de l'écriture inclusive, qui aurait pu être un obstacle mais qui finalement est parfaitement justifiée par le propos, à l'emploi de néologismes, d'adjectifs déclinés en verbe, comme des bijoux dans un coffret.

L'auteur a un talent certain pour insérer des anecdotes à la fois drôles et informatives. Comme l'histoire de la vie de Mark Twain, et de sa relation à la comète de Haley. Et pour éviter l'effet wikipédia, recours au Jeu des Mille Francs !

Brève allusion à la pandémie, qui est une histoire ancienne et donc situe le roman dans un futur proche. de même que la polémique autour des humanoïdes. Et pourtant, on n'a aucune envie de classer le roman dans la catégorie SF.

La psychologie des personnages est subtilement mise en scène et le poids de l'exaltation collective démontre la fragilité de l'opinion personnelle face à l'irruption de sentiments refoulés.

La vie en collectivité dans une petite ville est bien cernée, avec les remous de conseils municipaux à haut risque, et la réputation des absents qui se construit entre les bacs à shampoings et le bar du centre-ville.


Très belle découverte d'un auteur lu pour la première fois mais pas la dernière.

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Je me souviens de l'été 2019 (et oui déjà !!) où j'avais été éclaboussée par une évidence qui confirmait l'appartenance d'Erwan Larher à cette famille d'écrivains qui : (je me cite… waouh…)
« détient l'art du maniement des mots, du maniement des pages, de la typographie, de l'écriture, qui sculpte des personnages, qui façonne la langue afin que le lecteur puisse s'interroger et questionner le monde »
Et là… rebelote !
De nouveau, un objet littéraire est né !
Ben oui il est fort notre affranchi!
Il parvient encore une fois à questionner intelligemment notre société, mène une intrigue qui nous tient en haleine jusqu'au bout entre le polar et le SF, dans ce village perdu au milieu de nulle part.
Dans cette satire sociale, le mystérieux Sam, être indéfini, va acquérir la maison du disparu pour la rénover. Mais l'arrivée de cet étranger dans ce trou pommé va faire jaspiner !!
Altérité, identité sexuelle, politique, pouvoir, refoulements, intolérance, attractions, tout y est et c'est jubilatoire.
Une intrigue haletante, une écriture intelligente extrêmement travaillée, ou si elle ne l'est pas, cela relève du génie car il est rare de voir un auteur manier le verbe de cette façon.
On se délecte d'anecdotes, du jeu avec les mots et notre grammaire. Erwan Larhrer manipule subtilement les néologismes… et il nous embarque.
C'est à lire !!!

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Sam traverse Saint Airy et a un coup de coeur pour une maison visiblement abandonnée du village.
Un projet nait dans son esprit et l'installation se fait très rapidement.
Seulement, l'arrivée d'une personne étrangère dans ce petit village un peu fermé sur lui-même va provoquer des évènements en cascade.
Avant les polémiques récentes, on comprendra bien mieux l'intérêt de certains usages de grammaire et de vocabulaire.
Et on arrêtera peut-être enfin de hurler plutôt que de se poser autour d'un verre pour discuter posément et chercher à comprendre l'autre. Et finalement, ce qui ne nous fait pas de mal, fera peut-être du bien à l'autre.
L'écriture d'Erwan Larher est vraiment inimitable.
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Indésirable est présenté comme un roman noir, un roman politique et une étude de moeurs. Il déroule cinq années de la vie d'un microcosme perturbé par l'arrivée d'un corps étranger, une personne intersexe au passé flou, qui va tomber sous le charme d'un logis médiéval (toute ressemblance sur ce dernier point avec celui qui a tenu la plume ne serait que fortuite, euh ou pas !). Indésirable est effectivement tout cela à la fois et bien plus encore. C'est un roman singulier, inventif, un poil déjanté. de plus, Erwan Larher a eu une idée de génie en forgeant une langue épicène pour exprimer le dissemblable. Comme la plupart des lecteurs, mes yeux ont buté la première fois, j'ai d'abord cru à une coquille. Puis la retrouvant, je me suis questionnée. Peu à peu les pièces du puzzle se sont assemblées. Dès lors, la coquille est devenue logique. Une évidence. Sam læ personnage centralæ est Indésirable. Iel dérange, divise, vient perturber le village de Saint-Airy qui s'apprête à être connu dans toute la France non pas parce qu'il est une plaque tournante d'un trafic de drogue à grande échelle, mais grâce au tournage de cette merveilleuse émission qu'est "L'amour est dans le pré". Une fierté locale perturbée par l'arrivée de Sam qui ne pense qu'à préserver le patrimoine immobilier. Quel être étrange et ce, à plus d'un titre. D'ailleurs les étrangers ne sont pas les bienvenus à Saint-Airy surtout s'ils bousculent l'entre-soi, l'étroitesse d'esprit et le conservatisme des autochtones. Sam s'en rendra vite compte. Iel va déchaîner les passions, être un catalyseur pour certains. Iel va diviser, des clans vont se former jusqu'au sein du conseil municipal. La singularité de Sam va chahuter tout ce petit monde. Iel est l'élément perturbateur qui va permettre d'observer et d'analyser ce microcosme.

