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4,09

sur 1990 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nous assistons « en direct » à la naissance de Laurence, alors que la religieuse qui fait office de sage-femme fait remarquer qu'il ne s'agit que d'une fille. Or le père de famille, le Dr Barraqué voulait absolument un garçon, que l'aînée soit une fille, passe encore, mais que le scenario se répète, c'est une infamie et en plus la femme d'un de se amis vient d'accoucher d'un garçon, il en est réduit à raser les murs, en sortant de l'hôpital ! Notons au passage que nous sommes en 1959 !

Ensuite vient le choix du prénom, mais avait-on vraiment prévu un prénom féminin ? Ce sera donc Laurence (l'aînée a hérité d'un prénom non genré : Claude!)

Ton père va le matin à la mairie déclarer la naissance, la « née-sans ».

Le couple repart donc avec une fille sous le bras, comme un paquet encombrant. le père va briller durant toute l'enfance puis l'adolescence par son absence, son épouse qui a l'importance d'un meuble dans la famille, ne s'en occupera guère plus. Il n'est là que pour régenter, donner des ordres, des règles, formater ses filles en gros, comme il semble avoir formaté sa femme…

Cette lecture n'a pas été une partie de plaisir pour moi, car ce père a déclenché une puissante aversion, et page 158, quand j'ai vu comment il se comportait pendant la grossesse de Laurence, le roman a failli m'échapper des mains : j'aurais eu une Kalachnikov, à portée de main, je l'aurais trucidé… Mais j'ai tenu à terminer ce livre pour voir jusqu'où cela pouvait aller… mentir pour imposer comme gynécologue-obstétricien à sa propre fille, un véritable boucher, et le plaindre parce qu'il a mal géré, alors que c ‘est sa fille la victime … Cela se voyait au début du XXe siècle cf. « Corps et âme » de Maxence van der Mersch, à l'époque des « Mandarins » …

Très vite, Laurence fait ce qu'on attend d'elle, mais elle se réfugie dans les fantasmes, ses rêves sont là pour pallier les manques, les souffrances, car de surcroît, elle n'a rien à attendre de sa soeur, qui la traite aussi mal que le patriarche…

Quoi qu'il en soit, comment se construire, s'épanouir, trouver un sens à sa vie, être une femme, (mais qu'est-ce qu'une femme dans une telle famille?) quand on a grandi dans un tel milieu et aussi, quel couple peut-on former et quelles valeurs transmettre à ses propres enfants ensuite… être une mère, quand on n'a jamais reçu de marques d'affection de la sienne ? Laurence est-elle une femme, une pseudo-femme, un pseudo-homme ? de plus on ne peut pas dire que le nom de famille choisi par l'auteure « Barraqué » puisse être susceptible d'aider…

L'auteure nous livre une scène d'anthologie : quand le père, médecin je le rappelle, tente de leur expliquer la sexualité, l'importance de rester vierge et qui se termine ainsi :

« Bon, en définitive, poursuit le père, ce n'est pas compliqué, résumons-nous : il suffit d'être sages et d'obéir à votre père. Les filles ont leurs règles et elles suivent les règles, c'est tout. »

Camille Laurens nous livre ici une description au vitriol du machisme, et un plaidoyer pour le féminisme style MLF des années soixante-dix… Je suis née presque dix ans avant (le roman se situe en 1959, et je n'ai pas du tout vécu cela : dans la famille naître fille n'était pas un handicap, l'école primaire, puis secondaire était sous le signe de les filles dans une école les garçons de l'autre, certes, mais cela ne nous dérangeait pas. Ce que demandaient les parents, c'était bien travailler à l'école, faire des études, avoir un métier. Bien-sûr, nos mères étaient des femmes au foyer et ne s'épanouissaient pas au mieux mais on ne percevait pas une revanche à prendre à tout prix pour leurs filles…

Je suppose que l'auteure a choisi volontairement, pour illustrer son propos, ce père tout-puissant, méprisant, qui veut tout régenter et elle a réussi à le rendre exécrable, mais à force de le rendre antipathique, on en oublierait presque que la mère ne s'interpose jamais : les filles doivent subir, même si elle sont victimes d'attouchement, elles doivent se taire, c'est forcément de leur faute, et puis c'est connu le grand-oncle a les mains baladeuses …

J'ai remarqué en lisant ce roman, que l'auteure portait un prénom épicène pour reprendre la formule d'Amélie Nothomb et que son nom de famille était aussi une version dérivée de Laurence, et vue la manière dont le père est décrit, son comportement oppresseur oppressant oppressif, j'en déduis qu'il s'agit d'une autofiction … Or l'autofiction n'est pas un « genre », au sens littéraire bien-sûr, que j'affectionne.

