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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Camille Leboulanger nous propose une réécriture du mythe du Chien du Forgeron issue des légendes Celtes.

Sous forme d'un conte narré par un mystérieux vieillard dans une taverne, (ses diverses apartés sont savoureuses) nous allons découvrir les circonstances particulières de la conception, puis la naissance, l'enfance jusqu'à l'âge adulte de Setanta.

La vie de Setanta, renommé le Chien du forgeron, est semé de combats, voyages et rencontres. Tel Achille il devra choisir entre une vie longue et paisible ou une vie glorieuse mais courte.

Sa recherche éperdue de gloire et de reconnaissance va le pousser sur un chemin tortueux.
Être froid, obtus, orgueilleux, puissant, violent et cruel, c'est une autre vision du « héros » qui nous est proposée par le conteur.

L'auteur reprendre les grandes figures des légendes Celtes et refaçonne l'histoire du Chien du forgeron en adaptant le mythe aux problématiques contemporaines mais sans dénaturer l'histoire de base.
La place des femmes dans les mythes/légendes est très intéressante tant les conteurs les oublient facilement de même que le traitement du thème de la virilité.
Peu de dialogues, un style narratif, une plume travaillée et immersive.

J'ai été complètement emportée dans le récit et je n'ai regretté qu'une seule chose, l'absence d'une carte qui aurait permis plus aisément de se représenter les différents lieux visités ou évoqués.

𝐄𝐧 𝐁𝐫𝐞𝐟 :

Cette réinterprétation de légendes Celtes est maîtrisée, épique et magnifiquement écrite.
Un voyage tragique, violent mais aussi troublant sur les terres d'Irlande où les réflexions de vie cachées derrière les actes du personnage du Chien sont passionnantes.
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J'ai pour règle de ne jamais lire un livre le jour de sa parution, surtout s'il a une hype immense qui l'accompagne, surtout pour ne pas être biaisée dans mon retour.
Du coup, je remercie Babelio et J'ai Lu pour cet envoi grâce à la Masse Critique imaginaire !
Cet engouement était donc tout à fait mérité. J'ai adoré lire l'histoire du Chien de Cuchulainn.
Que ce soit la plume de C. Leboulanger qui est envoûtante, le récit en lui-même qui pourrait concurrencer les mythes les plus connus.
En bref, ce fut un vrai coup de coeur que je recommande sans problème !
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De mon voyage scolaire en terre celtique et plus précisément en Irlande, je détiens encore un vif souvenir du folklore et de l'ambiance saisissante et emblématique de cette contrée. Pour autant et ne m'intéressant guère à la mythologie à l'époque, je n'ai retenu aucune connaissance quand à celle irlandaise et celtique. C'est pourquoi, ce roman m'a de suite faire l'oeil lors de sa parution et je suis ravi de sa sortie au format poche qui m'a permis de rencontrer, en compagnie de ma chère acolyte Tachan – dont l'avis ne devrait tarder – un conteur hors pair.

Indéniablement, Camille Leboulanger et, à l'aide de son mystérieux et secret narrateur, revisite avec une véritable et franche réussite le mythe du héros – pas toujours si héroïque – qu'est le complexe et passionnant Cuchulainn. Je ne m'attendais nullement à faire face à un récit aussi captivant et étayé malgré une densité moindre et cette incursion dans l'univers celtique irlandais se joint à merveille à ma lecture en cours de l'essai dédié à ces mythes et légendes et ayant servi de support à l'auteur, Mythologie du monde Celte de Claude Sterckx. Néanmoins, cette lecture n'aurait pu être aussi vive et percurtante sans la savoureuse plume de celui-ci. Sans détour ni tabou et avec une efficacité redoutable, ce dernier offre un récit des plus immergeant qui soit et j'ai ressenti la constante l'impression de faire partie de l'assemblée à laquelle cette tradition orale était destinée. En ce sens, ce récit m'a fait vivre de vives et fortes émotions et j'ai vibré au rythme de cette violente et parfois sinistre légende récitée par moments avec poésie et lyrisme. Nul doute que la contré d'Ulster n'était pas seulement qu'un havre de paix lorsque l'on découvre et suit la mystérieuse naissance et la savoureuse évolution de Cuchulainn, appelé aussi le Chien, ce personnage aussi complexe qu'emblématique.

