AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 386 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Elle est célèbre dans le monde entier mais combien connaissent son nom ? ". Si jeune... Elle avait déjà deux métiers. Marie van Goethem était petit rat de l'Opéra et modèle pour peintres et sculpteurs. Lors de la première exposition de la statuette, les critiques fusent, on l'assimile à un animal, on lui trouve l'air vide, sans expression, un visage où "tout les vices impriment leurs détestables promesses."
Mais qu'a cherché à faire Degas... Une étude anthropologiques exagérée ou une oeuvre d'art symbole pour attirer l'attention sur les dérives de la société ? Entre les dessins préparatoires "à la conquête du vrai" et la sculpture en cire "pour toucher l'âme", Degas aurait littéralement "dénaturée" la jeune modèle.
À travers ce texte-étude émouvant, touchant et extrêmement bien documenté Camille Laurens dépeint la société et la misère sociale du moment, où les petits rats n'étaient rien d'autre que des esclaves de la danse, travailleuses ordinaires et objets de plaisir d'une bourgeoisie décadente.
Commenter  J’apprécie          30
La petite danseuse de Degas est une oeuvre classique. On la croise aux détours des reproductions (nombreuses) des galeries d'art. Elle est présente dans l'imaginaire collectif, c'est une oeuvre "classique". Pourtant, on se sait rien de son jeune modèle, celle qui a précédé l'existence de l'oeuvre, et qui lui a quelque sorte donné vie.

Dans cet essai, Camille Laurence va donc s'interroger sur le modèle, mais aussi sur ce que le peintre fait du modèle. En nous emmenant avec elle dans les coulisses sombres de l'Opéra de Paris, elle va disséquer chaque détail de l'oeuvre, en la confrontant à son créateur et à son époque.

J'ai beaucoup appris dans ce petit livre, sur la personnalité de Degas, que je connaissais mal, sur la vie sordide de ces petites danseuses, adolescentes graciles aux joues roses qui n'étaient en réalité que de la chair à ballets.
Camille Laurens, avec sa plume élégante, nous présente cette facette du dix-neuvième siècle que nous préférons bien souvent oublier : celle, sordide, de la pauvreté et de la misère, où les enfants bien avant de l'être n'en étaient déjà plus.

C'est un roman aussi court qu'instructif, qui nous laisse songeur sur l'évolution humaine... Une jolie découverte!
Lien : http://mademoisellemalenia.o..
Commenter  J’apprécie          30
Après ma dernière visite au musée d'Orsay et ma lecture de Degas la danse de la solitude, j'ai eu très envie de découvrir La petite danseuse de quatorze ans de Camille Laurens.

Dans ce livre découpé en trois grosses parties, Camille Laurens décrypte la plus célèbre sculpture de Degas, qui a, en son temps, défrayé la chronique.

Présentée dans une cage de verre, l'oeuvre surprit en effet par le réalisme sans concession de la figure, dont le traitement par la technique de la cire et l'emploi d'accessoires (tutu, ruban, justaucorps) réels accentuaient l'illusion de la réalité.
Mais Camille Laurens s'est aussi intéressée à son modèle Marie van Goethem, âgée en 1881, de quatorze ans. D'elle, on sait peu de choses si ce n'est qu'elle fut renvoyée de l'opéra peu de temps après et dès lors on perd sa trace. Puisque l'autrice ne peut pas faire sa biographie, elle fait le choix de nous parler du statut de ces petits rats, qui faute de moyens, avaient souvent recours à la prostitution avec l'aval de leurs parents.

Outre l'aspect sociologique des danseuses, Camille Laurens nous propose un véritable cours d'histoire de l'art et c'est réellement très intéressant. Avec beaucoup de sensibilité, elle dresse le portrait de l'homme qu'était Degas afin de mieux nous faire comprendre son oeuvre.

Entre essai et enquête, l'auteure nous offre sa propre vision sur la petite danseuse de Degas. Son récit, très instructif, est rempli d'informations sur le monde de l'art, l'impressionnisme, la vie littéraire ou artistique de l'époque.

Lire la suite...

Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          20
Camille Laurens s'est intéressée à l'identité de « la petite danseuse de quatorze ans », oeuvre d'Edgar Degas. Une sculpture présentée sur le salon des indépendants en 1881, les critiques sont intraitables cette représentation de la danseuse est hideuse, c'est un monstre de foire et n'a pas sa place dans une exposition consacrée à l'art ! Voilà comment est perçue l'oeuvre de cire de Degas ! La laideur ne vient pas du fait de cette matière qui recouvre son corps, ses cheveux et ses vêtements, ni qu'elle soit vêtue d'un vrai tutu, détail étonnant pour l'époque, non ! Cette révulsion vient du visage qu'a façonné Degas et qui représente une danseuse de l'opéra, ne pensez pas que cet état de fait qui laisse rêveuses les jeunes filles d'aujourd'hui l'était en ce temps-là ! Etre petites danseuses, c'était un travail pour jeunes filles pauvres, c'était danser des heures entières, se casser le corps pour un salaire de misère sous la houlette de professeurs sans aucune empathie pour ses jeunes filles qui sont recrutées dès l'âge de 6 ans. Elles sont surnommées « les marcheuses », Théophile Gautier dira d'ailleurs que « ce surnom anticipe leur avenir sur le bitume » ceci résume cela… le futur de ces jeunes filles est bien souvent la prostitution, leurs corps offerts sur la piste de l'opéra est un appel à cet avenir… Voilà ce que pensent les intellectuels qui voient la petite danseuse exposée ! Degas a volontairement façonné ce visage en un faciès ingrat de délinquante… La petite danseuse s'appelait Marie Geneviève van Goethem, elle avait 14 ans elle est aujourd'hui admirée dans le monde entier. Camille Laurens écrit là un ouvrage passionnant qui relate les conditions de vie des petits rats de l'Opéra de Paris. C'est une belle écriture que je découvre.
Commenter  J’apprécie          20
Qui n'a pas déjà admiré la célèbre sculpture ? Qui ne s'est pas interrogée sur sa vie, ses secrets enfouis ?
Camille Laurens part sur les traces de sa vie, enquête et déniche ses facettes. le lecteur plonge alors immédiatement dans ce passé qui ne semble pas si lointain, découvre une époque et a l'impression de mieux connaître cette mystérieuse jeune fille. Un classique, à posséder absolument.
Lien : https://chezmirabilia.wordpr..
Commenter  J’apprécie          20
M'avait-on trop parlé de cette petite danseuse? Sans doute. Je suis restée sur ma faim ne découvrant pas LE livre époustouflant dont j'avais entendu parler. J'ai aimé la partie consacrée à l'étude du milieu dans lequel évoluait cette petite danseuse (et les autres). je n'ai pas aimé la partie faisant état des intentions supposées de Degas lorsqu'il a fait cette oeuvre. La quête dans les registres d'état civil aurait pu être passionnante, elle est juste intéressante. Bref, une lecture agréable mais globalement décevante pour moi.
Commenter  J’apprécie          20
Je remercie tout d'abord Net Galley ainsi que les éditions Stock qui m'ont permis de découvrir ce livre que je souhaitais découvrir depuis quelque temps.
Camille Laurens a décidé ici de redonner une identité à celle dont tout le monde ou presque a pu admirer la silhouette, La petite danseuse de quatorze ans de Degas. L'autrice nous offre une étude fouillée et détaillée, plaisante à lire, sur la vie de Marie Geneviève van Goethem, le modèle de la sculpture, dont l'existence quotidienne était une épreuve et qui cumulait les emplois pour survivre et faire survivre sa famille.
J'ai été très touchée par la démarche de Camille Laurens. Tout le monde connaît cette sculpture, ainsi que l'artiste qui l'a crée mais ce n'est pas le cas du modèle. Ce livre est également très intéressant pour la découverte du milieu (sordide) de la danse fin XIX°s, pour toutes ces petites filles dont Marie faisait partie.
Je sais que je ne regarderai plus cette sculpture de la même façon lors de notre prochaine rencontre.
Commenter  J’apprécie          20
La petite danseuse de quatorze ans de Camille Laurens a été pour moi une lecture très agréable et très intéressante. J'ai beaucoup aimé ce roman/essai.

Camille Laurens a sur son bureau une reproduction de la petite danseuse de quatorze ans. Cette sculpture de Degas la fascine totalement. A travers ce roman, elle emmène le lecteur à la rencontre de Marie van Goethem, la jeune modèle de Degas mais également à la rencontre d'une époque, de son milieu culturel et de ses contemporains. La sculpture en cire avait été présentée lors de l'exposition impressionniste de 1881 et avait été mal accueillie par le public, qui lui reprochait une forme de bestialité et de vice, elle a même été comparée à un singe. Degas l'avait alors conservée dans son atelier jusqu'à sa mort.

J'ai beaucoup aimé la façon dont Camille Laurens nous prend avec elle, dans son imaginaire quand elle fantasme la vie de Marie et formule des hypothèses quant au sort qui lui a été réservé, puis dans son cheminement de pensées, sa réflexion appuyée sur des témoignages et fort bien documentée, qui nous contextualise la statue. Elle nous parle du peintre Degas, de son quotidien à sa façon de travailler en passant par ses amitiés. Elle nous parle de Marie et à travers elle, elle nous dépeint un contexte social mais également l'ambiance qui régnait au sein de l'Opéra Garnier où Marie était danseuse, un univers bien rude dont j'ai découvert quelques sombres facettes à travers ce texte. le roman est segmenté en 3 parties : une première qui nous parle plutôt du contexte dans lequel s'inscrit la sculpture de la petite danseuse de quatorze ans, une seconde partie qui vient creuser les personnages de Degas et de Marie et enfin une troisième qui nous expose la relation que l'auteure a tissé avec cette sculpture, à travers les gens qu'elle a pu rencontrer durant l'écriture du roman jusqu'aux souvenirs d'enfance liés à la danse qu'elle livre au lecteur. Il n'y a aucun temps mort dans ce récit, on suit l'écriture et les mots délicats de l'auteure qui nous parle bien au-delà de Marie van Goethen, la petite danseuse décriée, de la société française et même parisienne à une époque donnée, et c'est très intelligemment construit.