Aucun doute, Erwan Larher est un grand auteur, pour preuve tout au long du roman, il parvient à tenir le cap et à ne jamais "genrer" Sam. Une véritable prouesse. Et comme si cet exploit ne suffisait pas, il nous propose un livre sans style. Attention, pas de méprise, je n'écris pas l'inverse de ce que je viens de déclamer au début de ce paragraphe, je veux juste dire qu'Indésirable embrasse tous les styles. Il m'est revenu en mémoire la citation de Jules Renard, "Le style, c'est l'oubli de tous les styles". Indésirable c'est exactement cela. À quoi bon vouloir faire rentrer ce roman très dense et riche dans une case ? À l'instar de Sam, Indésirable est inclassable. Il oscille entre littérature blanche et noire, roman sociétal et politique, étude de moeurs, thriller, fiction, tous les styles y sont. Il a brassé large Erwan Larher, sans compter les références à ses précédents romans et ceux qui ont fait l'actualité qu'il s'est amusé à glisser, de même que les pointes d'humour et les petits pics de-ci de-là. Indésirable est tout son contraire. Un désirable. Un conseil, lisez-le !
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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[ Pour le pitch, le synopsis, l'accroche, lire la quatrième de couverture, et la bio de l'écrivain ]

“ une lecture qui n'est pas neutre... ”

Je recycle ici une remarque un peu mystérieuse (même pour moi) que j'avais faite à propos du premier livre d'Erwan Larher que j'ai lu en février 2015 et qui était son quatrième roman (Entre toutes les femmes).
Je l'ai cherchée et retrouvée parce que la lecture d'Indésirable, et la particularité de Sam, le personnage central, me rappelaient quelque chose, mais quoi ?

Bingo, elle colle parfaitement pour ce huitième roman, qui ne ressemble pourtant pas aux précédents, qui eux-mêmes ne se ressemblaient pas entre eux !

Par ailleurs c'est une marque de fabrique d'Erwan Larher : les correspondances entre ses romans, les personnages qui font un cameo de l'un à l'autre, le héros de l'un qui fait silhouette dans l'autre et lycée d'Antony.

Et ça me rassure pour Sam : je parie qu'iel réapparaîtra un jour prochain entre des lignes encore à écrire (pardon, je divulgâche un peu, mais moins que d'autres). C'est peut-être un truc d'écrivain pour fidéliser les lecteurs qui aiment bien les surprises, en tout cas, ça marche pour moi !

Une autre spécialité d'Erwan Larher : les cameos de potes écrivains ; cette fois, encore plus subtil, c'est le personnage (mais tellement plus qu'un personnage) du formidable roman éponyme de Martin Mongin qui prend corps dans Indésirable : Francis Rissin, le polymorphe génial, réincarné en Erwan Lahrer, écrivain !
Si vous n'avez pas suivi, c'est pas grave... j'ai été bluffée par ce noeud de vraies-fausses références intriquées qui cache peut-être quelque chose de plus subtil que l'admiration généreuse d'un écrivain pour le travail de ses pairs.

J'entends votre méfiance persifler d'ici : ça sent l'entre-soi, que ce soit entre romanciers d'une même génération (et tous publiés chez des éditeurs indépendants — pas si “petits” que ça — tiens, tiens), ou entre lecteurs fanatisés et lectrices groupies.
Faux, archi-faux.
Et même si c'était (un peu) vrai... c'est un bonheur de découvertes et de retrouvailles, alors tant pis pour vous si vous ne voulez pas en profiter.

Quoi, vous râlez encore ? Comment ça je dis rien sur ce roman ? Je ne fais que ça, relisez-moi !
OK alors, pour celles et ceux qui n'ont pas encore compris : j'adore ce Larher-là, je l'attendais, je le relirai pour y trouver d'autres surprises, clins d'oeil et références détournées. Pour y retrouver aussi l'ambiance du village de Saint-Airy, plus intéressé par le tournage d'une émission de téléréalité dans ses murs que par le projet porté par Sam pour valoriser un patrimoine architectural décati ; les magouilles municipales, les réactions des Saint-Airois à “l'étrangeté” de Sam, les alliances qui se renforcent ou se retournent. Et voir comment à partir du Turning Point (titre du chapitre central), le roman prend d'autres couleurs, plus dramatiques, psychologiques, aventureuses, fantastiques...