Étonnamment, je ne peux affirmer avoir totalement apprécié cette figure majeure de la mythologie celtique même si j'ai adoré la découvrir dans son intégralité. J'ai été saisi par l'importante complexité mais aussi l'importante profondeur présentes dans la construction de ce brave héros. Ainsi et qu'on adhère ou pas à la psychologie ou au caractère bien trempés de ce quasi dieu, nul doute que celui-ci ne vous laissera pas indifférent tant le Chien s'éloigne du schéma manichéen du bon ou mauvais protagoniste et se révèle un savoureux mélange de nombreuses polarités. Je n'ai d'ailleurs guère réussi à me représenter ce personnage tant je m'imaginais à la fois un jeune homme fort et courageux ainsi qu'à l'inverse, une créature austère mi bête mi humaine. Il faut dire que Camille Leboulanger idéalise nullement son personnage et encore moins l'univers revisité et dévoilé.

Ainsi et en très peu de chapitres seulement, une certaine violence ne cesse d'émaner de sa brutale oeuvre et cette dernière s'intensifie au rythme de son intrigue. Il est de même quant à la tension permanente de ce roman. C'est pourquoi, les derniers chapitres débordent de combats physiques mais aussi moraux et offrent une finalité frappante et saisissante. En effet bien qu'inlassablement parsemé de batailles et autres offensives, le Chien du Forgeron met fidèlement en avant certaines difficultés sociales et notamment la place de la femme en ces siècles précédents. Celles-ci et sans misogynie aucune de la part de l'auteur sont bien souvent reléguées aux rôles de génitrices potentielles. Par conséquent, j'ai été ravi de rencontrer certaines des célèbres femmes et déesses de la mythologie celtique. Grâce à l'apparition de ces trois fortes femmes dont je tairais les noms, Camille Leboulanger met à l'honneur le symbolisme païen et/ou ésotérique que j'apprécie tant et qui m'anime ces derniers mois. Qu'il m'a été plaisant et enivrant de retrouver par exemple le symbole de la triple lune mais aussi les différents sabbats composant la roue de l'Année, le célèbre calendrier de l'ancien monde celtique tels que Samhain, par exemple. Ces différents choix renforcent l'ambiance mystique de cette oeuvre et démontre tout le travail de recherche qu'à méticuleusement réaliser ce dernier.

Ainsi et aussi passionnant historiquement que mystiquement, le Chien du Forgeron se dévoile une captivante et éloquente revisite du mythe celtique immersif et addictif au possible. Grâce au savoureux talent de conteur de Camille Leboulanger, j'ai eu l'honneur de découvrir un univers aussi riche que complexe et aussi envoûtant que violent. Amateurs de mythologie, nocives ou aguerris, ce récit est pour vous et j'encourage quiconque à découvrir cette divine oeuvre.

Cette lecture a été réalisée à l'occasion du Pumpkin Autumn Challenge – 2022 : Menu Automne de l'étrange – La cueillette des champignons.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Quand on ouvre le Chien du forgeron, on a du mal à le refermer. On est aux côtés de l'ancien, on entend le feu qui crépite, il nous narre l'histoire d'un célèbre guerrier du royaume, le Chien, qui se donne pour ascendance le dieu celte Lug. Il nous en parle à la manière d'une histoire familiale et les légendes celtiques qui inspirent si bien Camille Leboulanger reprennent substance et nous laissent une vive impression. C'était passionnant !
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Pour résumer, j'ai vraiment pris mon pied. J'ai mis du temps à le lire du fait de multiples interruptions, mais jamais je n'ai lâché le roman, alors que c'est typiquement ce genre de situation qui me fait tomber un livre des mains. C'est dire à quel point l'histoire m'a happée.