J'ai beaucoup aimé ce texte qui m'a appris beaucoup de choses sur des univers artistiques divers tel que la peinture, la sculpture, la danse, la littérature... dans un Paris de la fin du XIXème siècle abrupt. Camille Laurens nous livre un texte extrêmement fouillé avec une fluidité époustouflante.
Lien : https://thebookcarnival.blog..
Commenter  J’apprécie          20
Camille Laurens suit les traces et reconstruit le puzzle de la vie de Marie, model d'Edgar Degas.
Cette petite danseuse nous entraîne dans les coulisses de l'Opera, une autre danseuse, la soeur de Marie eût plus de chances qu'elle dans la vie mais, le model de la célèbre statuette, aura un peu plus de lumière aujourd'hui grâce à ce livre, livre qui retrace aussi l'histoire de l'oeuvre, la statuette que nous connaissons toutes et tous.
Degas devait son intérêt pour la sculpture probablement à ses problèmes de vue qui ne lui permettaient plus de peindre efficacement.
L'accueil de la petite danseuse de 14 ans fut à sa première exposition un vrai désastre, le portrait dressé dans cet essai est aussi celui d'une époque qui se veut moderne mais ferme les yeux sur les conditions de tant de danseuses et models obligées à se prostituer pour survivre à Paris.
L'auteure nous fait aussi entrevoir une partie de
son histoire personnelle et familiale liée au monde parfois très dur de la dance.
Un livre à lire pour sortir de l'ombre cette jeune fille symbole de tous les visages oubliés.
Commenter  J’apprécie          20
Emue et intriguée par "La petite danseuse de quatorze ans", la statue de cire de Degas devenue célèbre dans le monde entier, l'auteure a voulu savoir qui était cette jeune fille qui avait servi de modèle à l'artiste. Degas est connu pour ses nombreux tableaux représentant des danseuses. Quand il n'était pas à son atelier il passait des journées entières dans les coulisses de l'Opéra à observer et dessiner les mouvements de ces jeunes corps pris sur le vif. En 1878, il change un peu ses méthodes et se lance dans la sculpture.

La petite danseuse, c'est Marie van Goethem. Comme beaucoup de filles issues d'une famille très pauvre, Marie devient petit rat de l'Opéra, ainsi que sa soeur aînée Antoinette. C'est pour leur mère l'assurance de leur trouver un riche protecteur. En effet la plupart des messieurs qui assistent aux représentations de l'Opéra ne sont pas là pour l'amour de la danse mais plutôt pour reluquer les jeunes danseuses en tutu. L'Opéra à cette époque était un vrai lieu de débauche ; il était de bon ton pour les hommes d'un certain milieu d'entretenir une danseuse : cela prouvait qu'ils avaient de la fortune. Les plus jolies et les plus chanceuses n'auront pas de mal à plaire à un de ces messieurs ; les autres finiront dans un bordel. Degas, lui, est très loin de ces considérations ; ce qui l'intéresse ce sont les danseuses qui peuvent lui servir de modèle. C'est tout. Il vit seul, fréquente peu ses semblables et surtout pas la gent féminine. Lorsque la statue de la petite danseuse sera exposée pour la première fois en 1881, elle va faire scandale. On va lui trouver "des traits de criminelle", "l'air profondément vicieux". L'anthropologie, en plein développement à l'époque établissait un lien entre l'aspect physique et les qualités morales et intellectuelles des êtres.

La petite danseuse de quatorze ans n'est pas un roman, mais plutôt un essai. Camille Laurens a cherché tout ce qu'elle pouvait trouver pour reconstituer la vie de Marie, mais il existait peu d'éléments. On sait qu'elle fut renvoyée de l'Opéra en 1882 à cause de ses absences : bien sûr elle ne pouvait pas à la fois être à ses cours de danse et dans l'atelier du sculpteur.....Ensuite Marie disparaît, ne reste d'elle que sa représentation en cire. de ce fait, on en apprend beaucoup plus sur les moeurs de l'époque, la condition des femmes et des filles, le milieu de la danse et surtout sur celui des artistes peintres et sculpteurs, particulièrement sur Degas et sa façon de travailler, que sur Marie. le récit est très documenté, l'auteure s'appuyant sur des écrits de contemporains du peintre tels que Balzac, Théophile Gautier, les frères Goncourt, et sur des lettres de Degas lui-même.

Un petit livre de 178 pages seulement qui se lit très vite, passionnant de bout en bout, mais j'espérais en apprendre plus sur cette petite danseuse.
Lien : http://memoiredelivres.canal..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (765) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
860 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}