L'auteure présente une description de l'hystérie au XIXe siècle à la Salpêtrière qui est très réductrice aussi… et n'oublions pas que l'hystérie existe aussi chez l'homme, mais cette « maladie » a été littéralement explosée : histrionisme c'est plus adapté aux hommes Ah ! Ah !

J'ai ressenti un profond malaise durant cette lecture, et je ne suis pas convaincue… d'ailleurs j'ai eu un mal fou à rédiger cette chronique (et sans lire les autres chroniques pour rester au plus près de mon ressenti), que j'ai dû refaire trois fois et qui ne me convient toujours pas en fait …

Je trouve par contre que Camille Laurens maîtrise très bien la langue et joue avec les mots, les associations d'idées, (l'opposition garce-garçon par exemple) Lacan aurait peut-être apprécié. Je n'ai lu que « celle que vous croyez » de Camille Laurens et il m'a laissé un meilleur souvenir. Par contre, je sens que celui-ci va me hanter quelques temps…

Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de l'auteure…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Quelle déception ! Quelques critiques élogieuses de mes « amis de Babelio » m'avaient incité à emprunter « Fille ». Ce texte de Camille Laurens, qui a souvent pratiqué l'autofiction, m'a laissé perplexe. Sur 220 pages, elle raconte le destin d'une femme confrontée à des discriminations, et aux mutations de la société française des années soixante à nos jours : sa naissance, sa vie de petite fille puis sa vie de mère.

Pour son père, avoir une fille était moins valorisant que d'avoir un garçon, ce fut hélas souvent le cas, encore au milieu du siècle dernier, quand débute le récit. L'auteure tente de rappeler les problématiques de l'éducation des femmes et de la « domination » masculine ; j'ai donc suivi, au début avec intérêt, l'évolution du personnage principal. Hélas, le texte n'est qu'une accumulation de clichés mainte fois repris, et qui sont aujourd'hui (heureusement) pour la plupart dépassés et périmés.

L'auteure, s'inspirant de son histoire, « de sa propre expérience de fille », propose donc de suivre le parcours de Laurence en trois étapes réparties sur trois chapitres. Camille Laurens ne voulait pas faire quelque chose de victimaire sur une femme accablée par sa condition de femme mais la première partie, consacrée à sa petite enfance, m'a paru beaucoup trop longue (130 pages) et terriblement ennuyeuse car trop caricaturale. Je ne savais plus s'il s'agissait d'un roman autobiographique ou d'un manifeste féministe. le côté larmoyant est assez insupportable, est-ce donc si terrible d'être née fille ? A travers une profonde litanie de choses vues et revues, Camille Laurens explore, à travers Laurence, tout ce que « être une fille » signifie pour elle et tente de généraliser son cas. Cette idée va à l'encontre de celle de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme : on le devient ».

J'ai plus apprécié les deux autres parties, consacrées à sa vie familiale, même si les poncifs restent nombreux. Les mentalités, avec les années ont bien heureusement changé, certes, j'en conviens, pas encore assez.

