Quant Alice était rentrée cette nuit-là, ils avaient présumé que c'était Christian qui l’avait violée. Ils s'étaient réveillés en entendant le cri et avaient trouvé Alice gisant dans le vestibule. Elle ne portait que sa jupe et son visage était meurtri et ensanglanté. Elle n'avait dit qu'un seul mot en chuchotant :
- Christian.
On ne peut jamais tout savoir d'une autre personne. Même pas de l'être avec qui on vit et qu'on aime.
En même temps, cela l'irrita. Il détestait quand elle se comportait comme un chiot qui remue la queue à la moindre attention de son maître. Sa femme avait dix ans de moins que lui, mais par moments, il avait l'impression que c'était plutôt vingt.
Il n'eut pas le droit de rester dans la caravane. Et ce ne fut que la première d'une suite de déceptions durant ce qui s'appelait des vacances. Rien n'était comme il l'avait espéré. P. 81
Rien n'avait vraiment changé, le vide était toujours là. La seule différence, c'était qu'il y avait un corps à enterrer et que la dernière étincelle d'espoir s'était éteinte.
Certaines femmes avaient ça en elles, une résistance inébranlable. On pouvait les plier, mais jamais les briser.
Il se demanda pourquoi elle tenait tant à le joindre. Le fait qu'il couche avec une autre n'était sans doute pas une motivation suffisante pour la faire monter dans la voiture et affronter la neige. P.182
Il n’avait personne vers qui se tourner. Il comprit qu’il avait lui-même créé son isolement, et il se connaissait suffisamment bien pour savoir qu’il n’agirait pas autrement s’il pouvait recommencer. Le goût du succès était trop doux. Le sentiment d’être exceptionnel et adulé était vraiment trop grisant. Il ne regrettait rien , mais il aurait quand même bien aimé avoir quelqu’un.
Toute sa vie Erik avait su garder le contrôle. Il avait été celui qui décidait, il avait été le chasseur. Maintenant, quelqu’un était à ses trousses, un inconnu qui restait dans l’ombre. C’était plus effrayant. Tout aurait été plus facile s’il avait pu s’expliquer qui cherchait à l’atteindre. Mais, il l’ignorait totalement.
Certaines femmes avaient ça en elles, une résistance inébranlable. On pouvait les plier, mais ne jamais les briser.