Le sang versé

Si je n'avais pas été entièrement conquise par Horreur boréale, après la lecture de ce second volet sur les pérégrinations de Rebecka Martinson, c'est chose faite aujourd'hui.
Dans Le sang versé, cette jeune avocate accepte une mission qui va lui permettre une nouvelle respiration. En effet victime d'une sévère dépression, à la suite d'un traumatisme vécu dans le premier opus, notre héroïne prend de l'épaisseur et gagne en profondeur.
De nouveau de retour au pays, sur les traces de son enfance dans la maison de sa grand mère à Kurrawaara, elle retrouve ses souvenirs, ses émotions et la force qui vont l'aider à se reconstruire.
Un retour aux sources, en Laponie où elle a grandi, incarnée par Gulla Ben ("Pattes jaunes"), la louve fragile et indépendante à l'image de Rebecka.
Avec cette nouvelle intrigue (meurtre de Mildred,une femme pasteur), Asa Larsson nous entraîne une nouvelle fois dans le milieu évangélique suédois
d'une petite communauté et, souligne le rôle que peut y prendre une femme pour changer les mentalités et modifier la société par l'engagement politique et civique. Ainsi elle témoigne d'une Laponie toujours vivante mais coincée entre modernité et traditions.
Avant de conclure, j'ajoute que j'ai apprécié de partager le quotidien de cette micro société, près de Kiruna, à quelques kilomètres du Cercle polaire, à travers ses différents personnages et l'évocation de ses paysages.
Suite au prochain volet.

Le sang versé, c'est celui de Mildred Nilsson, femme pasteur retrouvée pendue dans son église. Les inspecteurs Anna-Maria Mella et Sven-Erik Stalnacke sont chargés de l'enquête qui se révèle complexe car le caractère bien trempé de Mildred était loin de faire l'unanimité au sein de sa communauté. Coïncidence ou pas, c'est aussi le moment que choisi l'avocate Rebekka Martinsson pour revenir dans la région après une expérience douloureuse...
J'ai vraiment apprécié ce roman policier suédois : le suspense est au rendez-vous et les rebondissements sont nombreux.
Je n'ai pas lu Horreur boréale qui met déjà en scène Rebekka et Anna-Maria mais cela ne m'a pas vraiment dérangée : les références à ce roman m'ont plutôt fait penser que Rebekka cachait un lourd passé et qu'elle esayait de se reconstruire doucement.
Ce qui m'a plu, ce sont les nombreux flash-back qui permettent de découvrir les relations plus ou moins tendues entre Mildred et plusieurs paroissiens et qui expliquent le comportement de certains. Son combat pour l'émancipation des femmes et la protection d'une louve dérange beaucoup.
Un polar réussi !

Malgré une première rencontre totalement ratée avec Asa Larsson (voir ma critique "Les nouveaux prophètes"), j'ai décidé de lui accorder une autre chance en lisant le deuxième opus de la série consacrée à l'avocate Rebecka Martinsson que l'on retrouve deux ans après, très affaiblie psychologiquement par le drame vécu précédemment. Chargée d'accompagner un de ses collègues à Kiruna, son village d'enfance, la voilà, bien malgré elle, mêlée à l'enquête en cours. Les policiers du coin tentent d'y élucider depuis des mois l'assassinat de Mildred Nilsson, une femme pasteure au caractère bien trempé et aux idées féministes difficilement acceptables par la population masculine locale, un brin misogyne il faut bien l'avouer.

Même lieu, même départ d'intrigue (l'auteure en veut sûrement aux représentants des différents cultes car voilà un deuxième livre qui débute par le meurtre de l'un d'entre eux), même absence de rythme (souvent reproché au polar suédois), et pourtant, j'ai été beaucoup plus convaincue que par "Les nouveaux prophètes". Peut-être me suis-je enfin habituée à la complexité des patronymes suédois, me direz-vous ? Cela peut jouer, mais je crois surtout qu'Asa Larsson s'est grandement améliorée, en donnant des bases solides à son intrigue, mais aussi en creusant la psychologie de ses personnages. Derrière l'aspect rustre de certains se cachent parfois de profondes blessures du passé. J'ai beaucoup aimé l'innocence de Manne au milieu de ce monde de brutes. Malgré mon horreur du froid, j'ai supporté la rigueur de ses paysages arctiques et l'âpreté du climat car l'auteure y a établi un magnifique parallèle entre le monde des loups et celui des hommes. L'intrigue policière alterne avec l'histoire de Guna Ben, la louve rejetée par sa meute, véritable symbole de Mildred, la femme libre. Les animaux, à travers la relation homme-animal, ont d'ailleurs une grande importance dans ce titre même si malheureusement ils n'y ont pas toujours le beau rôle. Seul bémol qui persiste, un dénouement très rapide qui n'a pour seul but que celui de vous faire lire le troisième opus.