Etre fille, puis une femme, peut ajouter des difficultés à l'existence, mais le féminisme mérite mieux ! Sur ce sujet, j'ai lu des choses bien meilleures, par exemple le livre d'Olivia Gazalé : le mythe de la virilité.

https://www.babelio.com/livres/Gazale-Le-mythe-de-la-virilite/992131
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J'arrive un peu tard avec ce billet , j'ai lu ceux déposés sur le site, et je suis persuadée que de nombreuses jeunes femmes se sont laissées malheureusement prendre à la prose exaltée de C.Laurens.
Si comme dans toute généralité il y a des exceptions, les années 60 n'étaient en rien une malédiction pour les filles, et le "joug"est un mot qui devait leur être inconnu.
Certes les parents veillaient plus rigoureusement sur leurs filles , mais l'imagination n'a jamais manquée à cette jeunesse.
J'ai lu et apprécié souvent les livres de C.Laurens, mais peut-être est-il bon de rappeler qu'elle s'est fait connaître pour"sa réflexion constante autour du rapport entre la fiction et la réalité, l'illusion et la vérité".
Elle a été assignée en justice par son mari pour des propos "inexacts" et a évité de justesse la même chose en attaquant M.Darrieusecq. Tout est dit. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir gardé une belle écriture .
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Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour l'envoi, lors d'une masse critique privilégiée, de Fille de Camille Laurens.
J'ai souhaité découvrir ce roman car je garde un bon souvenir de l'essai : La petite danseuse de quatorze ans, qui m'avait permis de découvrir cette romancière. Sa plume m'avait plu, d'où mon impatience à découvrir Fille.
Mais qu'est ce qu'une fille ?
Définition du dico :
FILLE, nom féminin
1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.
2. Enfant de sexe féminin.
3. (Vieilli.) Femme non mariée.
4. Prostituée.
Laurence Barraqué grandit avec sa soeur dans les années 1960 à Rouen. "Vous avez des enfants? demande-t-on à son père. – Non, j'ai deux filles", répond-il.
Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c'est toujours mieux qu'une garce.
Puis Laurence devient mère dans les années 1990.
Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?
Fille est un roman qui m'a moyennement convaincu car le rythme est assez lent, en y réfléchissant bien il ne s'y déroule pas grand chose.
C'est une réflexion sur le fait d'être née fille, ce que ça implique pour l'entourage par rapport à naître garçon.
Il y a de bonnes choses dans ce roman toutefois je ne me suis pas toujours senti en osmose avec Laurence.
Nous portons le même prénom mais je suis née après elle, en 1974 et je ne pense pas qu'être née fille ai été un problème avec mon père. Il était contentd'avoir une fille ! Je ne me suis jamais senti mal aimée et j'ai pu faire ce que je voulais de ma vie. Quand on lui demandait s'il avait des enfants il me montrait en disait fièrement Oui, j'ai une fille.
Logique donc que je me sente un peu en décalage avec Laurence car ses préoccupations, ses interrogations, ne furent jamais les miennes. Je ne me suis jamais demandé si les choses auraient été différente en naissant garçon.
Je suis moi même maman d'un garçon mais j'aurais adoré avoir une fille et j'aurais fait en sorte qu'elle ai les mêmes chances que les mecs !
Fille est un roman intéressant, toutefois je n'ai pas accroché plus que ça et je suis un peu déçue.
Je vous invite quand même à le lire car l'écriture n'est pas désagréable, loin de là. Et suivant votre vécu, vous pouvez plus accrocher que moi :)
Ma note : 3 étoiles.
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Ce roman démontre les difficultés que sont d'être une femme (le sexe faible) dans notre société, notamment à cause des préjugés et des "normes" qui y sont ancrés et difficiles de "casser", malgré une indépendance acquise. Il démontre également à quel point nous sommes tous conditionnés dès la naissance, qu'on soit homme ou femme.

Le parcours de Laurence se déroule en trois phases : son statut de fille, celui de femme et enfin celui de mère. Et à travers ces trois étapes, on fait face à trois évolutions fulgurantes : les femmes n'ont plus besoin de l'autorisation de leur mari pour aller travailler, l'avortement devient légal, le mariage pour tous est voté. Si j'ai trouvé que l'autrice partait quelquefois trop dans l'exagération quant à la victimisation de la femme, ce n'est certainement que pour mieux faire passer son message. Encore aujourd'hui, on regarde comment tu t'habilles, tu as peur de marcher toute seule dans la rue à partir d'une certaine heure, tu es jugée par rapport aux comportements de tes enfants, etc.

