La Quête de l'oiseau du temps - Avant la Quête, tome 2 : Le grimoire des dieux

Dans ce deuxième tome (ou pour être exacte, devrais-je dire le sixième si l'on compte ceux de "La quête de l'oiseau du temps" mais n'oublions pas qu'ici, on a remonté le temps et que l'on se trouve Avant cette fameuse quête), Bragon a dû une nouvelle fois abandonner ceux qui lui étaient chers, suite à la mort de Javin.
Cette peine lui étant insupportable et la princesse Mara lui refusant son amour, étant donné qu'ils ne sommes pas du même range (Vous imaginez un roturier avec une princesse, l'on n'est pas prêt de voir ça...), il est bien décidé à devenir un véritable chevalier et à suivre l'enseignement du Rige.

Seulement, le dernier homme à l'avoir vu se trouve à Vaguamare. Soit, puisqu'il en est ainsi...Mara, elle, de son côté se voit confier une périlleuse mission suite à la mort de son frère. Son père la charge de retrouver le grimoire des dieux qui contient la formule afin d'éviter à ce que le dieu maléfique Ramor ne revienne de la conque conque dans laquelle il est enfermé et ne reprenne des forces. Seulement, le prince sorcier Hamoun se fait vieux et Mara seule possède encore toute l'énergie nécessaire pour retrouver ce grimoire et le déchiffrer.
Les routes de Mara et de Balrog vont donc de nouveau se croiser à Vaguamore et l'aide du taupin Slavon va leur être d'un grand secours. Comment ?
A vous de le découvrir en vous plongeant dans cet univers d'héroic fantasy qui m'a très certainement plus plus que le premier cycle car, beaucoup moins triste bien qu'émouvant !

Un graphisme toujours aussi bien travaillé (je sais, je me répète mais c'est vrai), et encore une fois, un scénario qui tient la route et évite les répétitions inutiles. A découvrir !

La secte de l'ordre du signe semble en vouloir aux héritiers des 7 marches. Et tandis que Bragon part se forger un mot avec ses poings, Mara se voit confier une lourde mission.

Un second tome qui permet à Bragon de se faire une renommée dans les combats. L'arène lui apprend à se battre mais il oublie peu à peu son objectif : apprendre suffisamment pour pouvoir être l'élève du Rige et ainsi devenir chevalier. Il faut bien faire attention au succès qui grise les sens et font oublier notre route!
Les chemins de Mara et de Bragon vont évidemment se croiser de nouveau et c'est ensemble qu'ils affronteront les maléfices entourant le grimoire des dieux.

Pour le dessin, Loisel laisse la place à Aouamri mais le trait est très similaire et permet donc une continuité malgré les quelques 10 ans qui ont séparés le tome 1 du 2!

L'histoire suit son cours, des clins d'oeil intelligemment placés finissent de garantir l'intérêt des connaisseurs, les pièces du puzzle prennent tranquillement leur place, les personnages sont développés, notamment Bragon et Mara, leur relation évolue, mais pas forcément dans le sens dans lequel on pouvait s'y attendre et ceci n'est pas plus mal car cela ajoute de la profondeur et suscite encore plus l'intérêt. Car c'est bien en ces deux personnages centraux que l'on s'attache réellement. Il est intéressant de découvrir comment ils se construisent, indépendamment l'un de l'autre, puis l'un avec l'autre.
C'est une bd qui se lit facilement, les dessins sont magnifiques et conviennent parfaitement à ce genre d'histoire, les couleurs sont chouettes et participent à l'ambiance générale.

La sortie d'une nouvelle série de Régis Loisel ne passe jamais inaperçue au sein du neuvième art. Alors, quand celui qui est souvent reconnu comme l'initiateur de l'héroïc fantasy francophone gratifie les lecteurs de trois publications quasi simultanées ("Magasin Général", "La Quête de l'Oiseau du Temps" et "Le Grand Mort"), les bédéphiles s'en réjouissent. Avec un tome tous les 10 ans, les nombreux fans de "La Quête de l'Oiseau du Temps" voient ici leur patience finalement récompensée.

Poursuivant ce deuxième cycle qui remonte dans le temps pour nous conter la jeunesse des personnages de "La Quête de l'oiseau du temps", ce second tome va se concentrer sur le développement des personnages de Bragon et Mara. Un retour en arrière qui va nous permettre de suivre un jeune Bragon plus combatif que jamais dans sa recherche du Rige afin de parfaire sa formation de chevalier, et une Mara en quête du Grimoire des dieux afin de sauver Akbar du retour du Dieu maudit Ramor. Quelques mois après la mort de Javin, les chemins de nos deux jeunes héros semblent se séparer ... pour mieux se rejoindre par la suite.

Le fait de connaître d'avance le destin des personnages de cette aventure est certes parfois un peu dommage, mais est largement compensé par la joie de découvrir la genèse de ses futures légendes. Ce tome permet ainsi de croiser pour la première fois le jeune Bullrog. Un autre point positif de ce cycle est le plaisir de retourner dans le merveilleux univers imaginé par Loisel et Le Tendre et dont il est difficile de se lasser.

Graphiquement, cette genèse continue d'enchaîner les bonnes surprises : après Lidwine lors du tome précédent, c'est maintenant le talentueux Mohamed Aouamri ("Mortepierre") qui prend le dessin à son compte. Un travail à la hauteur des espérances et respectant entièrement l'esprit graphique d'un Loisel qui conserve la direction artistique (découpage, story-board) de la série. Un artiste qui devrait passer le relais à Vincent Mallié ("Le Grand Mort") lors d'un prochain tome que les mauvaises langues n'hésiteront pas à pronostiquer aux alentours de 2017 !

De chez Bragon si tu te penches un peu
Tu vois un jardin tout en bas
Qui entoure une maison bleue
La maison de Mara
(Didoudi la maison de Mara)

Dès que j'ouvre la Quête j'ai en tête cette chanson de William Sheller.
Je trouve qu'elle va on ne peut mieux avec cet album, où Bragon ne cesse de partir de la maison de Mara pour suivre sa propre quête. Nouveau dessinateur (mais au trait Loiselien) (pourquoi ne pas avoir choisi un dessinateur au style différent si l'idée est de changer à chaque fois?) (je reste toujours perplexe de cette contrefaçon de faire), couleurs et images toujours vives et superbes, des scènes majestueuses (oh les oiseaux bleus sous le port embrumés de petits traits) je suis sous le charme.

(Didoudi la maison de Mara)