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sur 838 notes
Un petit classique de la littérature gothique et vampirique qui n'est pas sans rappeler Dracula. Mais il me semble que Carmilla lui est antérieur. C'est une nouvelle passionnante, légèrement horrifique qui se lit très facilement. Une femme vampire, lesbienne de surcroît, ça fait plaisir ! Même si l'homoérotisme est ici assez associé à la perversité du vampirisme. On est au XIXe quand même !
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Dans une campagne mortellement ennuyeuse, débarque un jour une mystérieuse étrangère laissée dans un château le temps que ses parents reviennent. La situation est plus qu'étrange, mais qu'importe pour la jeune fille du château qui voit là l'occasion de briser sa solitude et son ennui avec une personne de son âge. Carmilla est pourtant très atypique, dans ses manières, son discours, mais qu'importe : elle est surtout magnétique; un magnétisme aussi inquiétant qu'irrésistible et pour la jeune ingénue, c'est le début de la fin.

Si on pense souvent au personnage du Comte Dracula (du roman de Bram Stoker) comme l'archétype du vampire, on oublie souvent de faire justice au personnage qui a en fait inspiré ce mythe : Carmilla de Sheridan le Fanu (compatriote descendants d'Huguenots français de Stoker). Mais contrairement au roman de Stoker qui est un pavé, son "ancêtre" se lit vite.
Ce que je retiens surtout de cette lecture c'est l'écriture rythmée et envoutante de le Fanu qui a dû rien que pour cela marqué les esprits de son époque. de la première à la dernière page, le romancier manie et maintien une ambiance trouble et ambiguë permanente entre les deux jeunes filles et en général. Sans aucune scène outrancièrement perverse ou encore moins pornographique, l'auteur transgresse tous les codes moraux strictes de son époque autour de la sexualité. Et ce passage entre idéal/ morale / réalisme et fiction/ fantastique / onirique se fait à travers cette figure du vampire. Une présence et une figure à la fois vaporeuse et entêtante tout en nous inquiétant car elle nous ressemble physiquement, parle la même langue mais détourne tout de manière lascive presque perverse et brise ainsi un autre tabou : celui de la sexualité féminine (et lesbienne qui plus est). Oubliée la jeune fille victorienne qu'on aime effacée, prude et réservée. Celle-ci s'adonne à la consommation du plaisir qui la mènera à sa perte, mais qu'importe, le plaisir est trop enivrant. de quoi se demander si la psychanalyse ne s'est pas inspiré de ce personnage pour certaines de ces théories.

Ce n'est peut-être pas un grand roman, mais il y a tous les éléments devenus classiques du roman de vampire. On peut objecter qu'il n'y a pas de surprise mais c'est tellement bien écrit ! Et c'est faire justice à son auteur injustement oublié que de lire son oeuvre.

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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Une histoire de séduction mortelle, avec une héroïne naïve et une vampire.
Aujourd'hui ça n'a rien de renversant mais, considérant que ça a été écrit avant Dracula, ça a dû faire son petit effet à l'époque.
Ca se lit très vite: il s'agit plutôt d'une nouvelle d'une centaine de page.
J'ai apprécié: la montée en tension, la caractérisation des personnages et le décor.
J'ai un peu regretté: le manque de développement de la romance ; mais c'est normal, il ne s'agit pas vraiment d'une romance. On a là une véritable vampire et pas une Edward Cullen féminine.
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Un roman gothique précurseur du fantastique, envoutant et charmant. Les thèmes du fantastique, ses créatures et ses ingrédients permettent à cette novella (environ 130 pages de récit) d'ouvrir le bal : cimetières, nuit de pleine lune, château, tableau reprentant le portrait d'un membre d'une lignée... et évènements mystérieux. C'est le guide de la SFFF (Karine Gobled) qui m'a donné envie de le lire, et même si je ne suis pas une grande lectrice d' imaginaire c'est un roman accessible, car c'est un classique, canon du genre. Il est souvent analysé comme transgressif, surtout pour son époque (le dix neuvième siècle, quelques 26 ans avant Dracula), du fait de la romance lesbienne explicite, à la psychologie complexe .