En attendant de découvrir "La piste noire", j'accorde un 15/20 à ce polar venu du froid.

J'avais laissé traîner très, trop longtemps le premier titre d'Åsa Larsson, "Horreur boréale", j'ai laissé passer beaucoup, peut être même trop de temps avant de me procurer le deuxième titre traduit en français.
Et pourtant, le fait de redécouvrir la vie tout au Nord de la Suède, à la limite de la Norvège, n'est pas sans me déplaire.
Olivier Truc nous a donné à voir un aperçu au travers des histoires des Samis, habitants de ce bout du monde.... mais il n'y a pas qu'eux, il y a des hommes et des femmes qui se retrouvent dans ce coin paumé pour d'autres raisons que d'élever des rennes.
D'un côté, historiquement la mine de fer a attiré la main d'oeuvre. Elle reste rentable pour l'instant, même si l'exploitation du filon nécessite de se faire de plus en plus profondément avec le risque d'effondrement du sol pour une partie de la ville, (le déménagement de certains quartiers est en cours !),
De l'autre le récent engouement du tourisme de masse vers le grand Nord, avec le mot "Arctique" et tout ce qui peut se conjuguer avec ce terme magique. Les chiens, les traîneaux, les motos neige et les hôtels de glace drainent un maximum de touristes.

Ce livre est très réussi, l'intrigue permet à l'auteur de nous parler de l'étouffement des mentalités dans de toutes petites communautés avec un rigorisme religieux (parfois ou toujours ?) à la limite de l'intolérance, de la difficulté d'être une femme dans un milieu si machiste, la difficulté de vivre au grand jour son homosexualité .... un vrai tour d'horizon des soucis de notre civilisation actuelle, en Suède ou ailleurs dans notre monde !

L'avocate Rebecka Martinsson, en mission pour son cabinet, est de retour dans sa ville natale de Kiruna, au nord de la Suède, à proximité du cercle polaire. Elle y revient un an après une affaire douloureuse pour elle. Malheureusement les fait se répètent, Mildred Nilsson une femme pasteur est retrouvée mutilée et pendue à l'orgue de son église. Ce meurtre n'est pas sans rappeler à la jeune femme une affaire similaire qui a eu lieu un an auparavant. Ceux sont les inspecteurs Anna-Maria Mella et Sven-Erik Stalnacke qui sont chargés de l'affaire. Et l'enquête va se révéler plus complexe qu'il n'y parait. La victime de par son le caractère bien trempé et son militantisme féministe un brin écolo étaient loin de faire l'unanimité au sein de sa petite communauté.
Voilà le décor est planté :
Deux pasteurs sont assassinés et, pour une fois, il ne s'agit ni de l'oeuvre d'un tueur en série, ni de celle d'un groupe de satanistes, lointain héritiers des Templiers, à la recherche d'un manuscrit prouvant que Jésus était père de famille nombreuse. L'enquête est bien menée, le roman prend le temps de construire et de développer les personnages, de les nuancer, de bien les intégrer à la vie du village dans lequel ils évoluent. de la psychologie, mais sans excès ; des points de vue variés qui enrichissent autant l'intrigue que l'ambiance. Bref, un excellent roman, classique mais pas académique.
J'avais déjà beaucoup aimé Horreur boréale paru à la série noire en 2006. Avec cette première enquête de Rebecka Martinsson, récompensée par le prix du Premier Roman policier suédois, elle faisait une entrée fracassante en littérature. Elle confirme ici son talent de compteuse et surtout elle reste sur son thème de prédilection ; à savoir la religion et le fanatisme qui en découle.

pour tout les amoureux 😍 de triller

Rebecka est mal. Elle ne se remet pas d'avoir tué des hommes en état de légitime défense. Cela fait un an maintenant, et elle ne retravaille toujours pas, ne sors pas, elle vivote. Un jour, elle est mandaté par son employeur pour une mission auprès d'une église précisément sur le même lieu où elle a due affronter les tueurs. Et là tout recommence, elle a nouveau au centre d'une enquête policière où l'on vient de tuer une prêtresse.