Le style d'écriture de l'autrice est assez particulier, plutôt décousu, saccadé, avec parfois de très grandes phrases. le récit est narré tantôt à la première personne, tantôt à la seconde, tantôt à la troisième. C'est donc sceptique que j'étais au début, pour finalement me rendre compte que ça se lisait très facilement. D'abord innocent et caustique, le ton de la narration se fait plus dérangeant, dramatique, voire choquant, au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture. Certains passages m'ont pris aux tripes, d'autres m'ont carrément mise mal à l'aise, ou tout simplement indignée. Et paradoxalement, j'ai souvent souri ou ri.

J'ai trouvé cette lecture assez spéciale, tant au niveau de la forme que du fond, plutôt déroutante mais, au final, j'ai plutôt bien aimé.

Et puis, c'est bien d'être une fille, aussi...
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Ce roman nous parle de tout le sexisme et la misogynie qu'une femme rencontre quasi inévitablement dans sa vie, juste parce qu'elle est née fille. Il nous parle aussi d'un monde plein des normes qui ont été faites principalement pour les femmes. Pour les encadrer, les mettre dans une case, les ridiculiser.

Tu accuses? -Ne te donne pas en spectacle...
Tu cries ? Ne soit pas hystérique
Tu pleures? Arrête de faire ta victime.
Accepte ce qu'on te donne. Prend sur toi. Soit gentille . Soit responsable.

Selon la société (ancienne et AUSSI actuelle), en tant que femme, tu dois rester dans ton carré . Ne dépasse pas la ligne. Sinon, on te regardera de travers.
Voici un roman qui nous interroge sur la condition féminine et qui nous donne un peu d'espoir sur son évolution, mais, il nous rappelle aussi que rien n'est acquis ni gagné. C'est un récit ambitieux et puissant qui prouve(encore une fois) l'importance des mots dans la construction d'une vie.
Laurence Barraqué est une fille qui grandit seule, sans amour, mais avec deux surnoms odieux :"Gras du bide", tendrement balancé par son père et "Groc" pour "gros cul" , gentiment donné par sa soeur. Elle évolue dans une famille ou le père, dominant, a peu de respect pour les femmes et la mère brille par sa frivolité et son absence . Et, même lorsqu'elle subit des attouchements, les femmes de sa famille lui disent "on lave toujours son linge sale en famille" .
Je retiens cette lecture surtout pour sa plume, déterminée et marquante. J'aime bien le style d'écriture de Camille Laurens qui maitrise a la perfection la langue française , preuve faisant ces différents tons dans le récit: parfois cassant, parfois léger, brusque ou humoristique; tantôt sombre, tantôt lumineuse, son écriture a su me séduire.
Quant à l'histoire en tant qu'intrigue, elle ne m'a pas bouleversée plus que ça. du sexisme à toutes les sauces, des parents qui ont oublié leur rôle, une famille qui cache la misère sous des couches de peinture brillante ,bref, j'ai eu une sensation de déjà vu et lu .
Cette lecture m'a donc laissée un peu sur ma faim, même si elle est, je dois reconnaître, très intelligente.
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« Fille », de Camille Laurens, est vraiment un livre dans l'air du temps, qui tire profit des mouvements #metoo et autres pour se donner de la visibilité. On y suit l'histoire de Laurence, petite fille lambda née dans les années 60 dans une famille bourgeoise pas particulièrement aimante, vu que monsieur voulait un garçon. Cette obsession du genre la poursuivra toute sa vie, pendant laquelle elle subira les remarques/brimades/réflexions habituelles destinées aux filles, qui aujourd'hui peuvent paraitre décalées, mais que nous avons majoritairement entendues si nous sommes nées il y a plus de 20 ans.
Alors oui, bien sûr, le propos est louable, et offre une nouvelle illustration de ce conditionnement (volontaire ou non) dans lequel grandissent et vivent les femmes. Il est même poussé ici dans ce qu'il a de plus sombre, avec les attouchements qu'elle subit et doit taire enfant, et ce bébé qu'on lui vole (pour moi passage terrible du roman). Mais je ne peux pas m'empêcher de trouver ce livre opportuniste et complaisant, répondant trop à ce qu'attend la pensée actuelle. Il aurait été beaucoup plus fort s'il avait été écrit il y a vingt ans.
Bref, un avis en demi-teinte.
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1959. Clinique Sainte Agathe de Rouen. « C'est une fille » (la seconde pour être précise). la première s'appelle Claude (on espérait un garçon …) La seconde Laurence (comme l'acteur Laurence Olivier …)