Le roman est narré par Laura, la fille de dix neuf ans habitant un château isolé en Styrie (Autriche). Il s'ouvre sur une écriture pittoresque décrivant ce château, et le style de cet auteur irlandais coule, il se lit tout seul. Ce roman de vampire met en scène un "mal mystérieux", à la frontière du naturel et du surnaturel, du physique et du psychique. La science est à la fois convoquée (mention est faite de Buffon et un personnage secondaire est médecin) et défiée, quand au.

La contradiction, la dualité, voilà la clef du roman. Tantôt superstition dont on rit, faute d'être prise au sérieux, tantôt angoisse transcendant toute certitude et tout dogmatisme, tantôt frayeur, fascination et passion, amour tendre et fou, les contradictions sont au coeur même de la psyché des personnages. La trame est classique, bien menée, assez simple, mais on ne peut reprocher à l'un des fondateurs d'un genre d'être trop classique.

Les personnages ont tous un rôle à jouer, même secondaires, même l'apparition du mendiant qui rend Carmilla folle de rage. La psychologie est maîtrisée, et la romance lesbienne correspond à la fois au contexte de l'époque (Laura soupçonne très brièvement Carmilla d'être un jeune homme déguisé, mais ce soupçon dure à peine un paragraphe) et à une chose "naturelle" (dans le sens où le fait qu'il s'agisse de deux femmes n'est pas ce qui étonne le plus, du moins, dans l'écriture la narratrice ne fait pas tout un foin du fait que ce soit une femme. Elle s'attarde davantage sur la mystérieuse origine de son amante ou sur sa santé fragile). Sentiments contradictoires, et croyances contradictoires (l'Eglise ou la nature ?), et Carmilla n'est pas une horrible créature, elle est élégante, tendre et touchante. Sauf quand elle trouve dissonants les chants chrétiens de deuil, et fait par ailleurs preuve d'un grand mépris envers les pauvres paysans, elle même étant une noble femme d'un très haut rang.

Ce livre, c'est un canon. le fait de me laisser emporter dans ces "arts diaboliques" comme dit un militaire, père en deuil (sa fille fut emportée par cette mystérieuse maladie), d'avoir joué le jeu, de l'avoir lu d'une traite, fait peut être que j'en ressorte happée, il est vrai. Ne lisant pas ce type de romans, je m'émerveille peut être là où un lecteur aguerri se dira : "bon, encore une histoire de vampire". Donc mon avis est à prendre avec des pincettes, il n'émane pas d'une connaisseuse (alors que mes commentaires en "littérature blanches" sont plus fiables, à titre de comparaison). L'édition que j'ai lue en bibli compte une analyse à la fin, que je n'ai pas lue pour ne pas produire de critique biaisée, mais je la lirai dès que j'en aurai l'occasion. Rien que pour me replonger dans cette oeuvre que j'ai adorée.
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Carmilla est un court roman fantastique, paru en 1872. L'auteur nous plonge dans un cadre onirique, en nous transportant dans un château de Styrie, au coeur de la forêt. La narratrice Laura, une jeune anglaise, vit dans ce beau château avec son père, et elle se livre sur sa rencontre avec la mystérieuse Carmilla. Une amitié troublante s'établit entre les deux jeunes filles, Laura est fascinée par son amie, ce qui l'empêche de saisir pleinement le caractère étrange de son invitée.

