Évidemment, la petite maison ("ma maison", mon chez-moi"), flanquée de son jardin à fruits et légumes et son arbre fraternel, occupe le coeur et le cerveau des foules, permettant aux hommes d'affaires de réaliser des bénéfices substantiels en lotissant des terrains, en fabriquant des portes et des fenêtres, en construisant des routes équipées de canalisations, des tramways, des autobus, des métros, des automobiles, des vélos, des motocyclettes nécessaires à la réalisation du rêve virgilien.
La petite maison écrase la maîtresse de maison sous les charges domestiques, écrase les finances des municipalités sous les charges d'entretien. Il reste toutefois au crédit de la maison familiale la notion valable et même sacrée de l'unité de la famille cherchant à se replonger dans "les conditions de la nature".
Ces conditions de la nature sont inscrites sur l'une des Tables de la Loi de l'urbanisme contemporain, dont les trois matériaux sont l'air pur, le soleil et la verdure.
Introduction - 1946
Encasernement et inhumanité caractérisent nos médiocres boîtes à loyer mal insonorisées; la rue à leur pied, son chahut et sa terreur mécanique mortelle ennemie des enfants. Beaucoup de gens pensent compenser l'usure nerveuse et les mille désagréments de la ville en habitant de petites maisons en périphérie. Ce besoin d'évasion est légitime: le refus des conditions actuelles de nos villes est à l'origine même d'une doctrine que partagent tous les grands architectes actuels. Mais comment cette évasion se traduit-elle dans les faits? Par la prolifération (pseudo-évasion!) anarchique des petites villes rongeant la nature et dégradant les belles communes rurales, par les frais vertigineux (transports publics, réseau routier compliqué, canalisations, P.T.T., etc.) qu'entraîne pour l'Etat le gonflement malsain de nos villes. Ce gigantesque gaspillage - la désorganisation du phénomène urbain - constitue l'une des charges les plus écrasantes de la société moderne. 50% du fruit du travail général est prélevé par l'Etat pour payer ce gaspillage. Une occupation rationnelle d'un territoire permettrait à sa population de travailler deux fois moins.
Introduction - 1946
Le Corbusier, figure emblématique de l'architecture moderne, a profondément influencé l'économie urbaine et la politique du logement au cours du XXe siècle. Sa vision novatrice a marqué une période de reconstruction d'après-guerre, où il a cherché à résoudre les défis liés à la croissance démographique et à l'amélioration des conditions de vie urbaine.
Pour parler de ses travaux, Tiphaine de Rocquigny reçoit :
Tim Benton, professeur d'histoire de l'art à l'Open University (Royaume-Uni), spécialiste de l'histoire de l'architecture moderne
Emmanuel Bellanger, historien
#architecture #lecorbusier #economie
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