Bon, alors voilà, je ne sais pas trop quoi penser de ce petit récit de 225 pages, souvenirs d'enfance, d'adolescence et de femme de la narratrice. Je suis moi-même née en 1955 et je n'ai pas souvenir de m'être fait autant de « noeuds dans la tête » quant à mon identité féminine … Pas souvenir non plus d'avoir ressenti, dans mon quartier parisien du onzième, cette nette distinction entre les deux sexes. Peut-être ai-je vécu dans un entourage qui ne faisait pas ouvertement la part plus belle aux petits garçons … (même si ça existe, ce que je ne nie pas non plus !)

J'ai eu du mal à m'identifier à cette fillette et à ne pas m'ennuyer tout au long de ses souvenirs … Certes, c'est joliment raconté, l'écriture est agréable, l'auteure ne manque pas d'humour. Mais que de répétitions dans ce récit ! Si je n'ai pas décroché lors de ma lecture, je ne peux pas dire non plus que j'ai été conquise par le texte … Je m'attendais à des considérations plus « profondes » … Avis fort mitigé donc !
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J'ai hésité avec trois étoiles.
Je ne peux pas être élogieux sur cette lecture, trop inégale à mon sens. On trouve de beaux passages de qualité, touchants et bien écrits. Ce livre est très engagé et aborde plusieurs thématiques autour du combat féministe, au travers de la vie d'une petite fille, de sa naissance à son rôle de maman d'une adolescente.

Mais si j'ai parfois été ému à la lecture, j'ai également été écoeuré de l'accumulation trop caricaturale de scènes tragiques ou pathétiques. Certains passages relèvent de la surenchère, et ternissent le livre à mon sens. Je déplore également quelques ratés dans certains jeux de mots ou phrases censés faire rire, là encore trop faciles voire grotesques parfois.

Un livre qui me laisse intrinsèquement partagé, mais déçu par rapport à l'attente que je portais, notamment à la lecture de la quatrième de couverture, prometteuse mais surtout bien choisie au regard du contenu.

Ceci étant, même si le livre ne m'a pas particulièrement plu dans la forme et quelque fois sur le fond, la majeure partie du message qu'il porte est louable et permet de faire entendre le mouvement féministe dans ce qu'il contient de remarquable et absolument nécessaire.

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" (…) la dame explique aux parents, QI ça veut dire quotient intellectuel. le sien est élevé. Grandes aptitudes au langage. Moins bien en spatialisation, mais quand même, elle a le plus élevé de tout le groupe scolaire du premier degré soumis au test à Rouen. " Même chez les garçons ? s'étonne la voix du père - Oui. Tous les élèves ont passé les mêmes tests. - Ah bon, bon bon… "

A l'époque, donner naissance à une fille était perçu comme une mauvaise blague du destin voire une malédiction. Laurence le comprend très vite, d'autant plus vite que tous les vieux préjugés sont transcendés via l'étroitesse d'esprit et l'intelligence discutable de son médecin de père. Sa mère elle-même se demande d'où peut bien venir le gros QI de sa fille : " de Matthieu, sûrement, même si ça ne se voit pas. Il est quand même médecin… ". Chaque étape de la vie est une épreuve pour s'affirmer et les ratages psychologiques ne rendent pas simple le passage au statut de femme et de mère. Mais Laurence est avant tout une personne dotée d'une grande sensibilité, pour qui l'amour, et en particulier celui pour sa propre fille, s'avère le meilleur guide.

L'autobiographie de Camille Laurens révèle surtout la douloureuse expérience d'être née fille dans un milieu familial excessivement "papathogène". Tout y est mis à nu, au point parfois de mettre mal à l'aise le lecteur.

Selon moi, le récit aurait gagné à avoir un style plus léger, moins de détails, et à être un peu moins autocentré. La lecture fut parfois pénible. Bref, un enthousiasme moyen.
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