J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman. J'ai été séduite par le décor, l'ambiance. Les personnages sont attachants. Laura est touchante, par sa sincérité et son innocence ; Carmilla intrigue par sa nature redoutable, dissimulée sous sa beauté angélique. Roman gothique, amour, histoire de vampires… Un incontournable du genre.
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Roman peu connu mais qui mériterait de l'être. Ambiance gothique avec des personnages hétéroclites et en soit typique de cette époque.
L'originalité rien tiens ici sur le thème (l'un des premiers du genre) et l'ambiance portée par l'écriture. Personnellement, je le trouve bien l'ailleurs que Dracula de Bram Stroker.
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Laura vit avec son père et leurs employées dans un château très isolé. A l'âge de six ans elle a fait l'expérience de l'apparition onirique et fantastique d'une jeune fille mystérieuse, qu'elle reconnait douze ans plus tard devant le château après un accident d'attelage. Laura et Carmilla se rapprochent alors qu'une épidémie sévit aux alentours.
L'abandon des lieux et le huis-clos social permettent la relation languide et candide entre les deux deux jeunes femmes dans une psychologie inquiétante de la découverte sensuelle par-delà l'ignorance et l'éducation rigide. L'atmosphère étrange entre apparitions d'incube et la menace flottante de la maladie apportent le fantastique macabre et gothique, un vampirisme mental et physique de manipulation et d'infection. C'est un livre vaporeux de témoignages cernés par la mort et la solitude, une nature démoniaque qui court les chemins et se repait d'essence vitale, de beauté et de sensibilité. La menace s'installe insidieusement et le surnaturel s'immisce dans une ambiance poétique et mortifère, la tension s'épaissit autour des thèmes de la dualité et du masque, constant mariage entre Éros et Thanatos qui présente le mythe vampirique dans son essence, au-delà du sexe des individus.
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Un roman classique gothique et saphique,
Une histoire de vampires, écrite à une époque où Dracula n'existait pas encore.
Une histoire de jeunes filles, faite d'attirance mutuelle et de rejet, d'adoration et d'effroi.
Une histoire soutenue par une écriture classique qui charme par son côté suranné.
"Le soleil, dans toute sa mélancolique splendeur, déclinait à l'horizon sylvestre ; la rivière sinuait entre plusieurs groupes de nobles arbres, reflétant sur ses eaux la pourpre évanescente du ciel. "
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Une véritable petite perle du XIXe siècle où une jeune fille au milieu de la campagne autrichienne fait la rencontre fortuite d'une autre jeune femme à la beauté envoûtante, l'une et l'autre apprenant à se connaître au fur et à mesure que d'étranges évènements ont lieu dans les villages alentours.
Un très joli livre sur le désir et l'érotisme lesbien, bien qu'il soit écrit par un homme. Je suis contente d'être tombée dessus au détour d'une librairie.
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"Carmilla est l'un des premiers ouvrages qui, dans le cadre de l'Angleterre puritaine et victorienne du XIXe, ose traiter de l'homosexualité féminine, avec la trouble relation entre Carmilla, la brune voluptueuse, et Laura, la blonde effarouchée. Une grande sensualité se dégage de ce récit où tout n'est que suggestion. L'érotisme se mêle à la monstruosité (l'édition américaine de 1975 présentait Carmilla comme un roman « pervers »)."

Ceci est un extrait du préambule, très instructif sans être ennuyeux.

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Après avoir fini la lecture de Dracula, il est venu à ma connaissance que 26 ans plus tôt, un autre Irlandais avait écrit une histoire de vampire. Une femme, cette fois, et je le notai illico.

Laura vit avec son père dans un immense château médiéval comme on les aime, élevée par une fidèle nourrice, sa mère étant décédée peu après sa naissance.

Une poignée de domestiques y résident à demeure, mais vu l'immensité du domaine, l'enfant se sent parfois seule.

Les plus proches voisins sont tous à des dizaines de kilomètres à la ronde, derrière les immenses forêts qui entourent le domaine.

À 6 ans, Laura reçoit ce qu'elle qualifie d'étrange visite d'une fille magnifique qui la prend dans ses bras et lui fait une étrange morsure au cou.

Entre-temps, son père avait invité un ami et sa pupille à séjourner chez eux, à la grande joie de l'enfant, mais la nièce en question meurt subitement...

J'ai beaucoup aimé ce court roman.
Le style désuet m'a embarquée. L'auteur manie très habilement la plume.

Ambiance gothique, de l'amour comme s'il en pleuvait, des palpitations...

Tout ça pour la modique somme de 0 euro, l'oeuvre étant tombée dans le domaine public.

Je me suis régalée. À votre tour.
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