Sachez quand même (surtout si vous n'en avez encore jamais lu) qu'Indésirable est une pierre d'un tout en construction, d'un édifice mythologique et littéraire qu'Erwan Larher compose patiemment, intelligemment. Vite chez vos libraires (profitez des rééditions récentes en poche) !

Vous êtes restés ? Chouette. Alors je me calme et je continue. J'ai déjà pas beaucoup de lecteurs, je vais veiller à ne pas les agresser !

Erwan Larher possède une écriture très reconnaissable.
Il y a par exemple son amour irréfragable pour les mots peu usités. J'ai pris l'habitude de les recopier en marge de mes notes de lecture manuscrites, pour le plaisir d'aller les “visiter” après coup (je note aussi la page). Il y avait cette fois entre autres : adamantin, amplective, amuïr, mofette, orpiment, palingénésie, perspicuité, siccité affective, sycophante, etc. ; je pense que désopilé fait partie des néologismes !
Une leçon d'humilité aussi : il y en a beaucoup que j'avais déjà rencontrés en lisant Larher, décodés, et oubliés...
J'ose lui faire une suggestion : publier bientôt un lexique des mots rares qu'il a dégoté depuis qu'il est entré en écriture !
À tout ça il a superposé dans la narration d'Indésirable une grammaire nouvelle pour le neutre (accords en genre, conjugaison de la troisième personne, etc.) !
Et ça marche parce que c'est fait sérieusement, sur des bases quasi académiques, tout en restant ludique.

Un autre conseil : procurez-vous le numéro 222 du Matricule des Anges d'avril 2021 qui consacre sa couverture et tout un cahier-dossier (10 pages et photos) à Erwan Larher !
Je reconnais que cela m'a un peu intimidée et paralysée pour vous parler d'Indésirable.
Difficile de trouver des angles de présentation originaux après ça.

À propos de notoriété littéraire. Erwan Larher confie au journaliste qui l'interroge que son succès est “familial”, voulant sans doute dire qu'il est lu dans un entourage amical limité. Fausse modestie ou vraie préoccupation ? En tout cas, dans mon entourage familial à moi, je fais lire Larher depuis que je l'ai découvert, et on m'en redemande ! Alors, d'un réseau de lecteurs à un autre, ça va commencer à faire flaque d'huile, non ?


Lien : https://tillybayardrichard.t..
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Le roman d'Erwan Larher est une histoire à multiples versants. L'auteur mêle différentes approches :
- l'apparrence
- un pan sociétal et social (le devenir des villages, le patrimoine, la solitude, la paysannerie, entre autres)
- du noir
- du religieux en pointillé

Toutes ces facettes s'articulent les unes aux autres de façon cohérente dans un récit où l'émotion a point plusieurs fois.
De l'apparrence physique binaire de Sam, l'auteur dévoile la pluralité des coeurs de tous ces personnages desquels jaillissent le meilleur comme le pire tant en paroles qu'en agissements (Sam y compris).
Tout le propos de l'auteur est servi par une plume que j'ai beaucoup aimée.
Une très belle première découverte de l'auteur.
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Coup de coeur !
Après avoir lu « le livre que je ne voulais pas écrire« , « Pourquoi les hommes fuient » et « Marguerite n'aime pas ses fesses » d'Erwan Larher, j'étais impatiente de découvrir ce qui se cachait derrière / dans « Indésirable ».
Et j'en ressors comblée – j'ai vraiment kiffé ce roman complètement décalé et déjanté!
D'une part, la langue utilisée est réellement maîtrisée; dans ce roman, le lecteur invente une écriture intersexuée – non pas inclusive mais littéralement neutre de la première à la dernière page.
D'autre part, une histoire qui, à priori, prône le droit à et le respect de la différence… à priori car, comme dans « Marguerite… », le scénario initial va rapidement laisser place à de nombreux rebondissements et perturber fortement la sympathie ressentie par le lecteur à l'égard du personnage principal.
Un ovni littéraire – dans lequel il est question, dans le désordre, d'iel, de « l'amour est dans le pré », d'un petit village campagnard où tout se sait et rien ne reste caché très longtemps, de vieilles pierres (un des dadas de l'auteur – je vous invite à visiter la page Facebook le Logis du Musicien), de trafics en tous genres, de violence, d'amour, d'abus de pouvoir et tant d'autres choses encore – un ovni qui confirme l'incroyable talent d'Erwan Larher.
Une des perles de 2021 !
Lien : https://letempslibredenath.w..
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