J'ai eu du mal à suivre au début, j'ai trouvé qu'on ne voyait pas tellement Rebecka en héroïne mais plutôt en personne passive. Toujours est il que j'ai bien aimé, l'intrigue est bien ficelée et j'aime bien me retrouver dans ces paysages suédois.

l y a gens qui vivent près du Cercle polaire. Dans un climat rude une grande partie de l'année et pour beaucoup en harmonie avec la nature. Mais les distractions sont rares. La chasse, la pêche, les soirées alcollisées au pub pour les hommes, les réunions en tous genres (religion, cuisine, organisationelles) pour les femmes. C'est dans cette atmosphère que Rebecka Martisson, avocate traumatisée par des homicides précédents (horreur boréale du même auteur) est amenée à un retour devant la mener sur la voie de la guérison. Or, une pasteure a été assassinée dans cette région dont elle est originaire. Malgré elle, sa curiosité l'emmène sur de drôles de chemins qui la stresseront encore plus. Dans ce décor glaçant qu'elle connaît parfaitement pour y avoir été élevée, Asa Larsson, elle-même avocate nous mène par le bout du nez en multipliant les pistes sur des suspects qui ne le sont pas tous. Seulement tous ont eu à faire avec la victime : une drôle de femme attachante par certains aspects sociaux, mais détestable dans sa vie plus secrète. En fil rouge, on suit la vie d'une louve, sujet de discorde entre les paroissiens. le scénario manque peut-être de punch, mais les décors et la psychologie des personnages nous incitent à aller de l'avant. Jusqu'à un final quelque peu prévisible et qui laissera Rebecka Martisson dans un état encore plus perturbant qu'à son arrivée. Guérira-t-elle dans un prochain roman d'Asa Larsson ?

Un superbe livre de cette auteure suedoise qui nous tient en haleine tout au long de l'intrigue :Apres une introduction violente où l'on rentre dans le vif du sujet l'enquete demarre et nous passons de rebondissements en rebondissements jusqu'au dénouement final !L'auteure reussit a parfaitement marrier les deux histoires sans jamais nous perdre en chemin et le suspense monte cesscendo : difficile de lacher le livre une fois ouvert !

C'est le solstice d'été et non loin du cercle polaire, le soleil ne se couche pas vraiment. C'est dans cette nuit crépusculaire que le corps mutilé du pasteur de la paroisse de Kiruna, Mildred Nilsson, est découvert dans son église. Et c'est aussi dans cette paroisse que d'autres pasteurs sont morts des mois auparavant et ce nouveau meurtre ravive de nombreuses douleurs, particulièrement chez Rebecka Martinsson, avocate originaire de la région. Celle-ci, envoyée sur place par le cabinet pour lequel elle travaille pour contrôler l'enquête, découvre que Mildred n'était pas forcément très aimée dans la région à cause de son franc-parler et de ses attitudes militantes et féministes …

Moi qui aime lire les livres d'une série dans l'ordre, eh bien, cette fois, je me suis plantée toute seule comme une grande ! Ayant le tome 3 des « enquêtes de Rebecka Martinsson » qui m'attendait, j'ai voulu commencer par le premier et j'ai donc attaqué cette lecture pendant mes vacances d'été. Mais assez rapidement, j'ai trouvé un peu étrange la façon qu'avait l'auteure de présenter son héroïne et de parler des premiers meurtres de pasteurs mais j'ai néanmoins continué ma lecture. Ce n'est qu'en lisant les remerciements en fin d'ouvrage que j'ai compris que c'était le tome 2 et que j'avais laissé le tome 1 à la maison (il faut dire que je n'avais trouvé le tome 1 qu'en format poche alors que j'ai les deux autres en grand format et du coup, sur la pile, je n'ai pas vu le premier) ! J'ai donc été un peu perturbée par les références à la première histoire (et qui malheureusement m'ont du coup appris pas mal de choses sur l'affaire du tome 1) mais hormis cela, j'ai trouvé l'enquête intéressante et le décor à la limite du cercle polaire plutôt dépaysant. J'ai eu un petit peu de mal avec Rebecka mais comme il me manquait des informations sur son passé, cela était finalement logique de ne pas complètement s'attacher à elle. J'ai d'ailleurs préféré les deux policiers chargés de l'enquête. J'ai aimé découvrir le milieu de la religion en Suède et voir comment celle-ci fait partie intégrante de la vie quotidienne et de la vie des villages mais il faut dire que Mildred n'est pas un pasteur comme les autres ! le suspense n'est pas intense, l'action reste simple et les développements font plus la part belle au psychologique qu'aux courses poursuites. Les personnages sont bien travaillés, intéressants et suffisamment variés pour maintenir l'intérêt de lecture (car il faut dire que certains passages sont un peu lents). J'ai donc apprécié ma visite de Kiruna et ma découverte mais j'aurais sûrement encore mieux aimé si j'avais commencé par le tome 1 … que je vais m'empresser de lire à mon retour !