C'est assez marrant, parce que sur le papier, le livre n'avait pas grand chose pour me retenir : une histoire d'un personnage antipathique au possible, qui continue à faire les mauvais choix et à blesser ceux qui l'entourent, ce n'est pas ma tasse de thé, j'en veux pour preuve toutes mes tentatives avec la dark fantasy qui se sont soldées par un “tout ça pour ça ?” (Oui, la Trilogie de la Première Loi, je pense à toi). Alors pourquoi est-ce que, malgré ça, je me suis procuré cet ouvrage et pourquoi l'ais-je lu ? Et bien c'est assez simple : c'est un roman des éditions Argyll dont j'aime beaucoup le principe (une maison d'édition qui appartient à ses auteurs), sur un sujet sur lequel j'ai adoré lire quand j'étais plus jeu... enfin, avant : la mythologie celtique. Tout ça avec la promesse d'interroger le mythe de la virilité qui plaisait beaucoup à mon féminisme plus réçent. Je me suis donc procuré le livre et... je l'ai laissé traîné sur une étagère. Et puis il a fallu que j'assiste à la table ronde de l'Ouest Hurlant "La Matière Celtique en question" à laquelle participait l'auteur pour que je ne résiste plus à mettre le nez dedans. Et j'ai fichtrement bien fait.

On suit depuis donc l'histoire de Cuchculain depuis sa conception jusqu'à sa mort en écoutant un conteur qui réclame régulièrement de la bière. Oui, vous avez bien lu. le récit nous est livré par un narrateur qui ne lésine ni sur les envolées lyriques ni sur les petites phrases assassines. On pourrait penser que, outre l'ambiance, ce personnage n'apporte de prime abord pas grand chose à l'histoire, mais c'est faux. Si l'intrigue aurait effectivement très bien pu se passer de lui, le conteur sert à mettre l'histoire en perspective. Plutôt que de nous faire la liste des méfaits du Chien, il met en lumière comment il en est arrivé là et comment le plus grand héros de l'Ulster n'est en fait qu'une construction née de désir de vengeance, de grandeur et d'amertume et comment il n'a pu se déployer que par la lâcheté de son entourage.

On suit les principaux exploits du Chien, comment il devient le Chien, comment il conquière son épouse, comment il se retrouve aux prises avec son meilleur ami et les tragédies qui s'ensuivent. Puis on l'observe voguer sur des flots de plus en plus tragiques jusqu'à le personnage est odieux de bout en bout, mais on ne peut s'empêcher d'y retourner et d'espérer, jusqu'à la conclusion.

le portrait du personnage de Cuchculain est sans concession, ni pour lui ni pour la société qui l'a fait émerger. En cela, ce roman correspond bien au conte : non seulement il a un conteur, mais il a également une morale. Et via le personnage du conteur et son récit, Camille Leboulanger réussit le tour de force de nous donner une morale qui ne soit pas moralisatrice : elle nous est donnée par petites touches, adroitement, et avec nuance, mais elle est aussi percutante que les poings du Chien.
Un coup de maître.
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"De tout l'Ulster, il en était le champion,
Maintenant viens, écoute bien ce nom.
On l'appelait Cu Chulainn , le chien du forgeron."


Cu Chulainn, ce héros celtique était presque un chien sauvage, avec un caractère de chien. A 7 ans, il tua le chien du forgeron ( un énorme molosse) à mains nues et fut surnommé "Le chien du forgeron."


Il avait un mal de chien à s'exprimer et à trouver une épouse, car Cu Chulainn avait peur des femmes..
"Qu'ont-elles de si différent de nous, les femmes ? Je parle d'elles puisqu'il n'y en a pas dans la pièce ."
Éclipsés par l'ombre du Chien, peu savent les souffrances endurées par Dechtire, Emer et Findchoem ( les femmes qu'il a côtoyées...)


"Le cycle de la branche rouge a toujours continué ses pas !
A travers le temps, j'en garderai la foi.
Tous les récits des dieux, des rois et des tribus de Dana"
Un héros violent, obtus et bête.
Son monde était un monde où il n'y avait que des combats et des tueries. "Son univers à lui était entièrement constitué de bagarres et de ses rêves de batailles. "


"Pauvre garçon qui n'a jamais été homme, et à peine chien. le Chien n'a jamais été qu'une arme : une lance sans maître."


