Chevauche-Brumes

Je ne vous refais pas le quatrième de couverture, qui est dispo en tête de page…
C'est un (petit) roman sympa, avec un univers esquissé qui apparaît prometteur, et surtout une idée originale qui soutient l'intrigue. Les personnages sont inégaux, mais globalement leurs psychologies sont moyennement convaincantes (le "noble", le fier, le cupide…), mais il est quand même agréable de suivre leur pérégrinations.
Globalement il n'y a pas de temps mort dans cette histoire, et c'est tant mieux.

Là où ça pêche un peu, selon moi, c'est sur les scène de bataille (qui ponctuent l'intrigue), qui sont un peu fouillis et où il n'est pas toujours facile de savoir ce qu'il s'y passe.
Mais le plus gros défaut du livre est encore ailleurs. C'est le principal défaut de la plupart des bouquins de ce genre (je pense au très décevant "Légende" de David Gemmell par exemple) : quand il s'agit de raconter un siège, où une incursion en territoire ennemi, comme c'est le cas ici... Et qu'on se retrouve avec une poignée de soldats faisant face à une horde innombrable de monstres en tous genres (comme c'est le cas ici), et que tout le monde arrive à bon port sans problème ou presque, ça fait moyennement crédible. Moyennement sérieux. Les principaux personnages (ceux qui sont nommés) traversent la plupart des épreuves, les anonymes soldats tombent autour d'eux. La plupart du temps sans que ça gêne les personnages principaux...
C'est un peu chiant comme façon de raconter des batailles. Un peu de fraîcheur à la G.R.R. Martin serait bienvenue, pour décimer un peu les rangs des officiers et faire survivre quelque troufion misérable. Histoire de donner un peu de crédibilité à l'oeuvre.

Dommage que les créatures de brume ne soient pas un peu plus longuement décrites aussi.
Mais sinon, l'idée de départ, avec la brume, les créatures, et je ne vous spoile pas le reste, est très bonne.

D'ailleurs au rythme (globalement lent) du déroulé des évènements, la fin (du livre) arrive très vite. Quelques pages avant on est en plein dans l'action, on tourne 2-3 pages, c'est fini. C'est un peu sec comme façon de terminer l'histoire. Surtout qu'on aurait aimé en savoir plus.
Après la destruction de l'obélisque Ondourmane, on peut se demander comment les mages du royaume vont pouvoir mobiliser leur magie. Y parviendront-ils ? Ou est-ce qu'ils auront besoin de la pierre magique comme Jerrod ? Est-ce que le moindre petit essai les fera imploser comme Isore ? Ou se perdre dans le flux comme Ozgar ? En tout cas l'équilibre (précaire) décrit en début d'ouvrage s'en retrouve bouleversé, et on ne sait pas comment il pourra être rétabli. Et c'est dommage. Parce que c'est intéressant de suivre une légion, mais suivre les personnages secondaires aussi aurait été de bon augure.
Pareil pour les Doryactes, elles arrivent, font les fières, se démènent au combat, sans aucune faille (je trouve ça moyennement crédible aussi. Tout ça est trop "parfait" pour faire réel), et à la fin de l'histoire elles sont quasiment balayées d'un revers de la main... Dommage qu'au moins quelques-unes ne rejoignent pas la nouvelle compagnie des chevauche-brumes, ça les aurait rendu plus humaines...

Bref, un livre sympa qui joue son rôle : divertir. Pas de grand personnage super mémorable, mais une idée originale (quoique pas assez exploitée). On aurait apprécié que l'accent soit mis un peu plus sur les intrigues de cour, sur la civilisation Ondourmane, sur les rivalités entre royaumes, sur la magie, plutôt que sur des batailles contre des monstres, chapitre après chapitre. Mais bon.
Quand on commence on en envie de savoir comment ça va se terminer... Et c'est déjà pas mal.

Je n'ai pas aimé cet espèce de récit de quête militaire... J'ai détesté les dialogues... Je ne me suis pas sentie concernée par les actions des personnages... Mais contre toute attente, j'ai aimé les 40 dernières pages ! Dommage parce que c'était la couverture de celui-ci qui m'avait convaincu de participer au Prix Bibliothècaires des Imaginales...

Ce premier tome d'une trilogie me suffira. L'auteur est passionné par l'histoire. Son roman est donc parsemé de termes techniques médiévaux authentiques pour décrire les tenues et les armes de ses héros. Un décor trop authentique manquant d'imagination, car dans héroïc fantasy il a bien pris le premier mot héroïsme, mais point trop de fantaisie n'agrémente cet ouvrage. Il n'y a rien de très original dans cette histoire qui pourrait nous aider à supporter une écriture impersonnelle et des dialogues vulgaires. Nous avons là une compagnie de soudards et une d'amazones en face de nuées de terribles monstres. Et de très longues descriptions de batailles sanglantes pour mettre un peu de suspense. Je te tue, tu me tues...Il reste tout de même quelques survivants pour une suite. Mais ce sera sans moi.

Je n'ai pas accroché. En grande partie pour la façon dont les femmes sont représentées. J'ai tout d'abord pensé que ce serait un roman sans femmes tellement elles ont mis du temps à arriver.

Une fois là, c'était la fête aux clichés: la serveuse chaudasse aux gros seins, ou encore la mage puissante mais qui est reluquée comme une bidasse et qui bien sûr veut pecho. Les amazones tentent bien de sauver les meubles mais sans grand succès.

Elles sont malmenées à cause leur genre. On leur dit qu'elles ont des natures de vipères par exemple (bah oui c'est sont des femmes voyons...).

La phrase qui m'a le plus choquée c'est "étant donné la fraîcheur de cette bonne dame, un derrière de porte ferait l'affaire". Quel magnifique respect pour les femmes!

Quel dommage de voir un livre de fantasy moderne être bourré de clichés vieillots. On est pourtant passé à autre chose depuis.

Et l'histoire? C'est plutôt classique, avec un système de royauté et de castes de métiers. On suit une unité de soldats qui exécute une mission pour le roi et qui va s'avérer bien plus importante que prévu.

Sinon, la morale des soldats n'est pas folichonne. Genre ils lancent des marrons sur les religieux parce qu'ils aiment pas leurs prières. Et quand les gardes des religieux essayent de les défendre, ils les tabassent et les volent en étant tout fiers.

Vraiment, je n'ai pas accroché à ces personnages. Et pourtant, les personnages violents ou méchants dans les livres quand ils sont bien construits, me plaisent mais là, il m'a manqué quelque chose.

Concernant l'écriture, je reconnais l'effort de l'auteur dans le choix de son vocabulaire. C'est travaillé avec beaucoup de termes précis. Même si cela m'a semblé souvent juste pour un effet de style sans que cela apporte à la lecture.

Autre point positif, cette belle couverture. Elle est très réussie et retranscrit bien l'ambiance du livre.

Ce livre a beaucoup de succès, je ne suis juste pas la lectrice qui lui correspond.
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