Cu Chulainn ne pouvait agir différemment, il ne pouvait que mordre et tuer, à cause de ce mythe du Héros qui le suivait partout, comme un chien : une virilité violente portée aux nues ( ou un poison qui devient une maladie incurable...).


"Maintenant viens, écoute bien ce nom.
On l'appelait Cu Chulainn , le chien du forgeron.
Et tel était son nom." Manau.
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Il s'agit d'un récit particulièrement déroutant. Racontée par la voix de celui qui l'a connu dans l'ombre (et dont on apprendra peu à peu l'identité), on découvre ici l'histoire du Chien du Forgeron, de sa naissance à sa mort, de son premier nom à celui qui fit sa légende. C'est un style de narration que j'aime beaucoup, celle du personnage qui, à l'occasion d'une veillée, se met à conter à son auditoire auquel est intégré le lecteur ; et dans ce roman-ci j'ai été particulièrement happée par le conteur et par son histoire.

D'ailleurs, tout au long du récit, ce conteur ne cache pas son désamour pour celui dont il conte la légende : ce récit n'est pas fait pour être une légende. Ce n'est pas l'épique destin d'un homme légendaire, ni la tragique destinée d'un anti-héros déchu. Ça n'est pas même « l'histoire derrière la légende », comme on présente souvent les côtés plus sombres d'un personnage. C'est la réelle déconstruction du mythe : le Chien du Forgeron n'a pas une once de bien en lui, mais une animalité féroce, qui ne laisse que peu de place à l'humain.

Au fil du roman, on observe donc le déchaînement de cette bête furieuse. Peut-elle se lier à celles et ceux qui l'entourent ? Détient-elle autre chose que douleur et destruction ? A-t-elle réellement une place dans ce monde ? Dans la narration en elle-même, peut de choses autres que les faits sont racontés, et l'histoire avance parfois plutôt vite. Mais ce roman amène à questionner beaucoup de choses, à lire entre les lignes, à prendre du temps dans sa lecture. Et s'il demeure impossible de s'attacher à ce personnage, j'ai quand même versé une larmichette à la fin…

Je savais vaguement que Cúchulainn, le Chien du Forgeron, était un personnage de la mythologie celtique. Je pensais aller me renseigner davantage sur lui pour étoffer ma lecture, mais ce fut une expérience si singulière que je n'ai pas voulu m'en détourner l'esprit.
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Un narrateur malicieux vous accompagne sur les traces d'un héros mythique, non sans se moquer de son auditoire, de vous, de lui ou des codes de l'épopée, non sans vous faire douter de la valeur de celui que l'on appelle "le chien". Drôle d'épithète pour un héros d'épopée? le narrateur vous invite d'emblée à interroger la fiction: divertissant, toujours, à rebours des motifs épiques, parfois, le récit vous interroge sur la place des personnages, dans la société et dans l'imaginaire collectif, c'est-à-dire dans le récit dans lequel leur image se fige pour l'éternité, dans le livre que vous tenez entre les mains.
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Camille le boulanger nous livre sa version du mythe celte de Cuchulainn et nous interroge : les traits de caractère élevés en vertu dans le mythe et les exploits qui participent à la virilité et à la légende du Chien n'en font ils pas en réalité un parfait exemple de connard ?
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L'univers du Chien du Forgeron m'a fait voyager dans l'univers des mythes celtiques que je ne connaissais peu. C'est aventureux, prenant, riche.
Pris au jeu de ce conteur qui narre la vie du héros, je découvre, fasciné, à travers ce roman le destin tragique de Cuchulainn : « Setanta, fils de Sualtam de Muithemne, telle sera ta peine. Jusqu'à ce qu'un autre animal que toi puisse prendre ta place, tu garderas la porte des forges de Chulainn. de ce jour, personne ne s'adressera à toi autrement que comme Cuchulainn, le Chien du Forgeron. ».
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